Nostra culpa, nous oubliâmes le plus énorme :
François Delpla a écrit :Voilà en tout et pour tout ce que l'amiral Fernet, proche conseiller de Pétain en 1940-42, dit de Riom dans de prétendus "souvenirs" publiés en 1953 chez Plon (p. 192). De miennes réactions
en vert (et contre presque tout) :
Entre temps s'est ouvert à Riom le procès de l'impréparation de la guerre, réclamé dès juillet 1940 [!] par une large partie [!!!] du pays.Il a été retardé par les lenteurs inévitables de l'instruction [comme quoi on n'était pas en dictature !], mais il rencontrait l'adhésion du maréchal, toujours sévère à l'égard de ceux qui avaient "mal conduit leur affaire" [Mazette ! il aurait fait juger au pénal ses rivaux de 14-18 s'ils n'avaient pas été morts ou décatis ! mais au fait, ceux de 40 l'avaient tous bien conduite, à part Gamelin ?! Et puis quelle andouille, ce Fernet ! Même pas capable de voir que Pétain voulait offrir à Blum et Daladier une tribune pour s'expliquer; heureusement nous avons la tardive lumière de Boisbouvier sur ce point !] En ce début de 1942, ce déballage de toutes les erreurs commises de 1933 à 1939 [toutes, vraiment ? et pourquoi s'arrêter en 39 ?] semblait assez inopportun et comme frappé de prétérition. Il arriva ce qui devait arriver. Dans la discorde des partis, les accusés se firent accusateurs. Leurs ardents défenseurs, appelés par nature à lutter contre le magistrat [les droits de la défense, quelle horreur !] firent assaut de véhémence [au lieu de se coucher patriotiquement comme le chef de l'Etat]. Ils ne pouvaient que recueillir l'approbation du public toujours friand de voir "rosser le commissaire" [c'est vrai, quoi ! rien ne vaut le huis-clos; l'encadrement de la presse par des directives quotidiennes n'est qu'une faiblesse démocratique].
Les conseillers du Maréchal avaient eu le tort [Morbleu, une autocritique ?] de ne pas suggérer la pratique de ces commissions d'enquête parlementaires, si prolongées qu'elles parviennent à faire oublier le scandale pour la répression duquel elles ont été convoquées [autocritique limitée, on en est quitte pour la peur !!]
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En ce début de 1942, ce déballage de toutes les erreurs commises de 1933 à 1939
Ici Fernet ment très probablement : il spécule sur l'inculture du public, mais lui peut difficilement avoir oublié que la recherche des responsabilités "de la guerre et de la défaite" commençait curieusement en 1936, et non point du tout à l'arrivée au pouvoir de Hitler. Certes, Blum et Daladier ne se sont pas fait faute de rappeler les exploits antérieurs des ministres Pétain et Laval, mais le président avait beau jeu de les rappeler aux limites chronologiques fixées par la dictature.
Cela dit, Daladier s'en tire bien, lui aussi, car personne n'a l'idée de rappeler que le lendemain même de l'arrivée de Hitler au pouvoir il dirige son premier gouvernement et que s'il y a un moment où on pouvait facilement arrêter Hitler sans guerre, c'était précisément février 1933.