Un coup de stylet dans le dos ?

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Un coup de stylet dans le dos ?

Message par BRH » Samedi 07 Avril 2007 13:26:41

Le 15 juin 1940, à 8 h 45, le général Georges reçoit le message suivant, émanant du Chef de l'Etat-Major impérial britannique, Sir John Dill:

"Etant donné la situation actuelle et la difficulté des communications, le général Brooke ne peut plus s'attendre à recevoir des ordres du Haut Commandement français.

Je lui ai fait savoir qu'il ne devait plus se considérer comme étant sous les ordres du Haut Commandement français, mais qu'il devait continuer à coopérer avec les troupes françaises qui opéraient dans ses environs immédiats.

Je suis certain que vous serez d'accord."

Sans attendre une réponse des Français, la division canadienne, parvenue à proximité de Rennes, fait demi-tour vers Brest, sans avoir combattu; les formations de pionniers sont évacués par Saint-Malo et les autres éléments encore en France, se dirigent vers Saint-Nazaire pour se rembarquer.

C'était torpiller toute tentative sérieuse de défendre la Bretagne et, en même temps, un coup très dur porté aux partisans d'une lutte à outrance. Et offrir un cadeau sur un plateau aux partisans de l'armistice ! Comment expliquer cette attitude peu loyale ?

On pourrait donc parler de réalisme militaire... Mais, sur un plan politique ?

Prendre une telle décision, c'était savonner la planche à Reynaud qui n'en avait pas besoin.

A moins que du point de vue de Churchill, la cause de Reynaud était déjà entendue.

Reste qu'au plan militaire, les Brits se sont peut-être exagérés le péril: la Bretagne ne fut conquise que par la 5ème PzD, aidée d'une seule ID. La 1ère ne fut à Rennes que le 18 juin à midi. Rappelons que 6 Divisions avaient été prévues pour barrer l'accès de la péninsule bretonne.

La division Béthouart, de retour de Narvik.
La division canadienne.
Une division de marche polonaise.
Les deux divisions du IIIè corps La Laurencie.
Une autre division (que je ne retrouve pas).

Une autre division polonaise était en cours de formation. Mais son armement devait être assurée par les Brits.

La marine devait fournir une brigade de marche de fusiliers-marins.

Un lien qui donne la version canadienne:

http://www.forces.gc.ca/site/community/ ... newsType=1

En outre, devaient s'agréger à ces troupes, les unités de la Xème armée qui pourraient se dégager de l'étreinte de la Wehrmacht !
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Les unités de la Xème armée

Message par BRH » Samedi 07 Avril 2007 16:07:08

Le 16ème CA (Fagalde), comprenant la 1ère DLIM (dion légère d'infanterie marocaine), la 32ème et 43ème DI, la 1ère DLINA (dion légère d'infanterie nord-africaine).

Le corps Duffour (encore appelé groupement D): 17ème et 236ème DLI.

Le 3ème CA, commandé par le général de La Laurencie.

Notons le rattachement de la 3ème DLC (dion légère de cavalerie), comprenant la 5ème BC (brigade de cavalerie), dont nous reparlerons et le 6ème RAM (régiment d'automitrailleuses, qui a récupéré une douzaine de chars H.39, fer de lance de ce régiment et de la Xème armée).

Au total, une dizaine de divisions, certes incomplètes et insuffisamment armées. Ajoutons peut-être le 66ème BCC (bion de chars), doté de 45 Renault FT.17 en provenance du Maroc (ceci est en cours de vérification; merci à Alain Adam pour ces précisions).

Ces unités vont être séparées, disloquées et plus ou moins cernées, du 15 au 17 juin, suite à l'irruption des 2 PzD suivantes: la 7ème de Rommel, qui poursuit les Anglais vers Cherbourg, et la 5ème qui nous intéresse ici.

Celle-ci pénètre dans Rennes le 18 juin à midi. En dehors du 3ème CA qui parvient à passer la Loire, ces unités cessent d'exister.

Cependant, l'avance allemande a été tellement rapide qu'elle laisse derrière elle plusieurs unités qui ne sont pas réellement encerclées, mais comme "oubliées".

