Sur la folie de Hitler,
ma publication la plus fouillée à ce jour est sans doute le mémoire d'habilitation (2012) intitulé L'individu dans l'histoire du nazisme / Variations sur l'arbre et la forêt, disponible sur la Toile en deux versions http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... 5928,d.ZG4 http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... 5928,d.ZG4
Je reproduis (avec son autorisation) le courrier récent d'un psychiatre blanchi sous le harnais et suis friand de vos réactions (en rouge, de miens ajouts) :
Je relis votre "présentation de travail" et la IIe GM….perdues dans mes Documents archivés !!! et note cet excellent passage...""<L'expression "politiquement correct", bannie des proses de FD, sert>le plus souvent, de flèche d’appoint contre les
idées politiques d’un adversaire. Par « commande politique
» j’entends un certain nombre de tabous inconscients
qui, comme dans une enquête policière
entachée d’idées préconçues, détournent les chercheurs
de certaines investigations pour le plus grand
confort des pouvoirs en place mais aussi, bien souvent,
de leurs oppositions. Cette commande a, bien
entendu, partie liée avec le moralisme et le juridisme.
Les années suivant la Seconde Guerre mondiale en
fournissent maints exemples. C’est alors que, pour les
besoins immédiats de la reconstruction, on se dispense
un peu partout d’analyser le nazisme et on va
au plus facile, consistant à juger l’arbre à ses fruits.
On le présente comme une barbarie longtemps dissimulée,
un loup déguisé en brebis que les gouvernements
d’alors n’ont pas su percer à jour derrière son
travesti pourtant grossier, soit par lâcheté (ô moralisme
!), soit (ô juridisme !) parce qu’on manquait des
instruments légaux permettant d’appréhender un criminel
non encore passé à l’acte. En fait, si on ne l’avait
pas appréhendé, c’est en un autre sens du terme et
parce que son déguisement n’était précisément pas
grossier… ou était subtil derrière une grossièreté maîtrisée.
S’agissant par exemple de la France, l’historiographie
s’était mise à osciller entre les deux pôles
d’une « cinquième colonne » caressant l’idée de livrer
le pays à Hitler longtemps avant 1940 (la présence de
Pétain au ministère de la Guerre en 1934 et la réduction
concomitante, crise oblige, des crédits militaires,
jouant un rôle clé dans la démonstration) et d’un
« lâche soulagement » (suivant l’expression attribuée
faussement à Blum au lendemain de Munich, alors
qu’il l’avait émise dix jours plus tôt). Il manquait l’acteur
principal, très intéressé par la morale et le droit
mais très peu repéré comme tel avant 1990. Méditant
jour et nuit sur la façon de penser, de gouverner et de
légiférer des futures puissances adverses, Hitler illusionnait
chacune de manière spécifique"""
On inonde le public (lassé à juste titre) de pseudo-informations sur "les horreurs du Nazisme" dont tout le monde se contre-fout: ce sont des choses du Passé que tous scotomisent presque toujours. Même les victimes...Mais jamais on N'EXPLIQUE comme vous le faite le "Processus profond et subtile de toute l'entreprise", et ses pièges calculés.
(fondés sur l'absurdité et la méchanceté humaine combinées !)...
Autre petite merveille: Une critique juste mais aussi élogieuse de votre style d'analyse complexe, juste souvent, mais pas toujours facile à saisir.Nous sommes probablement habitués à trop de Facilité..."On avouera ne pas avoir été complètement convaincu
par une démonstration dont on a plusieurs fois perdu
le fil en cours de lecture, tant l’auteur fait preuve de
subtilité dans son analyse des événements. Néanmoins,
sa démarche le conduit à reprendre toute l’histoire
du régime de Vichy et, derrière le côté
anecdotique de la question initiale, son ouvrage finit
par poser une vraie question de fond : celle du degré
d’autonomie du gouvernement du maréchal Pétain
face aux Allemands. Pour l’auteur, il aurait été manifestement
très faible, et ses membres auraient été des
marionnettes entre les mains d’Adolf Hitler. C’est peutêtre,
pour le coup, faire un peu trop bon marché des
responsabilités propres à Vichy dans la guerre civile
qui s’est déroulée en France sous le couvert de la
grande guerre, et le livre ne convainc finalement pas
plus dans sa réponse à cette question de fond qu’il n’y
est parvenu dans sa réponse à la question initiale
<ces lignes sont extraites de la critique de mon Qui a tué Georges Mandel? dans le Patriote résistant, début 2009; cf. ma réponse et mon échange de courrier avec l'organe de la FNDIRP http://www.delpla.org/article.php3?id_article=399 >
Dur, en effet, de se sentir idiot et nul plutôt ou en plus? que méchant! Toutefois je crois, avec vous, que l'astuce du criminel pervers n'excuse rien de la complicité passive et/ou active de ses "acolytes" vivant par "relative procuration" les satisfactions narcissiques du Pervers....
NB. Un point qui apparaît encore assez mal en 2009 et 2012, mais que je n'ai cessé d'approfondir ces derniers temps, et qui apparaît en pleine lumière dans la réédition du livre de 2004 sur la Libération, début avril prochain : la froide et constante résolution de Hitler de frapper à mort la puissance française lors de la guerre qu'il prépare sans relâche depuis 1933; et le support fantasmatique de cette détermination : l'idée que la France, comme tout ce qui s'oppose à l'essor de l'Allemagne, est juive.
En d'autres termes, on se gargarise à juste titre du concept de "judéo-bolchevisme" par lequel la folie hitlérienne assimilait Lénine et Staline à des descendants d'Abraham, mais on n'a pas fait un pas pour forger une expression caractérisant la haine symétrique de la France : "judéo-gallophobie" ?
On me dira que "judéo-bolchevisme" figure dans le vocabulaire nazi, lequel n'a rien inventé concernant la France. L'argument ne vaut rien, puisque Hitler excellait à cacher son jeu et à ne pas se fâcher avec tout le monde à la fois : pendant toutes les années trente (à quatre mois près : jusqu'au 23 août 39) il caresse les bourgeoisies de tous horizons en se posant en rempart contre le communisme, qu'il peut donc judaïser à l'envi, tandis qu'il dit sur tous les tons (y compris celui de la discrète menace !) qu'il n'a rien contre la France.