Pétain et les Juifs

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Pétain et les Juifs

Message par BRH » Samedi 19 Mai 2007 14:53:55

Avant d'aborder ce sujet douloureux, il me paraît essentiel de prendre connaissance du sujet par cette synthèse qui m'est apparue relativement objective:

http://aphgcaen.free.fr/cercle/delpech2.htm
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Message par BRH » Samedi 19 Mai 2007 16:26:40

Il y avait environ 120 000 juifs en France en 1914, dont près de 40 000 étrangers. En outre 30 000 Juifs en Alsace-Lorraine (70 000 en Algérie).

Ce qui donne 150 000 Juifs environ en France métropolitaine en 1919.

Plus de 150 000 Juifs se sont fixés en France (le plus souvent à Paris) venus de Pologne (les Polaks ) mais aussi de Russie, d’Ukraine, de Turquie, de Hongrie, puis de Roumanie et enfin d’Allemagne et d’Autriche (en plus petit nombre).

En 1939, il y avait donc un peu plus de 300 000 Juifs en France, dont près de 200 000 à Paris, ce qui ne représentait que 0,75% de la population française (mais près de 4 % à Paris). Ces chiffres ont encore augmenté en 1940 avec l’exode des Juifs belges et hollandais et l’expulsion des Juifs du Pays de Bade et du Palatinat, qui ont porté le total à près de 340 000, dont deux tiers d’étrangers.

On peut donc estimer le nombre de Juifs français à cette date à 120 000 environ. Et 220 000 étrangers.


Premières mesures contre les Juifs (1940-1941)

"En zone occupée, la persécution commence dès l’arrivée des troupes allemandes. En Juin 1940, le SS Standartenführer Knochen installe à Paris un kommando spécial de la Gestapo chargé notamment du règlement de la question juive. En juillet-août, c’est l’expulsion des Juifs d'Alsace-Lorraine et le début de la propagande raciste.
Le 27 septembre, la Première Ordonnance du Commandant militaire allemand promulgue un statut des Juifs, dont le but est de marquer les victimes. Il comporte une définition du Juif un peu moins stricte que la définition de la loi allemande de 1935 qui considérait comme Juif tout individu ayant deux grands-parents de confession Israélite. Dans le statut du 27 septembre est considéré comme Juif tout individu professant la religion israélite ou ayant trois grands-parents de confession israélite. Les juifs sont d’autre part exclus des emplois publics et des grandes fonctions économiques. Interdiction est faite à ceux qui ont fui en zone Sud de repasser la ligne de démarcation. Ceux qui restent doivent se faire recenser. En un mot, les Juifs sont jetés à la rue et dénombrés: le filet est tendu.

En octobre, le bureau IV B 4 de la Direction centrale de la Gestapo dirigé par Eichmann envoie à Paris, pour prendre la direction des opérations, un spécialiste, le SS Hauptsturmführer Dannecker. Suivent toute une série d’ordonnances discriminatoires ou spoliatrices, jusqu’à l’amende du milliard imposée à tous les Juifs de France en 1941."

Il convient de signaler et de souligner que ces mesures sont prises en violation de l'armistice. En effet, l'armistice ne prévoit pas que l'occupant légifère sur le territoire français sur la question des personnes (en dehors des allemands réfugiés politiques dont la remise aux nazis a été spécifiquement prévue).

En zone libre:


Le gouvernement du Maréchal ne traîne pas. En juillet 1940, un décret ordonne la révision des naturalisations postérieures à 1927. En août, le décret Marchandeau permettant de réprimer les injures racistes est abrogé. Le 3 octobre (publié le 18 octobre), c’est le statut des Juifs préparé par le ministre de la Justice, le maurrassien Alibert. Il donne une définition du Juif proche de la loi allemande de 1935: est considéré comme Juif tout individu professant la religion israélite ou ayant trois grands-parents de race juive ou deux si le conjoint est juif. Les Juifs sont exclus d’un certain nombre d’emplois publics et de grandes fonctions économiques avec certaines exceptions pour les anciens combattants et pour ceux qui ont rendu des services exceptionnels. Il ne manque que le recensement.