C'est le cas de la 1ère DLIM (général Camas), de la 17ème DLI (général Darde et de la 5ème BC.Tapies dans les bois, autour de Rennes et de Vitré, elles se ravitaillent en vivres et en fourrage auprès de la population et attendent le 30 juin pour se mettre en relation avec l'ennemi. Celui-ci semble tout d'abord prêt à les laisser regagner la zone libre après qu'elles aient déposé leurs armes et leur équipement. Mais début juillet, elles sont finalement considérées comme prisonnières.



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A titre d'exemple: la 5ème B.C

Message par BRH » Samedi 07 Avril 2007 16:09:58

Après une recherche rapide, trouvé ceci:

La Défense de l'Eure par le 4e. Hussards

D'après le "Résumé succinct des opérations de la 5e. Brigade de Cavalerie" (source SHAT). Sont relatés ici les faits concernant plus particulièrement le 4ème Hussards.

6 – 7 Juin Retraite sur l’Andelle
Le 6 Juin, sous les ordres du général Maillard, la 5ème Brigade de Cavalerie (qui comprend organiquement deux régiments à cheval, le 4ème Hussards (Colonel CHIAPPINI et le 6ème Dragons (Colonel JACOTTET) est réduite à un seul régiment, le 4ème Hussards, mise en réserve et doit se regrouper à l’Ouest d’Aumale où sont tous les chevaux.
Ce même jour au soir, l’avancée des colonnes blindées allemandes impose le repli à l’Ouest de l’Andelle (Bosc-edeline, Bosc-Asselin)
Le 7 Juin, des détachements harassés du 6ème Dragons rejoignent le 4ème Hussards. Il manque 22 officiers dont 7 du 4ème Hussards, un tiers des mitrailleuses et deux tiers des canons de 25 ont été démolis au combat. Les escadrons du 4ème Hussards sont réduits à 2 ou 3 pelotons.


8 Juin
Avant l’aube, faisant mouvement vers le sud, la Brigade devra être en mesure, en interdisant le franchissement de l’Andelle, de couvrir la 17ème D.I. en retraite vers Rouen.
Vers 16 heures, elle est relevée de cette mission et reçoit l’ordre de franchir la Seine en aval des Andelys, afin de donner le repos nécessaire à cette troupe épuisée.


9 Juin
Le cantonnement en région d’Acquigny est atteint après une marche de plus de 70 kilomètres. A 12 heures, le Général commandant la Brigade, reçoit l’ordre de porter les régiments reconstitués sur la Seine des Andelys, de prendre le commandement des troupes présentes, françaises et anglaises, et d’interdire à l’ennemi le passage du fleuve entre Gaillon et Heudebouville.
La Brigade aura l’appui de deux groupes d’artillerie, des fractions du 2ème Groupe Franc de Cavalerie. Sur le terrain sont présents un bataillon de Pionniers Anglais et deux compagnies de Pionniers Français, un peloton de 6 blindées légères anglaises et quelques voitures chenillées rapides tous terrains.
Le pont des Andelys a sauté, et les embarcations comme le bac de Muids ont été laissées sur la rive droite.
Vers 20 heures, la Brigade est sur le front Gaillon – Venables – voie ferrée – Heudebouville.
Deux quartiers : Au Sud sous les ordres du Colonel du 4ème Hussards, le 4ème Hussards (moins 1 Groupe d’Escadrons), pionniers français, fractions de groupe francs et peloton d’A.M.
Au Nord sous les ordres du Colonel du 6ème Dragons, les restes du 6ème Dragons, un Groupe d’Escadron 4ème Hussards, pionniers anglais.
L’ennemi a pénétré dans la bande des Andelys, entrepris la réparation du pont, franchit le fleuve au bac de Muids.
Une liaison est recherchée sur plusieurs kilomètres au sud de Gaillon ; aucune troupe amie n’assure la défense du fleuve. La Brigade doit combattre avec un flanc découvert.
Le 4ème Hussards prend un dispositif en conséquence, qui l’oblige à réduire encore la faible densité de son front.

Dès le soir et toute la nuit, l’ennemi vient au contact de la ligne, alors que l’artillerie harcèle les points de passage : bac de Muids et île Roule – Tosny.


