par BRH » Vendredi 22 Août 2014 13:39:44
Sur le plan historique la bataille de Rossignol a été l'un des grands désastres de la bataille des frontières. Pendant la journée du 22 août 1914 la 3° division d'infanterie coloniale française, un corps d'élite entre tous constitué en majorité d'engagés volontaires qui ont déjà vu le feu, fut entourée et anéantie.
La 3°division à qui on avait assigné une zone de pénétration étroite, s'était engagée en colonne de route au-delà du principal affluent de droite de la Meuse, la Semoy, en empruntant une chaussée unique, bordée de prairies marécageuses, dans lesquelles aucun déploiement n'était possible et cela, avant d'aborder la forêt de Neufchâteau aussi impénétrable que toutes les forêts de cette région.
Placée dans d'aussi mauvaises conditions, partout sans liaison, et prise à partie par deux divisions allemandes, la 3° D.I.C. n'avait aucune chance de vaincre.
Sous le commandement du Général Raffenel, la 3° D.I.C. était constituée :
- De la 1ère Brigade d'Infanterie du Général Montignault, formée des 1° et 2°R.I.C.(6800 h.) ;
- De la 3ème Brigade d'Infanterie du Général Rondony, formée des 3° et 7° R.I.C. (6800 h.);
- D'un régiment d'artillerie divisionnaire : le 2° R.A.C.(36 canons)
Le 22 août, combattent avec la Division :
- Le 3° Régiment de Chasseurs d'Afrique (600 cavaliers);
- Le 6° Escadron du 6ème Dragons ;
- Une compagnie du Génie.
La 3° D.I.C. et les unités des autres armes qui l'accompagnent font partie du Corps d'Armée Colonial, placé sous les ordres du Général Lefèvre. La 2° D.I.C en réserve de la IV°armée commandée par le général de Langle de Cary et la 5ème Brigade Coloniale, non endivisionnée, sont les autres grandes unités du Corps d'armée colonial, dont le 3ème R.A.C. constitue l'artillerie de corps. Au total, le Corps colonial dispose de 20.000 hommes, 5000 chevaux, 700 véhicules, 84 canons.
La 3° D. I. C. pendant les durs combats du 22 août se heurte aux XI° et XII° Divisions d'Infanterie du VI° Corps Silésien.
Le 3° Régiment d'Artillerie de Campagne Colonial le 22 août 1914
A la mobilisation, le corps d’armée colonial comptait 3 divisions or le corps d’armée n’est pas au complet sur le front en août 1914 : La 1ère division est réduite à la brigade Goullet (la 5°) car la 2° brigade a été laissée sur la frontière avec l’Italie.
Le 22 août :
- La 5°brigade marche à gauche du dispositif du CAC .
- La 2°division du général Leblois, en réserve d’Armée, est au complet et le 1°RAC est affecté à cette division. Elle marche derrière la 5° brigade.
- La 3°division , celle du général Raffanel, marche à droite du dispositif du CAC. Le 2° RAC appartient à cette division. L’objectif pour la 5°brigade comme pour la 3°division est Neuchâteau.
- Le 3°RAC est le régiment d’artillerie de corps d’armée.
Le 22 août, pendant que l’avant garde de la 3°division (1°brigade) était prise à parti depuis 8h30 par des tirs d’armes automatiques Allemandes, à 1500 mètres environ au nord de Rossignol, deux autres combats distincts de celui de Rossignol étaient livrés dans l’après midi au sud de la Semoy par les 3° et 7° régiments de la 3°division.
Intéressons nous à l’action du 3ème RAC, le 22 août 1914:
D'après le colonel A.Grasset dans :La Guerre en Action, surprise d'une division, Rossignol-Saint-Vincent, 22 août 1914; Editions Berger-Levrault, Paris 1932
"A Saint-Vincent, où le général commandant le corps d’armée colonial est arrivé vers midi, aucun renseignement ne parvient à son P.C. De l ‘aventure extraordinaire dans laquelle son corps d’armée se trouve jeté, les éléments d’appréciation qu’il possède ne lui permettent pas de saisir toute la tragique gravité. Lancé dans une offensive, tête baissée, contre un ennemi que tout le monde s’obstinait, jusqu’à ce matin, à déclarer fort éloigné vers le nord et en flagrant délit de manœuvre, il est conduit à cette conclusion : tandis qu’on l’attaquait du sud au nord, l’ennemi a pris l’offensive de son côté, du nord au sud. Une de ses colonnes retarde, dans la forêt, l’avant –garde de la 3° division coloniale, et une attaque violente se déclenche, à l’est, sur Bellefontaine, où le 2° corps a été devancé.
