Campagne de 1940 : stratégie obsolète

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Campagne de 1940 : stratégie obsolète

Message par Baron Percy » Lundi 05 Février 2007 20:42:33

A la guerre, l'audace paie toujours.
Cette citation que l'on pourrait attribuer à Napoléon, il semble que les généraux français en poste en 1940, "les crétins étoilés" ainsi que les surnomme BRH, l'aient complètement oubliée.
L'opposition manifeste entre leurs conceptions stratégiques et celles des Allemands en est une preuve éclatante. Jugez plutôt.
Bien que la France ait déclaré la guerre au IIIème Reich le 3 septembre 1939, pour venir en aide à la Pologne, aucun plan d'intervention en Allemagne n'existe à l'état-major général.
Fidèle à la conception défensive tirée des leçons de la guerre de 1914-18, le général Gamelin laisse les deux tiers de la centaine de divisions dont il dispose derrière "le corset" de la ligne Maginot, réputée infranchissable.
Tout juste fait-il prolonger terrassements et abris de campagne de l'ouest de Montmédy, où se termine la zone fortifiée, jusqu'à la Sambre et à l'Escaut.
En cas d'invasion de la Belgique, à peine envisage-t-il une pénétration de son aile gauche en Flandre, mais le mouvement serait limité au cours de l'Escaut.
Finalement, sur les instances de Daladier, Gamelin décide enfin de se montrer un peu plus audacieux et de pousser un peu plus, le cas échéant, dans la plaine brabançonne.
Reprenant les conclusions d'une étude du Conseil supérieur de la Défense nationale en date du 13 avril 1937, il retient la manoeuvre Dyle, du nom de la rivière coulant à l'est de Bruxelles et le long de laquelle s'articulerait le front allié entre Anvers et Namur.
Ensuite, la ligne de défense suivrait le cours de la Meuse de Namur à Sedan, puis de là, se prolongerait vers Montmédy et la ligne Maginot.
Mais ce plan entraîne l'abandon des Ardennes, de Liège et d'une grande partie du canal Albert.
En contrepartie, l'armée belge est incluse dans ce dispositif.
Selon cette conception stratégique, la ligne Maginot absorbe la moitié des disponibilités en effectifs, alors qu'elle a été conçue au contraire pour en libérer le plus possible en vue d'autres opérations, tandis que la majeure partie des forces mécanisées et la totalité du corps expéditionnaire britannique doivent pénétrer en Belgique centrale.
Entre ces deux groupes principaux, 17 divisions seulement sont affectées au secteur Meuse-Ardennes, région tenue pour secondaire, considérée peu menacée en raison de la configuration du terrain.
"Dans les Ardennes, assure un adage de l'état-major français, la Meuse se défend toute seule."
En face, dans le camp allemand, l'évolution est tout autre.
Fin février, Hitler décide de renforcer les moyens du groupe "A" et notamment de lui affecter 7 des 10 divisions de Panzer que possède la Wehrmacht.
Outre les XIIème et XVIème armées qu'il possède déjà, von Rundstedt se voit affecter la IVème armée qui provient du groupe "B", ainsi qu'une IIème armée réservée pour la percée décisive, laquelle s'effectuera à travers le massif ardennais avec franchissement de la Meuse à Sedan.
Au total, von Rundstedt dispose de 45 divisions alors que le groupe "B" décroît de 45 à 29 divisions, Bock ne dirigeant plus que les VIème et XVIIIème armées.
D'un côté, l'attentisme prudent ; de l'autre, l'audace et la ruse.
On peut dès lors affirmer que dès ce moment, avant même l'entrée en lice des belligérants, le sort des armes à l'Ouest est jeté !
"Les erreurs du passé sont les faiblesses de l'avenir"
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Baron Percy
 
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