Je note toutefois que ce statut intervient après les 1ères mesures allemandes édictées le 27 septembre.


"Le lendemain (4 ou 19 octobre ?), le gouvernement décidait de faire interner ou assigner à résidence les apatrides et les étrangers suspects de " race juive ". Dans ce domaine, la Troisième République avait donné l’exemple en faisant interner les réfugiés allemands à Gurs, comme de vulgaires Espagnols. Vichy a fait mieux: 40000 Juifs étrangers ont été internés dans des camps situés pour la plupart dans le Sud-Ouest (Ours, Noé, Recebedou, Rivesaltes, Saint-Cyprien, le Vernet) ou dans le Sud-Est (Agde, les Milles) et dans le Limousin (Nexon).

Suivent, en zone occupée, toute une série d’ordonnances discriminatoires ou spoliatrices, bientôt étendues à l’Algérie et aux colonies. L’application de ces mesures laissant à désirer, un Commissaire général aux Questions juives est créé en mars 1941 à la demande des Allemands et de Darlan. Il est confié à Xavier Vallat qui se défend de vouloir persécuter les Juifs et prétend exercer un antisémitisme d’État à la française, pour mettre fin à l’influence dissolvante des étrangers.

Sous l’impulsion de Vallat, le Commissariat se consacre surtout à l’aryanisation économique, mais ses activités ne se bornent pas là. Le 2 juin 1941 est promulgué un second statut plus strict que le premier. Il étend la qualité de Juif à tous les individus qui professaient la religion Israélite avant juin 1940. La liste des emplois interdits est élargie à toute la fonction publique ou presque et aux métiers de l’information, de l’édition, du spectacle, de la banque et des assurances. Les exceptions accordées aux anciens combattants sont presque toutes supprimées. Le même jour, une autre loi ordonne un recensement général dans les deux zones. Au cours de l’été 1941, le numerus clausus est institué pour le barreau (2 %), les professions médicales (2 %) et les étudiants des Universités (3 %). En Algérie, il est étendu au primaire et au secondaire. En octobre le gouvernement crée une police aux questions juives, la PQJ, qui va recruter surtout des antisémites et des individus douteux. Le 29 novembre enfin, toutes les organisations juives sont dissoutes, à la seule exception du Consistoire central considéré comme purement confessionnel. Elles doivent être remplacées par une Union générale des Israélites de France ou UGIF placée sous le contrôle du Commissariat.

La création de l’UGIF a été voulue par Dannecker qui entendait associer les Juifs à leur propre élimination, comme dans tous les pays occupés. Vallat, d’abord réticent, a dû s’incliner. Il ne faudrait pas en conclure pour autant que les autres mesures antijuives de Vichy lui ont été imposées par les Allemands. Vichy a eu sa propre politique d’inspiration maurrassienne et xénophobe et est même allé au-devant des exigences allemandes en édictant très tôt l’internement des étrangers et une législation impitoyable. Les Allemands n’ont imposé leur propre politique que le jour où ils ont commencé à organiser la mise en œuvre de la Solution Finale au début de 1942."

Sur ce dernier point, je ne suis pas d'accord, puisque l'on a vu un statut des Juifs mis en place dès le 27 septembre 1940 en zone occupée.

"Les Juifs eux-mêmes ont été pris au dépourvu. Certains ont protesté auprès du gouvernement, mais beaucoup n’ont pas réalisé pleinement la gravité du danger et ont continué à faire confiance au Maréchal pour les défendre, surtout parmi les Français de vieille souche. Une petite partie d’entre eux, environ 10 %, a compris qu'il valait mieux se faire oublier et ne pas se déclarer au recensement. Mais la plupart des dirigeants ont accepté de se fondre dans le cadre de l’UGIF, pour pouvoir continuer à aider leurs corréligionnaires par des moyens autorisés. Seuls les plus lucides et une poignée de jeunes ont commencé à sa cacher et à entrer en contact avec les premiers résistants."