Et dès lors, la tâche a remplir par le corps colonial lui paraît être celle-ci : faire face à l’est et laissant le moins de monde possible, pour maintenir l’ennemi dans la forêt, tomber avec toutes les forces disponibles dans le flanc de l’ennemi qui attaque Bellefontaine.
A midi 15, l’ordre suivant est donc adressé à la 3° division, à l’artillerie de corps et au 7° régiment, dont le général a conservé la disposition :
C.A.Lefèvre.
Saint-Vincent, midi 15.
I - L’ennemi attaque le 2° C.A. sur notre droite, dans la direction de Bellefontaine et au sud. Bellefontaine est tenue par le 2° C.A.
Il importe, en conséquence, de faire front vers l’est, prêt à se porter à l’attaque, si l’ordre en donné, dans les directions du nord-est ou de l’est, en se gardant seulement vers le nord.
La 3° D.I.C. tiendra le front : bois de Chenet, Orsainfaing, bois à l’ouest d’Harinsart.
Un groupement sous les ordres du colonel Mazilliers et comprenant son régiment ( le 7ième RIC) et deux groupes d’artillerie de corps, tiendra le front : hauteur à 1 kilomètre est de Mesnil- Breuvanne – Château de Villemont, cherchant à se relier avec le 2° C.A. sur Bellefontaine.
Le dernier groupe d’A.C. se portera sur Jamoigne.
II – Le P.C. sera installé à Jamoigne, où les comptes rendus de situation lui seront envoyés le plus tôt possible.
P.O. : le lieutenant- colonel, chef d’état- major,
Aubert.
Aussitôt après avoir reçu du général Lefèvre , l’ordre de rechercher et de contrebattre l’artillerie ennemie, le colonel Lenfant commandant le 3° RAC a appelé à lui son lieutenant-colonel et ses trois chefs de groupe et leur a réparti les reconnaissances :
Au lieutenant-colonel Jaquet et au commandant Peltier, la partie nord de la croupe 381-392. Lui – même se réserve avec les commandants Amman et Petit, la partie sud de cette croupe, de 392 à 395, à l’est de Saint-Vincent.
Les reconnaissances sont difficiles, car l’ennemi est vigilant et tire sans compter sur tout ce qu’il voit ; or on ne sait pas où il est. Le groupe Peltier ne peut pas songer, dans ces conditions, à s’installer sur la croupe dénudée 381-392 et il doit se contenter provisoirement de prendre une position d’attente le long du chemin de terre qui va vers Fresnois, par la lisière du bois allongé, que la crête 381-392 couvre à l’Est.
Quelques minutes plus tard, le tir de l’ennemi paraissant se ralentir, les batteries de Trocmé (5°) et Grosnier (6°) réussissent à se mettre en batterie sur la crête, immédiatement à l’ouest de la crête 392 ; mais la batterie Minault (23°) ne trouvant pas la place nécessaire pour son déploiement, doit rester dans le chemin creux, avec les échelons du groupe.
Le groupe Peltier (4°), ramené à la sortie sud de Saint-Vincent, a fini par trouver une position de batterie derrière le petit bois du mamelon 395, à l’ouest du village. Réussira t-il à s’y employer utilement ? Cela n’est pas certain, car de nombreux boqueteaux masquent la vue du côté de Tintigny et c’est justement de ce côté que l’on entend maintenant le bruit d’un combat très vif. En revanche, ce groupe va disposer d’un champ de tir assez étendu dans les directions de Breuvanne et Orsainfaing.
Le groupe Amman (2°) a trouvé à se mettre en batterie. Derrière une petite croupe, au nord de la route Tintigny –Jamoigne, à l’ouest de la borne B. 34, près du carrefour du chemin de Saint-Vincent. C’est le capitaine Baudoin, commandant la 3° batterie, qui a découvert cet emplacement, d’où l’on a des vues étendues vers l’est et en particulier sur le mamelon 343, à l'ouest d'Ansart : un point suspect.
