La thèse richemontiste...

La thèse richemontiste...

Message par BRH » Mardi 30 Août 2011 14:26:02

Elle figure de la manière la plus détaillée dans l'ouvrage d'Edouard Le Normant des Varannes.

"Et l`on voudrait que Frotté, si pénétré de la nécessité, la possibilité d`une tentative d`enlèvement, ayant en main tous les éléments de succès, qui parles avec enthousiasme dont nous avons abrégé l`expression, n`ait pas même essayé de réaliser ce plan ? ce n`est pas admissible.

Il s`adjoignit pour son exécution deux autres membres du comité royaliste, Jenais Ojardias et un sous-officier nommé Paulin qui avait déjà donné des preuves de son dévouement à la famille Royale. Déguisé en maçon, il avait pu pénétrer jusqu`auprés du roi à la faveur des réparations qu`on faisait alors à son appartement, lui remettre un rouleau d`or, des lettres du comité, et recevoir de lui quatres letres, dont une pour ses tantes, et une instruction pour le Dauphin.
Simon et plusieurs gardiens duTemple avaient été gagnés, ainsi que d`autres personnes occupant unrang élevé. Paulin fut chargé, à diverses reprises, de remettre des sommes d`argent à des hommes puissants, parmi lesquels il cite Carnot et Cambacérés.
De l`aveu même de ses adversaires, Carnot était inaccessible à toute tentatives de corruption.
Mais il ne l`était pas tout sentiment de compassion, il a donc pu servir d`intermédiaire avec ceux qu`il fallait acheter pour obtenir qu`ils fermassent les yeux, et se trouver maître, par cela même, d`imposer certaines conditions. Dans celles où elle fut accomplie, comme nous le verrons tout à l`heure, l`évasion était acte de bonne politique autant que d`humanité. Elle consolidait la République et accentuait les divisions des royalistes. En y prêtant les mains, Carnot nous a laissé une preuve de plus de la sagesse et de la profondeur de ses vues.
L`évasion fut fixée au 19 janvier 1794, jour où Simon, forcé d`opter entre ses fonctions de municipal et celles de goêlie, devait quitter leTemple et opérait son déménagement.
M. le vicomte d`Orcet a receuilli de Paulin même récit de la sortie du Temple, et c`est celui que nous reproduisons.
MM. de Frotté et Ojardias conduisirent Paulin dans une cour où se trouvait une voiture de blanchisseur tout attelé et couverte d`une toile. selon l`usage. On amena un enfant à cheveux rouges. C`éatit le fils d`un tailleur e St Lô, nommé Hervagault, l`enfant pleurait ; on lui fit boire une liqueur qui ne tarda pas à l`endormir. On l`introduisit alors dans un grand panier de blanchiseur à double fond qu`on plaça dans la voiture et l`on partit pour le Temple.
Paulin resta à faire le guet auprés de la charette, tandis que MM. Frotté et Ojardias, costumés en blanchisseurs, portaient au logement de Simon le panier contenant l`enfant endormi. Ils en descendirent bientôt aprés avec un gros paquet de linge, qu`ils placèrent avec soin dans la voiture, ils y montérent aussitôt dans la direction de la rue de Seine, où ils s`arrêterent à l`Hôtel Mirabeau."

Merci à FleurdeLys. :4:

L'évasion:

Elle s'effectue à l'instigation de Mrs. Atkins. Simon est gagné à la conjuration par l'argent, Carnot et Cambacérès favorisant le projet. C'est le général Frotté qui assure la réalisation du projet, aidé de Paulin et d'Ojardias.

Il y a substitution: on place l'enfant d'un tailleur de Saint-Lô, nommé Hervagault, et on s'empare du dauphin. Joséphine de Beauharnais est de la partie.

Le vicomte d'Orcet aurait recueilli de Paulin même le récit de la sortie du Temple.

Le dauphin fut d'abord conduit à Longjumeau où une vendéenne Françoise Desprez s'occupa de lui, jusqu'à son transfert au camp de Charette. Ensuite, il fut confié à Mme la comtesse de Turpin de Crissé en son château d'Angry, où se trouvait également sa belle-soeur, Mme la comtesse de Vézins.

Séjour de près d'un an. On y fait venir Marie et Mathurin Bruneau, dont le père était sabotier au bourg de Vézins.

Ce que l'on veut, c'est récupérer officiellement Louis XVII pour le proclamer. Cependant, pourquoi taire cette évasion ?

Puisaye, le 30 juin 1795, adresse une proclamation conviant les Français à replacer LE FILS DE LOUIS XVI sur le trône !

Après le massacre de Quiberon, Frotté récupère Louis et le ramène en Angleterre, via Jersey. L'embarquement se fait aux alentours des Sables d'Olonne.

