Dans le fil concernant les « Five Heads » d’Ibbetson pris sur le Northumberland et conservées à la Bodleian Library d’Oxford, rappelant que l’on ne connaissait aucun portrait ni description physique de Cipriani (puisque celui s’était invité dans la discussion), Bruno Roy-Henry m’avait renvoyé à Salicetti dont on disposait d’un portrait.
Il peut paraître assez étonnant concernant l’étude d’une gravure réalisée à partir de croquis des quatre personnes les plus importantes accompagnant l’Empereur sur le Northumberland d’évoquer un homme mort six ans plus tôt.
Voici comment on y arrive. Je cite un message de BRH en date du 17 juin 2019 :
« L'identification du masque antomarchi comme étant celui de Cipriani, repose avant tout sur la caricature de celui-ci, attribuée à Ibbetson, et la comparaison des profils (du masque et de la caricature). Nous l'avons démontré, de notre côté, en comparant le visage de Saliceti et le masque anto. Saliceti était le père naturel de Cipriani. Ceci a été admis par la police belge qui a finalement renoncé à le rendre public ! »
Sur le site de Roy-Henry, empereurperdu.com, on trouve en effet ces images résumant le raisonnement susdit :

Pour rappel, « la caricature de [Cipriani], attribuée à Ibbetson » est un dessin effectivement réalisée par Ibbetson et que l’artiste a légendé comme Gourgaud.
Passons donc sur ce gommage de légende (voir le fil :
viewtopic.php?f=30&t=7797), et abordons donc la question Salicetti.
« Saliceti était le père naturel de Cipriani » affirme donc Bruno Roy-Henry. Ce dernier se montre cependant à d’autres occasions (je ne sais pourquoi…) moins catégorique préférant parler de "père présomptif".
Il faut pour y voir plus clair se pencher sur « Napoleon in exile » d’O’Meara où ce dernier rapporte des informations que lui avait transmises Cipriani :
« At a tavern, he met Cipriani Franceschi, who was then in the confidential service of Saliceti, supposed to be his natural son, and generally known by the name of Franceschi. »
Traduit dans l’édition de la Fondation Napoléon (Napoléon dans l’exil) :
« Il rencontra dans une auberge Cipriani Franceschi, qui était alors au service confidentiel de Saliceti, dont on supposait qu’il était le fils naturel, et connu généralement sous le nom de Franceschi. »
Cipriani croyait-il à ce qu’on disait ? peut-être ? On ne le saura jamais.
Cipriani était-il le fils de Salicetti ? C’est encore plus difficile d’y répondre.
Cipriani ressemblait-il à Salicetti ? Impossible à savoir, puisqu’on ne dispose d’aucun portrait ni de description physique de Cipriani susceptibles d’être comparés avec les portraits de Salicetti.
Bruno Roy-Henry pourrait alors rétorquer qu’il suffit d’effectuer la comparaison avec la caricature d’Ibbetson ou encore avec le masque d’Antommarchi ; ce qui au final n’avance pas plus la chose puisque ladite caricature est celle de Gourgaud et non de Cipriani, et que rien n’a démontré que le masque d’Antommarchi soit celui de Cipriani.
Face à cette impasse [...], on peut néanmoins avancer en s’interrogeant sur l’aspect physique de Salicetti.