Les dessous des accords de Munich

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Les dessous des accords de Munich

Message par Baron Percy » Dimanche 14 Septembre 2008 19:54:19

Le 30 septembre 1938, la France et le Royaume-Uni abandonnaient la Tchécoslovaquie à Hitler dans l'espoir de gagner la paix en Europe.
On sait que ce geste de lâcheté politique fut inutile à stopper la voracité du dictateur nazi.
ARTE reviendra sur les dessous de ces honteux accords dans son émission "Les Mercredis de l'Histoire" de ce 17 septembre à 21 heures.
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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par BRH » Lundi 15 Septembre 2008 08:44:38

Je nuancerai quelque peu cette appéciation: le 30 septembre 1938, la France avalisait l'abandon de la Tchécoslovaquie décidée par l'Angleterre ! Sir Neville Chamberlain avait décrété -en effet- que Herr Hitler était un individu respectable qui méritait toute la considération de l'empire Britannique.

Sur le plan des armements, la France était bien mieux placée qu'elle ne le serait en septembre 1939. Certes, l'infériorité de notre aviation était patente, puisque les Morane 406 entraient juste en ligne et que nous en avions seulement 2 groupes, face aux ME 109, déjà très nombreux. L'essentiel de notre chasse était encore basée sur le D.510, complètement surclassé.

Par contre, au niveau des blindés, nous possédions 1 600 char modernes, sans compter les FT 17 dont nous comptions encore 1 700 exemplaires. Certes, nos B1 bis, nos Somua, nos D.2 étaient encore peu nombreux. Moins de 400 à cette date. Mais nos R.35, nos H.35 nous assuraient de faire la différence.

A cette date, la Wehrmacht ne disposait que de 2 000 panzers, dont essentiellement 1 600 de Pz I et de Pz II qui n'étaient que des tankettes. Seulement 300 Pz III avaient été livrés et quelques dizaines de Pz IV uniquement, dont la mise au point n'était pas terminée. Ainsi, dans le meilleur des cas, chaque Panzerdivision aurait compté environ 160 PZ I et II, une trentaine de Pz III et moins de 10 Pz IV. Au total, l'Allemagne ne formait à cette date que SIX Panzerdivisionen dignes de ce nom, avec les effectifs indiqués précédemment. Les 4 divisions dites légères, ne comportaient que 160 Pz du modèle I et II, à peine renforcée par un nombre plus important d'automitrailleuses.

La ligne Maginot était achevée, pour l'essentiel. Par contre, la ligne Siegfried ne l'était pas, loin s'en fallait. Si Hitler attaquait la Tchécoslovaquie, il prenait le risque de voir notre armée s'enfonçer en Rhénanie et s'emparer sans coup férir de la Ruhr, tandis-qu'il serait en train de conquérir Prague.

Ne parlons pas de l'intervention anglaise, car alors, celle-ci amoindrissait la supériorité de la Luftwaffe. Certes, celle-ci aussi ne faisait que débuter son réarmement aérien. Néanmoins, la RAF comptait déjà une douzaine de squadrons équipés du fameux "Hurricane".

Mais, si notre intervention était souhaitable et possible (et la victoire probable), l'Angleterre en décida autrement et nous fit comprendre qu'elle ne nous suivrait pas: Daladier était trop pacifiste lui-même pour sortir le glaive sans l'autorisation de la nurse anglaise ! Et c'est ainsi que les 3 coups du grand drame européen allaient être frappés !!!
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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par Baron Percy » Lundi 15 Septembre 2008 19:36:05

Les explications que vous avancez ne font que confirmer à mes yeux le manque de courage politique des dirigeants britannique et français de l'époque.
Peu importe finalement qui influença l'autre : le résultat est là !
Une paix illusoire achetée à ce prix, c'est vraiment cher payé...
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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par Paul Ryckier » Lundi 15 Septembre 2008 20:57:34

Re: Message du 14 Septembre 20h00

Cher Baron,

merci pour l'annoncement. J'ai fait beaucoup de recherches autour de ce thème sur lequel j'ai lancé un sujet sur le BBC. Je l'ai étudié aussi pour mon sujet: "En defendant les Français dans leur défaite de 1940". On a eu aussi maintes fois des discussions sur l' "appeasement" (apaisement) de Chamberlain. Même pour le moment on a une grande discussion là bas autour de ce question: "mauvais ou pas?"

