L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 14 Mars 2008 0:04 
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Merci à vous, fidel. :4:

Si vous ne vous trouvez point trop fatigué par cette marche à travers la montagne, je vous propose de gagner ce pittoresque petit village de Corps, avant de faire une halte pour la nuit ...

Pour en revenir à cette prodigieuse nouvelle du retour de l'Empereur, il s'est passé, de Cannes à Marseille, en passant par Draguignan et Toulon, un phénomère bien connu lorsqu'un évènement se trouve ainsi propagé de bouche à oreille : il perde de sa gravité ou se trouve complètement dénaturé.

Or, dans le cas présent, il se trouve que la nouvelle, une fois arrivé à Marseille, loin de faire état du débarquement de l'Empereur avec un millier d'hommes, il n'était plus question, de Fréjus à Draguignan que d'une cinquantaine de Grenadiers de la Garde de l'ex-Empereur, arrivés de l'île d'Elbe, sans faire mention de Napoléon, et c'est à Marseille que l'information se trouva encore modifiée, n'annonçant plus que les congés de quelques Grenadiers de l'île d'Elbe, pour revenir dans leur famille en France !
Masséna qui reçut ce message le 3 Mars, en début de matinée ne crut pas utile d'alerter la garnison de Marseille pour surveiller cinquante hommes , persuadé qu'il ne s'agissait que du débarquement de quelques hommes qui s'ennuyaient à l'île d'Elbe ...

Très peu de temps s'écoula, avant que des précisions vinrent rétablir l'exactitude des faits.
Le pré"fet du Var avait en effet été avisé que l'Empereur avait bel et bien débarqué avec un millier d'hommes et des canons, et faisait route vers Grenoble.
Aussitôt on mit en mouvement toute la garnison pour Sisteron, la tête de colonne quittant Marseille à trois heures du matin.

Toutefois, chacun connaissait la rapidité des marches de Napoléon, et doutait que la garnison de Marseille puisse arriver à temps, leur seul espoir restant que les mauvais chemins de montagne, ou que des combats livrés partiellement ici ou là, entraveraient le bon rythme de la marche.

Le Préfet des Basses-Alpes venait également d'être informé du débarquement.
Aussitôt les notables accoururent à la Préfecture , conjurant le général Loverdo et le Préfet "de ne commettre aucune hostilité contre Buonaparte, au risque de voir saccager la ville" ...

Nous sommes le 4 Mars ; après avoir quitté Barrème sous les acclamations de la foule, l'Empereur entra à Digne, dans l'après-midi, et fit une halte de quelques heures à l'auberge du "Petit-Paris" ...
Après un accueil plutôt froid, Il gagna la sympathie des habitants par une harangue ...

Mais poursuivons encore un peu notre chemin, Corps n'est plus très loin ...

Tant que nos hommes avaient emprunté les sentiers des Alpes, ils avaient cheminé presque sans ordre, tantôt en groupe épars, tantôt en file indienne ...

C'est à la sortie de Digne, à l'endroit où un embranchement relie la ville à la grande route de Grenoble, que l'Empereur décida d'ordonner sa petite armée en la divisant en trois échelons :

En tête, Il fit marcher le Colonel Mallet avec les trois Compagnies de Chasseurs à pied de la Vieille Garde, les Marins et les Lanciers polonais, montés ou non montés (les chevaux ayant été réquisitionnés entre Digne et La Mûre).

Venaient ensuite les trois Compagnies de Grenadiers, sous les ordres du Capitaine Loubers, les canonniers et une trentaine d'Officiers sans troupe ; c'est dans ce deuxième groupe que se trouvait l'Empereur, l'Etat-Major et le trésor ...

Enfin, les trois cents fusiliers du bataillon corse fermaient la marche.

Cambronne, quant à lui, continuait à faire l'extrême avant-garde, avec un peloton de Chasseurs et de Grenadiers.

