Albertuk a écrit :
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Le problème est mal posé. On est en présence d'un masque mortuaire qui présente une ressemblance incontestable avec le visage de Walewski.
Je suis bien d'accord que le death mask ressemblerait plutôt à Walewski qu'à Napoléon. Si on pouvait obtenir l'assurance qu'un masque aurait été pris sur Walewski à sa mort, ça règlerait ce débat. Mais, pour l'heure, le death mask me paraît encore loin de ressembler à Napoléon. Mais ceci est une appréciation personnelle, bien entendu.
Il est heureux qu'Albert souscrive à cela. Il paraît difficile de le nier ! Le death mask ressemble à Walewski, au point que l'on a pu se demander si c'était bien là son masque ! Mais la famille actuelle indique bien qu'à sa connaissance, on n'a pas réalisé le masque mortuaire de Walewski... Enfin, ce dernier ne portant pas de cicatrice à la joue gauche, cette hypothèse est définitivement exclue ! Il faudrait quand même cesser de faire l'autruche !
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Quant à l'empreinte faciale, c'est la partie décrite par le Dr Graves, parent de Burton, dont les limites correspondent au death mask et nullement à la "partie faciale", objet de la farce du baron de Veauce et de la seule face authentique !
Je connais mal ce que dit de Veauce. Mais, concernant la description de Graves (qui reprenait un témoignage écrit par son parent Burton), elle parle d'un masque ne correspondant qu'à la partie faciale, sans les oreilles, sans le contour du menton, et sans la partie supérieure du front. Or, dans beaucoup de masques, y compris le death mask, on trouve des parties qui ne trouvaient pas dans le masque décrit par Burton. Donc ces masques ont fait l'objet de manips, ôtant ainsi leur authenticité comme ayant étant LE masque originel, ou sa copie conforme.
C'est tout de même fâcheux, parce que l'on en a déjà parlé ici. Ce que dit Albert est erroné: sans les oreilles ? Oui.
Sans le contour du menton ? NON ! Graves parle de cette limite jusqu'au retour du menton, cad l'endroit où le menton se sépare du cou. Sans la partie supérieure du front ? Oui, car c'est celle qui se joint au reste du crâne. Cette description correspond donc tout à fait au death mask ! La conclusion d'Albert est donc irrecevable. Citer :
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Le masque authentique -après qu'une copie ait été réalisée à Londres en août 1821- a été expédiée par voie maritime jusqu'à Livourne, pour gagner ensuite Rome, sans que l'on sache si Antomarchi a assuré lui-même le transport de Livourne à Rome.
Qui dit qu'une copie ait été réalisée à Londres? Bien au contraire, aucune ne fut réalisée car l'affaire Burton n'aurait jamais eu lieu. Car, si on avait pris le temps de réaliser des copies à Londres, comme le souhaitait Burton, le problème était réglé pour tout le monde.
Est-ce que notre ami Albert perd la tête ?
Est-ce qu'il a oublié ce qu'il a lu dans mon livre ? Je me permets de le renvoyer à la p. 85 de mon ouvrage, édition de 2003, citation sourcée de Bertrand et donnée p. 263 de la transcription des cahiers de Sainte-Hélène, par Fleuriot de Langle. Si l'on nie de tels éléments, c'est impossible d'avancer. Je suis surpris de ce retour en arrière d'Albert qui a meilleure mémoire d'habitude...
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Mais, au lieu de cela, Bertrand échappa au problème légal posé par Burton en disant que personne n'avait le droit de recevoir, et de toucher à ce masque, sauf la famille du défunt. Et c'est sur cette évidence que le tribunal rejeta la demande de Burton. Si, au contraire, on avait procédé à des copies, alors l'argument de Bertrand tombait et Burton aurait eu droit à une copie, voire à réaliser ces copies lui-même réalisant ainsi son droit d'auteur.
Ceci est dénué de toute portée, compte-tenue de l'erreur ou de l'oubli initial d'Albert. Il n'ya donc pas lieu de commenter !
