Baudouin le dit : cette initiative vint de Laval. Pétain ne l'a pas contrecarrée, un point c'est tout.
Or, contrecarrer une décision du cabinet qu'il dirigeait, Pétain ne le pouvait pas.
Soit il entérinait, soit il démissionnait.
Et, c'est bien Lebrun qui, sans qu'il le sollicite, lui a demandé de remplacer Reynaud à la tête du gouvernement le 16 juin en vue d'une demande d'armistice à l'ennemi, n'est-ce pas ?
Et c'est bien ce même Reynaud, n'est-ce pas ? qui est allé le chercher d'Espagne où il se trouvait pour entrer dans le gouvernement à la suite du désastre de Sedan, le 24 mai.
N'a-t-il pas aussi refusé d'entrer dans le ministère Daladier en 1939 ?
Pétain n'a jamais rien demandé pour lui-même. Il n'a jamais forcé ni forgé le destin qui fut le sien. La lenteur de sa progression dans la carrière militaire fut presque légendaire. "Tu parles d'un temps où Pétain était encore capitaine" est une phrase qu'on entend encore parfois. Capitaine, Pétain l'était resté si longtemps.