Je ferai ce que je peux pour voir l'épisode. En tous cas c'est une chose qui m'interesse beaucoup et évidemment je voudrais joindre le débat.

Cher Baron vous êtes un grand atout pour ce forum avec vos sujets qui "engendrent" ? le débat (je voulais dire "aanzwengelen", mais je ne trouve pas le mot néerlandais dans aucun dictionaire Néerlandais-Français (Prisma, Kramer's): "mettre en train"?, "mettre en branle"? En anglais je voudrais dire: "boost". Mais dans un dictionaire de Garnier Frères Paris 1929 Anglais-Français/Français-Anglais je ne trouve le mot "boost" non plus. Mais le mot existe dans tous mes dictionaires modernes anglais et américain.

Cher Baron, vous, qui est (mon Latin dit troisième personne après le sujet :) , mais par habitude je voulais dire "êtes" correspondant avec "vous"?)...Cher Baron, vous qui êtes maintenant dans la branche d'enseigner le Français aux Néerlandophones belges? , vous ne savez pas un dictionaire Néerlandais-Français compétent, qui donne tous les mots néerlandais, mêmes les mots néerlandais plus en utilisation en Belgique? Parce que ça c'est mon problème: mon vocabulaire néerlandais est plus grand que celles des dictionaires (j'ai le même problème avec Néerlandais-Anglais) et les dictionaires comme par exemple Kramer's et Prisma sont plutôt édité pour les gens des Pays-Bas. Alors je dois d'abord voir dans le grand "Verschueren" pour un synonyme et là bas on donne alors un equivalent pour le mot, dit Néerlandais du Sud :D , mais complètement légal :D , parce que homologué par "la commission jointe des Pays-Bas et de la Belgique de la langue néerlandaise" (ou quelque chose dans ce sens :) ).

Cordialement,

Paul.
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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par Paul Ryckier » Lundi 15 Septembre 2008 21:37:41

Re: Message du 15 Septembre 8h45

Cher Bruno,

j'ai lu un peu partout autour du sujet, et le plus intéressant était dans William Shirer's "La Chute de la IIIe République. Enquete sur la défaite de 1940"
http://livre.fnac.com/a1074902/W-L-Shir ... republique". Et Shirer était un témoin contemporain et compétent par sa position extraordinaire et il a vécu tous ces épisodes de près et sur un niveau assez haute avec ses interviews des grandes personalités. Autour de "la semaine de Munich" j'ai l'impression que les Français et Daladier se cachaient derrière les Anglais. Et oui les Anglais étaient presque soulagés que les Français ne voulaient rien faire sans eux, parce qu'on avait (si je me souviens bien) un courant publique très indignè chez la population francaise, même avec des èmeutes. Et le gouvernement de sa majesté était très inquiet de ces Français chauds (hot)... Vous aviez aussi les machinations d'un parti du gouvernement français près des Anglais pour l'apaisement. Je vérifierai tout ce que je dit maintenant dans le livre que je chercherai à emprunter dans notre bibliothèque dès que possible et à part de ce que j'ai promis au Baron :) .

Cordialement,

Paul.
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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par Paul Ryckier » Lundi 15 Septembre 2008 21:44:37

Re: Message du 15 septembre 19h30

Baron Percy a écrit :Les explications que vous avancez ne font que confirmer à mes yeux le manque de courage politique des dirigeants britannique et français de l'époque.
Peu importe finalement qui influença l'autre : le résultat est là !
Une paix illusoire achetée à ce prix, c'est vraiment cher payé...


Très bien dit, cher collègue amateur-historien. Je le souscrit complètement.