Les rafles de 1942

"Pendant qu’on discutait encore de la politique de Vichy en zone Sud, la situation s’aggravait déjà à Paris où la chasse aux Juifs a commencé dès 1941, à l’instigation de Dannecker, mais avec le concours du Commissariat aux Questions juives et de la Préfecture de Police. Plus de 3 700 Juifs allemands, tchèques et polonais ont été arrêtés en mai. La première grande rafle ouverte a eu lieu en août à Belleville et dans le X1 arrondissement. Comme les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande étaient déjà pleins, il a fallu ouvrir Drancy. Une seconde rafle a suivi en décembre après les premiers attentats communistes les Allemands ont répliqué par les premières exécutions d’otages " judéo-boloheviks ", par l’amende du milliard et par l’arrestation de 1000 notables et intellectuels presque tous français, qui ont été envoyés à Compiègne.

Mais le tournant essentiel se situe au printemps 1942, après la conférence de Wannsee où a été décidée la mise en oeuvre de la solution finale. C’est naturellement Dannecker qui est chargé de l'exécution en France (et en Belgique). Il est aidé par les services de la Gestapo dirigés par Knochen et son adjoint Lischka et par l’ensemble de l’appareil répressif allemand, qui est confié en avril à un commandant supérieur des SS et de. la Gestapo, le SS Brigadeführer Oberg et son adjoint le SS Sturmbannführer Hagen.

Dès mars et mai, les premiers convois partent des camps de la zone Nord vers Auschwitz. Mais cela ne suffit pas: il faut obtenir livraison des internés de la zone Sud et de nouvelles arrestations.

Pour parvenir à ses fins, Dannecker profite de l’affaiblissement de Vichy au moment où les Allemands exigent et obtiennent le remplacement de Darlan par Laval, le 16 avril, il exige et obtient la destitution de Vallat jugé anti-allemand et peu maniable, dès le 19 mars; puis son remplacement par un antisémite totalement acquis à la Collaboration, Darquier de Pellepoix, le 6 mai.

Le 1er juin, le Commandement militaire impose en zone Nord le port de l’étoile jaune " dès l’âge de six ans révolus". La mesure ne sera pas étendue à la zone Sud malgré les efforts de Darquier de Pellepoix, mais elle sera remplacée un peu plus tard par l’apposition du mot " Juif " sur les cartes d’identité.

Le 1er juin, au cours d’une nouvelle réunion à Berlin, Eichmann et Dannecker décident que la France devra livrer 100 000 Juifs. Les négociations commencent tantôt avec Laval, tantôt avec le secrétaire général à la Police Bousquet, tantôt avec Darquier. Elles durent prés d’un mois. Laval, à son habitude, marchande. Pour sauver les Français, il accepte de livrer les apatrides et certains étrangers. Pour faire nombre, il propose de livrer les enfants, que les nazis ne demandaient pas. Dannecker en réfère à Eichmann qui accepte. Finalement, le 8 juillet, Darquier s’engage à livrer 22 000 apatrides ou étrangers de zone Nord et 10 000 de zone Sud."

J'observe que Vichy n'accepte les 1ères rafles en zone occupée qu'en ce qui concerne les juifs apatrides. Mais que la nomination de Laval le 16 avril 1942 va singulièrement faciliter la tâche des nazis.

Le 6 mai, Darquier de Pellepoix est nommé à la tête du Commissariat aux questions juives. A l'instigation des Allemands et avec l'accord de Laval. La part prise par le maréchal à cette nomination est extrêmement réduite. Il se contente de ratifier celle-ci sur la proposition de son vice-président du Conseil.

Laval accepte de livrer 100 000 Juifs apatrides et quelques étrangers, à l'exclusion des Juifs français. Connaît-il à cette date le sort final des déportés ? Il s'en est défendu. A raison, probablement, sinon comment croire qu'il aurait pu livrer aussi les enfants aux Allemands qui ne le demandaient pas.