Le soir de ce 4 Mars, la colonne prit le gîte à Malija, qui se trouvait à une vingtaine de kilomètres de Digne. L'avant-garde de Cambronne poursuivit encore pendant cinq lieues sans s'arrêter, l'Empereur voulant s'assurer que l'on pût s'y établir sans danger...

Mais, pendant ce temps, les troupes du général Loverdo avançaient à grands pas ; comme tous les généraux maintenus dans leurs fonctions, Loverdo persatit contre le retour de l'Empereur, et aurait souhaité mettre fin rapidement à cette fabuleuse épopée ...

Mais, en même temps, pour les anciens généraux qu'ils étaient, s'imaginer en face de leur Empereur pour lui faire tirer des coups de fusil, ne les séduisaient nullement ...

Ainsi, Sisteron ne fut pas occupé ; Cambronne y entra le 5 Mars à une heure du matin, accompagné de ses quarante Grognards ...

Le Maire, non seulement fournit les rations, mais il refusa d'en toucher le paiement...

Alors qu'il s'avançait avec le sous-préfet à la rencontre de l'Empereur, ce dernier apercevant la décoration du lys sur la poitrine de Maire, lui dit :

"-Otez cela pendant que je serai ici, car mes Soldats pourraient vous insulter"...

S'arrêtant ensuite à l'Auberge du Bras d'Or, l'Empereur s'enquit de l'impression que produisait son retour en France ; le sous-préfet lui répondit alors que la surprise était le sentiment qui primait tous les autres ...
-"Mais aura-t-on plaisir à me voir sur le trône" ?
- Je crois que oui, si l'on ne craignait pas de voir revenir avec vous la conscription et tous ses fléaux"...

Ce à quoi l'Empereur répondit :

-"Je sais qu'il a été fait bien des sottises. Mais je viens tout réparer. Mon peuple sera heureux."

Il quitta alors Sisteron, aux cris de "Vive l'Empereur" poussés par une foule lui faisant une haie sur son passage ...

Un peu plus loin à Upaix et à Rourebeau, la population entière, avertie par la rumeur publique réserva un chaleureux accueil à l'Empereur, qu'elle attendait à l'entrée du village.

Tous voulaient voir l'Empereur, le toucher, l'acclamer, donner du vin et des vivres à ses Soldats.
Dans la petite bourgade de La Saulée, traversée à la tombée du jour, l'on pouvait voir toutes les maisons illuminées ...

Cette nuit-là, l'Empereur coucha à Gap ; il y entra sous les acclamations et à la lueur des lanternes et des chandelles posées sur le rebord des fenêtres...

Un piquet de Garde Nationale présentait les armes, pendant que les tambours battaient aux champs ...

Et, durant toute cette nuit-là, les Gapençais fêtèrent l'évènement et exprimèrent leur joie en chantant et en dansant autour de plusieurs feux allumés sur la place.

Au moment de reprendre la route, cette foule en liesse accompagna durant environ deux lieues, les Soldats de l'île d'Elbe...
(Personnellement, je ne les aurais plus quitter !) ...

Le lendemain, 6 Mars, Corps accueille l'Empereur, et c'est dans ce petit village montagneux, non loin de Grenoble , qu'Il passera la nuit ...

Ma b..gie vient de s'ét...dre ; je contin...ai dem...n ... :ange:


:VE2: :AI:





:salut:


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Message Publié : 14 Mars 2008 10:28 
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Beau récit Rose. Vous êtes vraiment une Rose impériale si je peux me permettre... Encore !!! :AI: :VE:


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Message Publié : 14 Mars 2008 10:55 
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Citer :
Je crois que oui, si l'on ne craignait pas de voir revenir avec vous la conscription et tous ses fléaux


Certes, Monsieur le Maire, mais c'est confondre l'agresseur et l'agressé.. la France et ses idées révolutionnaires pour l'époque représentaient une terrible menace pour les oligarchies ou monarchies au pouvoir en Europe; car, si seul l'Empereur était le problème, il eut été sommes toutes assez aisé de le supprimer à Elbe ou ailleurs.. c'est la menace de la République qu'Anglais et consorts voulaient étrangler (peut-être ne se sont-ils jamais remis de l'expérience Cromwell); en niant la nécessité de la conscription - seul système pourtant égalitaire et respectable de ce fait, on accepte la honte de la soumission (plutôt corcade blanche que morts en quelque sorte) : l'Histoire nous a appris où mène cette attitude (Munich et autres turpitudes...)

