L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : Le massacre de Jaffa...
Message Publié : 31 Mai 2006 22:49 
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Le récit de Jacques-François Miot, commissaire aux armées (1) (Mémoires pour servir à l'histoire des expéditions en Egypte et en Syrie) :

<<Le 20 ventôse, dans l'après-midi, les prisonniers de Jaffa furent mis en mouvement au milieu d'un vaste bataillon carré formé par les troupes de de la division du général Bon. Un bruit sourd du sort qu'on leur préparait me détermina, ainsi que beaucoup d'autres personnes, à monter à cheval et à suivre cette colonne silencieuse de victimes, pour m'assurer si ce qu'on m'avait dit était fondé. Les Turcs marchant pêle-mêle, prévoyaient déjà leur destinée ; ils ne versaient point de larmes, ils ne poussaient point de cris ; ils étaient résignés. Quelques-uns blessés, ne pouvant suivre aussi promptement, furent tués en route à coups de baïonnettes. Quelques autres circulaient dans la foule, et semblaient donner des avis salutaires dans un danger si imminent. Peut-être, les plus hardis, pensaient-ils qu'il ne leur était pas impossible d'enfoncer le bataillon qui les enveloppait ; peut-être espèraient-ils qu'en se disséminant dans les champs qu'ils traversaient, un certain nombre échapperait à la mort. Toutes les mesures avaient été prises à cet égard, et les Turcs ne firent aucune tentative d'évasion.

Arrivés enfin dans les dunes de sable au sud-ouest de Jaffa, on les arrêta auprès d’une mare d’eau jaunâtre. Alors, l’officier qui commandait les troupes, fit diviser la masse par petites portions, et ces pelotons, conduits sur plusieurs points différents y furent fusillés. Cette horrible opération demanda beaucoup de temps, malgré le nombre des troupes réservés pour ce funeste sacrifice, et qui, je dois le déclarer, ne se prêtaient qu’avec un extrême répugnance, au ministère abominable qu’on exigeait de leurs bras victorieux.

Il y avait près de la mare d’eau, un groupe de prisonniers, parmi lesquels étaient quelques vieux chefs au regard noble et assuré, et un jeune homme dont le moral était fortement ébranlé. Dans un âge si tendre, il devait se croire innocent, et ce sentiment le porta à une action qui parut choquer ceux qui l’entouraient. Il se jeta dans les jambes du cheval que montait le chef des troupes françaises ; il embrassa les genoux de cet officier, en implorant la grâce de la vie. Il s’écriait : « De quoi suis-je coupable ? Quel mal ai-je fait ? » Les larmes qu’il versait, ses cris touchant furent inutiles ; ils ne purent changer le fatal arrêt porté sur son sort. A l’exception de ce jeune homme, tous les autres Turcs firent avec calme leurs ablutions dans cette eau stagnante dont j’ai parlé, puis, se prenant la main, après l’avoir porté sur le cœur et à la bouche, ainsi que se saluent les Musulmans, ils donnaient et recevaient un éternel adieu. Leurs âmes courageuses paraissaient défier la mort ; on voyait dans leur tranquillité la confiance que leur inspirait, à ces derniers moments, leur religion et l’espérance d’un avenir heureux. Ils semblaient se dire : « Je quitte ce monde pour aller jouir auprès de Mahomet d’un bonheur durable. » Ainsi, ce bien être après la vie, qu lui promet le Qorân, soutenait le Musulman vaincu mais fier dans son malheur.

Je vis un vieillard respectable dont le ton et les manière annonçaient un grade supérieur, je le vis faire creuser froidement devant lui, dans le sable mouvant, un trou assez profond pour s’y enterrer vivant : sans doute il ne voulut mourir que par la main des siens. Il s’étendit sur le dos dans cette tombe tutélaire et douloureuse, et ses camarades, en adressant à Dieu des prières suppliantes, le couvrirent bientôt de sable, et trépignèrent ensuite sur la terre qui lui servaient de linceul, probablement dans l’idée d’avancer le terme de ses souffrances.
Ce spectacle qui fait palpiter mon cœur et que je peins encore trop faiblement, eût lieu pendant l’exécution des pelotons répartis dans les dunes.

