L'Énigme des Invalides

J'ai relu il y a peu l'article de science&vie (auquel je suis abonné); et j'ai trouvé une petite phrase intéressant queje voulais partager.



Personnellement je pense que les anglais avaient tout intérêt à empoisonner l'Empereur , car ils ne voulaient pas l'extraire de Ste-Hélène, et devaient ainsi payer cet emprisonnement insolite très cher. Toutefois, il y aura toujours des irréductibles qui refuserons d'admettre l'évidence...

Sciences&vie est sans doute allé un peu loin, sans doute pour se faire de la publicité, mais ce magazine reste néamoins une excellente revue que j'apprécie beaucoup .

Dans cette affaire, Science et Vie s'est disqualifiée !

Ajoutons qu'Yvan Ricordel est un ancien pharmacien des Armées, ce qui semble un peu juste pour faire la leçon aux grandes pointures des laboratoires...

Au surplus, Science et vie a fait paraître un article non-signé sur la substitution et pour lequel la rédaction m'a refusé un droit de réponse.

Il s'agit donc d'une revue soi-disant scientifique, tout au plus "rationnaliste", sous influence...

Encore de quoi discuter:

Dépêche AFP relayée sur LCI


Napoléon victime du zèle de ses médecins, selon une étude

21/07 21:00 La mort de Napoléon, que tous les scientifiques attribuent aujourd'hui à la maladie après une polémique de plus de quarante ans, pourrait finalement être due au zèle de ses médecins, selon une étude américaine.

Une étude publiée en 2002 par le mensuel français Science et vie avait tordu le cou à la théorie de l'assassinat, après analyse des mèches de l'empereur prélevées de son vivant et après sa mort. Les traces d'arsenic détectées sur les cheveux impériaux étaient en effet d'origine exogène (colle de papier peint, manipulation d'armes à feu...), mais ne pouvaient résulter de l'ingestion d'un poison, concluaient les scientifiques.

De nouveaux travaux, basés cette fois sur des archives et publiés par l'hebdomadaire britannique New Scientist, à paraître samedi, ajoutent une pierre supplémentaire: l'Empereur aurait été victime du zèle de ses médecins au cours des dernières semaines de son exil dans l'île de Sainte-Hélène.

"Erreur médicale", conclut un spécialiste de médecine légale de San Francisco (Etats-Unis), le Pr Steven Karch. Tous les jours, les médecins lui administraient, avec d'énormes seringues, un lavement pour le soulager de ses douleurs à l'estomac, explique-t-il. L'utilisation régulière de tartrate de potasse et d'antimoine, un puissant vomitif utilisé couramment à cette époque, a pu provoquer un déficit de potassium et conduire à des troubles cardiaques appelés en français comme en anglais "torsades de pointe". Ces troubles ont pu à leur tour entraîner une interruption fatale de l'irrigation du cerveau.

Le coup de grâce, d'après ces mêmes travaux, semble avoir été donné par une purge de 600 mg de chlorure mercurique - cinq fois la dose habituelle -, entraînant une chute brutale du niveau de potassium dans le corps et la mort, deux jours plus tard.

L'Empereur déchu est mort le 5 mai 1821 à l'âge de 51 ans."

C'est également l'avis de J. Héreau, auteur de "Napoléon à Sainte-Hélène. Opinion d'un médecin" publié en 1825, qui fut le chirurgien de Madam Mère et qui estime qu'il y a lieu de déplorer l'ignorance de ses médecins et de condamner les traitements qu'ils ont appliqués.
"On a fait mourir l'Empereur sur un brasier sans cesse attisé par les drogues incendiaires de la vieille apothicairerie."

Il est également intéressant de comparer le jugement d'O'Meara, cité par Frémeaux dans "La chambre de Napoléon mourant" et publié à l'origine dans le Morning Chronicle du 8 juillet 1821.
"Je ne veux pas me prononcer catégoriquement sur cette mort, sur sa cause immédiate; mais j'affirme sans hésiter qu'elle a été hâtée par le sort fait à Napoléon, par sa relégation dans un climat tropical, par des vexations étudiés, des mortifications mesquines et sans nombre qu'une âme comme la sienne était seule capable de supporter si longtemps, et enfin par le dérangement des organes digestifs que l'anxiété morale n'a jamais cessé de produire. "

Bien entendu, dans les dernières semaines et surtout avec la dernière "médication" de calomel.
Il est incontestable que cela lui fut fatal.

Mais avant?

Le climat.
Le moral.
C'est certain aussi.
Mais est-ce suffisant?

Il faudrait aussi voir si les autres habitants de cette île souffrent - souffraient - autant de maladies "du foie" que les personnes de la colonie française.

Les insulaires, sans doute pas autant, en raison de leur probable accoutumance, mais il est notoire que les soldats des régiments britanniques en garnison dans l'île connurent des symptômes identiques.
Il suffit pour s'en convaincre de consulter les états de santé révélant de hauts indices de mortalité au 53ème, au 66ème et au 20ème régiments d'infanterie stationnés à Sainte-Hélène durent la captivité de l'Empereur.

Le docteur Ganière en fait mention dans son ouvrage.
De même Joseph Mougins-Roquefort y fait allusion.
Ce ne sont sans doute pas les seuls, mais c'est en tout cas ceux que je connais...