Merci pour la suite de ce récit palpitant :20:


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Message Publié : 14 Mars 2008 12:33 
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Oui, Monsieur le sous-Préfet, il conviendrait, en effet, de raisonner avec toutes les données d problème !

Enfin ! Vous qui avez eu le privilège de vivre cette époque, comment pouvez-vous en occulter certaines facettes ??

Mais qu'importe ! Les Soldats de l'Empereur reçurent les rations demandées, et vont ainsi pouvoir continuer leur longue route ...

Hier, nous avons vu l'Empereur prendre gîte à Corps ; ce soir, nous le retrouverons avec le plus grand plaisir ... :2:


:VE2: :AI:



:salut:


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Message Publié : 15 Mars 2008 0:07 
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En 1815, le télégraphe aérien s'arrêtait à Lyon, si bien que la dépêche que Masséna envoya le 3 Mars dans la soirée, n'arriva à Paris que le 5 Mars ...Car, entre Lyon et Paris, il fallut un courrier pour porter la nouvelle à destination.
Personne encore n'imaginait l'ampleur des évènements, et Soult alla même jusqu'à dire que ce débarquement n'avait aucune certitude, et qu'il convenait d'en attendre la confirmation !

Cependant, d'autres dépêches arrivant par la suite, le Conseil des Ministres finit par se réunir dans la soirée, pour décider que le Comte d'Artois se rendrait à Lyon, prendre le commandement des troupes réunies dans le Lyonnais, le Dauphiné et la Franche-Comté ; il disposerait de ses deux fils comme lietenants : le duc de Berry et le duc d'Angoulême ...
Toutefois, Soult connaissant leur impopularité et doutant de leurs capacités militaires, proposa qu'un Maréchal de France fut associé à chaque prince, et c'est ainsi que furent nommés pour ces commandements en second : Gouvion St Cyr, Macdonald et Ney.

Le lendemain matin, 6 Mars, un nouveau Conseil se tint pour la rédaction et la signature des ordonnances royales, dont celle qui déclarait "Bonaparte traître et rebelle, et enjoignait à tout militaire, garde national ou simple citoyen, de lui courir sus" ...

Le roi avait de son côté les Chambres, la presse, les Corps constitués et les officiers généraux ... Il pensait donc ne rien avoir à craindre.
Aussi, est-ce avec une absolue sérénité, que le 7 Mars, il s'adressa aux ambassadeurs et ministres étrangers venus vers lui :

"Messieurs, je vous prie de mander à vos cours que vous m'avez vu, nullement inquiet. Je suis persuadé que ceci n'altérera pas plus la tranquillité de l'Europe que celle de mon âme"...

Mais laissons le gros Louis à ses rêves, et rejoignons notre Empereur ...

Depuis Golfe Juan, la marche qui étonnait déjà par sa rapidité, allait se transformer pour devenir véritablement "le vol de l'Aigle".

Dans la Provence orientale, les populations s'étaient montrées plutôt indifférentes, ou , parfois aussi, sourdement hostiles.

Mais, il fallut arriver aux confins du Dauphiné, pour voir l'état d'esprit et l'opinion changer de manière radicale ...
En effet, les paysans de ces lieux, en apercevant l'Empereur, abandonnèrent leurs travaux, pour accourir au devant de Lui, l'acclamant et lui souhaitant la victoire.

Pendant que le 6 Mars au soir, Napoléon s'arrêtait à Corps pour y coucher, Cambronne avec ses quarante Chasseurs de la Vieille Garde, ainsi qu'un peloton de Polonais montés, firent route jusqu'à La Mûre, où ils arrivèrent vers minuit ...

