On vous dit que Vichy ne prévoit rien, réagit au jour le jour, mais vous continuez à prétendre que tout était écrit dès le début: la collaboration militaire, la déportation des juifs en vue de leur extermination, etc.
Vous seul dîtes que Vichy ne prévoit rien !
Toute l'historiographie de la période démontre bien que l'entourage du maréchal voulait en finir avec la démocratie républicaine, avec les juifs, les franc-maçons et les communistes
dès le départ.
Sans doute n'avez-vous jamais lu les spécialistes de l'époque : les Cointet, Russo, Kupfermann, Paxton ou encore Ferro. Peut-être faudrait-il ouvrir leurs ouvrages et ne pas rester sur ce qui a été écrit dans les années 1950 ou 1970. La vision des Aron et autres que vous citez est largement dépassée depuis plus de 15 ans maintenant.
Vous n'écrivez qu'avec votre mémoire et votre interprétation des faits, mais certainement pas en ayant lu l'état des recherches actuelles. Moi, si.
Reprenons point par point :
- La collaboration militaire et administrative est prévue dans la Convention d'armistice.
Savez-vous lire ou pas ?
Art. 3. — Dans les régions françaises occupées, le Reich allemand exerce tous les droits de la puissance occupante. Le gouvernement français s’engage à faciliter par tous les moyens les règlementations et l’exercice de ces droits ainsi que l’exécution avec le concours de l’administration française. Le gouvernement français invitera immédiatement toutes les autorités et tous les services administratifs français du territoire occupé à se conformer aux règlementations des autorités militaires allemandes et à collaborer avec ces dernières d’une manière correcte.
Art. 10. — Le gouvernement français s’engage à n’entreprendre à l’avenir aucune action hostile contre le Reich allemand avec aucune partie des forces armées qui lui restent ni d’aucune autre manière.
Le gouvernement français empêchera également les membres des forces armées françaises de quitter le territoire français et veillera à ce que ni des armes ni des équipements quelconques, ni navires, avions, etc., ne soient transférés en Angleterre ou à l’étranger.
Le gouvernement français interdira aux ressortissants français de combattre contre l’Allemagne au service d’États avec lesquels l’Allemagne se trouve encore en guerre. Les ressortissants français qui ne se conformeraient pas à cette prescription seront traités par les troupes allemandes comme francs-tireurs.
- Concernant les Juifs, les juifs étrangers sont mis dans des camps (Pithiviers, Drancy...) dès le statut d'octobre 1940. Comme 6000 juifs français sont dénaturalisés à la même date, ils prennent aussi cette direction en attendant que les Allemands les transfèrent.
Il faut préciser, qu'hormis dans la convention d'armistice au sujet des réfugiés politiques (là aussi c'est honteux en terme de droit international un gouvernement accepte cela, mais bon cela ne vous choque pas...), rien n'avait été demandé par les Allemands au sujet d'un quelconque "problème juif".
Pourtant Alibert, Ménétrel et Pétain firent tout ce qu'ils ont pu pour spolier les juifs, leur interdire des catégories emplois, l'accès à la fonction publique, leur retirer leurs droits de citoyen, etc. , et cela dès juillet 1940.
La teneur de ces interdictions et des spoliations est la même que celle des décrets nazis de l'année 1938. C'est ainsi.
Alibert était assez antisémite pour ne pas se sentir obliger de "copier" les Allemands ou d'attendre qu'ils demandent quelque chose. Ce fut une série de mesures spontanées, que Pétain soutînt devant tous les membres du gouvernement - ramanié depuis le 16 juin - qui y étaient opposés. (Ils étaient rares, c'est vrai)
Laval propose de s'allier avec les Allemands.
Je pense que vous confondez - encore une fois ! - Laval et Darlan.
Laval n'a jamais parlé d'alliance militaire avec Hitler. Il a défendu une politique de collaboration, qui n'a d'ailleurs pas changé après son départ du 13 décembre. On a changé le fusible, mais on a fait exactement pareil après, sinon pire.
C'est lassant de vous lire écrire des contre-vérités à la fin ! Surtout lorsque vous persistez à ne pas admettre vos erreurs. A vous lire la collaboration c'est arrêté le 13 décembre 1940 pour ne reprendre que le 15 avril 1942...