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Donc, seul le masque originel ('négatif') fut expédié de Londres à Livourne, voire à Rome directement auprès de madame Mère. Je pense, personnellement, que ce masque n'a ensuite jamais quitté madame Mère... jusqu'au décès de Burton et alors on avait pu lancer une souscription, et on avait nommé Antommarchi auteur officiel du masque. Une telle opération et paternité d'auteur n'aurait pas pu se faire aisément du vivant de Burton, sans causer des plaintes de celui-ci sur la paternité de l'oeuvre. Or, pour Bertrand et la famille Bonaparte, il était sans doute important de cacher que ce fut un médecin anglais qui posa ses mains sur l'empereur pour faire ce masque, et contre les ordres formels de ce dernier. Je vois mal Antommarchi, avec les problèmes causés par Burton à Londres, se promener en Europe avec LE masque et en faire des copies avant la souscription. Aussi, je vois mal la mère de Napoléon se laissait convaincre d'abandonner le seul masque mortuaire de son fils défunt sans garanties certaines. Or, pouvait-elle accorder confiance au seul Antommarchi qu'elle ne connaissait même pas? Au lieu de cela, à la souscription, un comité fut formé, et des gens honorables y siégèrent. Quant à Antommarchi, on se contenta de n'emprunter que son nom (comme auteur). Cette explication me paraît plus plausible que d'autres.
C'est vrai jusqu'à un certain point, sauf que -naturellement- le masque original est le death mask et non la triste effigie que l'on connaît, si éloignée du type napoléonien...
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La partie authentique du masque Antomarchi -selon la théorie officielle- ne recouvre qu'un tiers dudit masque.
La partie authentique est celle décrite par Burton-Graves. Il semble que la théorie officielle admet bien que les masques Antommarchi ne sont pas 100% authentiques ! C'est déjà un pas. Mais je crois que cette assertion est aussi valable pour les autres masques, y compris le death mask du fait qu'il montre plus que la description Burton-Graves ne le permet. C'est une question d'appréciation personnelle cependant.
Certainement ! la partie authentique comprend TOUT le death mask qui s'arrête AU RETOUR DU MENTON ! Et je me permets de souligner que l'appréciation personnelle d'Albert est erronée...
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Il en résulte que votre conclusion mon cher Albertuk est donc erronée et de nature à induire le public en erreur.
Elle me semble cependant plus réaliste que les autres théories, non assorties de preuves formelles elles non plus (autrement, il n'y aurait pas débat encore en 2007).
Beaucoup moins réaliste, en définitive que la mienne ! La lettre de Bertrand du 1er septembre 1821 en est une, de preuve ! La cicatrice en est une autre !! Mais là, il faut qu'Albert sorte de son déni de réalité...
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Ce n'est pas la famille Bonaparte qui a pris une telle décision, mais Mme Mère. Ce n'est pas une modification qu'elle a acceptée, mais bel et bien une substitution d'objet, c'est-à-dire de masque !
Il est toujours possible d'envisager que madame Mère ait accordée une modif complète du masque de son fils. Mais dès lors, il faut supposer la complicité des témoins, en très grand nombre... objet du dernier point discuté ici.
Pas tant que ça, comme déjà dit ! Ensuite, il faut distinguer entre complicité passive et complicité active...
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Le nez du masque Antomarchi n'est pas celui de Napoléon. Cela ressort de toutes les comparaisons possibles...
Je ne saurais être aussi affirmatif. Dans ses derniers moments, Napoléon subit de grandes altérations physiques témoignées par Anglais et Français. Alors, apprécier son nez devient difficile. De plus, lors de la prise du masque, on abîma le nez impérial; cependant, ce détail se passa sans doute après la prise de la partie faciale et donc du nez.
Apprécier son nez est très facile. Il suffit de se reporter aux portraits, croquis et bustes de Napoléon. Et -au besoin- de s'en rapporter au baron de Veauce !
