Duc de Raguse a écrit :
Comme sur PH, la minuterie semble enclenchée...
Loin d’être un Etat autoritaire, le Troisième Reich est un non-Etat, un régime qui parade sur les ruines de l’Etat : non seulement, à l’évidence, l’Etat de droit, mais aussi, et cela est neuf, l’Etat tout court dans le sens d’un appareil administratif unifié. Derrière la façade lissée par la propagande se déroule une lutte anarchique pour le pouvoir entre quatre groupes rivaux –l’armée, la bureaucratie, le parti, l’industrie- qui fonctionnent selon le principe d’autorité et sont dotés de pouvoirs législatifs, judiciaires et administratifs propres leur garantissant une très large autonomie. La prise de décision en devient difficile et irrationnelle, débouchant sur des compromis boiteux que le Führer se borne à entériner en les soignant de sa légitimité charismatique .
Le troisième acte, crucial, ne commença qu'avec la crise combinée de l'économie et de l'Etat, à partir de 1929-1930.
Ce fut la protection des nazis par les forces antirépublicaines du camp national-conservateur, à l’instar de celle qui avait existé en Bavière avant 1923, qui permit au NSDAP d'échapper, à partir de 1929-30, au plan national, à son bannissement dans le désert politique du sectarisme radical pour devenir le point de focalisation des mécontents, dont le nombre s'accrut rapidement avec la crise économique. La fondation, à l'été 1929 -avant même le début effectif de la dépression- par Alfred Hugenberg, le nouveau président du DNVP (le parti national-populaire allemand) du Cartel de l'opposition nationale pour la tenue d'un référendum contre le plan Young allait avoir une importance particulière. (...) La campagne (...) rendit le mouvement hitlérien -qui après 1925 avait traîné comme un boulet la triste réputation d'un parti à moitié illégal de putschistes vaincus- progressivement fréquentable et à nouveau digne de crédit. Elle lui procura aussi de nouveaux et puissants protecteurs, parmi lesquels le président de la Reichsbank, Schacht, démissionnaire de son poste à la suite des négociations sur le plan Young (...).
Ce prélude politique à la crise économique (une forte poussée du chômage, l'hiver 1929-1930) permit d'une part au NSDAP de se présenter comme la nouvelle force active de l'opposition; d'autre part, il lui donna surtout le prestige et la force d'attraction dont il sut tirer profit par la suite pendant la crise et qui continuèrent d'agir presque automatiquement, après de plus amples succès, aussi longtemps que la crise ne fut pas résorbée.
boisbouvier a écrit : polycratie nazie à partir de 1939
Les fonctionnalistes ne font aucune différence entre la guerre et l'avant-guerre sur le plan dont nous parlons.
Himmler rencontre Hitler, où qu'il réside, au moins une fois par semaine et souvent plus.
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