L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 30 Mars 2008 16:53 
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Inconstant, oui, pour le moins ! ...

Et l'Empereur lui connaissait bien cette fréquente faiblesse de caractère.

Dans ses relations avec Lui, il n'était pas moins "changeant" : tantôt en conflit avec Napoléon, tantôt en excellente relation, comme en 1806 où il lui écrivit pour son anniversaire :

"-Si le monde vieilli ne place plus ses bienfaiteurs au rang des deiux, le culte de la reconnaissance est éternel, et votre Majesté aura toujours des autels dans le coeur des hommes"....

Visionnaire quand même notre Maréchal ! :4:

Quant à son expression de vouloir ramener "Bonaparte dans une cage de fer", ce n'était là que fanfaronnade sûrement bien de son style, puisque nous avons toujours tous à l'esprit son implication furieuse dans la fameuse mêlée de Waterloo, où semble-t-il, il cherchait à mourir ...




:salut:


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Message Publié : 31 Mars 2008 21:59 
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Le lendemain, 13 Mars 1815, le Maréchal Ney, loin d'avoir perdu de sa détermination à partir combattre son Empereur, fait venir, de Besançon, cent mille cartouches, active l'arrivée de son artillerie, fait mettre en prison un Officier qui a crié "VIVE L'EMPEREUUUUUUUUUUUUUUR", et envoie en émissaires à Mâcon des gendarmes déguisés ainsi que des royalistes ...

Pendant qu'à Suchet, il confie son espoir de voir enfin se terminer "la fin de cette folle entreprise", il écrit à Bourmont :

"-Nous seons en plus petit nombre, mais nous le frotterons".
Et sur la réflexion de Bourmont que les troupes ne sont pas sûres, il réplique, véhément :

"- Je prendrai un fusil, je tirerai le premier coup, et tout le monde marchera !" ...

Mais les nouvelles se succèdent, accablantes ...Toutes les villes du Rhône, de la Saône-et-Loire et de l'Ain, à l'instar de Lyon, se trouvent en pleine insurrection...

Dans la soirée, le préfet Capelle, de Bourg, arrive, mort de peur ...

Il a été chassé de sa ville, et le 76è de Ligne, tête de colonne de Ney à Bourg, vient de passer à Napoléon ... :2:

L'effervescence populaire est à son paroxysme ; Capelle dira à cet égard : "C'est une rechute de la Révolution" ...

Ne pensant pas que le Maréchal puisse attaquer Napoléon, il lui conseilla, soit de rejoindre Masséna et de marcher sur les arrières de Napoléon, soit de rejoindre Chambery, les Suisses semblant disposés à venir au secours du roi ...

A ces mots, le coeur de Ney crie sa révolte :

- "Si les étrangers mettaient le pied en France, ce serait alors que tous les Français se déclareraient pour Bonaparte !" ...


Commence alors à naître un certain trouble dans l'esprit du Maréchal Ney, même si sa fidélité n'est pas encore totalement ébranlée ...




:VE2: :AI:



:salut:


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Message Publié : 01 Avr 2008 20:41 
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Nous retrouvons donc notre Maréchal, l'esprit quelque peu "tourmenté" ...

S'adrssant à Capelle, arrivé la veille au soir, il dit qu'il ne reste plus au roi qu'à se faire porter sur un brancard à la tête des troupes, pour ranimer les courages !

Quelques temps plus tard, les émissaires arrivés de Lyon, entrèrent à "l'Hôtel de la Pomme d'Or", où logeait Ney, et remirent à ce dernier un courrier de Bertrand, et qui disait que l'Empereur ne pouvait que réussir dans son entreprise, que tout était arrangé pour Lui, que peuple et Armée s'étaient exprimés contre les Bourbons, et que lui, Maréchal de France, serait tenu responsable devant le Pays, de la guerre civile et du sang inutilement répandu ...

A cette lettre, se trouvaient joints un ordre de marche et un billet signé de l'Empereur en personne :

-"Mon cousin, mon major-général vous expédie l'ordre de marche. Je ne doute pas qu'au moment où vous aurez appris mon arrivée à Lyon, vous n'ayez fait reprendre à vos troupes le drapeau tricolore. Exécutez les ordres de Bertrand, et venez me rejoindre à Chalon. Je vous recevrai comme le lendemain de la bataille de la Moskowa" ...