Ce dernier point fait question: Les premiers convois partis de Paris en mars 1942 n'auraient pas compris les enfants ? C'est un aspect qui demande à être éclaircie. Car alors, qui se chargeait desdits enfants ?


Intensification des rafles:

"Dans les jours qui suivent, les arrestations et les déportations se multiplient. Les 16 et 17juillet, c’est la grande rafle de Vel’d’Hiv :13 000 arrestations, dont plus de 4000 enfants. A partir du 2 août, les internés des camps du Midi sont entassés dans des wagons à bestiaux et dirigés vers Drancy pour être livrés aux Allemands. Dans la seconde quinzaine d’août, les rafles gagnent la zone Sud. Les 26 et 27 août, c’est le tour de Lyon et de Marseille.

Ce n’est pas tout: après chaque départ de Drancy, les nazis réclamaient de nouvelles victimes. Les rafles ont donc continué, plus discrètes, par nationalités. Jusqu’en juillet-août 1942, les plus visés ont été les apatrides, les Allemands. les Autrichiens, les Tchèques, les Polonais et les Russes. En août-septembre, c’est le tour des Roumains, des Bulgares, des Yougoslaves. des Néerlandais, des Belges, des Luxembourgeois et en novembre des Grecs. Du moins en principe, car en réalité on arrêtait un peu tout le monde, y compris des Juifs français.

La multiplication des rafles à Paris, puis en zone Sud a provoqué dans tout le pays une très vive émotion, du moins chez ceux qui ont été témoins des arrestations ou qui ont été mis au courant malgré une censure très rigoureuse.

L’opinion ne réalisait pas encore que les déportés étaient déportés pour être exterminés jusqu’au dernier. Même les déportés ne le savaient pas. A quelques rares exceptions près, ils croyaient qu’on les emmenait dans des camps de travail en Pologne (" à Pitchipoï ", disait-on à Drancy). La rumeur n’a commencé à se répandre qu’après les grandes rafles de l’été. Beaucoup ont d’ailleurs refusé d’y croire et c’était en effet difficile à croire.

L’indignation a néanmoins été très grande, car Pitchipoï était déjà abominable. Après, rien ne sera plus comme avant. Mais l’émotion n’a pas mis fin aux clivages antérieurs. du moins pas tout de suite. Au début, tandis que les premiers résistants se sentaient confirmés dans leur volonté de résister, les dirigeants juifs et non juifs traditionnels se sont tournés une dernière fois vers Vichy, ce qui montre bien combien Vichy a pu faire illusion. Il a fallu tout le courage d’un grand prélat, Mgr Saliège et de nombreuses interventions discrètes des résistants pour que plusieurs évêques rompent enfin le silence et protestent publiquement. Un certain nombre de Français de toutes opinions ont aidé des Juifs à se cacher Mais la Résistance politique et militaire ne s’est vraiment développée qu’en 1943, après Stalingrad et après le STO."

Juste quelques remarques: le maréchal semble dépassé mais rappelle à Laval que les Juifs français doivent être protégés. Il ne paraît pas que des Juifs français soient arrêtés en zone libre. Par contre, on ne peut pas en dire autant en zone occupée. Le tri n'y est pas fait de manière rigoureuse. la police parisienne semble un instrument docile aux yeux des nazis.

La chasse aux survivants (1943-1944)

"La situation s’est encore aggravée après l’invasion de la zone Sud qui a permis à la Gestapo d’étendre son pouvoir dans toute la France, sauf dans la zone concédée aux Italiens à l’Est du Rhône.

Au début les rafles ont continué surtout dans les grandes villes, toujours par nationalités. Aux catégories déjà frappées viennent s’ajouter successivement les Hongrois, les Suisses, les Espagnols, les Portugais, les Danois, les Norvégiens, les Suédois et les Italiens. La chasse s’étend d’autre part dans les villes moins importantes et jusque dans les campagnes. Les exigences allemandes se heurtent de plus en plus à la mauvaise volonté croissante des administrations, de la police et de la gendarmerie.