Entre temps une proposition d'alliance avec l'Allemagne et des combats de l'armée d'armistice ont eu lieu. Sans Laval...
Le tableau est ridicule.
Certainement pas. Il montre à quel point Vichy était déterminé à lutter contre les Juifs et a pris moins de gants encore que les nazis en Allemagne. Certes, c'était plus rapide parce que les Français étaient encore sous le choc de la débacle, mais cela n'en ôte pas moins la détermination du régime de l'hôtel du Parc dans ce domaine !
Vous suggérez que la France n'est plus en guerre ? Avec ou sans Vichy, elle l'est et elle en subit les conséquences.
Non, les structures politiques et administratives du territoire sont en état d'armistice, donc pas en guerre.

(mais pas en paix non plus, d'où la politique de collaboration

)
Il y a bien un double-jeu de sa part, mais il est timoré et condamné à demeurer "confidentiel".
Sacré Bruno va ! Un double-jeu confidentiel, on aura tout lu !
Il a suivi les Allemands du début jusqu'à la fin, voilà tout.
Je vous avais déjà demandé des exemples de ce "double-jeu confidentiel" et vous n'avez jamais été capable de me donner quoique ce soit.
Plusieurs témoignages indiquent clairement qu'il ne croit plus en la victoire allemande et ceci, dès le printemps 1942.
Et alors ? En quoi cela en fait un grand résistant français ? Une partie de l'état-major allemand l'a aussi compris à cette date et elle s'est mis dans la tête de tuer Hitler.
Que fait Pétain ? Rien de plus qu'avant, sinon pire : Milice, lois rétroactives, tribunaux d'exception, STO, assassinats de résistants, etc.
Pour quelqu'un qui a compris que l'Allemagne est foutue, c'est étrange de renforcer la collaboration avec cette dernière.
Votre postulat: Vichy est un bloc !
Certainement pas ! A croire que vous n'avez jamais retenu ce que j'ai écrit...
Le terme même de "collaborationnistes" dans le post antérieur aurait dû vous mettre la puce à l'oreille.
Il y a au moins deux Vichy (sinon trois). La date qui les sépare nettement, c'est le 15 avril 1942, confirmée et amplifiée le 11 novembre. Mais ça, vous ne voulez pas l'entendre...
Les "vichy" comme vous dites ne sont pas tant chronologiques que cela. Il s'agit plutôt des groupes d'acteurs, aux motivations souvent diverses, mais que la victoire allemande rapproche ponctuellement.
Un groupe de réactionnaires et antisémites (Alibert, Ménétrel ou Pucheu par exemple), un groupe d'ancien parlemantaires de la IIIè République (Laval ou Baudouin), un groupe d'officiers supérieurs responsables en partie de la défaite (Darlan, Weygand et Huntzinger), un groupe de "collaborationnistes" (Déat, Doriot, Henriot, Darnand...).
Au départ, ils souhaitent tous une "Révolution Nationale", capable de remettre la France sur les rails - alors que c'est impossible puisque le pays est occupé, mais bon...
Cette révolution tourne le dos dans ses principes de base à tout ce qui a été entrepris dans le pays depuis 1789, elle divise les Français et en stigmatise certains.
Ils s'entendent aussi pour collaborer avec l'occupant, postulat initial et créateur du régime.
Le problème c'est que ce n'est pas la même collaboration pour ces différents groupes : les réactionnaires et collaborationnistes souhaitent faire de Vichy un Etat fasciste pur et dur. Les militaires sont opportunistes et évoluent au gré des événements (ce seront eux les premiers à lâcher Pétain), quant aux anciens parlementaires de la IIIème République, ils oscillent aussi, mais donnent l'impression de "collaborer" réellement.
Quant à ceux qui ont accepté l'armistice, ils l'ont tous accepté, de Blum à Jean... Hennessy ! Mais oui, même ceux qui ont refusé les pleins pouvoirs étaient pour l'armistice (à part Mandel, sans parler de De Gaulle).
Tous ? Mais, ces personnages n'étaient pas aux affaires, donc ce n'était pas à eux de décider et de porter cette infâmante responsabilité sur leurs épaules.
Le cabinet Reynaud s'est divisé sur cette question et c'est Pétain qui a reçu la majorité de ses membres. Membres, en proie à la panique et aux discours défaitistes de Weygand !