Cordialement,

Paul.
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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par BRH » Lundi 15 Septembre 2008 22:36:42

Non, je ne souscris pas complètement, parce que -sur le plan historique- le compte n'y est pas...

Daladier était prêt à faire son devoir: à reculons, certes, mais à le faire quand même. Cependant, c'était trop demander au radical et au pacifiste qu'il était, de déclarer la guerre sans l'aval de l'Angleterre. Il y avait à cela des raisons économiques et militaires. En refusant de le soutenir, Chamberlain savait qu'il minait sa position à l'intérieur même du gouvernement français, dont la tendance pacifiste était incarnée par le ministre des affaires étrangères Georges Bonnet.

Chamberlain, poussé par son secrétaire au Foreign Office, Lord Halifax, avait choisi la paix et donc de s'entendre à tout prix avec Herr Hitler. Et il entendait bien que Daladier le suive et n'aille pas ruiner tout son beau plan. Les responsabilités ne sont donc pas égales entre Français et Anglais. Pas de fivty/fivty dans le déshonneur !

D'ailleurs, vos remarques, Paul, tirées de Shirer, vont dans ce sens.
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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par Baron Percy » Mardi 16 Septembre 2008 18:20:52

Merci pour vos compliments, mon cher Paul. Vous allez me faire rougir. :oops:
Mais, je ne fais que tenter de partager ma passion avec vous sur certains sujets qui me tiennent à coeur en vous proposant d'en débattre courtoisement.
Au fait, en français châtié, on dit "initier" un sujet. :wink:
Pour ce qui est du dictionnaire, je vais me renseigner afin de vous proposer ce qui se fait de mieux à prix raisonnable.
Quant au sujet de l'émission d'ARTE qui fait l'objet de ce post, nous verrons quelle position adoptera le reportage qui nous sera diffusé demain.
Daladier me semble en tout cas plus que timoré dans cette affaire...
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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par BRH » Mardi 16 Septembre 2008 18:55:45

Bien sûr que Daladier était timoré... On le serait à moins ! Lui, radical-socialiste bon teint, n'hésitant pas même parfois à se dire plus socialiste que les socialistes (sous les préaux d'école), il avait de sincères convictions pacifistes. Mais il avait bien compris qu'Hitler ne s'arrêterait pas ! Sommes-nous prêts, demandait-il à Gamelin ? Nous le sommes, lui répondait son jumeau-militaire... Il ne nous manque pas un bouton de guêtres (Gamelin ne l'a pas dit, mais c'était bien son genre), sauf que... Sauf que le général Vuillemain nous certifie que les Allemands ont une longueur d'avance sur nous pour la chasse et que -dans ces conditions- moi, Gamelin, je ne peux garantir que nos grandes villes ne seront pas bombardées par les avions allemands... Et la DCA ? Notre DCA est un peu vieillote pour les bombardiers modernes, etc., etc.

Dialogue imaginaire, mais fidèle à ce qui s'est passé. Et Gamelin de surenchérir: si l'Angleterre est avec nous, alors le danger aérien est moins fort. L'Angleterre nous enverra ses chasseurs modernes en attendant que les nôtres sortent à grande cadence...

Ou, mais l'Angleterre dira NO : pas de guerre avec Herr Hitler: entre Saxons, on va s'entendre... C'est pourquoi Daladier, très déçu par l'attitude de Chamberlain en 1938, aura du mal à comprendre et se pincera en 1939 quand Chamberlain éructera pour lancer la guerre contre ce monstre d'Hitler...
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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par BRH » Mercredi 17 Septembre 2008 13:11:59

Et puis, tiens: un petit rappel de ce que j'avais écrit sur un autre forum:

Karolvs a écrit:
... d'un autre côté, il est plus facile de juger a posteriori. Avant de tirer à boulets rouges sur les politiques souvenons-nous que dans l'opinion publique aussi, cet accord fut accueilli par un soulagement quasiment unanime quand il fut annoncé. N'oublions pas que la France avait mobilisé des troupes en septembre 38, et que le spectre de la guerre prenait de ce fait une apparence réelle. Et la guerre, pour les gens en 1938, c'était les boucheries et l'hécatombe de 14-18. Rares étaient les familles qui n'avaient pas perdu au-moins un proche, 20 ans plus tôt.



il ne s'agit pas de juger a posteriori, mais de rappeler que les hommes lucides et courageux ne furent pas écoutés: Joseph Paul-Boncour, André de Kérilis, Georges Mandel, Charles de Gaulle et... Paul Reynaud !

