Dans toute cette affaire, il convient de ne pas négliger le rôle primordial joué par Talleyrand en coulisses.
Savary est devenu un jouet entre ses mains : en lui faisant craindre un retour des Bourbons, il le manipule en lui rappelant sans cesse son rôle dans l'exécution du duc d'Enghien et en lui conseillant d'éviter toute sévérité envers les royalistes qui s'agitent dans la capitale.
Par Clarke, il sait que Napoléon le soupçonne de comploter.
Aussi, lorsque Joseph lit la lettre de L'Empereur datée du 6 mars par laquelle il recommande de ne laisser en aucun cas l'impératrice et le roi de Rome aux mains de l'ennemi, il plaide sans risque la résistance, sachant d'avance que Joseph suivrait les conseils de son frère.
Le départ de la cour et du gouvernement met presque les Bourbons sur le trône.
Mais Talleyrand craint encore de voir Napoléon revenir sur les arrières de l'armée alliée.
Le 30 mars dans la soirée, après sa fausse tentative de sortie de Paris, le prince de Bénévent se rend chez Marmont.
Il lui donne plus que probablement des assurances sur son sort au cas où une monarchie succéderait à l'Empire.
Rassuré, le duc de Raguse peut aller signer la capitulation.
Il ne reste désormais plus à Charles-Maurice qu'à séduire Alexandre en se posant à la fois comme l'intermédiaire indispensable et le meilleur garant de la paix.
Le tour est joué et Napoléon est mis échec et mat !