Mais qu’à cela ne tienne. La Gestapo commence à intervenir directement. Et comme elle ne connaît pas suffisamment le pays, elle demande et obtient l’aide de la Milice et des groupes collaborationnistes.

Mais ce n’est toujours pas assez. En mars 1943. le successeur de Dannecker, le SS Obersturmführer Röthke constate avec dépit que 49 000 Juifs seulement ont été déportés. En mai, un autre homme d’Eichmann, le SS Hauptsturmführer Brunner est envoyé à Drancy pour accélérer les déportations. De leur côté. Oberg et Röthke se tournent vers le gouvernement de Vichy et s’efforcent d’obtenir de nouvelles dénaturalisations. Ils sont soutenus par Darquier, mais ce dernier est complètement discrédité. Après plusieurs mois de marchandages, ils se heurtent cette fois à un refus de Pétain et de Laval sensibles aux réactions de l’opinion et aux démarches des Églises. Mais les interventions directes de la Gestapo deviennent de plus en plus fréquentes. Dès lors, les arrestations et les exactions se multiplient et les Juifs français sont de moins en moins épargnés."

L'invasion de la zone sud marque une intensification des rafles. Même Laval estime que les nazis vont trop loin. En théorie, Vichy s'efforce toujours de protéger les Juifs français. Par contre, il est désormais évident que les Juifs sont convoyés vers l'Allemagne pour y être exterminés. Mais Laval n'est pas en position de s'y opposer. Quant au maréchal, en 1943, il n'est plus qu'un chef d'état fantoche. S'il voulait se débarrasser de Laval, il serait aussitôt arrêté par les Allemands ou destitué au profit de son "successeur désigné"...

BILAN:

"Les derniers mois de la guerre ont été les plus durs. Les progrès de la Résistance, le débarquement, l’insurrection du Vercors provoquent d'autre part une répression aveugle. Les exécutions d’otages, les tortures et les assassinats se multiplient et frappent indistinctement Juifs et résistants, communistes et chrétiens, patriotes et simples passants.

Près de 30 000 otages auraient été exécutés en France pendant la guerre. Le nombre et la ventilation exacte des morts au maquis et des exécutions sommaires n’est pas connu avec certitude, mais il est sûr que les Juifs ont payé un lourd tribu, ce qui porte le nombre de disparus victimes de la persécution nazie à plus de 80 000 sur 300 à 340000. La réaction de l’opinion après 1942 et l’attitude courageuse d’un certain nombre de Français ont permis de sauver entre 220 et 250 000 Juifs. Il n’en reste pas moins que près de 80000 déportés et quelques milliers de résistants et d’otages ont été livrés aux bourreaux sur ordre du gouvernement de Vichy ou avec sa complicité active."

Voilà qui n'est pas contestable. Cependant, quelle est la part des Juifs français dans ce chiffre de 80 000 déportés ? 10 000 au grand maximum, selon l'association de défense du maréchal Pétain. Cette question reste ouverte. Bien que cette comptabilité macabre et atroce puisse être considérée comme scandaleuse, elle doit être examinée.

Sur 120 000 Juifs français, 10 000 (sous toutes réserves) environ auraient été exterminés. Soit 8,33%.

Globalement, ce taux n'est pas le même. Mais serait de 23,52% (Pour 340 000 Juifs, si l'on retient le chiffre de 80 000 morts en déportation).

Bien sûr, ceci n'est qu'un préalable au débat, mais doit être connu à mon sens, ne serait-ce que pour vérifier les faits et les chiffres.
..
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Message par Baron Percy » Dimanche 20 Mai 2007 01:19:02

Si réduite que puisse être la part directe prise par Pétain à la déportation des Juifs, il a donné son aval à cette politique discriminatoire.
A aucun moment il n'a pris clairement et publiquement position contre les mesures édictées par l'occupant.
La seule conclusion qui s'impose est que l'aval (Laval ? :wink: ) de Pétain est une preuve insigne de sa culpabilité.
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Message par BRH » Dimanche 20 Mai 2007 10:28:58

Baron Percy a écrit :Si réduite que puisse être la part directe prise par Pétain à la déportation des Juifs, il a donné son aval à cette politique discriminatoire.


