Oui, je le souhaite.
Cordialement,
Paul.
Voici quelques extraits développés sur le forum de François Delpla sur cette importante question:
boisbouvier
Inscrit le: 23 Sep 2008
Messages: 252
Posté le: Dim Nov 16, 2008 10:58 am Sujet du message:
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Citation:
En ce qui concerne la mission Rougier, heureusement qu'il y a les archives anglaises, sinon ceux qui dénient toute réalité ou toute importance à cette mission auraient depuis longtemps emporté le morceau, tant la documentation est inexistante du côté de Vichy (elle ne consiste qu'en souvenirs vagues et souvent par ouï-dire de dirigeants, tous postérieurs à l'Occupation !) et les docs produits par Rougier entachés de falsifications diverses.
La mission Rougier n'est pas du tout, mais, alors, pas du tout, ce que tu en dis.
Elle n'est pas authentifiée par des documents puisque dans une mission secrète il ne faut pas qu'il y ait de documents.
Mais elle l'est par les témoignages des protagonistes: Rougier, Churchill, Fernet, Halifax, Strang, lord Cadogan, Weygand..., et, plus encore, par les résultats qu'elle a apportés: ravitaillement de la zone libre, fin des attaques de colonies françaises par Churchill et de Gaulle, et absence d'attaques des colonies dissidentes par Vichy, 13 décembre, contacts économiques à l'ambassade de Madrid ...
2° développement:
boisbouvier
Inscrit le: 23 Sep 2008
Messages: 248
Posté le: 16 Nov 2008 09:37 am Sujet du message: Pétain-Churchill-Weygand-Rougier
Citation:
En un second sens, une archive authentique, oeuvre humaine, peut mentir, ou se tromper, ou tromper parce que son langage, son objet etc.. sont en décalage avec l'époque et les préoccupations de celui qui lit...
Il se trouve que je te donne raison sur un point: "une archive authentique peut mentir sur un point"...
Et c'est bien ce qui s'est passé avec la pièce fournie par le Foreign Office concernant la mission Rougier.
Rougier dit (page 7 :
"Son idée fixe (celle de Churchill) d'un soulèvement de l'Afrique du Nord.
Cette idée fixe se manifestera à nouveau dans sa lettre à Weygand, écrite quelques jours plus tard et rédigée presque dans les mêmes termes que la remarque qu'il avait jointe au texte du Protocole."
Il y a donc eu deux textes, l'un pour Weygand (secret) et l'autre pour Pétain (ultra secret).
Le second fut donné au Maréchal par Rougier le 11 novembre à 11 heures en présence de Fernet, et le Maréchal le garda dans son coffre personnel qui n'en contenait que deux, dit Aron.
Ce document fut caché à Laval mais montré à Flandin.
Il risquait de donner prétexte aux Allemands pour dénoncer l'armistice et le Maréchal le brula en novembre 42.
Restait le premier, lettre à Weygand, seulement secret, et qui s'intitule précisément "entretien avec Weygand".
Or, quand le Foreign Office en fait un photostat (remarque bien que le pâté figure dessus et que ce n'est donc pas Rougier mais le F.O. qui en est l'auteur) il ne faut pas que le nom de Weygand apparaisse. Il le biffe donc et Rougier en possède un, soit parce qu'il garda celui qu'il montra à Weygand, le 7 novembre 40, soit parce qu'il y eut deux photostats, un pour Weygand, un pour Rougier.
C'est ce document dont se servit rougier pour aider son ami Flandin en 45, alors aux prises avec une justice révolutionnaire.
Or, la façon qu'ont les archives anglaises de mentir au sujet des accords secrets ne consiste pas à faire un faux comme le croit naïvement Daniel Laurent mais de fournir seulement le premier document en faisant le silence sur le deuxième, celui qui a dû s'appeler "entretien avec Pétain".
En effet, n'oublie pas que Churchill a de Gaulle sur le dos à propos de toute cete affaire et qu'il a cherché à lui cacher l'affaire, d'abord en 40, et à la minimiser ensuite, en 45.
3° développement:
boisbouvier
Inscrit le: 23 Sep 2008
Messages: 252
Posté le: Dim Nov 16, 2008 12:56 pm Sujet du message:
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Citation:
En un second sens, une archive authentique, oeuvre humaine, peut mentir, ou se tromper, ou tromper parce que son langage, son objet etc.. sont en décalage avec l'époque et les préoccupations de celui qui lit...
Donc comme tout document l'archive doit être soumise à la critique de l'historien. En ce qui te concerne, c'est ce que tu sais mieux faire pour les documents qui contredisent ta thèse que pour ceux qui vont dans son sens et que tu prends systématiquement comme pain bénit.
Oui,les archives peuvent mentir mais rarement de la façon qu'a crue Daniel Laurent.
Dans le cas particulier de la mission Rougier il y eut en fait deux protocoles ou plutôt deux documents d'un seul protocole.
Le premier est "entretien avec Pétain" et il n'en reste pas trace car Pétain l'a détruit après l'avoir gardé dans son coffre personnel pendant un temps et l'avoir montré à Flandin mais pas à Laval.
Il suffisait pour justifier la dénonciation de l'armitice par les Allemands.
Le second "entretien ave Weygand" a été photographié par Rougier qui en a fourni une copie dans son livre.
Comme il ne mettait pas en cause directement le gouvernement il était moins secret.
Rougier le dit expressément à la page 78 de son livre:
"Cette idée fixe (celle de Churchill) se manifestera à nouveau dans sa lettre à Weygand, écrite quelques jours plus tard et rédigée presque dans les mêmes termes que la remarque qu'il avait ointe au texte du Protocole."
Qui a fait un pâté sur le mot Weygand ?
Est-ce Rougier our aider Flandin ou le Foreign Office pour aider au secret ?
Sans préjudice que Rugier se soit servi du pâté pour aider Flandin .
4°développement:
Vous me rendez service en m'obligeant à m'interroger.
Par exemple sur le Protocole Rougier.
Le document fourni par Daniel Laurent (sur Tribune de l'Histore) est strictement identique à celui fourni par Rougier (dans son livre) et il comporte la surcharge qui l'a fait accuser de falsification.
Or, D. Laurent dit de ce document qu'il a été fourni par les archives britanniques.
De là à penser que ce sont ces archives anglaises ou le F.O. qui ont pratiqué la surcharge...