Ney se renseigna sur l'atmosphère générale en questionnant les émissaires ; ceux-ci lui répondirent, avec force détails, que la France manifestait un grand enthousiasme, que l'on voyait le drapeau tricolore flotter sur toutes les villes, qu'il n'y aurait aucune résistance, que le roi était déjà loin de Paris, que l'Europe même favoriserait le rétablissement de l'Empire, que l'Autrichienne allait revenir de Vienne avec le prince impérial, et qu'enfin, l'escadre anglaise avait reçu ordre de laisser passer Napoléon ...

Tous ces propos, exprimés dans un enthousiasme non retenu, associé aux rapports faits au Maréchal aux plus fervents royalistes, commencèrent à perturber sérieusement son esprit, et cette nuit-là fut certainement pour lui une nuit fortement tourmentée ...

Angoissé, instable et fougueux, quekl combat put-il livrer au fin fond de sa conscience ?

réalisant finalement que la situation était plus de nature à le dominer que l'inverse, il sembla la subir sans plus de résistance ...

Imaginant la France ensanglantée dans une guerre civile, dont il aurait été le seul à donner l'impulsion (mais encore, était-ce possible qu'une si faible minorité ait pu agir contre un tel déploiement de forces déterminées à accueillir l'Empereur ??), il se ravisa, très certainement rassuré par les mots de Napoléon, lui confirmant qu'il serait accueilli comme le lendemain de la Moskowa ...

Mais la véritable raison, je viens de l'exprimer, et le Maréchal lui-même l'a dévoilée, lorsqu'il a dit :

-"Je ne puis pourtant pas arrêter l'eau de la mer avec les mains !" ...

Qu'en serait-il alors advenu si Ney avait trouvé du soutien dans sa première impulsion ?
Personnellement, je ne parviens pas à croire à la sincérité du Maréchal, sincérité qui l'aurait alors amené à une démarche "personnelle" vers son Empereur, et non une démarche guidée, voire imposée par les évènements...

Toujours est-il que le 14 Mars dans la matinée, notre Maréchal fit appeler chez lui Lecourbe et Bourmont pour leur faire part du parti qu'il venait de prendre tout récemment, et, surtout, pour tenter de les convaincre du bien fondé de sa décision, comme pour se rassurer, auprès de ses lieutenants d'avoir choisi ce qu'il contestait encore hier ...

Comme vous le savez, Bourmont et Lecourbe ne faisaient pas parti de ceux qui admiraient l'Empereur.

Aux propos de Ney, tous deux se récrièrent, Bourmont rappelant les serments du Maréchal vis-à-vis du roi, et Lecourbe, plus violent, eût ces mots :

-" Comment voulez-vous que je serve ce b....-là ?? Il ne m'a fait que du mal, et le roi ne m'a fait que du bien. Puis, je suis au service du roi, et, voyez-vous, Monsieur le Maréchal, moi, j'ai de l'honneur !" ...

Recevant ces propos cinglants au visage, le Maréchal, plutôt que de laisser s'exprimer les véritables raisons de son soudain revirement,(c'est-à-dire l'impossibilité de faire marcher ses troupes, et son appréhension de déclarer une guerre civile), emporté par la rage de son tempérament (cela n'est donc pas toujours négatif ! :4: ), il rétorqua en s'en prenant aux Bourbons :

"- Et moi aussi j'ai de l'honneur ! C'est pourquoi je ne veux plus être humilié. Je ne veux plus que ma femme rentre chez moi, les larmes aux yeux des humiliations qu'elle a reçues. Le roi ne veut pas de nous, c'est évident. Ce n'est qu'avec un homme de l'Armée comme Bonaparte que l'Armée pourra avoir de la considération."...

Tout en parlant, il saisit sur la table l'ordre du jour, rédigé par l'Empereur sous son nom, et le tendit aux généraux en disant :

"-Tenez, voici ce que je veux lire aux troupes"...

Au bout d'une longue discussion, les deux hommes finirent par se ranger à l'avis du Maréchal; concevant comme lui la difficulté à fiare obéir les Soldats.

A une heure, nos hommes se réunissaient sur la place d'Armes ...

Se plaçant au centre du carré formé par les troupes, et entourés de leurs états-majors, le Maréchal et les généraux Bourmont et Lecourbe écoutèrent les tambours ouvrirent un ban ...

Puis, Ney tira son épée, et s'écria de sa forte forte et claire :

"- Officiers, sous-officiers et soldats, la cause des Bourbons est à jamais perdue ..." Il fut de suite interrompu ...

