Bonsoir Bruno,
Tout comme Vous, je me suis étonnée à la lecture de ce titre, et je lui aurais préféré, de beaucoup celui-ci, par exemple :
Quelles sont pour vous les raisons qui expliquent l'absence d'un mémorial relatif à Napoléon III ?
Mais passons sur la forme.
Je ne connais pas aussi bien Napoléon III que je ne connais son Oncle,

mais quelques idées générales me viennent à l'esprit ...
Je pense, tout d'abord, que deux chemins, aussi proches puissent-ils être l'un de l'autre, ne se ressemblent jamais tout-à-fait.
Et si le neveu possédait quelques grandes valeurs qui n'appartenaient qu'aux Bonaparte, et dont Napoléon III se prévalait à juste titre, force est de reconnaître que la trajectoire suivie par les deux Empereurs ne fut nullement conditionnée par les mêmes circonstances.
A partir de ce constat, les désirs les plus profonds de l'un et de l'autre pouvaient être diamétralement opposés...Et ils le furent à beaucoup d'égards...
Le Grand Homme fut exilé, au bout du monde, isolé et privé de sa plus proche famille, sa mère, son Fils ...
Auprès de lui, se regroupa l'adversité dans l'uniforme de la Perfide Albion, et quelques "compagnons" venus pour la plupart dans un intérêt dissimulé ...
Alors, dans de telles circonstances, quand la "maladie" naissante doit s'échelonner durant presque cinq ans, quand les repères ont disparus, que l'horizon caché par la muraille sinistre d'une non moins sinistre petite île, ne permet plus de distinguer le rythme du temps, sauf sur une petite horloge au tic-tac devenu lugubre,quand la prison semble trop bien gardée pour que naisse l'idée d'une tenative de fuite, alors, certainement, l'écriture d'une vie aussi glorieuse, aussi palpitante, aussi riche en évènements de toute nature, a dû constituer pour le Grand Homme un refuge rassurant, consolateur et protecteur d'une trop grande détresse ...
En même temps, bien sûr, Napoléon forgea sa Légende pour la postérité que nous sommes devenus, et Lui seul était capable d'un tel exploit épistolaire ...
Napoléon III dont la maladie fulgurante ne laissa que peu de répit, l'emportant plus rapidement que son Oncle, n'eût certainement ni le temps, ni le désir d'imiter son Oncle...
