par BRH » Dimanche 28 Janvier 2007 22:58:26
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La Royal Air Force : espoir suprême et suprême pensée
En vérité, un élément était de nature à changer la donne : l’intervention de la Royal Air Force ! L’aviation française, surclassée, essayait tant bien que mal de disputer à la Lutwaffe, la maîtrise des airs qui se traduisait surtout par le bombardement des positions françaises et des voies de communication. De plus, sous la protection d’une chasse souveraine, les appareils d’observations coopérant avec la Wehrmacht signalaient le moindre mouvement des troupes françaises…
Si Churchill acceptait de lancer les 10 « squadrons » qu’il avait promis le 15 mai (7), alors tout n’était pas perdu ! Surtout, ce renfort tant de fois promis, mais jamais envoyé, pouvait permettre une action des escadrilles de bombardiers anglais. Alors, les concentrations de panzers nécessaires pour réaliser le « Schweerpunkt » devenaient vulnérables. Ceci, d’autant que les deux aviations parviendraient à une répartition des tâches : à la R.A.F le secteur de la Somme (où devaient combattre une ou deux divisions anglaise), et celui de l’Aisne à notre aviation.
En vérité, il semble bien que Weygand, soutenu par le maréchal Pétain, subordonnait l’efficacité de la résistance à l’intervention de la R.A.F. Si celle-ci ne se produisait pas, la lutte –coûteuse en hommes- ne pourrait aboutir qu’à l’invasion de tout le territoire… C’est ce qui transparaît, dès le 29 mai, dans sa note à Paul Reynaud :
« Il paraît nécessaire que le gouvernement britannique sache qu’il peut venir un moment à partir duquel la France se trouverait dans l’impossibilité de continuer une lutte efficace pour protéger son sol. Ce moment serait marqué par la rupture définitive des positions sur lesquelles les armées françaises ont reçu l’ordre de se battre sans esprit de recul. »
Comme le note le colonel Goutard : « Quand le front Aisne-Somme sera crevé (…), il n’y aura plus de défense possible ! Cette bataille avec mission de sacrifice est donc perdue d’avance, et les troupes qui auront échappé à la capture ne pourront qu’entamer une retraite précipitée, sans avoir la possibilité de se regrouper en masse de manœuvre (8). »
Les éléments d’une réflexion stratégique
Cependant, ne convenait-il pas de mener une réflexion stratégique sur la suite de la campagne ? Weygand –l’élève et le second de Foch- n’avait-il pas le devoir de mener cette réflexion ? Ne se rappelait-il donc pas la bataille de la Marne en septembre 1914 ?
Ne doit-on pas donner raison au général de Gaulle quand il déclarait à Londres à l’automne 1940 : « il ne fallait donc pas se contenter d’organiser sur la Somme une nouvelle bataille défensive sur une ligne à la manière de 1918. Il fallait renoncer au front continu, manœuvrer, manœuvrer ! »
A dire vrai, de Gaulle ira même jusqu’à proposer au généralissime de regrouper nos forces en deux masses blindées de 600 engins chacune, de manière à prendre en flanc les colonnes allemandes qui exploiteraient leur percée initiale. Cette proposition sera partiellement retenue, mais le temps manquera pour la parfaire (9). Pour l’exécuter convenablement, il aurait fallu regrouper tous les chars ensemble, quel que soit leur type. Il est certain que de telles masses auraient provoqué de gros dégâts et la stupeur chez l’ennemi, après ses premiers progrès sur nos arrières. Ainsi, la 7ème Panzer de Rommel aurait pu être anéantie, le 8 juin 1940, alors qu’elle dévalait les côtes de Normandie vers les berges de la Seine (10) ; ainsi, les 6ème et 8ème panzer auraient pu subir le même sort après avoir percé en Champagne : on sait que la contre-attaque du groupement Buisson causa quelques frayeurs à Guderian. Mais la masse employée ne dépassait pas 300 engins (11)…
L’expérience de la seconde guerre mondiale l’a démontré : vouloir tenir à tout prix un front continu avec des forces inférieures en nombre, aboutira toujours à une catastrophe. Inversement, la manœuvre en retraite donnera souvent des résultats positifs. On rappelle les manœuvres anglaises et de Rommel en Libye (12), celle des Allemands après Stalingrad (13), et surtout, celle menée par Kesselring en Italie, au moment où il dut faire face à la rupture de la Ligne Gustav (Cassino) avec des forces quatre fois moins nombreuses que celles des Alliés !