Enfin, il ne restait plus de tous les prisonniers que ceux placés près de la mare d’eau. Nos soldats avaient épuisé leurs cartouches ; il fallut frapper ceux-ci à la baïonnette et à l’arme blanche. Je ne pus souffrir cette horrible vue ; et je m’enfuis pâle et prêt à défaillir.

Quelques officiers me rapportèrent le soir que ces infortunés, cédant à ce mouvement irrésistible de la nature, qui nous fait éviter le trépas, même quand nous n’avons plus l’espérance de lui échapper, s’élançaient les uns dessus les autres, et recevaient dans les membres les coups dirigés au cœur, et qui devaient terminer sur le champ leur triste vie. Il se forma, puisqu’il faut le dire, un pyramide effroyable de morts et de mourants dégouttant de sang ; il fallut retirer les corps déjà expirés pour achever les malheureux qui, à l’abri de ce rempart affreux, épouvantable, n’avaient point encore été frappés. Ce tableau est exact et fidèle, et le souvenir fait trembler la main qui n’en rend point toute l’horreur.>>

Afin que l'on soit bien persuadé qu'il n'y a pas de tabou sur ce forum...

(1). A ne pas confondre avec Miot de Melito.


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 Sujet du message : Re: Le massacre de Jaffa...
Message Publié : 22 Avr 2008 19:18 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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J'ai longtemps hésité à évoquer ce massacre de Jaffa, parce que c'est là une mode, entretenue notamment par les détracteurs les plus acharnés de Napoléon.

Plusieurs fora dits "napoléoniens", en traitent en long et en large. Un individu qu'il est inutile de nommer en fait ses choux-gras à longueur de pages. Ce fut un acte cruel, dicté par la nécessité.

On se souviendra que la ville -sommée de se rendre- décapita le malheureux parlementaire envoyé à la rencontre de ses défenseurs. Acte inutile bien propre à exciter la furia des Français.

La ville fut emportée d'assaut et comme souvent en la circonstance, la garnison fut passée au fil de l'épée. Peut-être les Turcs n'avaient-ils pas compris le sort qui les attendaient ? Ils bravèrent la réputation du "roumi" aux cheveux longs qui prétendait leur en imposer.

Les ordres de Bonaparte furent clairs: "pas de quartier; licence aux troupes de massacrer et de piller". Usage qui nous surprend mais qui était encore répandu même en Europe.

Mais voilà que certains défenseurs acculés dans une sorte de caravansérail demandèrent merci à leurs assaillants. Ceux-ci, las de massacrer et de violenter, écoutèrent la voix de leurs officiers qui commandaient de faire grâce.

Ces officiers n'avaient pas bien compris les intentions du général en chef. Ils ramenèrent environ 2 000 prisonniers sur un total de 7 000 hommes qui composaient la garnison.

Qu'en faire ? Bonaparte ne s'en souciait pas et remarqua que lui, n'avait promis nulle merci et que -bien au contraire- ses ordres étaient formels: point de prisonniers. De plus, parmi ces rescapés, il y en avait plusieurs qui venaient d'El-Arich et avaient bénéficié d'une liberté sous la promesse de ne plus servir contre la France.

Relâcher ces gens ? C'était les voir partir grossir les défenseurs de Saint-Jean d'Acre. Les conserver prisonniers ? Il fallait alors les nourrir et les garder...

Bonaparte n'hésita pas et commanda l'exécution. Ce fut le seul acte cruel de sa vie. Que l'on doit apprécier à l'aune du sort subi par nos prisonniers tombés aux mains des mameluks et des Turcs. Du moins, en fit-il extraire les Egyptiens pour les renvoyer au sein de leur patrie. Sans doute peut-on lui reprocher de s'être conformé aux pratiques violentes de ces contrées. Mais il ne paraît guère qu'il ait été en position d'exiger une stricte application des droits de l'Homme...

