L'Énigme des Invalides

Mais pour revenir à Duhesme, bien mieux que bon nombre d’ouvrages se recopiant les uns sur les autres à propos de "l'odieuse légende" (dixit Houssaye dans son "1815"), il faut se référer au témoignage de Marquiaud, retranscrit dans le tome 3 du Spectateur militaire de 1827, afin de faire taire les vilaines rumeurs véhiculées sur l’affaire :
« Neveu du général Duhesme et son aide-de-camp en 1815, je restai auprès de lui jusqu'à son dernier soupir
[…]
Le général Duhesme, blessé à mort sur le champ de bataille et fait prisonnier pendant la déroute, fut effectivement conduit au quartier-général du feld-maréchal Blücher, à Genappe. Il y fut traité avec les égards et les soins que réclamaient son rang et sa position. Le feld-maréchal et son fils vinrent le visiter, et le recommandèrent au chirurgien de leur état-major. Le comte de Lobau, ancien ami du général Duhesme, et plusieurs officiers français, comme lui prisonniers, se rendirent également près de son lit de mort, pour lui faire leurs derniers adieux. Le général expira à Genappe, dans la nuit du 19 au 20, et fut enterré dans le cimetière de l'église de Woys, où sa famille lui a fait élever un monument. »

On peut aussi citer Notistz, aide-de-camp de Blücher :
« Le général Duhesme, blessé mortellement, se trouva dans un appartement du rez-de-chaussée d'une maison occupée par le prince et moi; sur l'ordre du prince on le traita avec le plus grand soin et avec une attention particulière. Cependant le médecin du prince, le docteur Bieske, envoyé auprès du général, ayant examiné scrupuleusement sa blessure à la tête, déclara à notre grande douleur qu'il n'y avait plus d'espoir de conserver la vie de ce brave guerrier. Le docteur n'attendait pas non plus un résultat favorable de la trépanation qu'on avait résolue.
[…]
J'ai été moi-même dans l'appartement du blessé, pour me convaincre de l'exécution des ordres donnés par le maréchal. »