pour Eugénie, je n'ai rien lu de spécifique, il faudrait savoir quelle influence elle eut sur Napoléon III durant la guerre franco-prussienne, qui la conseillait? (Reischadt) ...Bonjour,
Sans connaître bien les péripéties de l'Histoire du Second Empire, je crois ne pas me tromper en disant qu'Eugénie était dotée d'une très forte personnalité, et qu'elle n'attendait pas de "conseillers" pour affirmer son opinion.
Il suffit de relire quelques -unes de ses réflexions pour s'en apercevoir, comme celles-ci, par exemple :
"... Nous ne pouvons plus, après les fautes que nous avons commises, car nous en avons commis, oh ! je ne m'aveugle pas ! nous ne pouvons plus exposer la fierté nationale à une nouvelle épreuve. Il nous faut un retour de prestige, soit par la diplomatie, soit par la guerre. Une revanche ! Sinon, nous allons à la révolution".
... je n'ai pas d'illusions, voilà tout. L'opposition grandit contre l'Empire. L'affaire du prince Pierre Bonaparte nous a causé un tort immense. La balle de cette brute a tué Victor Noir, mais elle a blessé profondément le régime ; on ne nous craint plus ; on ne nous respecte plus. La presse républicaine,
maintenant qu'on a fait la sottise de la rendre libre, nous crible de boue, tout est bon pour nous meurtrir...
(A ce propos, Cher Duc, souvenez-vous de notre échange sur la suppression de la liberté de la presse !

)
... Jusqu'à mon fils qu'on veut atteindre ! Quand le petit Cavaignac a refusé de recevoir de ses mains son prix du concours général, tous les rouges, tous les libéraux même ont hurlé de joie comme des sauvages !
Qu'ils m'insultent moi, qu'ils m'attaquent, je m'en moque ! Mais qu'ils s'en prennent à mon enfant, ah ! ah ! ...
... Ce n'est pas pour l'Empereur, ni pour moi que je m'inquiète. Si la France un jour ne voulait plus de nous, je vivrais sans palais, sans cour, n'importe où, et je n'aurais pas de regret. Mais mon fils, je veux qu'il règne !
Enfin, s'adressant à l'Empereur qui se proposait d'attendre une réunion du Conseil avant de prendre une décision, elle lui lança :
"- Allons donc ! le gouvernement responsable peut avoir du bon - quoique j'en doute - mais à condition au moins de ne pas paralyser le pouvoir dans de tels moments !
Etes-vous l'Empereur, oui ou non ? Etes-vous l'élu de la nation ?
Son honneur est en cause. On n'attend pas quand il s'agit d'honneur."
Je crois entrendre parler Napoléon "le Grand" ...
Et pourtant c'était Eugnéie qui s'exprimait ainsi, devant son impérial époux !...
Entre-nous, il n'aurait pas fait bon que Joséphine s'adresse au grand Homme sur ce ton ! ...
Mais, sans vouloir rétablir un parrallèle maladroit, les deux Hommes étaient dotés d'une personnalité diamétralement opposée, et leur épouses respectives n'avaient guère de point commun non plus.