A beau ergoter celui qui est bien installé dans la patrie des Droits de l'Homme au XXIème siècle.

Ps: on remarquera d'ailleurs que parmi ces critiques, il en est qui n'hésitent pas à justifier le massacre de Quiberon, perpétré à l'encontre des émigrés, sous prétexte qu'ils étaient réactionnaires... Alors même que parmi ces braves gens, figuraient plus d'une centaine d'officiers de marine fort distingués que la République eût été bien inspirée de conserver pour le service de ses vaisseaux...

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"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


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 Sujet du message : Re: Le massacre de Jaffa...
Message Publié : 22 Avr 2008 21:18 
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Inscription : 13 Nov 2007 13:45
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Bonsoir,

Dans le parcours du règne de Napoléon, "le massacre de Jaffa" est l'un des sujets qui, pour être "compris", exige absolument que ses lecteurs se replacent, autant que faire se peut, dans le contexte de l'époque ...

Or, comme le souligne Bruno, certains détracteurs occultent ce contexte pour mieux culpabiliser Napoléon et le rendre abject à ceux qui veulent bien l'entendre.

Mais il est à noter que ces mêmes détracteurs sont toujours plus brillants pour dénoncer un fait que pour lui apporter une solution "meilleure" , faisant par là-même ressortir le fait que, de "solution meilleure", il n'existait pas, toiut simplement !

En effet, ainsi que le rappelle Bruno, il suffit de se mettre quelques instants "en situation" imaginaire, pour peser les deux solutions non extrêmes : celle consistant à libérer les prisonniers n'aurait pas tardé à se retourner contre nous ... Et l'autre solution consistant à les garder, posait un énorme problème d'intendance ...

La solution choisie fut cruelle, c'est une évidence difficile à nier.
Mais les circonstances n'en offrirent point d'autre, et cela reste aussi une évidence...



:salut:


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 Sujet du message : Re: Le massacre de Jaffa...
Message Publié : 22 Avr 2008 23:41 
Citer :
certains détracteurs occultent ce contexte pour mieux culpabiliser Napoléon et le rendre abject à ceux qui veulent bien l'entendre.

Mais il est à noter que ces mêmes détracteurs sont toujours plus brillants pour dénoncer un fait que pour lui apporter une solution "meilleure" , faisant par là-même ressortir le fait que, de "solution meilleure", il n'existait pas, toiut simplement !


Justifier un tel massacre par le seul contexte de l'époque me semble pour le moins réducteur.
Un massacre reste un massacre et nulle justification qu'elle soit d'ordre militaire ou du niveau de l'intendance ne peut et ne doit l'excuser.
On sent d'ailleurs bien à la lecture du témoignage mis en ligne toute la répugnance des subordonnés et des troupes de Bonaparte à mettre à exécution ses directives.
Je sais que je vais m'attirer les foudres des napoléoniens purs et durs, mais à mes yeux, il s'agit bel et bien d'un crime de sang commis à l'encontre de prisonniers désarmés qui relève du crime contre l'humanité, notion certes inconnue à l'époque, mais qui n'enlève rien à l'abomination de l'acte perpétré.
Il suffit pour s'en convaincre de retourner la situation. Que n'aurait-on pas dit si cela avait été des prisonniers français qui auraient été massacrés de la sorte !
Sur un simple plan humain, on ne peut donc en aucun cas exonérer celui qui a donné un tel ordre.
Sa responsabilité est écrasante.


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 Sujet du message : Re: Le massacre de Jaffa...
Message Publié : 23 Avr 2008 9:00 
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Inscription : 13 Nov 2007 13:45
Message(s) : 1915
Je sais que je vais m'attirer les foudres des napoléoniens purs et durs, mais à mes yeux, il s'agit bel et bien d'un crime de sang commis à l'encontre de prisonniers désarmés qui relève du crime contre l'humanité (Joker)


Voilà bien le cas-type de ceux qui jugent l'Histoire à l'aulne de leur contexte et confort du XXIème siècle !

