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Le Livre noir de la révolution française
Auteur Collectif dirigé par Renaud Escande comprenant notamment Pierre Chaunu, Jean Tulard, Emmanuel Leroy-Ladurie, Jean Sévillia et Jean-Christian Petitfils.
Pays d’origine France
Éditeur Cerf
Date de parution 2008
Nombre de pages 882
ISBN 978-2204081603
Le Livre noir de la révolution française (2008) est un ouvrage rédigé par un collectif d'historiens et journalistes, publié chez les Éditions du Cerf. Il affirme vouloir montrer l'envers de la Révolution française, sans pour autant « noircir » des faits qui témoignent par eux-mêmes »[1].
L'ouvrage, dirigé par le père dominicain Renaud Escande, comprend une cinquantaine de notices réparties en trois parties :
« les faits », comprenant une vingtaine de notices historiques assez courtes rédigées par les différents contributeurs. Ainsi, Jean-Christian Petitfils est l'auteur d'une notice sur « Louis XVI et la révolution de la souveraineté : 1787-1789 », qui décrit l'affrontement de trois souverainetés : la souveraineté royale d'un Louis XVI, présenté comme un roi réformateur, la souveraineté nationale incarnée par l'Assemblée à partir de juin 1789 et la souveraineté populaire, apparue lors de la journée du 10 août 1792; Jean Tulard écrit sur Napoléon et la Révolution et Emmanuel Le Roy Ladurie analyse le climat à l'époque révolutionnaire, tandis que Stéphane Courtois fait le parallèle entre la Révolution française et la révolution russe.
« le Génie », présentant vingt penseurs de la Contre-Révolution, parmi lesquels Malesherbes, Antoine de Rivarol, Juan Donoso Cortés, Friedrich Nietzsche, François-René de Chateaubriand, Honoré de Balzac, Joseph de Maistre, Augustin Cochin, Georges Bernanos ou Hannah Arendt.
une anthologie « de textes inédits qui donnent un regard autre sur la Révolution ».
Dépourvu de préface et d'introduction, l'ouvrage comporte, en tête, un texte de Pierre Chaunu datant de l'époque des célébrations du bicentenaire de la Révolution. Enfin, il dispose d'un cahier iconographique de 16 pages.
Revue de presse:
Ce livre a reçu un accueil très critique dans la presse et parmi les historiens[2]. Plusieurs journaux ont mis en avant son caractère très orienté et sa médiocre qualité, le jugeant « à charge » et « mal bâti » pour Le Monde[3], « aussi partial et aux références tout aussi datées » que Les Origines de la France contemporaine d'Hippolyte Taine « à la fin du XIXe siècle » mais moins « agréable à lire » pour Jacques de Saint-Victor dans Le Figaro[4], « bâclé », « jargonneur » et typique des déviances de notre temps pour Mona Ozouf dans Le Nouvel Observateur[5].
Pour L'Histoire, « ce rassemblement hâtif », sans « introduction pour annoncer le propos » ni « postface pour récapituler les acquis (du reste fort incertains si on excepte un article intéressant sur le droit révolutionnaire, signé Xavier Martin) », voit « l'anachronisme » régner « sans vergogne ». Selon la revue, « cette extravagante construction a mobilisé deux ou trois bons historiens, prudemment retranchés derrière des contributions sans rapport direct avec la noirceur escomptée », « le cœur de la démonstration » étant laissé aux « sans-grade »[6].
Pierre Assouline, quant à lui, critique la « vision binaire et manichéenne » de l'ouvrage, jugeant que l'historiographie a « fait des progrès depuis Louis de Bonald et Augustin Cochin. » Si, à ses yeux, « le révisionnisme historique est une bonne chose », il juge « cette critique catholique » trop « systématique » et déplore que l'on cherche « en vain, l’abbé Grégoire et les autres, dans le bilan positif de la fin du XVIIIe siècle »[7].
