Baron Percy a écrit :Les excellents états de service de ce général ne peuvent entrer en ligne de compte dans ce débat !
En appliquant à la lettre les instructions reçues, Richepanse s'est fait le complice d'une répression aveugle à caractère ouvertement raciste.
Et le fait d'avoir obéi aux ordres ne peut être considéré comme un alibi en sa faveur.
Richepance a en effet appliqué les instructions qu'il avait reçues et qui consistaient à rétablir l'ordre républicain, celui-ci s'appliquant dans toute sa rigueur aux blancs comme aux noirs. Le caractère raciste de cette répression n'est pas avérée: c'est une reconstruction a posteriori des évènements qui frise l'anachronisme. Le peu que l'on sait des sentiments réels de Richepance ne permet pas d'affirmer a priori qu'il était raciste. Beaucoup moins en tout cas que Bonaparte à partir des citations pas toujours avérées que l'on attribue à ce dernier.
Comme je l'ai dit, Richepance ne s'est pas comporté autrement qu'il ne l'aurait fait avec des Vendéens. Les guerres de Vendée étaient d'ailleurs à peine terminées en 1802.
Baron Percy a écrit :C'est en exécuteur particulièrement zélé que Richepanse a agi.
Il me semble quand même difficile de nier le caractère raciste des mesures prises.
La répression a très majoritairement visé les Noirs et il suffit de comparer les chiffres des victimes pour s'en convaincre.
S'il n'était pas raciste, ce général républicain aurait certainement agi avec moins de rigueur.
En outre, s'il faut en croire certains, il aurait même anticipé les instructions reçues.
Quant à la comparaison avec les guerres de Vendée, elle me semble d'autant plus maladroite que certains historiens réputés n'ont pas hésité à comparer celles-ci à un génocide franco-français.
Ce rapprochement audacieux de votre part, mon cher Bruno, aurait donc en quelque sorte valeur d'aveu...
Baron Percy a écrit :Soyons clairs : il s'agissait avant tout de mater une rebellion et pour ce faire, tous les moyens étaient bons.
En sa qualité d'exécuteur des hautes oeuvres, Richepanse a pris les mesures qu'il croyait utiles sans faire de sentiments.
Ses fonctions de commandant en chef de cette expédition punitive en font le responsable désigné pour répondre des atrocités commises, même s'il n'était sans doute ni plus ni moins raciste que la plupart de ses contemporains.
Mais le fait est qu'en ordonnant une répression impitoyable, il s'est couvert les mains de sang et vous aurez beau faire, mon cher Bruno, cette image de cruel briseur de révolte risque de lui rester accollée pour un bon bout de temps encore...
Richepance n'est qu'un bouc-émissaire, le lampiste qui permet d'affûter les couteaux contre Napoléon lui-même !
Certainement, Richepance a fait preuve d'une sévérité excessive, ce qui n'a pas été sans conséquence sur le conflit à Saint-Domingue. Il ne fait aucun doute qu'il a été surpris par la résistance qui lui a été opposée et qu'il a réagi en républicain qui avait été à bonne école...
Baron Percy a écrit :Mon jugement moral étant ce qu'il est, je le revendique et je n'entends pas le modifier d'un iota.
Je n'ai en effet pas pour prétention de me poser en tant qu'historien et j'estime donc pouvoir faire état de l'idéologie qui est la mienne lorsque je suis amené à me prononcer sur des faits historiques, fut-ce au risque de commettre d'éventuelles erreurs de jugement.
Mais qui peut réellement prétendre y échapper ?
Par ailleurs, il me semble assez mesquin d'ergoter sur les chiffres des victimes : ne trouvez-vous pas que 6000 victimes, c'est déjà beaucoup trop et que cela fait apparaître le caractère sauvage de la répression orchestrée par Richepance ?
L'homme a bel et bien du sang sur les mains et il m'est difficile d'accréditer les tentatives de réhabilitation auxquelles vous vous astreignez avec une remarquable opiniâtreté, je le concède bien volontiers.
Je veux dédiaboliser Richepance, au nom et pour le compte de la Vérité Historique.
Le parti-pris idéologique l'emporte sur la vérité historique... CQFD !
duc de Raguse a écrit :Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi est-ce qu'on taxe nos aïeux de "racistes" ou de "criminels contre l'Humanité", alors que ces notions et peines de justice n'existaient pas à leur époque.
Le racisme et son habillage idéologique commence au milieu du XIXème siècle pour les sociétés humaines et le crime contre l'Humanité en 1946.
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