Deux choses: la politique discriminatoire; en effet, elle est d'ailleurs revendiquée et assumée. Mais le 1er statut des Juifs en France émane bien des Allemands, le 27 septembre. Et il est édicté pour la zone occupée en violation de l'armistice.

Ensuite, les déportations: Pétain cède sur le sort des Juifs étrangers pour protéger les Juifs français. Vrai ou faux ? Après le 11 novembre 42, Pétain est "hors-jeu" !


A aucun moment il n'a pris clairement et publiquement position contre les mesures édictées par l'occupant.
La seule conclusion qui s'impose est que l'aval (Laval ? :wink: ) de Pétain est une preuve insigne de sa culpabilité.


Pétain s'oppose à de nouvelles dénaturalisations en 1943, malgré les pressions de Darquier et d'Oberg. Sur ce point, Laval s'incline devant la position du maréchal.

Evidemment, il ne proteste pas publiquement contre les déportations massives. Mais là, c'est par manque de lucidité. En 1943, la victoire des Alliés ne fait plus de doute: l'Allemagne ne pourra pas faire face au rouleau compresseur russe et à la machine industrielle des USA !
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Message par duc de Raguse » Dimanche 20 Mai 2007 16:25:52

la politique discriminatoire; en effet, elle est d'ailleurs revendiquée et assumée. Mais le 1er statut des Juifs en France émane bien des Allemands, le 27 septembre.

Je n'ai jamais lu cela nulle part non plus... Pourriez-vous m'éclairer de vos sources ? :wink:

Après le 11 novembre 42, Pétain est "hors-jeu" !

Pourquoi reste-t-il alors ?

Pétain s'oppose à de nouvelles dénaturalisations en 1943, malgré les pressions de Darquier et d'Oberg. Sur ce point, Laval s'incline devant la position du maréchal.

Propagande maréchaliste ! :wink:
Les lois de 1940 et 1941 ne sont pas le fait de Laval et maintenant, il serait devenu tout d'un coup antisémite ? Cela ne tient pas debout. Le seul qui assure la continuité et régente les pouvoirs publics demeure Pétain, à qui on prête bien trop d'excuses à mon sens.
A la différence d'un Darlan ou d'un Laval, il était profondément antisémite.

Evidemment, il ne proteste pas publiquement contre les déportations massives. Mais là, c'est par manque de lucidité.

Je penche pour l'indifférence notable, voire la franche hostilité ! :wink:
N'est-ce pas Pétain qui clamait haut et fort à l'été 1940 : "Je ne veux pas de Juifs parmi l'élite de la Nation !" ?
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Message par BRH » Dimanche 20 Mai 2007 16:33:05

duc de Raguse a écrit :
la politique discriminatoire; en effet, elle est d'ailleurs revendiquée et assumée. Mais le 1er statut des Juifs en France émane bien des Allemands, le 27 septembre.

Je n'ai jamais lu cela nulle part non plus... Pourriez-vous m'éclairer de vos sources ? :wink:


Il suffit de se reporter au début du lien cité dans mon 1er message... :roll:
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Message par Baron Percy » Dimanche 20 Mai 2007 17:11:58

La responsabilité des membres du gouvernement de Vichy est collégiale et il me semble vain de tenter de vouloir disculper l'un plutôt que l'autre.
Tous ont participé peu ou prou à la politique discriminatoire et aux lois raciales mises en place par les autorités d'occupation et cette approbation tacite ou active suffit à établir leur culpabilité.
Réhabiliter Pétain serait cracher sur la mémoire des milliers de personnes déportées et/ou décédées suite aux lois dont il s'est fait le complice.
Par respect pour elles, il n'y a donc pas lieu de revenir sur le jugement de l'Histoire.
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Message par duc de Raguse » Dimanche 20 Mai 2007 22:09:21

Il suffit de se reporter au début du lien cité dans mon 1er message...