Pour sa part, Jean-Clément Martin voit dans cet ouvrage « une critique catholique de la Révolution, proche de l’intégrisme même », qui condamne non seulement les violences révolutionnaires, mais les philosophes des Lumières, et considère que « tout ce qui est révolutionnaire est mauvais » et qu'« il faudrait donc revenir aux valeurs tirées de la contre-révolution, et plus précisément de son aile radicale et clairement catholique »[8]. Il rappelle ses arguments contre la thèse du génocide vendéen, défendue dans l'ouvrage, lors de l'émission Le Forum de l'histoire, diffusée sur la chaîne Histoire[9], et l'assertion suivant laquelle la Révolution française serait la matrice des totalitarismes, dans l'émission Du grain à moudre, sur France Culture[10]. Pour Jean-Christian Petitfils, auteur d'une notice, également invité du Forum de l'histoire, il met l'accent sur la « diversité » du livre, qu’il qualifie de « mélange », refusant de s'inscrire personnellement dans la tradition contre-révolutionnaire et défendant sa vision de Louis XVI[9].
De son côté, Christian Makarian, dans L'Express, considère l'ouvrage « comme une série d'articles érudits, voire passionnants, qui ne suffit pas à bâtir un propos décisif[11]. »
D'autres revues, qu'il s'agisse du Figaro Magazine, de La Nouvelle Revue d'Histoire ou des Épées, ont souligné, au contraire « l'aspect salutaire » et « la grande qualité » de l'ouvrage[réf. nécessaire], tandis que Valeurs actuelles publie une présentation de Jean Tulard, contributeur de l'ouvrage[12]. Renaud Escande répond aux critiques des journalistes dans l'émission radiophonique Un jour dans l'Histoire sur Canal Académie[13].
Liste des auteurs:
Jacques Alibert
Pascale Auraix-Jonchière
Michaël Bar-Zvi
Henri Beausoleil
Christophe Boutin
Isabelle Brancourt
Jean-Pierre Brancourt
Bruno Centorame
Jean Charles-Roux
Pierre Chaunu
Stéphane Courtois
Marc Crapez
Dominique Decherf
Jean Des Cars
Ghislain de Diesbach
Jean Dumaine
Renaud Escande
Bernard Fixes
Alexandre Gady
Jean-Charles Gaffiot
Jean-François Galinier-Pallerola
Stéphane Giocanti
Pierre Glaudes
Jacques de Guillebon
Fabrice Hadjadj
Tancrède Josseran
Philippe Lavaux
Emmanuel Le Roy Ladurie
Xavier Martin
Frédéric Morgan
Alain Néry
Arnaud Odier
Paul-Augustin d'Orcan
Dominique Paoli
Jean-Christian Petitfils
Jean-Michel Potin
Pierre-Emmanuel Prouvost d’Agostino
Frédéric Rouvillois
Jonathan Ruiz de Chastenet
Reynald Secher
Jean Sévillia
Renaud Silly
Rémi Soulié
Jean Tulard
Sarah Vajda
Jean de Viguerie
Gregory Woimbée
Notes et références:
↑ Présentation de l'ouvrage par l'éditeur.
↑ Revue de presse sur le site de l'Institut d'histoire de la Révolution française.
↑ « Le Livre noir de la révolution française : une instruction à charge », Le Monde, 7 février 2008.
↑ Jacques de Saint-Victor, « Un livre noir pas révolutionnaire », Le Figaro, 14 février 2008.
↑ Mona Ozouf, « Pour en finir avec la révolution ? Non, Danton n'est pas Hitler ! », Le Nouvel Observateur, 21 février 2008.
↑ L'Histoire, n° 330, avril 2008, la sélection critique : « Brocante révolutionnaire », p. 80.
↑ « La contre-Révolution bouge encore », 18 mars 2008, sur La République des livres, blog de Pierre Assouline sur le site du journal Le Monde.
↑ « Livre noir de la Révolution française: "une manipulation" », entretien accordé à Camille Stromboni pour le Contre journal, blog de Libération, 16 mars 2008.
↑ a b Le Forum de l'histoire, Histoire, 22 février 2008.
↑ « Lénine et Mussolini entre Saint-Just et Robespierre ? » Du grain à moudre, France Culture, 22 février 2008.
↑ Christian Makarian, « Livre noir et drapeau blanc », L'Express, 21 février 2008.
↑ Jean Tulard, « Les années noires de la Révolution », Valeurs actuelles, 1er février 2008.
↑ Voir[1]