C'est également oublier que ces prisonniers avaient déjà manqué à leur serment de ne plus combattre contre la France, dès lors qu'ils auraient été libérés : or, bon nombre d'entre-eux avaient été libérés, avnt cet épisode.
Les relâcher aurait donc eu pour but de ruiner notre Armée...

Ce massacre "par nécessité" ne doit nullement être jugé comme un crime de sang, dans la définition usuelle ; ce serait une erreur monumentale, et bien mal connaître Napoléon !

Au lieu de vouloir "écraser" Bonaparte sous une quelconque responsabilité, tentez de vous mettre quelques instants à sa place, et racontez nous donc ce que vous auriez décidé de faire avec ses trois mille prisonniers à vos basques. :7:




:salut:


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 Sujet du message : Re: Le massacre de Jaffa...
Message Publié : 23 Avr 2008 9:33 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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Un crime contre l'Humanité... Comme vous y allez Joker ! Un crime de guerre, si l'on veut, mais pas un crime contre l'Humanité... Revoyez les définitions !

De plus, répétons que la place était livrée à un assaut précédé par cet ordre: "pas de quartier". Usage que l'on pourra qualifier de barbare, mais encore en cours à l'époque. Les Anglais ont encore réalisé ce type d'exploit en Espagne. Alors même que la population civile espagnole était alliée, en principe... :bah:

Se voyant perdus, les hommes du Sultan ont tenté d'attendrir leurs adversaires et y sont parvenus. Mais pas le général en Chef.

Quant à la référence aux massacres, il faut alors rappeler le sort fait aux prisonniers français: décapités après avoir été sodomisés. Un usage turc -semble-t-il- que le destin de Lawrence d'Arabie nous rappelle crûment, même si ce dernier eût la chance d'échapper à la décapitation...

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Napoléon.


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 Sujet du message : Re: Le massacre de Jaffa...
Message Publié : 23 Avr 2008 18:58 
Citer :
Au lieu de vouloir "écraser" Bonaparte sous une quelconque responsabilité, tentez de vous mettre quelques instants à sa place, et racontez nous donc ce que vous auriez décidé de faire avec ses trois mille prisonniers à vos basques.


Je m'attendais à votre réaction épidermique; vous êtes tellement prévisible ! :3:
Je suis tout à fait conscient du fait que je juge ces faits à l'aune de mes perceptions d'homme du XXIème siècle, mais comment diable voulez-vous que je fasse autrement ? Nul n'échappe à ce "travers" et il serait particulièrement mal venu de votre part de m'en faire grief.
N'étant ni un génie, ni un militaire, je suis en outre bien en peine de vous dire ce que j'aurais fait de ces prisonniers. Je peux néanmoins formuler des pistes de réflexion.
Ils avaient manqué à leur parole ? Soit.
Cela méritait-il une exécution aussi barbare ?
Les désarmer et les confier à la garde d'un régiment eut été bien suffisant.
Il aurait fallu les nourrir, me rétorquerez-vous.
Certes, mais ne pouvait-on mettre à contribution la population locale pour ce faire ? Pensez-vous que leurs compatriotes les auraient laissé mourir de faim sans réagir ?
Des ordres précis en vue de procéder aux réquisitions nécessaires auraient pu suffire à régler ce problème d'intendance.
Au risque de me répéter, je considère que l'exécution en masse de prisonniers n'est en rien excusable et vos cris d'orfraie n'y pourront rien changer. :diablotin:


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 Sujet du message : Re: Le massacre de Jaffa...
Message Publié : 23 Avr 2008 19:15 
Bruno Roy-Henry a écrit :
Un crime contre l'Humanité... Comme vous y allez Joker ! Un crime de guerre, si l'on veut, mais pas un crime contre l'Humanité... Revoyez les définitions !