10 Juin
L’ennemi passe à l’attaque sur tout le front, son aviation tient l’air. Pas un avion ami. Les cavaliers sont tellement harassés de fatigue que les officiers et gradés doivent les secouer au moment de l’attaque.
Alors qu’Heudebouville est près d’être encerclé, les unités anglaises font preuve d’une apathie inquiétante et sont difficilement maintenues au combat. Leur chef, le Lieutenant-Colonel LLEUVELYN, multiplie les démarches pour être relevé et remis aux ordres du Commandement anglais.
La liaison avec le 4ème Hussards à Venables, un instant rompue, est rétablie avec l’aide des blindées anglaises mais dont les fautes d’exécution condamnent à des pertes rapides.
A 10 heures, la première attaque est brisée.
L’après-midi, les positions du 4ème Hussards sont soumises à un très violent bombardement d’artillerie, suivi d’un assaut d’infanterie. Dans un terrain couvert, qui n’a pu être reconnu, où les effectifs sont dispersés, la situation devient confuse, les liaisons souvent rompues.
A 15 heures, l’ennemi a amorcé au sud de Gaillon l’attaque de flanc. Pour lui faire face, le Général de Brigade a mis les derniers éléments disponibles à la disposition du Colonel du 4ème Hussards. La situation devient critique. Le déplacement des troupes s’impose.
Le repli s’exécute par échelons, couverts par quelques blindées anglaises. La manœuvre est couverte au sud par le 4ème Hussards dont les dispositions retardent l’ennemi.
La Brigade franchit l’Eure la nuit et s’établit en réserve dans les bois et villages de la rive gauche.
Le 4ème Hussards perd dans cette journée, 8 tués et 17 blessés, dont 1 officier et 13 gradés. Non comptés, les tués « disparus » qui n’ont pas encore été recouvrés.

11 Juin Défense de l'Eure
A 1 heure du matin parvient un nouvel ordre d’opération : porter des éléments au-delà de l’Eure en soutien de l’Infanterie, tout en assurant une défense des passages de la rivière.
A peine le Général a-t-il dicté ses ordres aux chefs de corps et à l’Artillerie en présence du Colonel DINGLEY, officier de liaison, des troupes anglaises, que celui-ci revient au P.C., bouleversé par une émotion non dissimulée : le Bataillon et le Groupe de Chars anglais mis aux ordres de la Brigade de Cavalerie ont disparu, suivi des pionniers français.
Alors que le 6ème Dragons est disposé d’Acquigny à Heudreville, le 4ème Hussards est disposé à Cailly, La Croix St-Leufroy, Crèvecoeur, Autheuil, avec pour mission de couvrir le flanc droit.
Le dispositif est difficilement mis en place dans la nuit et au petit jour avec une troupe absolument épuisée.
L’Infanterie allemande rejoint la crête boisée qui domine l’est de la rivière, elle progresse vers la vallée. De cette ligne allemande, partent de nombreuses fusées suivies d’une intense préparation d’artillerie, concentrée sur les points de passage tenus par le 4ème Hussards cependant que s’amorce déjà un large mouvement de débordement sur la droite entièrement découverte de ce Régiment.
Le régiment est assailli de front et de flanc par des forces très supérieures. Aux abords de chaque pont se livre un combat rapproché. Autant d’actions séparées, l’ennemi ayant gagné les intervalles d’où il prend les cavaliers sous un tir d’écharpe.
Si l’Infanterie allemande connaît de lourdes pertes, celles des Escadrons augmentent aussi rapidement et sont plus sensibles, portant sur de faibles effectifs.
Vers 11 heures, l’Escadron de BEAUREGARD (le Lieutenant de BEAUREGARD, blessé par un obus au cours de ce combat acharné, conserve son commandement) à droite, a été complètement débordé et pris à revers. L’ennemi a fait intervenir ses chars qui descendent la rive gauche de la rivière du sud au Nord. Les groupes de cavaliers qui ont pu échapper à l’encerclement gravissent péniblement les pentes Ouest.
Les ponts d’Autheuil et de La Croix emportés, la situation devient intenable à Crèvecoeur et Cailly. Les deux chefs d’escadrons viennent de tomber blessés et épuisés sans pouvoir être secourus (Commandant de la HAMELINAYE et Capitaine NICOLE).
Aucun ordre n’étant parvenu de la D.C., aucun ordre de repli ne peut être donné et la résistance doit être prolongée jusqu’au bout, d’autant que la Brigade couvre sur la droite tout le dispositif de la division.
A 12 heures, par ordre du Général commandant la 3ème DLC, la D.L.M. interviendra d’urgence pour dégager la Brigade de cavalerie qui s’efforcera de rallier ses éléments à Amfreville.
Le repli s’effectue péniblement. Des fractions du 4ème Hussards se heurtent à un détachement ennemi. Elles doivent le prendre sous le feu.
Le dur combat de l’Eure est terminé. Combat inégal où le courage et la ténacité des troupes ont réussi, en dépit d’une fatigue écrasante, à tenir en échec de 5 à 12 heures, avec de faibles moyens, une infanterie ennemie nombreuse, fortement appuyée par son artillerie, puis ses chars.
En quelques heures, le 4ème Hussards avait perdu 3 officiers, dont deux commandants de groupe et un commandant d’escadron, 10 gradés dont 6 tués et 4 blessés, 25 cavaliers dont 16 tués et 9 blessés.