Ceux-ci mirent tout de même deux mois et demi pour progresser de 350 km vers le nord et atteindre la ligne de l’Arno en juillet 1944. Plus tard, Weygand objectera qu’il ne pouvait mener une telle manœuvre, faute de forces disponibles suffisantes pour garnir les échelons de recueil sur des positions successives ! Mais, Kesselring en avait-il davantage ? Certainement pas. A la décharge de Weygand, il faut reconnaître que l’armée française de 1940, telle qu’elle était équipée, commandée et entraînée, se trouvait infiniment moins mobile que les troupes allemandes en Italie, trois ou quatre ans plus tard. Et qu’avant le Massif Central et les Alpes, il n’y avait guère de montagnes pour ralentir les colonnes motorisées des Allemands !
Toutefois, ce n’était pas spécifiquement pour aboutir à une retraite qu’il fallait manœuvrer : mais bien pour surprendre l’ennemi et se donner l’occasion d’une contre-attaque d’envergure, susceptible de bousculer et d’amoindrir une grande partie de ses moyens, ce qui renvoie à la stratégie à adopter. Sur ce point, de Gaulle n’avait pas été le seul à préconiser un changement de méthode. Le 27 mai, le général Burher, commandant des troupes coloniales, expliquait à Mandel les dangers de la ligne continue : « l’ennemi percerait aisément ce faible cordon et nos éléments dissociés seraient cernés, sans arrêter sensiblement la marche de l’ennemi. ». Il ajoutait qu’il ne fallait à aucun prix s’accrocher à la Ligne Maginot, puisqu’elle était déjà tournée vers le nord…
La Ligne Maginot, un atout inexploité !
Justement, ce faux rempart à l’abri duquel les Français s’étaient crû à l’abri de l’invasion, ne devenait pas inutile pour autant. Car il allait épargner momentanément des combats et de l’occupation la Lorraine et l’Alsace : le 14 juin, quand Paris tomberait, Metz et Strasbourg seraient encore tenues par nos troupes… Pourtant le généralissime n’allait pas utiliser à fond sa valeur d’obstacle. Il est vrai que la chute de l’ouvrage de La Ferté, le 19 mai, avait traumatisé l’Etat-Major qui avait douté –dès ce moment-là- de son rôle stratégique.
C’était encore une erreur d’appréciation : La Ferté, ouvrage d’importance secondaire, situé en bout de chaîne, mal flanqué par des casemates pas assez nombreuses, avait vu son équipage succomber suite à des circonstances très favorables aux Allemands (14). Pourtant, cette ligne Maginot attaquée sérieusement du 14 au 24 juin allait résister à toute leurs tentatives. Comme l’a bien démontré Roger Bruges, seuls des ouvrages secondaires –encore moins importants que celui de La Ferté- succomberaient, étant assaillis de front et surtout par leurs arrières…
Weygand pouvait certainement retirer l’équivalent de trois à quatre E.O.C.A et six à huit divisions (15) pour renforcer opportunément le front de la Somme, si faible et si peu étayé (les DI y tenaient 17 km de front et l’ennemi y disposait de plusieurs têtes de pont). Il pouvait surtout récupérer l’usage de quatre bataillons de chars modernes (190 R.35), laissés à la disposition du général Prételat et qui ne joueront quasiment aucun rôle dans la calamiteuse retraite des armées de l’Est ordonnée trop tard !
En admettant que le généralissime ait préféré attendre de connaître l’exact point d’application de l’offensive allemande, il devait –dès le 7 juin- après avoir constaté que l’effort principal de l’ennemi se portait bien sur la Somme et sur l’Aisne (comme c’était prévisible), il devait donc puiser dans cette ultime réserve pour contre-attaquer ou songer à se rétablir sur la Marne et sur la Seine.
Tactique et stratégie politique.