Tellement suspect que la batterie Baudoin juge opportun d’ouvrir le feu sur cet objectif, qu’elle ne tarde pas à encadrer dans une fourchette serrée. Les batteries Tresmontant (4°) et Cartron (22°) viennent successivement se mettre en batterie près de la batterie Baudoin, prêtes à intervenir. Mais leur intervention semble inutile, car, après un tir progressif de la batterie Baudoin, au cours duquel le mamelon 343 apparaît couronné d’une épaisse poussière, le feu de l’artillerie ennemie cesse subitement. Le résultat cherché aurait-il été atteint, de ce côté ?
La chance favorise moins le groupe Petit (3°). Les batteries Grosnier (6°) et Trocmé (5°) se sont –elles trop montrées sur leur crête, orientée sensiblement est- ouest ? On ne sait, mais elles n’étaient pas en position depuis dix minutes, que des salves courtes et longues d’obus fusants , venant du nord et fort bien dirigées, encadraient la crête et étaient suivies de nombreuses rafales. Les batteries souffrirent peu, car le tir demeura un peu long, mais la 23° batterie et les échelons du groupe, qui étaient dans le chemin creux, en arrière furent fort éprouvés. Le maréchal des logis chef Ruffé fut tué ; le lieutenant Gaudrot, plusieurs hommes et de nombreux chevaux furent plus ou moins grièvement blessés. On eut beaucoup de peine à maintenir les chevaux affolés et à réparer le désordre causé par cette pluie de fer.
De son P.C., établi sur une légère crête, à 400m. au nord du petit bois situé immédiatement au nord de Saint –Vincent, le colonel Lenfant, laissé sans ordres et sans renseignements, cherchait encore à 11h. 30, à saisir le sens des évènements extraordinaires dont il était témoin. La fusillade violente dont le bruit arrivait jusqu’à lui, du nord et de l’est , ne lui permettait pas, en tout cas, de douter que le corps d’armée, fût aux prises avec l’ennemi, sur son front et sur son flanc droit.
Or, à ce moment, il aperçoit justement une patrouille d’infanterie allemande cherchant à se glisser vers le cimetière de Saint-Vincent et , en même temps, une rafale de balles arrive de la lisière d’un boqueteau situé à moins de 300m. à l’est du P.C. Le colonel ainsi que l’aspirant Noël qui était auprès de lui, doivent se coucher, pour éviter la mort, car les tireurs ennemis ajustaient visiblement leurs coups…
Donc, la gauche de l’artillerie était menacée et l’ennemi cherchait à tourner par le nord la ligne des batteries… Heureusement, le 7° régiment colonial arrivait. Il était signalé dans un ravin au sud de Saint-Vincent, s’orientant vers Bellefontaine.
Le colonel envoie l’aspirant Testot-Ferry au colonel Mazillier pour lui dire que l’artillerie est en batterie, isolée et sans aucun soutien ; que de l’infanterie ennemie occupe déjà les abords du cimetière de Saint-Vincent et menace de tourner par le nord la ligne des batteries…
Lui-même quitte en rampant son dangereux P.C. et se met en devoir d’en aller chercher un autre. En même temps il prescrit au groupe Amman (2°), le plus directement menacé, de se replier sur la corne nord du grand bois allongé, à l’ouest de Saint-Vincent, où il compte avoir encore des vues vers le nord –est.
Après ses ordres donnés, le général Lefèvre part pour Jamoigne, où il sera à portée de la division Leblois, qui vient d’y arriver (la 2° division de son corps d’armée dont il a demandé à l’armée de lui rendre la disposition).
En route, il est renseigné mieux qu’il ne l’avait été jusqu’ici ; par qui ? comment ? Nous ne le savons pas… peut être simplement par des blessés ou par des éléments débandés… Quoi qu’il en soit, arrivé à Jamoigne à 13h. 30, il se rend un compte plus exact de la situation.
Du reste ici, les communications avec la 3° division et la 5° brigade et avec le 12° corps, sont tout aussi précaires qu’à Saint-Vincent. Les Allemands ont visité ces localités, y ont enlevé des otages et détruit télégraphe et téléphone.
