Tu l'as fait dévier vers le procès de Riom puis vers mon hostilité à l'histoire des mentalités, inventée de toutes pièces... en extrapolant à l'ensemble de mon cerveau ma thèse sur la folie hitlérienne. Si ce n'est pas une mise en cause de la personne, cela y ressemble !
Or, il est impossible de distinguer l'action (politique ou autre) d'un homme des pensées de cet homme sur le domaine où cette activité s'exerce.
Si je dis que FD ignore l'histoire des mentalités, ce n'est pas à sa personne que je m'en prends mais à sa méthode en matière d'interprétation (faut-il dire herméneutique ?) historique. J'explique les tendances lourdes de cet homme dans ce domaine précis qu'est l'explication des évènements historiques. Ce qui est en débat dans un forum d'histoire c'est bien l'histoire elle-même, il me semble, et si on décèle une tendance lourde chez un historien n'est-ce pas charité que de le lui dire quitte à lui déplaire momentanément. Le culte de la personnalité n'est que l'avers de la médaille dont l'ignorance de l'analyse des mentalités est l'envers.
Non que je nie le rôle des personnalités dans l'histoire puisque j'ai été le premier à parler de de l'importance qu'avait eue pour un De Gaulle l'enseignement militaire traditionnel qui mettait en avant ce rôle en se servant en particulier de l'exemple de l'impératrice de Byzance Théodora. Être "un homme de caractère" fut une tendance lourde de la personnalité de De Gaulle. Elle explique la plupart de ses excentricités politiques comme le refus d'adhérer à la charte atlantique, aux accords de Nassau ou son "Vive le Québec libre" qui sont dans toutes les mémoires.
Non, ce que j'ai voulu dire, c'est que la révolution démocratique a passé et qu'on n'est plus à l'époque où un roi de France partait en guerre contre la Maison d'Autriche pour récupérer sa maitresse, comme Henri IV et Charlotte de Montmorency. Cette révolution démocratique a changé la donne politique. Mandel et Mendès-France auraient-ils été présents à Vichy le 10 juillet 40 que les pleins pouvoirs à Pétain auraient été néanmoins votés. La III° République avait pris un coup dans l'aile et elle ne s'en releva pas. Le procès de Riom a résulté de la mentalité accusatrice de l'opinion à son égard. Halifax aurait-il été Premier à la place de Churchill le 24 mai 40 que le cabinet qu'il dirigeait aurait agi de même qu'avec Churchill. Il n'a été que le porte parole d'une tendance lourde.