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http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-med ... -1940.html manichéen s'il en fut, mais pas trop malpropre à nourrir le débat :
Churchill s’adresse aux Français (21 octobre 19
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Français, c'est moi, Churchill, qui vous parle.
Pendant plus de 30 ans, dans la paix comme dans la guerre, j'ai marché avec vous et je marche encore avec vous aujourd'hui sur la vieille route. Cette nuit, je m'adresse à vous dans tous vos foyers, partout où le sort vous a conduit. Et je répète la prière qui entourait vos Louis d'or : «Dieu protège la France». Ici, chez nous, en Angleterre, sous le feu du Boche, nous n'oublions jamais quel lien et quelle attache nous unissent à la France. Nous continuons à lutter de pied ferme et d'un cœur solide pour que la liberté soit rétablie en Europe, pour que les braves gens de tous les pays soient traités décemment et pour amener ainsi le triomphe de la cause qui nous a fait ensemble tirer l'épée. (…)
Nous attendons l'invasion promise tout bon et de longue date ; les poissons aussi. Mais bien sûr, nous n'en sommes encore qu'au début. Aujourd'hui, en 1940, comme toujours, et malgré quelques pertes, nous avons la maîtrise des mers. En 41, nous aurons la maîtrise de l'air. N'oubliez pas ce que ça veut dire ; c'est beaucoup. Herr Hitler, avec ses chars d'assaut et ses autres armes mécaniques, et aussi, n'oubliez pas, grâce aux intrigues de sa 5 ème colonne, avec des traîtres et des sots, a réussi pour le moment à conquérir la plupart des races les plus belles de l'Europe ; et son petit complice Mussolini, plein d'espoir et d'appétit, continue à traquer craintivement à son côté. Tous deux veulent découper la France et son empire comme une poularde. L'un veut la cuisse, l'autre l'aile, ou peut-être une partie du blanc. Non seulement l'empire français sera dévoré par ces deux vilains messieurs, mais l'Alsace-Lorraine va une fois encore repasser sous le joug allemand ; et Nice, la Savoie et la Corse, la Corse de Napoléon, seront arrachés du beau domaine de la France
(…)Je vous dis la vérité et il faut que vous me croyiez : cet homme de malheur, ce monstrueux avorton de la haine et de la défaite n'est résolu à rien moins qu'à faire entièrement disparaître la nation française, qu'à broyer sa vie même et son avenir. Il se prépare, par toutes sortes de moyens sournois et féroces, à tarir pour toujours les sources de la culture et de l'inspiration françaises dans le monde. S'il est libre d'agir à sa guise, toute l'Europe ne sera plus qu'une «Bochie» uniforme offerte à l'exploitation, au pillage et à la brutalité des gangsters nazis. Si je vous parle aussi carrément, excusez-moi, mais ça n'est pas le moment de mâcher les mots. Ce ne sont pas les conséquences de la défaite que la France va aujourd'hui avoir à subir de la main des Allemands. Elle va parcourir toutes les étapes d'un anéantissement complet : armée, marine, aviation, religion, loi, langage, culture, institutions, littérature, histoire, traditions, tout va être passé par la force brutale d'une armée triomphante et par les ruses scientifiques et basses d'une police secrète impitoyable. Français, armez vos cœurs à neuf avant qu'il ne soit trop tard. ( …) Tous les complots et tous les crimes de Herr Hitler sont en train d'attirer sur sa tête et sur son régime un châtiment que beaucoup d'entre nous verront de leur vivant. Il n'y aura pas si longtemps à attendre. L'aventure suit son cours. Nous sommes sur sa piste ; et nos amis de l'autre côté de l'Atlantique y sont aussi ; et vos amis de l'autre côté de l'Atlantique y sont aussi. (…)
notre peuple et notre empire tout entier se sont voués à la tâche de curer l'Europe de la pestilence nazie et de sauver le monde d'une nouvelle barbarie. Ne vous imaginez pas, comme la radio contrôlée par l'Allemagne essaie de vous le faire croire, que nous autres Anglais cherchions à saisir vos navires et vos colonies. Ce que nous voulons, c'est frapper jusqu'à ce qu'Hitler et l'hitlérisme passent de vie à trépas. (…)
quand vous pensez à l'avenir, rappelez-vous les mots de ce grand Français que fut Gambetta. Il les prononça après 1870, à propos de l'avenir : «Pensons-y toujours, n'en parlons jamais». Allons, bonne nuit. Dormez bien, rassemblez vos forces pour l'aube, car l'aube viendra ; elle se lèvera brillante pour les braves, douce pour les fidèles qui auront souffert, glorieuse sur les tombeaux des héros. Vive la France ! Et vive aussi le soulèvement des braves gens de tous les pays qui cherchent leur patrimoine perdu et marchent vers les temps meilleurs.