Inscription : 14 Déc 2002 16:30 Message(s) : 15779
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Selon certaines indiscrétions du milieu impérial, l'état aurait fait procéder à une analyse de l'ADN mitochondrial contenu dans le morceau d'épiderme de l'exhumé de Sainte-Hélène. Le point de comparaison obligé porte sur l'ADN de Napoléon, celui obtenu par le Pr Lucotte qui a publié ses travaux très précis et très complets.
Bien entendu, le test serait négatif, prouvant une fois de plus -s'il en était encore besoin- que l'exhumé de 1840 n'était pas Napoléon ! Il y a donc fort à parier que l'état persistera dans son refus de toute analyse officielle. Cependant, il semblerait que certains serviteurs de la République, plus attachés à la vérité qu'à la Raison d'Etat, ne partagent pas l'aveuglement de nos "administrateurs" d'un autre âge... Ils se contentent pour l'instant de murmures, mais jusqu'à quand ?
Souhaitons qu'ils osent franchir très vite le Rubicon !!!
Pour rappel :
http://napoleon1er.perso.neuf.fr/adn-napoleon.html
UNE DECOUVERTE FONDAMENTALE
Message par Macé Jacques » 31 janv. 2011, 10:42 Le dernier numéro de Napoléon 1er, le Magazine du Consulat et de l'Empire ( N° 59, février-mars-avril 2011) publie l'étude du professeur Gérard Lucotte, généticien et anthropologue de renommée internationale, sur l'identification d'un segment de l'ADN mitocondrial de Napoléon 1er.
Cette étude , détaillée et scientifique, intitulée "L'ADN de Napoléon, une découverte fondamentale" complète et précise l'information dont les lecteurs de ce forum ont eu la primeur dès le mois de novembre dernier par ma communication "Identification de l'ADN de Napoléon".
Une lecture à ne pas manquer par tous les esprits curieux et scientifiques.
Rescapé du net :
https://amismuseechateauroux.files.word ... in-171.pdf
L’haplogroupe de base d’un individu est déterminé à partir d’un marqueur appelé SNP (Single Nucleotide Polymorphism). Les haplotypes sont caractérisés par des marqueurs appelés STR (Short Tandem Notice), ou microsatellites, pouvant prendre de multiples valeurs. Le programme de Whit Athey (Whit Athey Predictor) permet par la combinaison d’un nombre de STR de plus en plus élevé de passer des haplotypes à un haplogroupe de mieux en mieux caractérisé et de définir ainsi avec une précision grandissante une lignée masculine. Cette méthode constitue donc un puissant outil permettant d’infirmer de manière catégorique ou de confirmer une lignée biologique résultant de simples documents d’état-civil. Il était donc tentant d’appliquer cette méthode à l’Empereur Napoléon 1er et plus largement à la famille Bonaparte. Mais pour cela fallait-il encore disposer d’échantillons anatomiques de provenance certaine et exploitables (c’est-à-dire non pollués par des contacts extérieurs). Les tentatives effectuées par divers organismes dans les années 1990-2000 à partir de cheveux attribués à Napoléon et conservés dans divers médaillons ont conduit à des échecs.
Le recours au reliquaire Vivant Denon
En 2008, à l’incitation de Charles Bonaparte (aussi connu sous le nom de Prince Charles Napoléon et aîné actuel de la famille Bonaparte), le professeur Gérard Lucotte s’est penché sur le problème. C’est à ce stade du processus que le Musée-Hôtel Bertrand de Châteauroux est entré en scène. En effet ce musée est dépositaire, par suite d’un legs effectué en 1970, d’un reliquaire provenant de la succession du savant Dominique Vivant Denon. Vivant Denon est universellement connu comme fondateur de l’Institut d’Egypte, directeur général des musées impériaux et royaux, créateur du Musée du Louvre et plus grand collectionneur de son temps. A sa mort en 1826, on découvrit chez lui un reliquaire gothique dont les loges étaient occupées par des fragments d’os, des cheveux, des textiles, des végétaux ayant appartenu à des personnages historiques, tous recueillis lors de sa romanesque existence: des cheveux d’Inès de Castro, des restes du Cid et de Chimène, des poils de la barbe d’Henri IV, des cheveux d’Agnès Sorel, des os d’Abélard et d’Héloïse, une dent de Voltaire, etc. Les profanations opérées sous la Révolution lui avaient facilité la tâche. Et surtout le reliquaire contient un ensemble constitué, sur un morceau de drap taché de sang, d’une feuille de saule (évoquant le tombeau de Sainte-Hélène), d’une mèche de cheveux et de quelques poils. La loge voisine contient un papier portant la signature bien connue de Napoléon, validant dans l’esprit de Denon les reliques voisines (qui, suppose-t- on, lui auraient été remise par le valet de chambre et exécuteur testamentaire Louis Marchand) 1 . La direction du Musée-hôtel Bertrand et la Ville de Châteauroux, conscients de l’intérêt de mener une recherche scientifique à partir de ces éléments, ont autorisé le professeur Lucotte à ouvrir les deux loges napoléoniennes pour y effectuer de minuscules prélèvements. L’opération s’est déroulée sous contrôle d’un huissier et le reliquaire a été immédiatement rétabli en son état initial. Le papier portant la signature de Napoléon a été extrait de la loge où il était plié en trois. On constate qu’il a été découpé au bas d’une lettre datée de Saint-Cloud le 14 août 1810. Or, la correspondance de Napoléon fait état ce jour-là d’une lettre de Napoléon à Vivant Denon, dont nous connaissons laminute conservée aux archives de la Secrétairerie d’Etat. Il s’agit d’une lettre de reproche et on comprend aisément que son destinataire n’ait pas éprouvé de scrupule à en découper l’original! De deux des cheveux, il a été extrait quelques molécules d’un ADN mitochondrial qui s’est révélé porteur d’une mutation rare, dite 16184 C –T, dont la fréquence est inférieure à 1 sur 10000 individus. Or, cette mutation a aussi été trouvée sur des cheveux de Madame Mère (Laetitia Bonaparte, mère de Napoléon) prélevés lors de son embaumement et également conservés au Musée Bertrand.