Le choix du terrain où on allait affronter l’ennemi n’était guère judicieux au niveau de la Somme. Weygand avait décidé d’y jouer son va-tout, mais curieusement, ne s’en donnait pas les moyens : trois têtes de pont importantes obéraient sa capacité défensive (Abbeville, Amiens, Péronne) et sans compter d’autres de moindre importance… Et c’est là que le nombre de nos divisions en 1ère ligne était le plus faible. Certes, le temps avait manqué, puisque l’ennemi reprenait l’offensive dès le 5 juin (empêchant de mettre en ligne les renforts en cours d’organisation et qui devaient être prêt le 15 juin) ! Et les subordonnés comme Altmayer et Frère, avaient encore trop tendance à maintenir certaines divisions en réserve, comme pour une défense dans la profondeur. Il semble d’ailleurs que ces choix délibérés aient pour auteur le général Besson, commandant le 3ème groupe d’armées qui parviendra à imposer son point de vue à Weygand, le 7 juin, au cours d’une conférence d’état-major dramatique.
Concernant celle-ci, le « major général », le général Doumenc, appuya de tout son poids la position de Besson, ce qui revenait à abandonner les fameux hérissons. François Delpla estime que Besson et Doumenc ont ainsi prolongé la résistance : c’est ignorer que l’armée allemande –une fois saisie une tête de pont- était capable de faire déferler ses panzers sans que l’infanterie française soit en mesure de stopper leur avance. Et des divisions placées en recueil, ne pouvaient guère changer l’issue de la lutte. Il avance que Weygand était résigné à l’armistice et qu’au fond, il aurait orienté son dispositif militaire dans la perspective d’une capitulation à brève échéance (16).
Cet auteur considère que –dès le 25 mai- le gouvernement Français avait été saisi d’une offre de paix par Göring et que Weygand en était parfaitement informé. Paul Reynaud ne voulant pas se désolidariser de l’Angleterre, cette offre serait devenue caduque, tout en facilitant le miracle de Dunkerque. Weygand aurait alors estimé de son devoir de ne pas sacrifier inutilement la jeunesse Française, en amenant rapidement le gouvernement à consentir un armistice séparé, à moins que Churchill ne consente à donner le secours de ces fameux squadrons de la R.A.F.
Comme il est difficile de démêler cette question, nous nous bornerons à constater que le front de la Somme n’était pas suffisamment garni de troupes pour pouvoir tenir. Que le groupement de 600 blindés modernes préconisé par le général de Gaulle ne sera pas constitué. A sa place, deux sous-groupements (Petiet et Audet), totalisant moins de 300 chars et qui ne joueront qu’un rôle secondaire. Qu’il en sera de même avec le front de l’Aisne à son tour attaqué le 9 juin avec un groupement Buisson de 300 chars seulement en soutien !
Les trois erreurs de Weygand, après le 5 juin
En admettant que le généralissime ait tenté de tout mettre en œuvre pour assurer le succès de la tactique des « hérissons », il faut se demander s’il voyait plus loin que cette impossibilité : « tenir, sans esprit de recul » ! Sa réponse à de Gaulle (17) a le mérite d’être claire :
-Vous le voyez, je ne m’étais pas trompé quand je vous ai, il y a quelques jours, annoncé que les Allemands attaqueraient sur la Somme le 6 juin. Ils attaquent en effet. En ce moment, ils passent la rivière. Je ne puis les en empêcher.
-Soit ! Ils passent la Somme. Et après ?
-Après ? c’est la Seine et la Marne.
-Oui. Et après ?
-Après ? Mais c’est fini !
- Comment ? Fini ? Et le monde ? Et l’Empire ?
Weygand aurait alors éclaté d’un rire désespéré : « l’Empire, mais c’est de l’enfantillage ! Quand au monde, lorsque j’aurai été battu ici, l’Angleterre n’attendra pas huit jours pour négocier avec le Reich ! »
Y avait-il des réserves susceptibles d’alimenter le combat sur ces larges cours d’eaux dont cette fois nous tiendrions toutes les rives ? Oui : en Normandie, où l’on reformait tant bien que mal sept divisions à partir des rescapés de Dunkerque. Et toujours ce potentiel qui ne servait à rien derrière la Ligne Maginot. A cet égard, le généralissime a commis trois erreurs :
1°/ Weygand a estimé que la ligne Maginot, non seulement ne pouvait pas se passer des troupes d’intervalles, mais encore qu’elle ne pourrait être tenue sans le secours des divisions en réserve (18). Sans sous-estimer la possibilité d’une attaque sur Montmédy, la Sarre ou sur le Rhin, il a laissé treize divisions correctement équipées, de Thionville à Belfort, avec quatre bataillons de chars modernes en soutien ! Au total, au moins vingt six grandes unités qui n’avaient en face d’elles que les vingt divisions de Von Leeb, de qualité assez médiocre…
Il est certain que ces divisions ont manqué ailleurs, sur la Somme et sur l’Aisne. En faisant preuve d’audace, cinq pouvaient renforcer le secteur de la Somme, si vulnérable ; et trois, celui de l’Aisne.
