Inscription : 14 Déc 2002 16:30 Message(s) : 15822
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nicolas.dupont-aignan@assemblee-nationale.frMonsieur le député, cher Nicolas Dupont-Aignan,
Comme vous vous en souvenez certainement, le musée de l'Armée refuse de répondre aux demandes d'éclaircissements, y compris quand elles sont soutenues par vous-même. Cette attitude est liée au refus des autorités françaises d'enquêter sur le sort des Cendres de l'Empereur, et notamment sur l'ADN de celui qui a été exhumé il y a maintenant 180 ans à Sainte-Hélène. C'est pourtant très simple : si cet ADN est identique à celui de Napoléon 1er, la question sera définitivement résolue. Dans le cas contraire, je suis persuadé que la représentation nationale n'hésitera plus pour exiger l'ouverture du sarcophage des Invalides.
Je vous transmets la copie du courrier reçu en réponse émanant du général Baptiste sous ces liens :
http://www.empereurperdu.com/images/Bur ... 131a33.jpg http://www.empereurperdu.com/images/Bur ... 132-33.jpg
Mon commentaire (qui date de 2013, rien n'ayant fondamentalement changé, les services macronistes n'ayant même pas la politesse d'accuser réception et de répondre) :
Avant tout, il convient de noter que la réponse du général Baptiste est dictée par les services de l'Elysée, en l'occurence ceux de François Hollande. Il est amusant de noter que son auteur a pris soin d'escamoter mon nom de plume (sous lequel je suis connu) pour ne retenir que mon nom patrimonial. Petite tentative d'humiliation dont on ignore si elle provient des "services de la Présidence de la République". C'est certainement le cas, s'agissant d'un personnel sous influence socialiste...
Immédiatement, le problème est masqué par l'éventuelle supposition concernant l'origine du médaillon. Celui-ci, comme son contenu, est "supposé" provenir du Dr Guillard, alors que le Pr Lucotte avait communiqué tous les éléments de preuve relevés par lui pour attester de son authenticité. A croire que lesdits éléments de preuve n'ont pas été transmis auxdits services ou que le général Baptiste les a volontairement omis !
Car, en effet, le Pr Lucotte ne s'est pas contenté d'un simple examen visuel. Il a prélevé des échantillons du verre protégeant le derme en question, ainsi que des parcelles du métal dont est fait le médaillon. Les analyses qui ont suivies ont été transmises au général Bresse qui a transmis à son successeur. Les résultats étaient les suivants :
- le verre était d'une production pré-industrielle, antérieure au début du XIXème siècle. - Le métal était un alliage de cuivre et d'or analogue à ce qui se pratiquaient au XVIIIème siècle. - Des traces de terre ont été trouvées sur le médaillon et à l'analyse, cette terre s'est trouvée analogue à celle de Sainte-Hélène, ce qui tend à démontrer que le médaillon a été "enterré" dans la terre de Sainte-Hélène, ramenée par le Pr Guillard, qui aurait voulu ainsi entourer la relique d'une sorte de vénération à l'abri des regards.
S'ensuit un charabia technocratique pour expliciter les méthodes de travail des équipes de conservation du musée. On notera que lesdites équipes se sont bien gardées de toute étude sur la relique en question, préférant la serrer au chaud, dans un coffre-fort, lui-même sévèrement protégé par les murailles du fort de Satory, à l'abri des regards du public, pour éviter -autant que faire ce peut- tout questionnement du public...
A supposer que les méthodes du Pr Lucotte répondent aux critères de professionnalisme et de transparence exigés par le musée de l'Armée, il est notifié qu'un projet d'examen plus abouti (les fameuses analyses ADN), ne répond pas aux priorités du musée de l'Armée. Excusez du peu : rechercher si ce derme est bien celui de Napoléon ou pas, ne suscite pas l'intérêt des autorités en question. C'est aussi évidemment la position des services présidentiels eux-mêmes, et -pour tout dire- l'opinion personnelle du président Hollande, qui s'insère d'une certaine manière dans la continuité de ses prédécesseurs. L'état ne veut pas savoir et fera en sorte que l'on ne sache pas !
Il y a ensuite une énumération des conditions à remplir pour un éventuel examen ADN du derme contenu dans le médaillon. Déjà, l'appel à la constitution d'un comité scientifique fait sourire, d'autant qu'il est précisé que sa composition ne sera pas seulement nationale, mais devra encore s'ouvrir à l'international. C'est reconnaître implicitement qu'il s'agit d'une question majeure touchant à la diplomatie française...
Mais c'est aussitôt pour se contredire, car Votre serviteur et le Pr Lucotte n'auraient pas apporté de garanties quant à l'intégrité de l'objet (sans parler de son contenu). Malheureusement, ces garanties n'ont pas été appliquées, comme il a été indiqué plus haut (du consentement au moins implicite du général Bresse).
Le dernier argument est tout aussi risible que ridicule : l'analyse ADN projetée n'apporterait pas une "avancée significative dans la connaissance du 1er empire" ! Comme si l'objet de la recherche était, non pas l'identité de l'exhumé, mais le 1er empire d'une manière générale... C'est vraiment se foutre du monde !
Et, bien entendu, redite significative, cela ne constitue pas une des priorités du musée de l'Armée.
La substance de ce message a été communiquée verbalement aux représentants concernés de la famille qui se le sont tenus pour dits.
Pour ceux qui en doutaient encore, nous sommes bien en présence d'une affaire d'état !
Je vous remercie d'intervenir pour obtenir une réponse de cette administration et me tiens à votre disposition pour toute demande de renseignements ou d'éclaircissements.
Dans l'attente, je vous prie de croire, Monsieur le député, cher Nicolas, à l'expression de ma sincère considération.
Bruno Roy-Henry Capitaine Honoraire (artillerie) DEA Droit Public Ancien Conseil juridique et fiscal Ancien émissaire du général Copel auprès de François Mitterrand Ancien conseiller national du RPF Auteur de : Napoléon : l'Enigme de l'Exhumé de Sainte-Hélène, le crime de l'Angleterre.
_________________ "Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."
Napoléon.
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