Merci ! :wink:
Etrange tout de même, les Allemands violent la Convention moins de 2 mois après l'avoir signée... :roll:
Je me demande bien pourquoi les collaborateurs pensaient leur soutirer quoique ce soit ! :?
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Message par duc de Raguse » Dimanche 20 Mai 2007 22:12:23

La responsabilité des membres du gouvernement de Vichy est collégiale et il me semble vain de tenter de vouloir disculper l'un plutôt que l'autre.

Depuis le procès du Maréchal, ses défenseurs cherchent à minimiser son rôle et à augmenter celui de son entourage "maléfique", qui ce serait joué de lui, pendant ses absences... :roll: :lol:
Si vous battez en brèches cette dernière, tous les arguments s'effondrent comme un chateau de cartes ! :wink:
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Message par BRH » Dimanche 20 Mai 2007 22:37:27

duc de Raguse a écrit :
Il suffit de se reporter au début du lien cité dans mon 1er message...

Merci ! :wink:
Etrange tout de même, les Allemands violent la Convention moins de 2 mois après l'avoir signée... :roll:
Je me demande bien pourquoi les collaborateurs pensaient leur soutirer quoique ce soit ! :?


A part les fascistes français qui rêvent d'imiter les nazis, il n'y a pas -à proprement parler- de collaborateurs en France à l'été 1940.

Tout le monde s'attend à la paix. Mais La RAF prend le dessus de la Luftwaffe... En octobre, tout change. La guerre va durer... En attendant, il faut finasser !
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Message par duc de Raguse » Lundi 21 Mai 2007 10:17:17

A part les fascistes français qui rêvent d'imiter les nazis, il n'y a pas -à proprement parler- de collaborateurs en France à l'été 1940.

Ma remarque couvrait toute la période. :wink:
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Message par BRH » Lundi 21 Mai 2007 10:50:36

Je ne le pense pas, puisqu'elle concerne la 1ère violation formelle de l'armistice, savoir l'ordonnance du GQG allemand sur le statut des Juifs du 27 septembre...

Cette violation suscite un émoi à Vichy et entraîne l'accélération (l'aggravation ?) du statut des Juifs en France.

En clair, Vichy n'ose pas protester et préfère pondre un statut équivalent voire plus rigoureux...

Comme la paix s'éloigne, l'état français réalise qu'il est piégé. Le provisoire de l'armistice va durer !
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Message par duc de Raguse » Lundi 21 Mai 2007 13:18:57

Je ne le pense pas, puisqu'elle concerne la 1ère violation formelle de l'armistice, savoir l'ordonnance du GQG allemand sur le statut des Juifs du 27 septembre...

Oui, mais je me demandais ce qu'attendaient les collaborateurs (que cela soit en 1940, 1941, 1942, 43 ou 44) d'une puissance qui avait déjà violé sa parole quelques semaines après l'avoir donné...

Comme la paix s'éloigne, l'état français réalise qu'il est piégé.

Pour des personnes "piégées", je trouve qu'ils se sont bien montrés bien conciliants et peu rancuniers. :wink:
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Message par Baron Percy » Lundi 21 Mai 2007 22:35:04

Je crois que les Vichystes se sont retrouvés prisonniers de leur politique collaborationniste.
Dénoncer les vilénies de l'occupant équivalait pour eux à se tirer une balle dans le pied.
Ils ont donc préféré faire l'impasse et s'enfoncer un peu plus dans leur aveuglement fanatique...
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Message par duc de Raguse » Mardi 22 Mai 2007 11:01:21

Je pense que le baron a raison ! :wink:
De toute manière, Laval a joué la carte du Reich victorieux à fond, il ne s'en est jamais caché.
Pétain, lui tenta de se défausser en évoquant un "double jeu". Encore aujourd'hui je le cherche... :lol:
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