Pourtant, un agent de liaison de la 4° division, laquelle se bat à Bellefontaine, porte quelques indications précises. Le 2° corps serait dans l’impossibilité de dépasser Bellefontaine car il serait attaqué sur son flanc droit par des forces considérables. Il demande que le corps colonial l’appuie en attaquant le flanc droit de l’ennemi.
Le général Leblois, commandant la 2° division coloniale est là. Verbalement, il confirme son compte rendu écrit de midi 15, où il disait la situation de sa division. Le 22° régiment colonial est arrivé à Jamoigne. Il a envoyé un bataillon aux Bulles, pour s’assurer le passage de la Semoy. L’artillerie divisionnaire serre sur Jamoigne. La 4° brigade, qui est sur la grand’ route, s’arrêtera entre Jamoigne et Pin.
Le commandant du corps d’armée explique au général Leblois le sens du canon que l’on entend vers l’Est depuis 11h 30. Mais il ne peut pas faire davantage, aucun ordre de l’armée ne l’autorisant encore à disposer de sa 2° division.
Pourtant les circonstances paraissent urgentes, le général Lefèvre adresse à Stenay ce nouveau compte rendu, plus explicite et plus pressant que le premier :
Jamoigne, 22 août , 14 heures,
La 3° D.I.C., en marche sur Rossignol, a été attaquée violemment sur flanc droit et lisière des bois au nord, à partir de 7 heures.
Ai été obligé la renforcer à Saint-Vincent par régiment de cette même D.I.C . conservé à ma disposition et par A.C.
2° C.A., qui paraît en échelon en arrière, a été attaqué aussi fortement à Bellefontaine , qu’il a perdu et repris.
5° brigade progresse dans nord.
2° C.A. me demande prononcer contre-attaque, pour dégager son front.
Demande pouvoir disposer, si nécessaire, 2° D.I.C.
P.C. : Jamoigne.
P.O. : Chef d’Etat-Major,
Puypéroux.
Ce sera seulement vers 17 heures, par un agent de liaison du 12° corps, dont le P.C. est à Florenville, que le général Lefèvre recevra l’autorisation, demandée depuis le matin, de disposer de sa 2° division. A ce moment , les circonstances auront décidé du sort de la journée.
Le 3° régiment d’artillerie.
La nature boisée de cette région avait rendu impossible pendant toute l’après –midi, l’action de l’artillerie. Même, non seulement le 3° régiment d’artillerie n’avait pas appuyé l’infanterie, mais aussi, au cours de cette journée, ses canons s’étaient trouvés plusieurs fois en grand danger.
A midi, en particulier, sa situation était précaire. A ce moment le groupe Amman (2°), replié sur la lisière nord du bois allongé, au nord-ouest du mamelon 381, avait subi des pertes sérieuses ; surtout celles d’une centaine de chevaux, perte qui le paralysait et l’avait obligé à abandonner 14 caissons sur sa première position. Il resta donc dans ce bois, essayant de s’y reconstituer, inutilisable surtout et ne sachant pas comment il en sortirait. En effet, les lisières nord, est et sud-est, battues par des feux de mitrailleuses, étaient inabordables et déjà la seule issue possible semblait être vers le sud, encore à la condition de traverser dans toute sa longueur de près de 2 kilomètres, un couvert très fourré et fort mal percé.
Le groupe Petit (3°), derrière le mamelon 392, à l’abri du boqueteau de la Croix, immédiatement au nord de Saint-Vincent, était mieux partagé. Il se trouvait là, à l’abri des feux d’artillerie venant de Termes et aussi de l’infanterie ennemie que l’arrivée du 7° régiment avait provisoirement écartée . Même, la compagnie Dasque (4°) du 7° régiment, spécialement chargée de protéger les canons, avait pris position, un moment, dans le boqueteau de la Croix. Ce groupe, ainsi gardé était donc en situation de surveiller la région de Mesnil –Breuvanne, mais mal orienté sur la marche du combat, il ne pouvait malheureusement faire de son feu qu’un usage très circonspect.
Le groupe Peltier (4°) était au sud de Saint-Vincent sans directives, et attendant lui aussi une occasion de s’employer.
Vers midi 30, un ordre du général Gautheron, commandant l’artillerie de corps, arrivait, porté par le lieutenant Petit. Le colonel Lenfant ne put être trouvé et c’est le capitaine Berthier, son adjoint, qui reçut cet ordre.