Quant aux "politiques", quelle bonne raison pouvons-nous avoir de ne pas les vouer aux gémonies ?

Le pacifisme de l'opinion publique ? la belle affaire: démocratie signifie-t-elle DEMAGOGIE ? Comment croire qu'il reviendrait à l'opinion de déterminer la conduite des politiciens ?

Il appartenait à ces derniers d'oeuvrer pour "préparer" l'opinion publique et -VU L'URGENCE- de prendre des décisions impopulaires...

Il y a des instants vitaux dans la vie des Nations où les chefs doivent choisir sans se soucier des masses... Les masses ne savent rien, ne réfléchissent pas (ou très peu et très lentement) et ne peuvent rien!

Il n'en a donc rien été, par le manque de courage de ces mêmes politiciens:

-La veulerie des Radicaux
-La coupable inertie des Socialistes
-la tentation d'une entente cordiale avec les nazis de la plus grande partie
de la droite...

Honte éternelle à Daladier, Blum, Paul Faure et tous les soi-disant démocrates qui -entre la paix et l'honneur- ont choisi la paix...

Selon le mot fameux de Churchill, ils ont choisi la paix et le déshonneur et ils eurent le déshonneur et la guerre !


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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par Baron Percy » Mercredi 17 Septembre 2008 22:59:50

Une malencontreuse panne de secteur m'a privé de la vision de ce documentaire.
Je ne pourrai donc pas vous fournir mon traditionnel résumé, ni mes commentaires.
Je compte donc sur ceux qui ont pu le visionner pour prendre le relais...
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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par rapentat » Jeudi 18 Septembre 2008 09:22:39

Bonjour,

Dans les années cinquante, il ne se passait une réunion familiale, sans que l'on évoquât, les deux guerres, surtout la première, où ma famille paternelle, comme beaucoup d'autres, avait payée un lourd tribut. Les membre de ma famille étaient toujours d'accord pour dire, que Daladier avait eu raison de signer les accords de Munich, ne voulant pas revivre la boucherie de la première guerre. Une tante disait toujours, " la guerre c'est comme la prostitution, c'est toujours avec la peau des autres qu'on la fait !! ".
Même s'il ne doit pas écouter " la vox populi " inconsciemment le politique est influencé et n'oublions pas que c'est par une écrasante majorité à la chambre que cet accord fut entériné. Le pacifisme des français en 1938, était profond.
Les politiques de l'époque avaient bien compris que Hitler cherchait un espace vital à l'Est, sauf peut être Chamberlain qui pensait que le führer " bluffait ". Que pouvait faire ou dire Daladier, sachant que l'Etat-Major avait opter pour une stratégie défensive et que notre Armée n'était pas prête ?? Donc je me pose la question, ces accords étaient-ils une défaite ?? Ou du réalisme pour nous permettre de finir notre préparation à la guerre ??

Cordialement.
rapentat
 
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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par BRH » Jeudi 18 Septembre 2008 11:03:48

Baron Percy a écrit :Une malencontreuse panne de secteur m'a privé de la vision de ce documentaire.
Je ne pourrai donc pas vous fournir mon traditionnel résumé, ni mes commentaires.
Je compte donc sur ceux qui ont pu le visionner pour prendre le relais...