Dans la soirée du 11 juin, la Brigade avait regroupé peu à peu ses éléments à l’ouest de l’Iton, région d’Amfreville.
Suite à cette bataille de l’Eure qui fit apparaître la supériorité des forces adverses, la retraite se précipite.

Le 17 juin, la Brigade se trouvant en Mayenne (forêt du Pertre) capte ce message radiodiffusé :
« l’heure est venue de cesser le combat … la France demande un Armistice. »

Le 18 juin, alors que les colonnes vont se regrouper au sud de Saint Germain le Guillaume, le 4ème Hussards est en partie dispersé par une colonne ennemie. La Brigade aura marché 100 km en 17 heures.
Le 19 juin dans la nuit, la Brigade rejoint la forêt de la Guerche de Bretagne. Au soir, le 4ème Hussards n’a plus que 3 embryons d’escadrons à effectifs réduits de plus de 60%. Du 10 mai au 19 juin, la Brigade aura parcouru 1100 km.
Le 22 juin, la radio annonce la signature de l’Armistice, puis sa mise en vigueur le 25 juin. Le Général décide de connaître le texte exact des clauses de l’Armistice avant de dévoiler la présence de la Brigade.
La clause formelle de désarmement est donnée par un journal local.
Le 30 juin «l’Information d’Ile et Vilaine » donne le texte de l’Armistice sous visa de la Kommandantur de Rennes. Le Général estime que l’article 4 s’applique incontestablement au cas de la Brigade. Il décide de se rendre auprès de Autorités allemandes à Laval dès le lendemain, 1er juillet, pour exposer la situation particulière de la Brigade et faire régler son mouvement vers la zone libres aux fins de démobilisation.

(«Les forces françaises sur terre, sur mer et dans les airs devront être démobilisées et désarmées dans un délai encore à déterminer. Sont exemptes de ces obligations les troupes nécessaires au maintien de l’ordre intérieur. Leur importance et leur armement seront déterminés respectivement par l’Allemagne et par l’Italie. Les forces armées françaises stationnées dans les régions qui devront être occupées par l’Allemagne seront rapidement transportées en territoire non occupé et seront démobilisées. Avant leur repli en territoire non occupé ces troupes déposeront leurs armes et leur matériel aux endroits où elles se trouvent au moment de l’entrée en vigueur de la présente convention. Elles seront responsables de la remise régulière du matériel et des armes aux troupes allemandes.» )

Le Commandement allemand, qui a complètement ignoré la présence de la 5ème B.C. en forêt de la Guerche, décide qu’une entrevue aura lieu le soir même.
La convention verbale précise que :
- la Brigade fera mouvement dès le lendemain, 2 juillet, vers Châteaubriant et sera dirigée plus tard en zone libre,
- une commission d’armistice siégeant à Châteaubriant donnera les ordres ultérieurs,
- les officiers conserveront leur sabre,
- la Brigade restera constituée avec tous ses cadres,
- le Commandement allemand se réserve le droit de prélever quelques chevaux,
- le Commandement allemand donne l’assurance formelle qu’aucune représailles ne sera exercée ni aucune sanction prise à l’égard des civils et en particulier des fermiers qui habitent dans la zone de stationnement de la Brigade ou qui se sont trouvés en rapport avec elle.