... Déjà un immense cri de "VIVE L'EMPEREUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUR !" retentit, cri dans lequel se mêlaient indistinctement joie et délivrance... soulagement !

Le Maréchal reprit :

"- La dynastie légitime que la Nation française a adoptée, va remonter sur le trône : c'est à l'Empereur Napoléon qu'il appartient, seul, de régner sur notre beau pays ... Soldats, je vous ai souvent menés à la victoire ; maintenant je vais vous mener à la phalange immortelle que l'Empereur conduit à Paris ..."


La fin de la lecture fut accueillie par un torrent d'acclamations, dans lequel tous les soldats s'embrassaient !

Ney, lui-même, exalté par tant d'enthousiasme général, alla se jeter dans les bras des Officiers qui l'entouraient, puis, se mêlant à la troupe, embrassait aussi les Soldats ...
Il parcourut ainsi tous les rangs, tel un homme pris d'un foudroyant délire, allant jusqu'à embrasser les fifres et les tambours ! ...

Impossible, dans cet instant, de ne pas reconnaître le cavalier, non moins fougueux, non moins enragé, qui chargera dans de délirantes actions, au cours de la bataille finale ...

Le soir même, l'euphorie ayant atteint son paroxysme , (Dieu que c'est beau de voir ainsi s'exercer à distance, le magnétisme du Grand Capitaine ! :aime: Et comme je regrette de n'avoir pas vécu ces moments intenses et si forts en émotions !), donc ce soir là, les soldats s'étaient regroupés avec le peuple pour partager une indicible joie !...

Tous chantaient et buvaient, brisaient les enseignes qui osaient encore afficher la fleur de lys, et s'étaient mis à saccager un café à l'enseigne insupportable désormais "Café Bourbon" ...

De son côté, le prince de la Moskowa invita à dîner son état-major, ainsi que les généraux et Officiers supérieurs ...
Le repas se déroula dans une immense gaité, et une animation extraordinaire ...

... Un seul homme, visiblement, ne prenait pas part à ce bruyant enthousiasme .. Vous l'avez deviné : c'était le Maréchal Ney ...
La voix de sa conscience faisait en lui plus de bruit que la joie débordante de son environnement, et son visage sombre révélait un grand malaise, après une exlatation sans bornes ...

Plus tard d'ailleurs, il avouera que depuis cette "malheureuse proclamation", il ne désirait plus qu'une seule chose : la mort ...

Dans l' esprit troublé de cet homme, qui ne devait retrouver de sérénité que devant le peloton d'exécution, et que l'on peut louer d'avoir, pendant un temps, fidèlement servi l'Empereur, je ne parviens toujours pas à discerner, dans cet épisode, certainement tragique pour lui, les manifestations d'un coeur magnanime, ni l'éclat d'une âme fidèle quoiqu'il arrive, à Celui qui avait su l'élever si haut, Celui qui lui avait tant donné, et, nous le verrons un peu plus loin, Celui qui avait tant de coeur pour être ainsi disposé à pardonner ... si souvent !


:VE2: :VE2: :VE2: :AI: :AI: :AI:




:salut:


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Message Publié : 02 Avr 2008 22:30 
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15 Mars 1815 ...

Voilà donc notre Maréchal en route vers Dôle et Dijon avec ses troupes, conformément aux ordres du général Bertrand.

Dans le même moment, l'Empereur quittant Chalon, fit route vers Atun pour y coucher

Là, depuis quelques jours, la discorde régnait ...

En effet, alors que le sous-préfet s'était enfui, le lieutenant de gendarmerie et ses hommes, arborant le drapeau tricolore, promenaient dans toutes les rues et jusque dans l'église, le buste de Napoléon, chassant au passage un conseil municipal à forte opinion royaliste ...

Mais le Maire d'Autun, contrairement à beaucoup d'autres Maires, au lieu de s'enfuir, convoqua la garde nationale, fit armer les royalistes, et menaçant la population, fit rétablir le drapeau blanc !

C'est à ce moment qu'entrèrent dans la ville le régiment de Lyon, les Dragons du 13è.

Ils se ruèrent sur les gardes nationaux afin de les désarmer, et n'étaient pas loin de sabrer le Maire et tous les royalistes coalisés avec lui, si le général Brayer n'était intervenu ...

Dans l'après-midi de ce même jour, l'Empereur fit son entrée ...