Mon cher Percy, c'est incontestablement un coup des néonazis qui ont voulu vous empêcher d'apporter un commentaire pertinent ! 8)
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Re: Les dessous des accords de Munich

Message par BRH » Jeudi 18 Septembre 2008 11:22:13

Cher Rapentat, vous faites bien de rappeler le pacifisme ambiant:

rapentat a écrit :Dans les années cinquante, il ne se passait une réunion familiale, sans que l'on évoquât, les deux guerres, surtout la première, où ma famille paternelle, comme beaucoup d'autres, avait payée un lourd tribut. Les membre de ma famille étaient toujours d'accord pour dire, que Daladier avait eu raison de signer les accords de Munich, ne voulant pas revivre la boucherie de la première guerre. Une tante disait toujours, " la guerre c'est comme la prostitution, c'est toujours avec la peau des autres qu'on la fait !! ".


Evidemment, et ce genre de propos, je les ai moi-même entendu. Pas dans ma famille, mais pas loin... J'ai le regret de le dire, mon cher Rapentat, mais c'est désolant... Que les évènements n'aient même pas apporté une leçon, c'est une triste illustration de l'aveuglement des masses.

Même s'il ne doit pas écouter " la vox populi " inconsciemment le politique est influencé et n'oublions pas que c'est par une écrasante majorité à la chambre que cet accord fut entériné. Le pacifisme des français en 1938, était profond.


Certainement, et je ne le conteste pas. Mais -si vous me permettez- l'aveuglement des Français aussi était profond. Pas autant qu'on l'a dit, puisqu'un sondage , à l'époque, avait révélé que 37% des Français étaient contre les accords.

Les politiques de l'époque avaient bien compris que Hitler cherchait un espace vital à l'Est, sauf peut être Chamberlain qui pensait que le führer " bluffait ".


Vous avez vu l'émission ? Je l'ai ratée, because anniversaire... :D Je ne suis pas persuadé que Chamberlain ait crû qu'Hitler bluffait... Car, dans ce cas-là, il fallait rester ferme et défendre l'intégrité territoriale de la Tchécoslovaquie.

Que pouvait faire ou dire Daladier, sachant que l'Etat-Major avait opter pour une stratégie défensive et que notre Armée n'était pas prête ?? Donc je me pose la question, ces accords étaient-ils une défaite ?? Ou du réalisme pour nous permettre de finir notre préparation à la guerre ??


La stratégie défensive ne nous interdisait pas d'entrer en Allemagne et de conquérir la Rhénanie, en attendant de mettre la main sur la Rhur. Ceci fait, je pense que l'Allemagne n'aurait pas été capble de continuer la guerre. On peut même affirmer qu'Hitler aurait été renversé: une bonne part de l'Etat-Major allemand n'attendait que cela pour s'en débarrasser !

De plus, nous étions bien mieux préparés que les Allemands, sauf pour l'aviation. Pourquoi ? En septembre 1938, le plan de réarmement allemand commençait juste à faire sentir ses effets (sauf pour l'aviation, encore une fois, qui avait reçu une sorte de priorité).

Notre plan de réarmenent, voté à l'automne 1936, en était encore à ses balbutiements. Mais nous possédions nos stocks de 1918. Les Allemands n'en avaient quasiment pas. Notre artillerie était pléthorique. En 1938, celle des Allemands n'était -en volume- que du tiers de celle-ci.

Enin, je rappelle que les Allemands n'alignaient que 6 Panzerdivisonen et 4 dites "légères" dont l'essentiel des engins étaient des tankettes, armées -au mieux- d'un canon de 20 mm. Notre canon de 37 (dans nos unités d'infanterie, armant la majorité de nos chars), perçait sans difficulté le blindage des Panzer, modèle I et II.

Contrairement à ce qui est souvent soutenu, la balance des armements étaient clairement favorable à la France (sauf pour l'aviation).
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Comment l'armée voyait la question en 1937...

