17 juin 1940 : de nombreux bretons, notamment dans les régiments d'infanterie régionales, refusent de monter au front. C'est le cas à Fougères, à Vitré. D'autres (des civils) n'hésitent pas à montrer la bonne direction aux véhicules blindés en pointe quand certains hésitent sur le bon itinéraire. A Fougères, c'est l'insubordination qui triomphe : les hommes refusent de se battre, cassent leurs fusils ou éventrent les caisses à munitions en les jetant des camions qui les transportaient. Certains vont même jusqu'à démanteler les barricades hâtivement préparées pour retarder l'envahisseur. Quand ceux-ci défilent dans la ville, ils n'ont aucun mal à faire ranger la piétaille qui acclament les nazis, par des "vive Pétain, vive Hitler" ! Des faits identiques se produisent à Vitré...
18 juin 1940 : les colonnes ennemies en provenance de Fougères et de Vitré n'ont aucune difficulté à gagner Rennes. Les défenses -à peine esquissées- tombent sans qu'un coup de feu soit tiré. Il est vrai que le général Bazoche a déclaré Rennes "ville ouverte". Les militaires bretons n'ont donc aucune vergogne à collaborer avec les nazis. Ils répondent avec respect aux Allemands qui les interrogent, leur indiquent où se trouvent les casernes, les PC des unités, les rassemblements d'officiers tentés de s'échapper. Certains vont jusqu'à saboter les véhicules militaires français cherchant à se soustraire à l'occupation ennemie. Plusieurs de ces énergumènes qui comprennent l'allemand sont même recrutés comme guide pour mieux s'orienter vers Brest et Lorient, nouveaux objectifs des envahisseurs. Les quelques barricades rencontrées sur le chemin, ne sont pas défendues et souvent, elles sont rapidement contournées grâce à la complicité des populations locales, maires en tête...
19 Juin 1940 : A 9h45, l’envahisseur est à Morlaix (d’autres sources mentionnent vers 7h), arrivé à Landerneau, les Français accrochent les Allemands qui préfèrent faire un détour, bien renseignés par les kollabos bretons. Ils cherchent à atteindre la flotte, ils n’ont pas de temps à perdre. Les Allemands se présentent donc à Lesneven vers 11h30 et cette fois, écrasent les défenses de fortune de la section du 112° Régional qui sauvent l'honneur des bretons. A 15h, l’ennemi est devant Gouesnou. En passant au Folgoët, un officier allemand coupe le câble téléphonique du Café Le Got. Ils arrivent à Brest en fin d’après-midi, c’est la 2e division d'infanterie motorisée qui arrive en première dans la ville. Le général commandant les troupes s’installe à l’hôtel Continental. Vers 20h les troupes allemandes défilent rue Jean Jaurès et la croix gammée flotte sur l’hôtel de ville, applaudies par de nombreux spectateurs. Au Conquet, des marins évacuent vers Ouessant avant l’arrivée des Allemands, parmi eux, le général Charbonneau.
Tiré du journal de Jean-Georges Cardaliaguet, engagé volontaire à la LVF (disparu sur le front russe en 1945).