par Alexandre » Jeudi 28 Mai 2009 15:18:59
Bonjour,
Voici tout d'abord quelques informations concernant le prince Orlov. Il est né à Saint-Pétersbourg en 1891 et est le fils du prince Vladimir Nicolaievitch Orlov, fils du Corps des Pages et lieutenant général. Nicolas Orlov a été un proche des membres de la famille impériale russe en raison de son mariage morganique avec la princesse Nadjeda Petrovna, arrière-petite-fille du tsar Nicolas Ier et nièce de Nicolas II. Haut fonctionnaire de la police secrète tsariste et l'un des organisateurs de la police politique bolchévique, il est un personnage dont le rôle et les actions dans l'ombre restent mystérieux, mais certainement majeurs.
Et effectivement, d'après Elie Durel ("L'autre fin des Romanov et le prince de l'ombre"), il aurait contribué à sauver la grande-duchesse Maria. En fait, les Romanov ne seraient pas morts dans la nuit du 16 au 17 juillet à Ekaterinbourg, mais ils auraient été secrètement évacués grâce à Yourovski et à un agent secret français par un tunnel d'accès à la galerie de mine, construit par André Redikorstev en 1897, aboutissant au consulat anglais d'Ekaterinbourg. La fin du tunnel n'étant pas assez haut, les prisonniers ont dû ramper, ce qui a provoqué chez Alexis une hémorragie interne. Il décède quelques heures plus tard au consulat. Nicolas et Alexandra sont conduits à la gare d'Ekaterinbourg par un camion de la Croix-Rouge, où ils sont conduits dans un train relativement confortable. Les filles du tsar, travesties en gardes rouges, sont conduites dans la gare de marchandises d'Ekaterinbourg dans des caisses en bois, où elles s'y trouvent deux par deux. Après un peu plus d'un jour de séparation, elles sont conduites auprès de leurs parents et le train où ils ont tous pris part quitte Ekaterinbourg. Un général allemand chargé de leur protection, apprend à Nicolas qu'Alexis est mort et que le Kaiser Guillaume II exige que les Romanov soient exilés en Allemagne. Ne voulant en aucun cas rejoindre l'Allemagne et se sentant responsable de la mort de son fils et de l'exil de ses filles et de sa femme, le tsar se suicide en sautant du train en marche le 18 juillet 1918.
L'impératrice et ses filles, anéanties par la mort du tsar et du tsarévitch, décident de rester en Russie et d'aller vivre dans un couvent. Le général allemand accepte leur requête et les envoient à Perm, où elles seront logées dans les sous-sols de la maison Bérézine. Vivant dans des conditions encore plus horribles qu'à Ekaterinbourg, Alexandra, Olga et Tatiana sont pratiquement mourantes. Pour sauver leur mère et leurs deux soeurs ainées, Maria et Anastasia fuient la maison Bérézine avec l'aide d'un soldat. Elles seront démasquées par des gardes rouges à Perm. Maria arrivera à fuir, mais Anastasia sera retrouvée dans une forêt (ce qui rejoint votre thèse Siracourt) et emprisonnée dans la prison de la ville, où elle décèdera des sévices infligés par les gardes rouges. Alexandra et ses deux filles ainées sont envoyées dans un couvent à Kazan, mais pendant le transfert des trois femmes, leur train sera dynamité par les troupes blanches croyant à une ruse des bolchéviques. Elles meurent toutes les trois sur le coup.
A Perm, Maria rencontrera un cheminot contre-révolutionnaire qui l'aidera à fuir la ville. Après avoir séjourné plusieurs jours chez lui, Maria rejoint Omsk, le siège du gouvernement provisoire blanc. C'est à ce moment qu'intervient Orlov. Avec l'aide d'une infirmière, Maria arrive à la rencontrer. Il en est certain: cette femme est bien la troisième fille du tsar Nicolas II. C'est là que cet ouvrage répond à des questions sans réponses. Par exemple, je me demandai comment se fait-il que le juge Sokolov ait tranché aussi vite à la destruction des corps de la famille Romanov, sans véritables preuves. En fait, ce serait parce que le prince Orlov aurait révélé la vérité à Sokolov pour qu'il accrédite la thèse du massacre collectif afin de protéger Maria. Bien plus encore, Orlov aurait demandé à Maria d'épouser Sokolov pour qu'il l'aide à quitter la Russie. Sokolov épouse donc Barbe Romodanovsky, née le 4 décembre 1900, qu'il substitue à la véritable Maria à Omsk. La troisième fille du tsar prend donc le nom de Barbe Sokolov, née Bouradanovsky. Les Gilliard sont aussi de mèche, tout comme Marie Fedorovna et ses filles. Olga Alexandrovna protègera d'ailleurs sa nièce en donnant de l'importance à l'affaire Anna Anderson, pour que celle-ci étouffe celle de la survie de Maria.
Les Sokolov quitte par la suite la Russie pour la France où ils résident dans des propriétés d'Orlov avant de s'installer à Salbris. De cette union naissent deux enfants: Natacha en 1920 et Alexis en 1923. Sokolov meurt en 1924 d'une crise cardiaque, mais il aurait été en réalité assassiné par des blancs du fait qu'il avait l'intention de révéler l'identité de sa femme. Maria, ou Barbe Sokolov, décède en 1983 dans un couvent de l'Eure.