L'insolence anglaise à son apogée !
par Jean-Alphonse Richard , Loïc Farge publié le 08/04/2016
"L'anneau de Jeanne d'Arc a été acquis récemment par Philippe de Villiers et le Puy du Fou. Mais les Anglais ne l'entendent pas de cette oreille. À la demande deux musées, le National Council of Arts (Conseil des Arts britanniques, Ndlr) s'apprête dans les quinze jours à réclamer la saisie conservatoire de la relique par les douanes françaises et sa mise sous séquestre en attendant le règlement de l'affaire devant un tribunal. Voilà le tout dernier rebondissement de cet extraordinaire feuilleton qui agite déjà les milieux diplomatiques et va prendre un tour nettement plus judiciaire.
Les Anglais veulent absolument récupérer l'anneau, c'est désormais une certitude. La procédure est d'ailleurs en route. Première mise en demeure des Anglais le 19 mars. RTL vous révèle la teneur de la lettre adressée à l'avocat londonien du Puy du Fou, Me Alexandre Terrasse. Le National Council dit avoir fait des recherches dans les Archives royales.
Philippe de Villiers prêt à aller en prison
Résultat sans ambiguïté : "L'anneau fait partie intégrante du patrimoine anglais", est-il mentionné. Il aurait dû être assujetti à une licence d'exportation. Cette procédure n' ayant pas été respectée, il doit donc être restitué immédiatement à la Couronne. Car, ajoute la lettre, c'est "une pièce majeure de l'histoire de l'Angleterre, un objet à haute valeur symbolique". Ce n'est pas encore une déclaration de guerre, mais ça commence y ressembler.
Au Puy du Fou, on affûte déjà les épées pour bouter l'Anglais hors de Vendée s'il se présente ? La première riposte est d'ailleurs partie en début de semaine. Les responsables du Puy du Fou ont complété les formulaires, très techniques, pour obtenir une licence d'exportation. "Un signe de bonne volonté", nous a confié Philippe de Villiers. Même si le fondateur historique du Puy du Fou ajoute aussitôt qu'il ne restituera jamais "ce petit bout de France revenu en France. On ne livrera pas Jeanne une deuxième fois".
Philippe de Villiers qui préfère aller en prison, même dans une geôle anglaise, plutôt que rendre la relique. Il risque en théorie - et son avocat l'a mis en garde - une peine de six ans de prison et une amende d'un million d'euros pour détournement d'un bien national.
Au secret pour éviter la saisie
Avec cette affaire, l'anneau de la pucelle prend une couleur authentique. Même si des historiens émettent toujours des doutes. "Jeanne d'Arc, au cours de son procès, a dit qu'elle avait un anneau qui portait trois croix et le mot 'Jesus Maria'. Est-ce celui là ? Il ne faut pas imaginer que Jeanne d'Arc est la seule à avoir eu des anneaux portant ce genre d'inscription", avertit Olivier Bouzy. "Les femmes, semble-t-il, à l'époque ne portent pas de petite croix autour du cou, elles ont des années. Si c'était bien l'anneau de Jeanne d'Arc, ce serait le seul objet qui nous resterait d'elle", ajoute-t-il. "On a envie d'y croire, d'autant que les choses les plus invraisemblables ne sont pas totalement impossibles", conclut-il.
Pour l'heure, l'anneau est caché. Au secret pour éviter la saisie. Seul Philippe de Villiers - le "seigneur de l'anneau", comme on l'appelle parfois - sait où il se trouve. Si les choses s'enveniment, le vicomte demandera audience à la reine Elizabeth. "Je lui rappellerai que son aïeule, la reine Victoria, voulait rendre l'anneau à la France", dit-il. Comme quoi six siècles après sa mort, le bûcher de Jeanne d'Arc recommence à brûler entre la France et l'Angleterre."
Si Philippe de Villiers me demande conseille, je lui dirai :
"Qu'ils nous rendent Napoléon avant !!!"