Pierre Bar a écrit :
BRH reprend d'une curieuse façon l'opposition entre Bonaparte et Napoléon qu'avait utilisée Pierre Larousse avant lui en faisant mourir Bonaparte le 18 Brumaire.
Alors que Pierre Larousse entendait opposer le général Bonaparte, fils de la Révolution, à l'empereur Napoléon, restaurateur d'une monarchie autoritaire, BRH oppose Bonaparte, général invaincu à Napoléon, chef des armées, entravé dans son action par des considérations politiques qui l'empêchent de remporter la victoire.
Cette opposition est bien étrange, car c'est bien en tant qu'empereur que Napoléon a remporté ses plus "belles" victoires (j'utilise le terme "belle" ici, non pas parce que personnellement, je trouverais qu'une victoire ou une bataille pourrait être belle, mais parce que c'est le terme qu'utilisent souvent les admirateurs de Napoléon dont BRH fait partie) : Austerlitz, Iéna, Friedland et d'autres encore même si leur "beauté" diminue au fil du temps, notamment Wagram où le nombre de morts côté français est plus élevé que celui du nombre de morts côté autrichien.
Enfin, au moins BRH n'essaie pas de cacher comme d'autres que son admiration pour Napoléon provient d'abord et avant tout de ses victoires militaires.
Un commentaire de Pierre Bar sur l'opposition entre Bonaparte et Napoléon, en tant que chef de guerre... Il est visible que ce dernier ne comprend pas la distinction opérée : ce ne sont pas seulement des considérations politiques qui empêchent Napoléon de remporter la victoire, mais aussi et surtout, des préoccupations politiques qui amoindrissent ses facultés pour définir la meilleure stratégie. En outre, d'une certaine manière, ceci entraîne chez lui, une forme de complexe de supériorité qui le conduit à sous-estimer ses adversaires, tant pour les troupes que pour les chefs qui lui sont opposés. Ainsi, il déniera jusqu'au bout toute efficacité à cette armée du Nord, commandée par Bernadotte, considérant qu'en dehors des effectifs russes composant cette armée, le reste n'aurait constitué qu'un ramassis de mauvaises recrues prussiennes et allemandes de diverses provenances... L'échec de Gross-Beeren sera attribué à la pusillanimité d'Oudinot qui n'aurait pas su marcher à l'ennemi en étant suffisamment concentré, alors qu'à l'évidence, cela découlait des mauvaises dispositions arrêtées par Napoléon, avant le début du mouvement opéré par Oudinot.
Enfin et surtout, la composition des corps placés sous le commandement de ce dernier, comportait une part importante de contingents de la Confédération du Rhin (Bavarois et Saxons). Cela était voulu pour pouvoir attribuer la victoire à la valeur et à la fidélité desdits contingents. On a vu comment ces calculs furent déjoués...