Un test complémentaire a été effectué sur des cheveux attribués à Caroline Murat (sœur de Napoléon), également porteurs de cette mutation. L’attribution du contenu du reliquaire à un enfant de Laetitia Bonaparte (Napoléon en l’occurrence) se trouve ainsi magistralement confirmée.Les poils ont été identifiés comme des poils de barbe (de favoris, plus exactement), coupés au ras de la peau et porteurs
1 Michèle Naturel, Le reliquaire de Vivant Denon, in Un musée impérial, Amis des Musées de Châteauroux, Lancosme éditeur, 2009, p. 26-27.
d’infimes particules d’épiderme. Il a été possible, non sans difficultés, d’en extraire quelques dizaines de nanogrammes de l’ADN du chromosome Y, lesquels ont permis d’identifier trois marqueurs considérés comme sélectifs. Ces marqueurs ont été comparés et trouvés identiques à ceux dont est porteur Charles Bonaparte, qui a bien voulu se prêter à l’expérimentation. Rappelons que Charles Bonaparte est le descendant à la quatrième génération de Jérôme Bonaparte, plus jeune frère de Napoléon Bonaparte. Les résultats obtenus à partir du reliquaire Vivant Denon permettent de penser fortement que Napoléon et Jérôme Bonaparte avaient une origine masculine commune et étaient bien frères biologiques. Pour l’affirmer avec certitude, une expérimentation complémentaire était cependant souhaitable et nécessaire.
La vérification De sa maîtresse polonaise Marie Walewska, Napoléon 1era eu un fils qu’il a reconnu. La famille Walewski actuelle descend de ce fils. Le comte Alexandre Colonna Walewski, actuel chef de la famille, a accepté de participer à l’expérimentation et a bien voulu permettre l’identification des marqueurs de son propre chromosome Y. L’haplogroupe est identique au précédent et 130 hapolotypes ont été trouvés identiques dans les deux lignées, les quelques différences observées provenant d’inévitables mutations au fil des générations. Il est donc possible d’affirmer avec certitude que Napoléon et Jérôme avaient le même père biologique et que les ADN d’Alexandre Walewski et de Charles Bonaparte reflètent pour l’essentiel celui de Napoléon 1er. Des essais complémentaires, effectués sur des cheveux de Napoléon 1erprovenant d’une autre source et dont les résultats seront prochainement publiés, viennent encore renforcer cette certitude. Et Napoléon III ? Louis-Napoléon Bonaparte, qui deviendra l’empereur Napoléon III, est le fils de Louis Bonaparte, autre frère de Napoléon 1eret roi de Hollande, et d’Hortense de Beauharnais, fille de l’impératrice Joséphine. Sa naissance, huit mois et une semaine après les retrouvailles de ses parents, a donné lieu à de multiples rumeurs, tous les hommes ayant entouré la reine Hortense lors de sa cure à Cauterets en juillet 1807, ayant été successivement soupçonné d’être le père biologique de cet enfant. Rien, dans les documents connus, ne permet de privilégier une liaison d’Hortense avec l’un d’eux. A priori, l’ADN devrait donc permettre de mettre fin à cette rumeur.
Le professeur Lucotte a eu alors accès à une touffe de cheveux attribués à Napoléon III, prisonnier des Prussiens au château de Wilhemshöe le 6mars 1871. Or, ces cheveux possèdent un haplogroupe complètement différent de celui de Napoléon et Jérôme. Ce résultat a été confirmé par l’identification de l’haplogroupe de cheveux prélevés sur la dépouille du Prince Impérial, fils de Napoléon III, tué au combat en Afrique du Sud le 2 juin 1879.L’énigme se trouve ainsi déplacée car l’haplogroupe (de type I) de Napoléon III et de son fils est considéré comme caractéristique des populations corso-sardes (centre de la Corse et Sardaigne) alors que celui de Napoléon et Jérôme (de type E) est celui des Génois, Toscans et autres Européens. Or, à Ajaccio dans les années 1777-1778, on jasait beaucoup sur les rapports étroits observés entre Madame Laetitia Bonaparte et le gouverneur Marbeuf. Dès cette époque, certains émettaient des doutes sur la filiation réelle de Louis Bonaparte, qui ne ressemblait guère à ses frères. Nous sommes donc face à un dilemme: si Louis-Napoléon est bien le fils de Louis (ce dont néanmoins il n’est pas interdit de douter), c’est donc Laetitia Bonaparte qui aurait eu un fils d’un autre homme ( Marbeuf ou un Corse inconnu?) que son époux Charles Bonaparte.
Au stade actuel des recherches, s’il est possible d’affirmer que Napoléon III n’était pas stricto sensu un neveu en ligne paternelle 2de Napoléon 1er, des recherches complémentaires sont nécessaires pour déterminer si le hiatus s’est produit au niveau de Laetitia (conception de Louis) ou d’Hortense (conception de Louis-Napoléon). Pour trancher entre ces deux hypothèses, il faudrait procéder à la détermination de l’ADN-Y de Louis Bonaparte. Faute de relique anatomique exploitable, un prélèvement sur sa dépouille, inhumée dans la crypte de l’église de Saint-Leu-la-Forêt (Val d’Oise), constituera la prochaine étape de ces recherches.
2 On peut parler de vrai faux neveu !
_________________ "Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."
Napoléon.
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