Il est constaté bientôt que, contrairement à l’assurance et à la parole données, il n’existe aucune commission d’armistice à Châteaubriant.
Le 6 juillet, le Commandant d’Armes allemand de Châteaubriant remet au Général Commandant la Brigade la décision du Commandant Supérieur du Territoire :
« Vous êtes à considérer vous et votre Brigade, conformément aux conditions d’armistice, comme prisonniers de guerre »
A 16 heures, la Brigade est formée en carré au centre de son bivouac : le Général a été autorisé à lui faire ses adieux. Il lit son dernier ordre du jour.
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Message par Paul Ryckier » Mardi 10 Avril 2007 22:59:00

Bruno,

excusez pour le retard. J'ai lu votre trois messages. J'ai essayé de traduire votre premier message, enfin l'essentiel, pour le message board du BBC. J'ai cherché dans votre URL canadien, mais je trouve qu'un tabel des numéros. Dans quel numéro est le recit des Canadiens?

J'ai pensé d'ajouter l'appel pour l'Union France-Angleterre proposé par Jean Monnet et approuvé par Churchill and telephoné par de Gaulle à Reynaud. J'ai trouvé une URL avec l'événement de l'après midi de Dimanche 16 Juin. On ne trouve pas grand chose sur l'internet concernant , d'après moi ce date cruciale:

Dimanche après midi 16 juin 1940. Conseil ministrielle. Paul Reynaud demande le gouvernement de discuter le projet de l'Union entre la France et la nation Britannique. C'était refusé par la majorité, et dans la place on a une proposition de Chautemps pour demander les conditions pour une armistice. Les ministres sont divisés; une douzaine pour la continuation de la guerre (Reynaud, Mandel, Campinchi, Marin...) et quelques sevères partisans de l'armistice (Pétain, Bouthillier, Provivost (spelling?), Ybarnegarray...) et quelques-uns indécis. Mais on n'a pas une "vote formelle"

Sur une autre site j'ai trouvé: Dimanche 16 juin: Ou armisitice, ou continuation de la guerre. Parce que le gouvernement voulait aller à Alger, la Banque de France était déja à Bamoko. Le président de la République, Albert Lebrun, le président du Sénat Jules Jeanneney et le président de la Chambre des Députés, Éduard Herriot, étaient en faveur pour le départ a Alger, comme une faible majorité des ministres et Paul Reynaud. Mais Paul Reynaud était incapable de prendre une décision et il donne son démission du cabinet au Président de la République.

J'ai lu des pages et des pages sur ce sujet dans "The collapse of the Third Republic" de Shirer. Il dit qe les deux presidents du Sénat et des Chambres pouvaient exiger une vote (en faveur?) concernant une continuation de la guerre. (pour le comprendre mieux je dois relire les pages de ce livre de nouveau) je pense mème que Shirer dit d'une correspondence qu'il a eu avec Reynaud, que Reynaud est déja pessimiste du 14 Juin?

Notre ami mutuel monsieur Depla à donnè aussi des remarques sur Paul Reynaud et il a eu, si je me souviens bien, des difficultés (mème juridiques?) avec la famille de Paul Reynaud?

Pour moi ces heures de l'après-midi du 16 Juin sont décisives pour l'histoire de France, et ça m'étonne qu'on n'a pas assez de la literature sur une date assez important? Ou c'est moi qui n'a pas cherchez au fond :) ?

Dans la lumiére du date du 16 Juin, votre question du redoute de Bretagne au 15 juin et du signal politique que la retraite des Canadiens a donnée me semble alors plus important.

Bruno, excusez pour mes fautes, c'est redigé en hâte et sans dictionaire. J'était ce soir de nouveau comme d'habitude sur les "messages boards" du BBC :) .

Cordialement,

Paul.
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Message par Paul Ryckier » Dimanche 15 Avril 2007 23:56:58

Addendum à mon message du 10 Avril.

Bruno,

j'ai fais un peu de recherche autour de votre question et j'ai trouvé cet article en anglais:
http://www.ibiblio.org/hyperwar/UN/UK/U ... rs-21.html

D'après ce Major L.F. Ellis était Weygand coupable et Brooke qui était d'accord avec lui. Churchill était fermement POUR le front dans le "redoubt" breton, comme j'ai lu dans l'article?

Je revient sur tous celà, quand j'ai fait mon message sur le forum du BBC.