Arrivés à l'Hôtel de ville de la petite bourgade, Laborde chargé du logement croisa un adjudant-major du 5ème de ligne, venu pour la même raison, pour son bataillon ...

Laborde l'interpella :

"-Je vois que nous portons une cocarde différente. Mais répondez-moi avec la franchise d'un soldat. Sommes-nous amis ou ennemis ?"

-" Deux vieux compagnons d'armes seront toujours amis, dit l'officier en tendant la main à Laborde."

-"Alors, faisons le logement ensemble"...

Le Capitaine du 5ème fit mine d'accepter la proposition, mais se hâta de disparaître pour aller informer son Chef.
Laborde fit de même et alla rapporter l'incident à Cambronne qui, lui-même venait d'apprendre qu'une troupe d'infanterie venait de prendre position à 500 mètres de La Mûre, sur une hauteur appellée "La Pontine".

Après avoir tenté de pactiser avec la garde, sans autre résultat que celui de se voir menacer par un officier commandant le poste, Cambronne revint donc à La Mûre, mais au lieu de loger ses hommes, il les établit au bivouac, sur la place.

Entrant à l'auberge pour y manger, il vit arriver un paysan, l'avertissant du mouvement du 5ème de ligne, dont l'objectif devait être de tourner La Mûre , et de se porter au pont de Ponthault situé sur la route de Corps ...
L'occupation de ce pont aurait eu pour objectif de couper l'avant-garde de Cambronne de la colonne impériale, avant d'arrêter cette colonne dans sa progression vers Grenoble ...

Dès cet instant, l'heure n'était plus à penser au menu, et, remettant au lendemain son souper pourtant bien mérité, Cambronne rassembla sa petite troupe et l'emmena aussitôt à Ponthault.
Il fit ensuite parvenir une estafette à l'Empereur, car il était inquiet de la tournure des évènements ...




:salut:


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Message Publié : 15 Mars 2008 0:36 
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la partie est encore loin d'être gagnée... mais il y a des bons atouts dans le jeu.. :VE2:


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Message Publié : 15 Mars 2008 1:09 
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La tentation est trop forte, et, puisque vous passez par ici, cher fidel, parcourons encore un petit bout de chemin, avant d'aller rejoindre l'Empereur dans nos rêves. :4:

A cette époque, Grenoble était commandé par le général Marchand, lui-même Grenoblois.

On l'avait vu se rallier avec empressement aux Bourbons, en Avril 1814, ce qui lui valut d'être maintenu dans le commandement de Grenoble mais de lui aliéner ses soldats.
L'année suivant, beaucoup d'entre eux gardaient encore le souvenir irrité de la défection de sa "défection".
D'ailleurs, dans les casernes, l'on observait beaucoup d'hostilité envers les Bourbons.

Ainsi, sans véritable autorité sur ses troupes, et entouré d'une population plutôt hostile, le général Marchand apparut très troublé à l'annonce du débarquement de Napoléon ...

De même pour le Préfet de l'Isère, ce mathématicien du nom de Fourier.
Il avait été, en effet, protégé jadis par Bonaparte, fut Membre de l'Institut d'Egypte, nommé en 1801 à la Préfecture de Grenoble, et y était resté sous la Restauration.

Tout comme Marchand, il se sentait gêné en repensant à tous les serments jurés à l'Empereur, non envers soi-même, mais vis-àvis de l'opinion publique. Ce qui les rendaient mal à l'aise pour ceux qu'ils venaient de prêter au roi...

Certains diront qu'ils ne firent que leur devoir de militaire, continuant à servir leur Pays, avec le souverain en place, fusse-t-il tout autre que "leur Empereur" ...

Mais le fait est qu'ils ressentaient un malaise à l'idée d'avoir à s'opposer aujourd'hui à Celui qu'ils avaient accompagné durant de nombreuses années, Celui en qui ils avaient eu une absolue confiance, Celui qui leur avait tout donné, après les avoir élevés si haut, Celui dont ils n'allaient pas tarder à croiser de nouveau le regard si captivant ...