Quelle ne fut pas sa stupéfaction, à la nouvelle de l'incident qui venait d'avoir lieu !

S'adressant au Maire, il lança :

-"De quel droit vous êtes-vous permis de menacer les Citoyens parce qu'ils portaient les couleurs nationales ? Comment avez-vous osé vous mettre en rébellion contre moi ? Je vous casse ... Vous vous êtes laissé mener par les prêtres et les nobles qui voulaient rétablir la dîme et les droits féodaux. J'en ferai justice. Je les lanternerai..."

Juste à cet instant, acclamé par la foule en délire devant l'Hôtel de la Poste, Il reprit :

-"Mon pouvoir est plus légitime que celui des Bourbons, car je le tiens de ce peuple dont vous entendez les cris."

Arrivé à Auxerre, le Maréchal Ney demanda à être reçu seulement le lendemain par l'Empereur, le 18 Mars ...
En effet, il se réservait la nuit pour rédiger une lettre, justifiant de sa conduite ...

Napoléon avait alors eu ce propos bien connu :

"Qu'ai-je besoin d'une justification ! Dites-lui que je l'embrasserai demain matin." :aime:

Quel Grand Homme, et quel grand coeur avait notre Empereur ! :VE2:

Le lendxemain, Ney remit donc à l'Empereur cette justification, aussi étrange qu'inattendue ...
Elle se composait de récriminations et de conseils comminatoires, et commençait ainsi :

-"Je suis votre prisonnier plutôt que votre partisan si vous continuez à gouverner tyranniquement" ...

La conclusion en était que :

-"L'Empereur ne devrait plus s'occuper d"sormais qu'à faire le bonheur du peuple français et à réparer les maux que son ambition avait causés à la Patrie"...

L'Empereur lut ces mots avec beaucoup de calme, puis déchirant le papier en mille morceaux, il se contenta de dire en haussant les épaules :

"- Le brave Ney est fou !".

Changeant de conversation il interrogea le Maréchal sur l'esprit des troupes et les réactions des habitants du doubs, de la Côte d'Or et du Jura...

Le lendemain Ney partit vers Dijon, avec l'ordre de mener son régiment à Paris, en passant par Melun.

Des nouvelles de Paris, l'Empereur et son état-major en recevaient depuis quelques jours, grâce aux journaux, mais aussi aux lettres ministérielles et aux lettres privées

Il y avait dans tout cela, la correspondance royaliste qui évoquait des complots contre la vie de l'Empereur ...
Et les Officiers qui entouraient Napoléon s'en trouvaient for alarmés, et redoublaient leur garde auprès de Lui.
Quant à l'Empereur, il s'en trouvait bien plus triste qu'inquiet, et selon son habituelle coutume d'aller braver le danger, méprisant ces complots, Il se mêlait sans crainte aucune aux mouvements populaires ...

Mais le bruit de ces complots homicides contre l'Empereur vint à se répandre parmi les troupes, qui, déjà fort irrités par l'ordonnance royale qui les considéraient "hors la loi", devinrent complètement furieux ...
Ils évoquaient l'extermination pure et simple des chouans et des gardes du corps rassemblés à Fontainebleau !

Informé de cette exaspération, l'Empereur écrivit alors au général Girard, devant commander l'avant-garde :

-" On m'assure que vos troupes ont résolu de faire main basse sur les royalistes. Vous ne rencontrerez que des Français. Je vous défends de tirer un seul coup de fusil. Calmez vos Soldats ; démentez les bruits qui les exaspèrent ; dites leur que je ne voudrais pas rentrer dans ma capitale à leur tête, si leurs armes étaient teintes du sang français" ...

Quelle magnifique attitude ! On ne se lasse pas de relire ces mots, si vrais, si puissants, si émouvants lorsque dictés par une telle grandeur d'âme !

Eux, les Grognards, ils grognaient mais le suivaient toujours, avait écrit Raffet dans le bas d'une grandiose estampe ...
Mais à cette époque, ils ne grognaient plus, ils clamaient leur enthousiasme.

Néanmoins, malgré cette ardeur, l'Empereur tenait à leur épargner des fatigues inutiles.
Aussi, à hauteur d'Auxerre, fit-il embarquer une partie de son infanterie sur des barques et des chalands ...

Mais pour que les troupes à terre et celles sur l'eau se trouvent à peu près à la même hauteur, il fallait que les soldats embarqués navigassent jour et nuit ...