Cordialement,

Paul.
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Message par BRH » Lundi 16 Avril 2007 09:21:58

Oui, d'une certaine manière, Weygand a tendu la perche à Brooke...

Inciter les Anglais à rompre l'unité d'actions et à se retirer des combats en France était un excellent moyen d'aboutir plus vite à l'armistice !

Ce qui est incompréhensible, c'est la non-réaction de Churchill. Il a dû estimer que, puisque le gouvernement Reynaud se réfugiait à Bordeaux et non en Bretagne, les carottes étaient cuites ! Grosse erreur d'appréciation, puisque c'était fournir aux partisans de l'armistice de nouvelles munitions...
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Message par Paul Ryckier » Vendredi 20 Avril 2007 23:41:55

Bruno,

excusez pour le délai.

"Weygand a tendu la perche à Brooke"

D'après que je l'ai compris du texte anglais, c'est aussi Brooke qui est contre le reduit breton.

Je traduis un peu en hâte le URL que j'ai donné dans mon addendum et en français néerlandophone :) .

Reynaud a écrit a Géneral Weygand 31 Mai pour un réduit breton. Géneral Weygand a dit que ce n'est pas une proposition pratique à cette date.. mais avec les ordres strictes, qu'il avait reçu, il donnait des instructions pour que le travail commence.
Quand Géneral Brooke rencontrait Weygand 14 juin et discutait le réduit breton avec Géneral Georges, Brooke pensait qu'on a besoin de 15 divisions pour défendre la ligne de 150 km. Géneral Wygand le décrit comme un plan "romantique".
Géneral Brooke envoyait un message via le Harvard-Vyse à le War Office, qui disait que lui, Weygand et Georges étaient d'accord que c'est militairement impossible de créer un réduit breton.
Quand Brooke téléphonait avec Londres pour avancer le reste du 52nd Division pour aider le Xième armée française , il disait qu'il était fermement opposé à ça, parce que les forces françaises étaient rapidement désintegrantes, mais Churchill disait qu'on devait supporter notres alliés avec toutes les possibilités de notre pouvoir. C'est seulement quand Brooke disait que c'était sans espoir et que le 52nd Division pouvait être perdu, que Churchill était d'accord pour le retenir.
Dans la nuit du 14 juin Brooke a recu la note que vous avez mentionée...

Votre dernier paragraphe:
d'après moi Churchill comme de Gaulle attendaient une retraite en battant et du peninsule bretonne et de la France métropolitaine à l'Angleterre et à Alger aprés une eventuelle capitulation en France métropolitiane. (J'ai lu le répli à vous de Delpla concernant la difference entre la capitulation et armistice).

Cordialement,

Paul.
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Message par Administrateur » Samedi 21 Avril 2007 09:40:31

Thierry Decool a écrit :Re:Quand les heures valent des jours...

De Gaulle cite dans ses mémoires que sa tâche a consisté, en tant que Sous Secrétaire à la Défense, à établir des plans pour la continuation de la lutte en AFN.

Dans ce cadre, le "Réduit Breton" n'est pas destiné à résister continuellement aux Allemands, mais de permettre de recueillir et évacuer un maximum de troupes et de matériel.

Au 15 juin, il parait probable à tous que le "réduit" ne peut plus être mis sur pied. Il faudrait (comme le dit le site Canadien) un minimum de 15 divisions. Et encore, 15km de front par division, c'est beaucoup (ça correspond à un "front calme"), et il n'y a pas de réserves.

Il n'y a pas moyen avec les 6 divisions citées de faire un front continu. Quand à bloquer une Panzer Division dans une bataille de rencontre, il faudrait des troupes puissantes, rapides, capables de suffisamment de mobilité pour ne pas se faire tourner. Il n'y en a pas. Avec un front continu, si une division Panzer perce (et elle a toutes les chances de le faire à cause de l'étirement des troupes), elle prend à revers les autres unités. Le réduit Breton a vécu et il ne reste qu'à rapatrier les troupes tournées par les ports accessibles.

Le retrait n'a donc rien de prématuré. Avec 6 divisions, on ne pouvait tenir 150km de front, même contre 2 divisions Allemandes seulement.