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Les complicités entre 1821 et 1833 se bornent aux personnes qui ont assisté à la prise du masque le 7 mai 1821 et encore en vie en 1833. Soit les compagnons de Sainte-Hélène et les Anglais qui auraient pu être présents, comme Darling...
Les complicités ne se bornent pas à une poignée de personnes. Des milliers de personnes (anglaises) avaient défilé devant le défunt à Sainte-Hélène. Pourquoi cette quantité de personnes se seraient toutes tues en 1833 an voyant un masque ne correspondant aucunement à ce qu'elles avaient vu? Et ces personnes n'étaient pas les esclaves de Sainte-Hélène mais tous les notables de l'île, tous les officiers, et grand nombre d'habitants et de soldats présents sur place. Il est donc dur de croire que personne n'aurait bronché dans un canard anglais en criant à la supercherie.
Des milliers ? Tout Saint-Hélène n'a pas défilé... Ensuite, il y a assez peu de gens parfaitement physionomistes. 12 ans après l'exposition sur son lit de mort, qui se souvenait parfaitement du visage de Napoléon mort ? Les Anglais sont pragmatiques: ils ont bien compris qu'antokiki avait fait un faux. Plusieurs se sont empressés de faire croire qu'ils avaient le bon masque... Le pasteur Boys, les époux Burguersh à un degré moindre, sans compter les Gilley et autres fariboles, faisant de Rubidge le véritable auteur du masque !!!
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Qu'est-ce qui permet de dire que le masque authentique ET LUI SEUL a été transporté en Angleterre ? Rien ne permet de l'affirmer, puisqu'il est très vraisemblable qu'Antomarchi ou l'un de ses compagnons de voyage ait transporté l'empreinte faciale de Cipriani ?
Lorsque Cipriani décéda, personne n'osa l'approcher (car on soupçonnait une épidémie), et on redouta pendant plusieurs mois d'occuper sa chambre ! Le révérend Vernon veilla auprès du mort jusqu'à sa mise en bière: il ne parla pas de prise de masque. O'Meara avait le seul docteur à avoir pu réaliser ce masque. Mais comment aurait-il pu se procurer du plâtre, seul, cad sans que l'officier d'ordonnance n'ait noté une telle demande, comme il le faisait normalement pour tout ce dont on fournissait Longwood? Bien entendu, rien ne dit que O'Meara ne prit pas de masque de Cipriani, mais cette supposition nécessiterait beaucoup de points d'interrogation et un nombre de complicités. Ca serait alors un complot, certes...
Mais non... Il y avait du plâtre à Longwood en février 1818. Payne en avait apporté pour des travaux de finition. Enfin, O'Meara n'a pris qu'une empreinte qu'il n'a pas finalisée... Et cela dans le but de donner un souvenir à la famille du défunt, probablement. Pas de complot à ce stade...
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En préparation d'un décès de Napoléon? En début 1818, celui-ci ne soupçonnait aucun problème réel de santé si ce n'était le 'foie' pour des raisons politiques et dans le but de se faire renvoyer en Europe. De plus, Napoléon et sa suite croyaient fermement que Hudson Lowe allait se faire rappeler, voire que Napoléon serait rappelé en Europe pour aider à éteindre les soulèvements populaires qui existaient (Naples, Espagne, Italie). Tous ces espoirs fondirent lorsque Longwood apprit en mai 1819 les décisions du congrès d'Aix-la-Chapelle. Alors la détention de Napoléon se confirma jusqu'à ce que mort s'en suive. Tout espoir de retour se termina à cette période. Mais, en février 1818, on croyait fermement à un retour inévitable !
Bien d'accord sur tous ces points. Pas de complot à ce stade !
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Mieux, les auteurs comme Veauce et Jousset affirment qu'Antomarchi avait réalisé des copies à Sainte-Hélène qu'il aurait emmenées avec lui...