Il s’agissait d’opérer un changement de front vers l’est ; de mettre deux groupes à la disposition du colonel Mazillier, commandant le 7) régiment colonial et de porter sur Jamoigne le denier groupe de l’artillerie de corps.
Conséquence évidente de l’ordre que nous avons vu le général commandant le corps d’armée donner à 12 h.15. Cet ordre à l’artillerie ne portait aucune indication d’heure.
En l’absence du colonel, le capitaine Berthier s’empressa de le transmettre directement aux groupes Petit (3°) et Peltier (4°), qui se placèrent tous les deux face à l’est, de manière à appuyer le 7° colonial.
Quant au colonel Lenfant, il n’eut connaissance de l’ordre reçu que vers 15 heures, au moment où, avec le groupe Amman ( 2°) auprès duquel il était resté, il débouchait de la lisière sud du bois ouest de Saint- Vincent.
A ce moment, la situation de l’artillerie était difficile. Partout, l’infanterie se repliait. Même la compagnie Dasque (4°), soutien d’artillerie avait dû abandonner le boqueteau de La Croix, au nord de Saint –Vincent et se replier sur la lisière du grand bois, à l’ouest de la localité.
Le groupe Petit (3°), ainsi découvert, traversé par des groupes de fantassins refluant et en butte à des balles d’infanterie, dut se replier, lui aussi, vers la corne sud de ce bois. Il laissa cependant en position, au nord- ouest de Saint- Vincent , la batterie Trocmé, pour faciliter le dégagement de l’infanterie, même au prix de la perte des canons.
Quant au groupe Peltier (4°), il ne trouvait pas à s’employer, faute de vues, mais en revanche, placé trop près des bois, il sentait l’infanterie allemande s’infiltrer et chercher à l’envelopper.
Arrivé à la lisière de son bois, avec le groupe Amman, le colonel Lenfant a aperçu la batterie Trocmé, en position et sa première idée a été de conduire le 2° groupe auprès d’elle. Mais la certitude que le mouvement de repli du 7° colonial se généralisait, l’a fait tout de suite y renoncer. C’est alors qu’il a envoyé au colonel Mazillier le capitaine Berthier, qui venait de lui communiquer l’ordre du corps d’armée de midi 15. Le capitaine était chargé de demander au commandant du 7° régiment colonial dans quelles conditions il estimait que l’appui du canon pourrait encore lui être utile.
Le capitaine Berthier ne rejoindra le colonel Mazillier que vers 16 heures, à la lisière de la forêt de Merlanvaux, où nous avons vu le 7° se rallier et le colonel juger l’appui du canon désormais inutile pour lui.
Le colonel Lenfant n’avait heureusement pas attendu le retour du capitaine Berthier, pour prendre la décision nécessitée par les circonstances. La déroute de l’infanterie devant l’écrasante supériorité de l’ennemi et la menace d’encerclement se révélait irrémédiable. Dès 15 h.30, il donna l’ordre à son régiment de battre en retraite vers la forêt de Merlanvaux, et bien que déjà sous les balles, les 3 groupes purent se dégager sans grand dommage.
Le mouvement s’effectua en ordre : le groupe Amman (2°) en tête, le groupe Petit (3°) le suivant et le groupe Peltier (4°) en queue. A 16 heures, les 9 batteries étaient à l’abri sous le couvert.
Le régiment ne resta pas là. La lisière, entièrement occupée par l’infanterie, n’offrait aucune position favorable pour une mise en batterie. En outre le Docteur Maupetit prévint le colonel Lenfant que la forêt de Merlanvaux était déjà infestée de chasseurs saxons, et voyant son inutilité, le colonel décida de se replier sur La Soye.
Il ne restera même pas à La Soye et désireux de remettre au plus vite son régiment en état de combattre, il continuera sa route sur Breux, pour aller chercher au parc d’artillerie les 14 caissons et les chevaux qui lui manquaient. Il y arrivera dans la nuit. "
Les pertes:
Au 3°RACC :10 tués, blessés, disparus ou capturés dont 1 officier
( pour mémoire, le 2°RACC a eu : 1300 tués, blessés, disparus ou capturés dont 32 officiers et 931 sous-officiers et canonniers prisonniers, parmi lesquels figurent de nombreux blessés).
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !
Napoléon