Nota: cette réponse a été adressée à BRH dans le cadre d'un débat ouvert sur les histoforums, le 16 juin 2006.
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Message par BRH » Samedi 21 Avril 2007 17:52:43

En réponse, je fais valoir que 6 DI (et des éléments blindés) n'étaient pas à la merci de 2 divisions fussent-elles blindées et mécanisées...

Certes, 6 divisions, c'est insuffisant pour barrer 150 km. Mais il s'agissait surtout de protéger Rennes. La Vilaine, convenablement surveillée et les ponts ayant sauté, devait être en mesure d'opposer un obstacle de quelques heures à une journée, pourvu que l'on puisse déterminer la poussée de la Vème Pz.

Par ailleurs, si de Gaulle a déclaré plus tard qu'il ne se faisait aucune illusion sur la solidité du réduit, n'y voyant qu'un moyen d'y amener le gouvernement afin qu'il n'ait d'autres possibilités que prendre la mer, il semble bien qu'il ait nourri quelques espoirs sur le moment.

Et quand on voit la somme des matériels abandonnée par les Britanniques au cours de l'évacuation de la Bretagne et de la côte atlantique, on se dit que tout cela aurait été mieux employé pour résister sur place !

Il est certain -au surplus- que la présence à nos côtés de troupes britanniques continuant la lutte rendait difficile la décision de solliciter un armistice !
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Message par BRH » Samedi 21 Avril 2007 17:55:00

Loïc Bonnal a écrit :Je soutiens pour ma part ce que dit Thierry : le problème qui a été révélé pendant toute la campagne de mai-juin 1940, c'est que les Allemands ont constamment été capables de nous enfoncer et de nous déborder parce qu'ils étaient en situation offensive (donc détenteur de l'initiative tant au niveau du temps que de l'espace) et maîtrisaient très bien le principe de la concentration des forces. Dans le cas présent, ils auraient pu regrouper la totalité de la 5. Panzer Division sur un front très étroit, au hasard (pour ne pas tomber dans le mythe et les rendre trop intelligents...) l'endroit où nous sommes les plus faibles, nous enfoncer sans aucune difficulté et exploiter dans la profondeur sans que nous n'y puissions mais, nous obligeant à retraiter et faute d'espace stratégique et de réserves à rembarquer ou à capituler (bref, on reprend le scénario de juin 1940 appliqué à la Bretagne).

Donc, à la fin de la première quinzaine de juin 1940, le projet de réduit breton ne tient pas la route. Le seul projet qui soit cohérent, c'est la poursuite de la guerre en A.F.N. On y dispose de troupes organisées et en nombre réduit mais respectable (une petite dizaine de grandes unités à la louche), et elle est protégée par un magnifique fossé antichars qui s'appelle Méditerranée. En métropole, toute poursuite prolongée des combats aurait été glorieuse mais inutile "fors l'honneur".


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Message par BRH » Samedi 21 Avril 2007 22:48:23

A cela, j'avais fait observer qu'un tel scénario n'était pas crédible. Une seule Pz ne pouvant prendre l'avantage contre 3 DI, en admettant qu'elles avaient le temps de s'installer en trois jours, de manière à s'opposer à un raid blindé...
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Message par BRH » Samedi 21 Avril 2007 22:55:05

Loïc Bonal a écrit :Soit, mais justement Bruno : les Allemands procédaient en fonction d'un principe qu'ils avaient parfaitement assimilés, qui est quasiment corollaire de leur système de guerre de l'époque : la concentration des moyens sur un point d'application offensif où doit se faire la décision. Ils n'ont pas besoin d'avoir la supériorité numérique globale, ils l'ont maintes fois prouvé, et une division blindée seule était capable de manoeuvrer de manière à mettre en échec une demi-douzaine de divisions d'infanterie.

Typiquement, on entre dans ce cas de figure : nous aurions été obligés de produire une ligne défensive cohérente (ah, la sacro-sainte ligne de résistance principale !) sur laquelle nous aurions dispersé nos moyens limités (impératif si on ne veut pas se faire déborder, sachant qu'il n'y avait AUCUN espace stratégique, aucune profondeur pour corriger par un retrait contrôlé toute manoeuvre adverse latérale), quand les Allemands n'auraient qu'à concentrer les leurs à l'endroit le plus favorable pour ensuite, grâce à leur supériorité locale, nous battre en détail et en gros. Je ne crois pas que les confins bretons offrent de tels avantages défensifs en raison de sa géographie qu'ils permettent de réaliser avec moins de forces ce qui a échoué sur la Somme et l'Aisne...