Or, la nuit, la navigation restait très dangereuse, et c'est la raison pour laquelle, en arrivant à Pont-sur-Yonne, l'Empereur fit plusieurs barques stationnées ...

Rémoignant son étonnement à haute voix, il dit en plaisantant :

-"Est-ce que vous avez peur de vous mouiller ?" ...

Ils auraient sans doute passé outre à l'observation de l'Empereur, si les autres Soldats n'avaient entendu la réflexion de leur Chef ...
Ils contraignirent donc ces mariniers à poursuivre leur navigation ....

Lorsque ... au beau milieu de la nuit, se fit entendre sur l'Yonne un cri surhumain de :

"-VIVE L'EMPEREUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUR !"

suivi d'un immense silence ...

Le lendemain, flottant à la dérive, on retrouva les débris d'un bateau qui s'était brisé contre une arche de pont ...

Au moment de mourir, les Soldats, ces Braves Grognards de toutes les circonstances, avaient salué une dernière fois leur Empereur, d'une suprême et magistrale acclamation ...



:VE2: :AI:


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Message Publié : 02 Avr 2008 23:32 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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Moments exaltants, sans aucun doute ! Seuls les évènements de la Libération peuvent leur être comparés. Quant au maréchal Ney, il était pris entre son devoir de soldat et son serment au roi... A la vérité, il eût mieux fait de rester dans ses quartiers, plutôt que de promettre à Provence des résultats qu'il était bien incapable d'atteindre !

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


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Message Publié : 02 Avr 2008 23:53 
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Inscription : 13 Nov 2007 13:45
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Quant au maréchal Ney, il était pris entre son devoir de soldat et son serment au roi... (Bruno) ...

Certes, Cher Bruno, mais ce qui m'indispose dans l'attitude du Maréchal Ney, c'est qu'il ne fut pas le seul à gérer ce "cas de conscience" , si tant est que cela en fût un ...

Regardez La Bédoyère, pour ne prendre qu'un seul exemple, mais déterminant celui-là !

Non seulement, il se rallia sans hésitations à son Empereur, mais il entraîna dans son sillage tout le régiment du 7è de Ligne, ralliement qui fut incontestablement décisif et méritant, dans le sens où il contribua grandement à gagner à la cause de Napoléon de nombreux autres régiments, tout au long du chemin parcouru entre Juan-les-Pins et Paris ...

Pour Ney, on le sent bien, son ralliement fut contraint par l'évolution des évènements et l'état d'esprit militaire et populaire en faveur de l'Empereur.

Je vous rejoins dans votre conclusion : il aurait mieux faire de suivre sa décision première ... Au moins, aurait-il été "en règle" avec sa conscience !



:salut:


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Message Publié : 03 Avr 2008 22:55 
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Inscription : 13 Nov 2007 13:45
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A partir de ce moment, l'on peut dire que toute le système monarchique s'écroulait tel un château de cartes.
Toutes les mesures décidées contre Napoléon avortaient les unes après les autres, quand elles ne se retournaient pas contre le gouvernement...

Et chose aussi curieuse que plaisante, toutes les troupes envoyées dans le Bourbonnais, dans le Doubs ou encore dans la Franche-Comté, avec pour mission de barrer la route pour s'opposer à "l'usurpateur", n'avait eu pour effet de lui constituer une armée forte, sincère et nombreuse, à telle enseigne que juste après la défection de Ney, on pût lire sur un placard attaché à la grille de la colonne Vendôme, ces mots manuscrits :

"Napoléon à Louis XVIII : Mon bon frère, il est inutile de m'envoyer encore des soldats. J'en ai assez." ...

L'ordonnace royale du 9 Mars sur la levée de 3 millions de gardes nationales, ne fût jamais exécuté ; et, le rappel sous les drapeaux des militaires en congé, resta à peu près sans effet.

Quant au roi, il se trouva quasiment sans aucuns défenseurs.

Les Soldats lui étaient devenus hostiles, le peuple qui acclamait les troupes, lui tournaient également le dos, et jusqu'aux bourgeois, qui, bein que redevenus royalistes, n'apportaient leur soutien que dans la formulation de voeux et de protestations ...
Soutien bien négatif ! ...

Seule la Chambre ne désarmait pas, et le courage s'exprimait chez les anciens opposants, tous dévoués, résolus et animés.
Mais ce "bourbonisme" dont ils se trouvaient soudain imprégnés, étaient fort intéressés, puisque dans leur dévouement, il fallait surtout apercevoir l'espoir de voir triompher leurs principes politiques, plus que la défense de la cause royale ...

