Bonjour à tous,
La Vallée de l’Ohio en 1754
Les débuts de la guerre de 7 ans en Amérique.
Dans la première partie du 18ième siècle, la région trans-appalachienne de l’Amérique du nord reste comme elle a toujours été dans les siècles passés. Des trappeurs et coureurs des bois, Français du Canada ou Anglais des colonies, voyageant à travers bois et rivières, alors que les principaux occupants de cette contrée furent les autochtones évoluant dans une vaste
nature sauvage.
Comme les colonies britanniques se développèrent à un rythme accru, leurs citoyens commencèrent à convoiter ces terres riches au-delà des Appalaches comme perspectives de développements et de croissance économique.
Les Français, réclamant tout le bassin du Mississipi et du St-Laurent, ce qui engloba les Grand Lacs et la vallée de l’Ohio, devinrent préoccupés par les visées anglaises dans cette région. Aussi ils entreprirent la construction d’une série de forts, dont Carillon sur le Lac Champlain, et sur les rivières Wabash, Ohio, Mississipi et Missouri.
Les Anglais de leur côté, construisirent leurs propres forts dont Oswego et le gouvernement anglais octroyait des territoires dans la vallée d’Ohio à la Ohio Company et des trafiquants aventuriers établirent des postes dans ces régions.
En 1750, les représentants anglais et français se rencontrèrent à Paris pour tenter de régler ces différents territoriaux, mais aucun progrès fut fait. En 1752, le Marquis Duquesne fut nommé gouverneur général de la Nouvelle France avec le mandat spécifique de prendre possession de la vallée de l’Ohio, écartant de ce fait toute présence anglaise dans cette région.
L’année suivante, il envoya des troupes en Pensylvanie de l’ouest où des forts furent érigés à Presqu’Ile, (lac Érié) et à Rivière au Boeuf (Waterford). En même temps, Robert Dinwiddie, lieutenant-gouverneur de la Virginie, octroyait des terres de la vallée de l’Ohio aux citoyens de cette colonie, posant ainsi des gestes qui inévitablement devaient conduire à un conflit.
Dinwiddie, apprenant que les Français érigeaient de nouveaux forts en haut de la rivière Alleghany, envoya un jeune officier virginien George Washington, livrer une lettre demandant aux Français de quitter la région. La mission fut, chose non surprenante un échec, mais sur le chemin du retour il observa que la jonction des rivières Alleyghany et Monongahéla, faisant corps avec l’Ohio, pourrait s’avérer un bon endroit pour ériger un fort.
De sorte qu’au début de 1754, donnant suite à la suggestion de Washington, les Anglais entreprirent la construction d’un fort, appelé Fort Prince George, mais bientôt les troupes françaises arrivent sur les lieux, s’emparent du fort en construction chassent militaires et civils et complètent les travaux.
Une fois le fort terminé, on le désigne sous le nom de Fort Duquesne.
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À la fin du mois d’avril 1754, Washington, à la tête de 120 miliciens, reprend le chemin de la vallée de l’Ohio. Contrecoeur, mis au courant de cette marche, demande à Joseph Coulon de Villiers de Jumonville, de prendre la tête d’une trentaine d’hommes et d’aller vérifier si Washington avait réellement envahi le territoire que la France réclamait pour sien» L’officier est porteur d’une sommation rédigée par Contrecoeur. Elle passe la nuit du 27 au 28 dans un vallon. Vers les huit heures du matin, les Virginiens attaquent le camp français sans aucun avertissement.
«Wahington, écrit l’historien W.J. Eccles, donna l’ordre de tirer. Les Canadiens qui réussirent à .échapper à la rafale se jetèrent sur leurs armes mais ils furent rapidement réduits à l’impuissance. Les Français soutinrent par la suite que Jumonville fut abattu pendant qu’il signifiait sa mise en demeure officielle.»
Quelques jours après l’attaque, Washington et ses hommes commencent à construire un petit fort avec palissade auquel il donne le nom de Necessity.
Au fort Duquesne , Contrecoeur avait mis sur pied un corps expéditionnaire de 600 hommes dont il avait confié le commandement à Louis Coulon de Villiers, le frère de Jumonville.
Les 600 Français et Canadiens, accompagnés d’une centaine d’Amérindiens, se mettent en marche, le 28 juin, vers les dix heures du matin.
Le 3 juillet, Coulon de Villiers arrive à l’endroit où son frère avait été tué et voit encore des cadavres. Les Virginiens aperçoivent les troupes françaises et se préparent à les attaquer.
La présence d’Amérindiens aux côtés des Français et les cris de guerre que les deux groupes lancent en même temps impressionnent les Anglais qui se replient «dans un retranchement qui tenait t à leur fort»
Après un échange de feu nourris qui se ralluma vers les six heures du soir avec plus de vigueur que jamais et dura jusqu‘à huit heures Cependant, les voyant encerclés sans espoir de s’évader, les assiégés anglais furent sommés de se rendre`
À huit heures du soir, le même jour George Washington, le futur président des États-Unis d’Amérique, signe la capitulation.
Le préambule , qui fait partie intégrante du texte, précise que le but poursuivie par Coulon de Villiers et ses hommes était «seulement de venger l’assassinat qui a été fait sur un de nos officiers porteur d’une sommation et sur son escorte, comme aussi d’empêcher aucun établissement sur les terres du domaine du roi, mon maître» .
Le 4 juillet 1754 un détachement de Français et de Canadiens prend possession du fort Necessity.
La défaite du fort Necessity a eu un grand retentissement dans la presse de la Nouvelle-Angleterre. «The NewYork Mercury«, dans son édition du 5 août, rapporte les propos du gouverneur du Maryland: «Les intentions des Français doivent maintenant être bien claires aux yeux de chacun de nous.»
Entretemps à Londres, le gouvernement anglais est résolu à réagir suite aux échecs répétés subis par les coloniaux aux mains des Français. C’est ainsi que le général Edward Braddock fut appelé à prendre la tête d’un corps expéditionnaire. dont la tâche initiale sera la prise du Fort Duquesne, près de Pittsburg en Pensylvanie, pour éventuellement s’emparer de la vallée de l’Ohio.
Le Général Edward Braddock est dans une certaine mesure l’émule de Montcalm ou si l'on préfère l'alter ego.
À suivre: les résultats de cette expédition.
LIEN: La vallée de l'Ohio devient l'objet de conflit
http://www.geocities.com/vailcour/OHIO.htmlCordialement:
Sources:
«L'Histoire populaire du Québec» (Jacques Lacoursière)
«The Life and Times of Washington» Curtis New-York 1967
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