2°/ Autre erreur : Weygand envisage l’ordre d’abandonner la ligne Maginot et les secteurs fortifiés du Rhin, le 11 juin au moment où le front de Champagne est sur le point de s’écrouler, ouvrant un boulevard aux panzers. Ce faisant, il accepte de livrer toutes les régions de l’Est à l’ennemi, sous prétexte de faire reculer les armées de l’Est jusqu’au Morvan et le Jura, de manière à garantir la droite des armées. Mais vu les délais nécessaires pour exécuter ces ordres, c’était prendre le risque insensé de voir cette retraite empêchée par la ruée des blindés de Gudérian, alors qu’un front aurait pu être constitué sur la Meuse et la Moselle, avec les zones fortifiées de Verdun, Toul, Epinal, Belfort comme points d’appui.
3°/ Enfin, dernière erreur fatale, Weygand ne donne cet ordre que lorsque le front est enfoncé et Gudérian sur le point de pénétrer dans Saint-Dizier, c’est à dire le 12 juin. Dans sa propre logique, il eût dû donné cet ordre le 10, avec effet immédiat, à condition de laisser les équipages dans les ouvrages et les casemates. Il est évident qu’un repli des armées de l’Est en Bourgogne était illusoire, compte-tenu du peu de mobilité des divisions d’infanterie et notamment, des régiments d’infanterie de forteresse (R.I.F), sans compter la perte de potentiel de divisions conçues pour manœuvrer autour et à l’abri du béton !
Cet ordre est vraiment irresponsable car il a entraîné d’importantes destructions d’armes et de munitions sans profit pour la défense du territoire et il a conduit des troupes très vite harassées (car elles se déplaçaient à pied, bien entendu), sans mobilité et sans moyens sérieux, à se battre en rase campagne, face à une ennemi au moral dopé par ses victoires faciles !
…
7/ « Daladier et Gamelin décident de télégraphier à Churchill pour lui demander l’appui plus intensif de l’aviation britannique. Le Premier britannique promit d’envoyer des renforts aériens au continent, écrit Langer. Mais cette promesse n’eût pas de suite, car le Cabinet de Guerre en repoussa l’exécution (soixante jours qui ébranlèrent l’Occident, par Benoist-Méchin, collection bouquins, p.105)»
Gamelin insiste à nouveau, le 16 mai, par un télégramme adressé à Churchill :
« Je me permets d’insister à nouveau pour vous demander l’envoi immédiat de 10 squadrons de chasse envisagé.
Situation très sérieuse. Naturellement, ces 10 squadrons seraient basés sur la Basse-Seine où ils sont à l’abri, et d’où vous pourrez facilement les reprendre. »
Le soir du 16 mai, rendu à Paris, en présence de Reynaud et de Gamelin, Churchill annonce que « la R.A.F consent à mettre 10 squadrons supplémentaires à la disposition du Haut-Commandement. »
Cette mesure n’étant pas suivie d’effet, Reynaud s’envole pour Londres le 26 mai : d’après William langer, il souleva la question de savoir si – les Anglais se déclarant incapables d’apporter un soutien plus grand de leur aviation à la France- il n’était pas de l’intérêt commun que la France conclue un armistice, avant l’occupation de la zone côtière de la Manche !
8/ Colonel Alphonse Goutard : « 1940 : la guerre des occasions perdues », Hachette , 1956, p.338 .
9/ en gros, on aura simplement 2 paquets de 300, à l’ouest et à l’est de Paris et 12 paquets de 45, réparties sur tout le front. Encore, ce regroupement au sud de la Somme (ouest de Paris), ne sera pas effectué à temps, d’où l’impossible contre-attaque des blindés Français contre Rommel.
