Bonsoir !
Il est regrettable que mon principal contradicteur n'ait pas fait un tour ici.
Je ne sais si vous avez cliqué sur le lien mis ci-dessus par Bruno, résumant les débats récents, mais voici un résumé de résumé.
Ce débat, si pénible que par moments il ait été, m'a stimulé et poussé vers une découverte que personne pour le moment ne conteste. Himmler a été, une fois idientifié (par lui-même), aux mains successivement de deux officiers britanniques, le capitaine Selvester et le colonel Murphy, tous deux consultés en 1963-64 par les auteurs de la première biographie sérieuse, Manvell et Fraenkel. Ayant trouvé et publié en 2005 le témoignage de Selvester ainsi qu'un dossier permettant de mesurer le sérieux avec lequel il a été établi, je lui ai donné la préférence par rapport à celui, fort différent sur des points capitaux, de Murphy, dont la genèse est inconnue, mais que je trouvais bâclé. L'enjeu était de taille : il s'agissait de savoir si la fouille et la surveillance assurées sous la direction du capitaine permettaient ou non de conclure que Himmler n'avait pas, à ce moment, de poison dans la bouche. Or je viens de comprendre que Murphy avait eu, à l'évidence, connaissance du texte de Selvester et lui répondait point par point... de façon à exclure cette possibilité, et au prix d'invraisemblances vraiment très peu vraisemblables ! Par exemple il ne serait même pas venu à l'idée de Selvester de fouiller Himmler, ni de le séparer de ses deux gardes du corps... alors que le camp qu'il dirigeait n'avait d'autre fonction que de recevoir les Allemands qui paraissaient suspects, et que le travail même du directeur consistait à les recevoir en personne un par un et à les faire, tout d'abord, se déshabiller pour fouiller leurs vêtements et éventuellement leurs personnes !
Pour qu'on prît le risque d'attirer l'attention des deux auteurs par des contradictions aussi béantes, il fallait qu'on jugeât plus dangereux encore un témoignage de Murphy confirmant celui de Selvester, ou ne le contredisant pas assez. C'est bien la preuve qu'il y a là un secret d'Etat... qui peut très bien, au demeurant, n'avoir rien de déshonorant.
Décidément, le cabinet actuel n'a rien de mieux à faire que d'autoriser la consultation de toutes les archives, et ne fait, en se dérobant à ce devoir, que compliquer sa tâche et celle de ses successeurs.