Moniteur du 7 juillet ! Tout est en train de basculer. La veille , le Roi a cédé et convoqué Fouché à Saint-Denis . Le régicide- terroriste , admis en présence de la majesté royale , genou en terre , a souillé en le prêtant le plus noble des serments ! Un peu plus tard , au cours d'une audience dans le cabinet royal , Louis XVIII sentira peser sur lui le regard de Chateaubriand qui le jugeait . " Que pensez-vous , M de Chateaubriand ?" , demanda le Roi . " Sire , je pense que la monarchie est finie ," répondit le plus libéral des fidèles serviteurs du Trône. Le Roi , après quelques instants , répondit à son tour :" Je pense comme vous , M . de Chateaubriand ." La une du Moniteur du 7 juillet traduit toute l'ambiguïté du moment . Ce n'est plus le régime issu de la Révolution . Ce n'est pas encore la monarchie . Côte à côte , en effet , on y trouve une proclamation de fidélité au drapeau tricolore de la garde nationale de Paris derrière Masséna , qui est encore son chef , et les deux proclamations de Louis XVIII , celle , terrible de menaces , du Cateau-Cambrésis du 25 juin , et celle de Cambrai , rédigée par Talleyrand le 28 juin et beaucoup plus modérée , réservant les foudres royales aux seuls traîtres qui ont ourdi le complot de février-mars. Pour le reste , on rapporte la dernière journée des délibérations du parlement des Cent Jours , le 6 juillet . Les représentants ont été utilisés jusqu'au dernier moment ,selon les desseins de Fouché, à écrire une constitution qui ne verra jamais le jour . Leurs travaux ont été finalement interrompus sur les alarmes de quelques grognards qui s'affolaient de la présence ( déjà )de mousquetaires du Roi dans Paris menaçant les postes de la garde nationale . Les Pairs se sont séparé comme ils avaient vécu : en ne décidant rien . A parir de demain , le Moniteur ne rapportera plus les débats du Parlement .
_________________ " Mes amis comptent plus que mes idées "
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