10/ Sa 7ème panzer perce les minces lignes Françaises entre Hornoy et Conti en direction de Formerie, le 7 juin 1940. Au lieu d’une masse blindée la prenant de flanc par sa gauche, Besson envoie la 17ème DLI (de formation récente) pour tenter de colmater la brèche : mal éclairée, elle est surprise encore en convoi avant d’avoir pu se déployer… la moitié de la division est détruite ou capturée avant d’avoir été en mesure de tirer pour se défendre !
11/ Le groupement Buisson comprenait la 3ème DCR et la 7ème DLM, soutenues par la 3ème DIM. Mais, là encore, les 2 divisions agiront isolément : la 3ème DCR tentant une attaque de flanc alors que la 7ème DLM agissait en portant un coup d’arrêt de front. Une préparation d’artillerie tardive, la position de la division reconnue par les mouchards allemands permettront à ceux-ci de se prémunir du coup qui les menaçait. Ils feront des pertes sensibles, du fait des B1bis, mais ils parviendront à monter une embuscade anti-chars.
12/ leur front enfoncé, les Anglais –après le désastre de Tobrouk- réalise une retraite de grande ampleur jusqu’aux lignes de El-Alamein (juin 1942). Cette manœuvre avait été réalisée au préalable par Rommel qui avait pu redresser la situation.
13/ Après l’échec de leur contre-offensive pour secourir Stalingrad, les Allemands se résignèrent à évacuer le Caucase et à se replier derrière le Donetz, ce qui leur permit de bloquer l’offensive de printemps des Soviétiques en mars-avril 1943.
14/ La prise de l’ouvrage de la Ferté provoqua une crise au sein du commandement français : on craignit de plus vastes actions d’envergure contre la ligne Maginot qui semblait faire preuve de son insuffisance : en fait, les casemates qui flanquaient l’ouvrage de la Ferté avaient été abandonnées prématurément et quasiment sans combat ; de plus, La Ferté était mal protégé par les tirs de l’ouvrage voisin de Margut. Par une attaque très audacieuse, le comando allemand parvint à glisser une charge creuse sous la coupole de 47 qui dominait l’ouvrage : cette coupole, faussée par un tir d’artillerie heureux, s’était trouvée bloquée, sans pouvoir être éclipsée totalement ; par cette faible brèche, les Allemands avaient pu introduire cette charge creuse qui avait totalement déséquilibrée la tourelle. Ils avaient continué à lancer des charges dans le conduit de la tourelle, ce qui provoqua des incendies à l’intérieur de l’ouvrage. L’équipage périt, asphyxié par les gaz, le commandement ayant interdit à son chef, le lieutenant Bourguignon de se rendre ou même, d’évacuer son poste !
15/ Voici la liste de ces unités disponibles :
de Longwy à la frontière suisse :
3ème armée Condé {6ème CA Loizeau : 26ème Di
56ème Di
42ème CA Renondeau :51ème Di
58ème Di
5ème armée Bourret {12ème CA Champon : 70ème Di
30ème Dia
8ème armée Laure {45ème CA Daille : 67ème Di
2ème Dp (division polonaise)
16/ nous n’évoquerons que brièvement la polémique à propos du « haltbefehl » : pour François Delpla, Reynaud aurait reçu –via le consul suédois Nordling- une proposition de paix séparée, précédée d’un ordre d’arrêt des panzers sur le point d’investir Dunkerque. Cette proposition aurait été évoquée au cours du fameux comité de guerre du 25 mai ! ce qui est certain, c’est que la possibilité d’un armistice avec l’Allemagne a été envisagée et que Churchill en a écarté l’application, Reynaud ne concevant pas encore un armistice sans l’Angleterre. (Cf. François Delpla, « la ruse nazie », éditions FX.de Guibert, 2002).
17/ Charles de Gaulle, mémoires de Guerre, T.I : l’Appel, p.44. Plon, 1954
18/ treize divisions d’infanterie, les éléments organiques de huit corps d’armées (GRCA, RAL, etc.). ceci s’ajoutant –il faut le souligner- aux 37 R.I.F, équivalents à treize Di. 4 bataillons de chars modernes (180 engins), 8 bataillons de chars Renault Ft.17 (512 engins).
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !
Napoléon