Ce récit est fait au vicomte d'Orcet par Mme Atkins, duchesse de Ketteringham.

Frotté joue double-jeu et bascule du côté de Louis XVIII. Il se brouille avec Mme Atkins mais récupère des pièces compromettantes qui eurent permis d'établir la réalité de l'évasion.

En septembre 1795, l'enfant est convoyé vers Rome pour être remis à MMmes tantes, via le château de Belleveaux en Suisse, lieu de séjour également de Pichegru !

Il séjournera à Rome jusqu'en mars-avril 1796, date à laquelle l'abbé Castillon l'aurait convoyé jusqu'en Espagne, pour être remis à la duchesse d'Orléans.

Il y a malheureusement de grandes contradictions dans ce récit, qui manque -au surplus- de pièces probantes:

http://www.empereurperdu.com/forum/phpB ... 6024#36024

Je n'y reviens pas. Il convient, toutefois, de continuer celui-ci pour voir si quelques lumières peuvent surgir de ces ténèbres...

Les royalistes de l'Ouest (Normandie, Bretagne, Maine et Anjou) découragés par leurs échecs de 1797 et déçus par le manque d'engagement des Princes (Artois, Condé, etc.) auraient décidé d'aller rechercher Louis XVII au Portugal où il résidait alors.

Disons de suite que ceci est bien étonnant. Dans la mesure où la duchesse d'Orléans aurait recueilli le dauphin en décembre 1797 à Figueiras en Espagne !

Admettons, pour les besoins de la cause. Mais voilà que pour preuve de son séjour en France, on cite le témoignage de Brémond (enregistré en justice) faisant état des dires du neveu de Tors de la Sonde auprès de ce dernier, selon lesquels celui-ci aurait hébergé un enfant de 11 à 12 ans aux cheveux blonds et bouclés, aux yeux bleus, dans son château en Vendée. Tors ne l'appelait autrement que M. Auguste et après son départ, aurait déclaré à son neveu: "tu as eu le bonheur de voir le roi Louis XVII, évadé du Temple" !

Conduit en Normandie au printemps 1797, les instigateurs de cette entreprise auraient constaté l'impossibilité de soulever le pays. Ils auraient alors décidé de ramener Louis à Jersey. Une 1ère entreprise aurait échoué, les navires anglais rejettant la barque à la côte.

Le jeune prince aurait été saisi errant dans les environs de Cherbourg. Le tailleur Hervagault, de Saint-Lô, fut averti que son fils avait été arrêté en état de vagabondage, et qu'il aurait à le réclamer. 6 semaines plus tard, une nouvelle tentative n'est pas plus heureuse. Arrêté sous des vêtements féminins, il passe 4 semaines dans la prison de Bayeux. Hervagault père doit encore intervenir. Cette circonstance serait relatée dans un rapport de police du 18 septembre 1797, figurant aux archives nationales, dans le dossier Mathurin Bruneau !

L'hiver 1798 passe (?) et arrive le printemps. Le ou les protecteurs de Louis XVII décident alors de le convoyer vers l'Autriche afin qu'il y rejoigne sa soeur Mme Royale, muni d'un passeport au nom d'Hervagault. Le voyage jusqu'à Paris se déroule sans encombre. On quitte la capitale par la diligence de Strasbourg le 29 mai 1798 (ouf, une date précise).

Mais, à Châlons-Sur-Marne, le protecteur de l'enfant est avisé par le comité royaliste de Paris que la police est sur leurs traces. Il faut se séparer. Pour rejoindre Metz, il y avait deux routes: celle de Sainte-Ménehould et celle de Vitry-Le-François. Pour passer inaperçu, le protecteur décide de prendre la 1ère et de faire emprunter la seconde à Louis. sous un prétexte quelconque, il paye grassement le conducteur de la diligence pour convoyer son jeune protégé jusqu'à Metz.

A l'auberge de Vitry, Louis a l'imprudence de sortir et de se promener dans la ville. Il s'égare et quand il parvient à retrouver son chemin, la diligence est repartie... Il conte son aventure. On s'émeut, on l'entoure et il trouve refuge au château de Guinaumont, près de Châlon. A peine y est-il installé qu'une brigade de gendarmerie cerne le château. Un commissaire de police surgit, interroge l'enfant et il est alors enfermé dans la maison de sûreté de Vitry (?), puis à la prison de Châlon où Louis se dit alors fils du duc de Longueville.

L'affaire Hervagault commence !

Un petit résumé du livre d'Edouard Burton (pseudonyme d'Edouard Le Normand des Varannes) nous dispense d'en écrire davantage, mais n'en est pas moins essentiel pour suivre cette affaire:

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/Cadres ... 7414&M=tdm
( Page 418 à 423 )

Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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