De plus, répétons que la place était livrée à un assaut précédé par cet ordre: "pas de quartier". Usage que l'on pourra qualifier de barbare, mais encore en cours à l'époque. Les Anglais ont encore réalisé ce type d'exploit en Espagne. Alors même que la population civile espagnole était alliée, en principe... :bah:

Se voyant perdus, les hommes du Sultan ont tenté d'attendrir leurs adversaires et y sont parvenus. Mais pas le général en Chef.

Quant à la référence aux massacres, il faut alors rappeler le sort fait aux prisonniers français: décapités après avoir été sodomisés. Un usage turc -semble-t-il- que le destin de Lawrence d'Arabie nous rappelle crûment, même si ce dernier eût la chance d'échapper à la décapitation...


Je vous concède volontiers mon erreur de terminologie : la notion de crime de guerre convient en effet mieux aux faits commis.
Ne pas faire de quartier était peut-être d'usage à l'époque, il n'empêche que cette pratique ne peut être que considérée que comme particulièrement barbare et cruelle. Il suffit de se référer aux réactions des soldats chargés d'exécuter cette basse besogne pour se faire une idée précise de l'état d'esprit qu'un tel ordre suscitait chez eux.
Pourquoi le Général en chef a-t-il refusé de se laisser attendrir alors que ce fut le cas de ses subordonnés ? C'est sans doute là qu'est la clé du problème.
Une telle démonstration de fermeté pouvait-elle le légitimer et lui assurer les sympathies des autochtones ? N'était-ce pas au contraire courir le risque de représailles encore plus sanglantes ?
Vous me rétorquerez que s'il a agi de la sorte, c'est sans doute pour faire pendant au sort réservé aux prisonniers français. C'est ma foi fort possible.
Mais en ce cas, on ne pouvait que craindre une escalade dans la barbarie.
Cela tend à prouver une fois de plus que la guerre ne peut qu'engendrer des comportements déviants et qu'elle ne laisse que peu de place aux valeurs humaines.
Un constat amer qui peut hélas être dressé toutes époques confondues.


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 Sujet du message : Re: Le massacre de Jaffa...
Message Publié : 23 Avr 2008 20:42 
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Mais, cher Joker, nous sommes bien d'accord: la guerre est une chose épouvantable, elle pousse les gens qui l'acomplissent à perpétrer des horreurs.

Cela dit, il ne faut certainement pas exagérer la sensibilité des briscards d'Egypte. Ceux qui avaient été sous les ordres de Westermann ou de Hoche devaient regarder cela d'un oeil blasé: au moins, ce n'était pas des femmes ou des enfants que l'on massacrait...

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Napoléon.


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 Sujet du message : Re: Le massacre de Jaffa...
Message Publié : 23 Avr 2008 22:31 
Citer :
Ceux qui avaient été sous les ordres de Westermann ou de Hoche devaient regarder cela d'un oeil blasé: au moins, ce n'était pas des femmes ou des enfants que l'on massacrait...


Passe pour les fusillades.
Par contre, je serais moins affirmatif en ce qui concerne les exécutions perpétrées à la baïonnette, voire à coups de crosse.
Il doit certainement être plus difficile d'avoir du recul lorsque l'on est amené à utiliser de tels procédés... :ah!?:

Le sujet faisant florès sur d'autres foras, j'en profite pour signaler que d'après les témoignages mis en ligne, l'excuse formulée par Bonaparte concernant la difficulté de nourrir les prisonniers semble ne pas tenir la route puisque les greniers étaient pleins de riz et que des réserves avaient été faites auparavant.
Il aurait donc parfaitement été possible d'alimenter ces hommes avant de les acheminer vers le Caire.
Il semble donc bien que la seule justification à cet acte barabare fut de terroriser les Turcs, mais que cela se retourna finalement contre l'armée française.
En effet, une fois la nouvelle connue, les défenseurs de Saint-Jean d'Acre raidirent d'autant leur résistance.
J'ajouerai pour conclure mon intervention qu'une telle inhumanité de la part de représentants d'un pays civilisé qui prétendaient défendre les idéaux de la Révolution me semble particulièrement aberrante.
Répondre à la barbarie par la barbarie n'est guère digne des héritiers des Lumières. :baton:


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