:salut:


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Message Publié : 15 Mars 2008 12:20 
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Inscription : 04 Déc 2004 19:13
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savoir pardonner.. c'est une des choses les plus dures à faire finalement; ça suppose de vouloir bien sortir de son ego pour savoir écouter l'autre et , partant, peut-être le comprendre et l'excuser.
On est bien loin d'y arriver dans notre quotidien.. :neutral:

L'Empereur, sensible à l'extrême, était capable de cette écoute... sans doute un peu trop, car certains étaient loin de le mériter..

mais restons à Grenoble.. :salut:


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Message Publié : 15 Mars 2008 15:03 
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Vous avez raison, fidel, l'homme bien souvent se laisse entraîner dans le gouffre amer des travers qu'il pourrait refouler, ou contourner ...

Toutefois, s'agissant d'un exercice peu aisé, faut-il certainement le concours d'une touche de génie dans une âme généreuse ...
Suivez mon regard ................. :VE2:

Il est huit heures en ce matin du 5 Mars où Marchand convoque chez lui les officiers généraux, le commissaire ordonnateur, ainsi que les colonels et majors des régiments.
Tous étaient d'accord pour marcher contre "Bonaparte", mais il fut décidé de ne se mettre en route que le lendemain, aparès avoir une nouvelle fois fait prêter serment aux troupes réunies ...

Malgré le désir de garder encore secret la nouvelle , le bruit de la marche de Napoléon se répandit rapidement dans Grenoble ce matin-là.

Cette nouvelle avait été de si nombreuses fois évoquées que l'on n'y prêtait pas plus attention que cela.
Toutefois, l'ai abattu de certains royalistes mis dans la confidence, fut vite remarqué, tout autant que l'expression de leur inquiétude ...

Cet après-midi là, d'autres renseignements arrivèrent, confirmant la nouvelle ; le préfet se décida alos de faire une proclamation officielle, par le biais d'une affiche apposée à l'Hôtel de ville, vers cinq heures du soir ...

La foule se regroupa aussitôt, et, déjà, un homme avait crié "VIVE L'EMPEREUR" ! ...

A cette heure même, le chirurgien de la Grde, Emery, entrait secrètement à cheval, dans Grenoble ...

Bien qu'arrêté plusieurs fois comme suspect, ses relations personnelles et politiques lui avaient chaque fois rendu sa liberté ...
Sur son chemin, il rencontra, entre La Mûre et Grenoble, le général Mouton-Duvernet qui se rendait à Gap afin d'organiser la résistance avec Marchand.

Emery, pressé de questions, le renseigna sur les détails de la progression de la marche de l'Empereur, tout en prenant le soin d'ajouter quelques faux renseignements, tels que la garnison d'Antibes passée aux Impériaux, et le mouvement de Masséna dans l'objectif de se joindre à eux ...

Pour moi, conclut Emery, je retourne dans ma famille, à Grenoble ...

Seul en voiture, avec un aide de camp, Mouton ne pouvait rien contre un homme à cheval.
Il laissa donc Emery poursuivre son chemin, mais il envoya aussitôt à Marchand une estafette pour l'informer de l'arrivée de cet émissaire, qu'il convenait d'arrêter ...

A La Mure, Mouton avait appris que l'Empereur devait se trouver déjà à Gap ...Il rebroussa alors chemin, pour rentrer sur Valence, après s'être informé lors de son passage à Grenoble, si Emery avait été arrêté ...

Mais le chirurgien s'était caché chez son ami Dumoulin, venu jadis à l'île d'Elbe ...
La Police ne le retrouva pas ...

Le lendemain, des proclamations de l'Empereur furent colportées dans Grenoble ...

Alors que Marchand comptait toujours s'opposer aux "brigands de Bonaparte" selon l'expression de Fourier, lors d'une nouvelle réunion dans la matinée du 6 Mars, les chefs de Corps, si déterminés la veille, devinrent subitement fort hésitants ...




:salut:


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Message Publié : 17 Mars 2008 15:28 
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