Le matin du 16 Mars, les deux chambres furent informées que, dans l'après-midi de ce même jour, se tiendrait une séance royale ...

Au milieu d'une foule énorme, le roi monta en voiture avec le Comte d'Artois, le duc de Berry et le duc d'Orléans...

Le canon tonna ...Le roi entra au bruit des acclamations, dans les bureaux des deux Chambres, et s'exprima ainsi :

"-J'ai travaillé au bonheur de mon peuple. Pourrais-je, à soixante ans, mieux terminer ma carrière qu'en mourant pour sa défense ? Je ne crains donc rien pour moi, mais je crains pour la France (n'importe quoi ! :11: ) Celui qui vient allumer parmi nous la torche de la guerre civile y apporte aussi le fléau de la guerre étrangère ; il veut mettre notre patrie sous son joug de fer ; il vient enfin détruire cette Charte constitutionnelle que je vous ai donnée, cette Charte, mon plus beau titre aux yeux de la postérité, cette Charte que tous les Français chérissent, et que je jure ici de maintenir. Rallions-nous donc autour d'elle, qu'elle soit notre étendard sacré ..."

Cette ardente proclamation, bien pensée pour entraîner l'Assemblée, produisit grand effet ...
Tous se levèrent alors pour crier :

"-Vive le roi ! Mourir pour le roi ! Le roi à la vie à la mort !"

Au milieu de ces ovations, le Comte d'Artois s'approchant du roi eût ces paroles :

"-Sire, que Votre Majesté me permette d'exprimer ici, en mon nom et au nom de ma famille, combien nous partageons du fond du coeur les sentiments et les principes qui animent le roi" ...

Puis il baisa la main du roi, et se donnèrent tous deux l'accolade !...

Ce geste provoqua de nouvelles acclamations qui ne cessèrent qu'après le départ du roi ...

A suivre ...

J'ai pensé qu'il me fallait vous laisser le temps, non seulement de lire, (vous connaissez déjà l'histoire :4: ), mais aussi et surtout celui peut-être d'émettre quelques réflexions sur les attitudes des uns et des autres, sur la consistance de tous ces évènements si riches et diversifiés qui jalonnent ce chemin resté à tout jamais "La Route Napoléon" ...

Quant à moi, je vous retrouverai avec un immense plaisir, d'ici une dizaine de jours...

Bonne semaine à tous. :4: et : :VE2:




:salut:


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Message Publié : 04 Avr 2008 7:56 
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Bonjour,

Au plaisir de vous retrouver Chère Rose et bien sur vous lire :20:


:salut:

_________________
L'amour n'est qu'un plaisir, l'honneur est un devoir. (Pierre Corneille, Le Cid).


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Message Publié : 04 Avr 2008 9:16 
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Inscription : 04 Déc 2004 19:13
Message(s) : 262
Citer :
"Napoléon à Louis XVIII : Mon bon frère, il est inutile de m'envoyer encore des soldats. J'en ai assez."


Du grand humour !!! :hahaha:

Dommage que l'auteur n'ait pu signer..

Merci pour ce récit qui restera donc en suspens sur la panse du gros Louis..
:VE2: :VE2: :VE2:


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Message Publié : 10 Avr 2008 12:25 
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Inscription : 27 Août 2004 12:01
Message(s) : 767
:salut: "Pour Ney, on le sent bien, son ralliement fut contraint par l'évolution des évènements et l'état d'esprit militaire et populaire en faveur de l'Empereur.

Je vous rejoins dans votre conclusion : il aurait mieux faire de suivre sa décision première ... Au moins, aurait-il été "en règle" avec sa conscience !" (Rose & Bruno)

Autant on peut dire que Ney fut un brillant capitaine (malgré Waterloo) autant on peut dire qu'il n'avait rien d'un politicien et/ou un homme de cour.
Je ne le blame pas, je crois qu'il n'était pas homme à "lire l'avenir" clairement, trop impulsif, trop "fou" comme disait l'Empereur, ce genre de fou qui est incomparable sur un champ de bataille, celui dont on ne peut se passer!

Bien à vous.
:salut:

Merci Rose :Madame: et je n'oublie pas le sujet que j'ai ouvert, j'étais pris mais je vais vous répondre rapidement. :4:


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