Alors ils sont des charlatans. Antommarchi refusa de faire un masque, comme on le sait. Burton en fit un, avec l'aide d'Antommarchi et de deux serviteurs, mais le plâtre manqua pour en faire une autre épreuve. Il n'y eut donc qu'un seul masque. Si il y en avait eu plusieurs, l' "affaire Burton" n'aurait pas eu lieu.
Mais oui, ce sont des charlatans ! Le plâtre ne manquait pas vraiment, puisque Burton se proposait de faire une copie, sauf à attendre le retour à Londres pour en faire une copie la plus belle qui soit ! Mais je suis d'accord, il n'y a pas eu d'autres masques, à moins qu'Antomarchi ait réalisé un essai à partir de l'empreinte de Cipriani...
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Le death mask a quitté l'Angleterre pour Livourne et a été reçu par Mme Mère et le cardinal Fesch. Ce dernier l'a conservé par devers-lui, sans jamais le montrer (témoignage de l'abbé Lyonnet) et il est passé par succession entre les mains de Caroline Bonaparte-Murat avant d'être récupéré par la famille Exelmans.
Y a t'il des preuves de cela? Ce genre d'explication me fait penser à un argument de collectionneur pour expliquer la traçabilité d'un objet qu'il veut faire passer pour authentique. Or, comme dans une oeuvre d'art, il faut des documents irréprochables pour affirmer son itinéraire, sinon ça reste du fanfaronnage de collectionneur, de Veauce inclus bien entendu.
Pour ce qui est du dépôt entre les mains de Fesch, aucun doute. Le témoignage de l'abbé Lyonnet l'atteste. Il n'y a rien à objecter à cela. Ensuite, à la mort de Fesch, c'est Caroline Murat qui a hérité de ses collections. Ceci est connu. Ce qui ne l'est pas, c'est l'éventuelle transmission à Exelmans. Mais son petit-fils a bel et bien présenté un autre masque, très différent de l'Antomarchi, à Niox autour de 1900. Vacquier a rapporté cette anecdote. D'où la supposition de Rétif !
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Quant à la copie réalisée en plâtre de Paris, elle a été déposée chez X, en Angleterre, ce X étant identifié comme étant Lord Perceval, fils du 1er ministre assassiné en 1812. Cette copie du masque est ensuite passée entre les mains de la famille Masséna, jusqu'à ce qu'elle soit cédée à Charles Alder avec ou sans le truchement de William Reeves, soi-disant escroc notoire, mais dont on attend toujours les preuves établissant qu'il a été condamné, notamment pour cette opération.
Idem. Tout ceci me fait vraiment penser à une simple bataille entre collectionneurs. En absence de documents certifiant ces étapes, on ne peut que rejeter ces explications.
Le dépôt d'une copie chez X est attesté par Bertrand (voir supra). Le reste est une déduction, car Perceval manifesta son intérêt et sa sollicitude pour les réprouvés de Sainte-Hélène. On ne peut attribuer une autre origine au death mask, même si la traçabilité n'est pas parfaite. Enfin, on notera que le RUSI a rédigé des attestations dûment estampillées pour certains objets de la collection Alder. On en reparlera !

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Pour ma part, l'explication simple (voire simpliste) et probable est que la mère de Napoléon n'a pas pu se défaire de la SEULE relique de son fils décédé. Dès lors, elle garda la pièce expédiée par Bertrand de Londres. Elle ne put céder une telle pièce qu'entre les mains du comité pour la souscription, lorsque tout problème de droit d'auteur (réclamable par Burton jusqu'à son décès) ait pu refaire surface. Mais je reste preneur de toute autre explication étayée par des preuves historiques.
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Certainement pas, puisque Fesch était détenteur de la "pièce unique" ! Madame-Mère a donné le feu vert à la supercherie d'Antomarchi en faisant don d'une des reproductions qu'il lui avait remise à la municipalité d'Ajaccio. En 1832: avant donc la fameuse souscription ! Mais c'était pour Antomarchi le signal de la curée...