Donc même votre affirmation en quoi il devrait être "permis de considérer qu'une supériorité de trois contre un nous était quand même favorable" est à prendre avec d'infinies précautions. En ce qui me concerne, il aurait fallu une supériorité locale conséquente (une supériorité globale ne signifiant rien !), avec soutien par le biais de réserves, pour espérer corriger notre infériorité tactique et notre manque de puissance d'arrêt. Quelque chose d'impossible à ce moment de la campagne, hélas.

Mais dans tous les cas, les Allemands étaient capables de générer en une poignée de jours une force suffisante pour balayer tout espoir de tenir en Bretagne : laissées sur les starting-blocks par des divisions blindées en plein rush, je rappelle qu'il y a quelques 150 divisions d'infanterie qui n'ont que ça à faire...


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De la percée perpétuelle...

Message par BRH » Dimanche 22 Avril 2007 09:48:57

J'avais répondu à ces arguments impeccables et implacables par ce titre aguicheur: "de la percée perpétuelle", où je dénonçais amicalement la tendance de l'auteur à considérer la propension des Pz pour une percée constante et définitive, en tous lieux et en toutes circonstances, comme irrémédiable...

A cela, j'opposais l'exemple de la bataille d'Amiens, quand la 16ème DI avait résisté plus de 2 jours à la poussée de 2 Pz en leur infligeant des pertes très sévères, ce qui avait conduit l'OKH à retirer ses Pz pour les transférer sur l'Aisne pour une exploitation plus facile...

Naturellement, l'argument consistant à dire qu'en cas de succès sur la ligne principale de défense en Bretagne, les troupes allemandes y auraient été rameutées, est tout à fait recevable. A commencer par la 7ème Pz de Rommel, qui après la prise de Cherbourg le 19 juin, serait devenue disponible. Ce qui situerait sa mise en ligne vers le 22 juin en Bretagne au plus tôt.

Mais ces divisions se concentrant alors sur la Bretagne, n'auraient pas été disponibles ailleurs. Tout en notant que ce n'est pas 150 divisions allemandes qui ont participé à la bataille de France, mais 120, au grand maximum, car il fallait occuper la Pologne, la Norvège, la Hollande et la Belgique...

Au surplus, j'ajoutais qu'il n'y avait pas de lien direct entre la possibilité ou non d'une résistance militaire en Bretagne et la nécessité politique de tout faire pour encourager le gouvernement français à se battre jusqu'au bout !

Or, l'interruption de toute collaboration militaire sur le terrain ne pouvait qu'ouvrir un boulevard aux défaitistes et aux partisans de l'armistice...
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Message par BRH » Dimanche 22 Avril 2007 09:51:52

Loïc Bonal a écrit :De la percée perpétuelle !

Justement Bruno : le lien est direct.
Tenir le "réduit breton" étant extrêmement aléatoire en raison des capacités allemandes à perforer les défenses, les Britanniques ont pu l'estimer irréalisable.

Ce qui expliquerait (explique à mon sens) le pourquoi du retrait de leurs unités sans jouer le jeu d'une telle hypothèse très hasardeuse : la défense des îles britanniques me paraît être nettement plus crédible que celle de la Bretagne, et est de toute manière depuis le début au premier rang des préoccupations anglaises (sauf qu'avant juin 1940, toute invasion des îles par les Allemands étaient considérée comme hautement improbable et donc guère envisagé par les états-majors, ce qui n'est plus le cas après la débâcle française).
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Message par BRH » Dimanche 22 Avril 2007 10:05:55

A cette objection, j'ai fait observer que la question du Front continu en Bretagne était hors-sujet.

Le problème n'étant pas avant tout militaire, mais politique ! La question étant de savoir ce qui importait le plus aux yeux des Anglais: maintenir la France dans le combat ou réfléchir au meilleur moyen de rapatrier rapidement toutes leurs forces pour préserver l'intégrité de la vieille Angleterre !

Il est évident que l'Angleterre avait tout intérêt à maintenir la France dans la guerre, si elle même était décidée à aller jusqu'au bout !!!
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