Message par BRH » Jeudi 18 Septembre 2008 16:19:49

La crise probable des Sudètes était étudiée par notre Etat-major:

Reflexion sur un conflit éventuel en Europe par le Colonel Gauquetot, le 9 mars 1937

« Avec l’année 1937, le danger de guerre s’est aggravé, sa forme possible s’est précisée. L’Allemagne n’est pas encore en mesure de faire une guerre total et d’affronter une coalition comme en 1914-1918 ; mais ce que nous savons du degré de préparation des forces allemandes nous conduit à penser que l’Allemagne est d’ores et déjà en mesure de déclencher une guerre d’agression puissante et rapide contre un pays de moindre résistance de l’Europe Centrale ou Orientale.

Une condition essentielle toutefois pour le succès d’une semblable opération est que l’Allemagne bénéficie d’une situation politique très favorable et qu’elle soit acquis au préalable certaines complicités ou neutralités bienveillantes. Les dirigeants allemandes s’emploient activement à réaliser une semblable situation.
Pour autant qu’il soit possible de caractériser en quelques mots cette politique sans s’attarder aux nuances, on voit qu’elle se présente de la façon suivante :

Au somment, une mystique, une doctrine qui conduit à une véritable croisade contre le Bolchevisme vers laquelle la sympathie ou l’appui des Pays à gouvernement autoritaires. Si les Allemands se sont mis à la tête de cette croisade c’est bien qu’ils ont reconnu qu’elle servait l’expansion pangermaniste. De fait, cette doctrine a déjà abouti à deux actes d’une importance capitale : L’axe Berlin – Rome qui tend à séparer la France de ses alliés ; L’accord germano – nippon qui menace l’URSS sur deux fronts.
En relation directe avec cette vaste manœuvre d’inspiration soit-disant anti-bolcheviste, deux actes très importants quant aux conséquences graves qu’ils contiennent en puissance :
Une déclaration de Paix aux Pays démocratiques de l’Occident accompagnée d’une reconnaissance solennelle de la neutralité des petits Pays qui encadrent la frontière franco-allemande.

Une absence complète d’engagement quant à l’intégrité des Pays de l’Europe Centrale, attitude aggravée par une propagande active qui tend tout à la fois à dissocier la Petite Entente à l’écarter de la France.
En résumé politique, qui, en dépit de fluctuation épisodiques, présente une unité remarquable et une direction unique ; créer une situation européenne dans laquelle l’Allemagne aurait le champ libre sur ses frontières orientale et méridionales après avoir réduit à leur minimum les risques du côté de l’Occident.

La Position de la France. Devant une agression allemande ayant initialement le caractère défini ci-dessus et visant par exemple l’anéantissement rapide de la Tchécoslovaquie, quelle serait l’attitude de la France ?
La France peut rester neutre. L’Allemagne l’y invite. Cette attitude rendrait inévitable l’écrasement de la Tchécoslovaquie, elle écarterait à tout jamais de la cause française les Pays de l’Europe Centrale et Orientale et ne ferait que retarder l’échéance d’un conflit franco-allemand qu’une telle manifestation d’impuissance rendrait inévitable. Il faudrait ne rien connaître de la mentalité allemande pour croire le contraire.

La France intervient. L’intervention ne sera vraiment utile que si elle est exécutée dans des conditions d’espace et de temps telles que son développement puisse aboutir à un résultat positif avant l’écrasement de la Tchécoslovaquie. La durée escomptée de la défense tchécoslovaque et la valeur des appuis que celle-ci peut espérer de ses voisins immédiats doit donc exercer une influence déterminante sur le mode d’exécution de la manœuvre française dans l’espace et dans le temps. […]
La forme de l’intervention française présente donc une importance capitale ; en dépit des efforts actuellement déployés par la Tchécoslovaquie pour renforcer sa capacité de résistance, ce Pays ne peut actuellement espérer tenir au delà de quelques semaines devant une étreinte allemande aussi puissante que celle qui a été conçue dans l’exercice du Grand Etat Major de 1936. Il faut donc que l’intervention française soit exécutée dans des conditions d’espace et de temps telles que le commandement allemand se sente menacé directement et immédiatement dans le développement de sa manœuvre. »

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