Objections à l'hypothèse d'une évasion au 19/1/1794

Objections à l'hypothèse d'une évasion au 19/1/1794

Message par BRH » Jeudi 15 Février 2007 22:10:42

Merci à Charles Bories et au cercle Louis XVII:

Lire c'est relire ! Retrouvé au hasard d'une recherche sur Courtois, récapitulatif pour mémoire des objections s'opposant à une évasion de Louis XVII le 19/01/1794 ( source CEHQL17 )

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http://www.chez.com/louisxvii/reunions1998.htm

Réunion du 17 octobre 1998

Après l'exposé des membres du Cercle (M. Hamann, Mlle Sabourin) sur la possibilité d'une évasion au soir du 19 janvier 1794, il faut aborder les objections à cette thèse, objections qui me paraissent très importantes. Elles concernent :

Le lieu : Il s'agit de la chambre du petit Capet, où les travaux ne sont pas terminés, loin de là (voir la liste en annexe).

Les moyens : Des moyens divers ont été invoqués. Rappelons-en trois :

- le cheval de carton (Richemont) : On ne peut y mettre un enfant, ses dimensions étant d'un pied de large sur trois de hauteur (Témoignage Voisin) ;

- le linge des Simon : Rien n'appartient aux Simon dans le mobilier de la Tour. Ils emmèneront seulement quelques hardes. En fructidor de l'an II, la Commission des revenus nationaux restitua à la femme Simon les effets de son défunt mari, évalués à 70 livres (Par comparaison, en prairial, la note de blanchissage des enfants Capet et de Tison se monte à 63,5 livres pour le mois). Ils n'ont donc nul besoin d'une manne en osier ;

- le voiturier fantôme : La voiture de Genès Ojardias, qui servira à cinq faux dauphins auvergnats, n'était guère utile pour faire une centaine de mètres, jusqu'à l’Enclos du Temple. Il est possible, par contre, qu'il ait fallu une voiture aux Simon pour amener quelques meubles de la rue des Cordeliers jusqu'à leur local de la cour des Écuries.

Les exécutants :

- Simon : Aucune confiance ne peut être faite à Simon, dénonciateur-né, fidèle à ses seuls intérêts. Il était incapable de prendre le risque de faire évader l'enfant, tout en restant dans l’Enclos du Temple. “Impossible que ce soit Simon qui l’ait fait partir car il ne cherche pas à fuir, au lieu d'attendre à Paris un dénouement redoutable” (Louis Blanc) ;

- La femme Simon : Il est tout simplement invraisemblable que son mari ne l'ait pas tenue au courant de son rôle éventuel dans une tentative d'évasion.

- Les Municipaux : Ils risquaient leur tête, et par conséquent :

. Ils n'auraient jamais donné une fausse décharge, confirmée le lendemain à la Convention ;

. Pour le cas où la substitution se serait passée après leur départ du second étage, donc après neuf heures du soir, ils s'en seraient aperçus le lendemain en doublant la garde (ils n'ont pas dû être remplacés car, sinon, une partie de la relève au moins aurait dû être présente à la décharge. “On faisait conduire par la force tous membres désignés qui ne se seraient pas rendus au Temple au plus tard à dix heures” Manuscrit de Daujon).

En conclusion, il est difficile de trouver une piste sérieuse qui parte du Temple le soir du 19 janvier et il est encore plus difficile d'envisager la rentrée d'un substitué sans faire appel à des hypothèses rocambolesques .

Annexe : Travaux effectués en l'an II (1794) au deuxième étage de la Tour du Temple dans l'appartement du petit Capet .

16 nivôse an II (5 janvier) : démission de Simon

18 nivôse (7 janvier 1794) : Fourniture d'une clé de sûreté pour la salle à manger (Facture de Durand, serrurier )

29 nivôse (18 janvier) : Fourniture du poêle de l'antichambre (2 pieds 6 pouces de large, 3 pieds de hauteur ) plus accessoires (Facture de Marguerite et Firino, fumistes)

30 nivôse (19 janvier) : départ de Simon

1er pluviôse (20 janvier) : Fourniture de trois barres de 16 pouces pour le poêle, lesdits barreaux posés avec deux vis pour le jour au-dessus du poêle. Bride avec sujétion pour fermer l'espagnolette de la croisée. Cadenas de sûreté pour la bride. Vasistas à double cadre de 23 pouces sur 19 (62 x 51 cm) pour cette croisée, avec loqueteau. Châssis en treillage de la même grandeur pour la croisée, posé en dehors du vasistas (Facture de Durand, serrurier)

6 pluviôse ( 25 janvier ) : “Dans la chambre du petit Capet, démastiqué une pièce de verre pour placer un vasistas de fer, l'avoir retaillé, posé et mastiqué dans ledit vasistas” (Facture de Destrumel, vitrier)

9 pluviôse (28 janvier) : Fourniture d'une serrure posée à la porte d'une tourelle qui donne dans la chambre du petit Capet. Console servant à poser la lampe et support, posés avec sujétion (Facture de Durand)

Pluviôse (sans précision de date : entre les deux interventions de Destrumel du 6 et du 27 pluviôse) : Fourniture d'un châssis à coulisses de 27 pouces sur 15,5 (73 x 42cm) coulisses en chêne de 4 pieds (1,28 m) de haut et 2 pouces de large pour une croisée chez le petit Capet (Facture de Lemarchand, menuisier ; “Le tout estimé, eu égard au temps employé pour prendre les mesures et poser, à cause de la difficulté d'entrer, à la somme de 16 livres 10 sols”)

27 pluviôse (15 février) : Pose d'une vitre (22 x 12 pouces) dans le châssis de cloison au-dessus du poêle dans le logement du petit Capet (Facture de Destrumel)

10 ventôse (1er mars) : “Plus, au deuxième étage de la tour avoir démonté et nettoyé les tuyaux du poêle de la première pièce (antichambre) et les avoir remontés et mis en place etc. ...” (Facture de Marguerite et Firino)
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Janvier 1794.

Message par pilayrou » Vendredi 16 Février 2007 05:24:47

Sans oublier qu'il faudra attendre vers la mi-janvier 1794 pour que l'on sache que Simon ne sera pas remplacé. Las des visites des représentants de la Commune qui viennent prendre des ordres concernant Louis XVII, un membre (mais qui ?) des deux principaux comités (Salut Public et Sureté Générale) lâchera : "Qu'il ne soit pas remplaçé !".
Est-il concevable d'imaginer la préparation d'une évasion alors qu'il n'y a aucune certitude sur l'avenir ? Difficile.
pilayrou
 

Message par fleurdelys » Vendredi 16 Février 2007 20:29:13

Bonjour !

J`ai écrit le forum Louis XVII :
- Simon : Aucune confiance ne peut être faite à Simon, dénonciateur-né, fidèle à ses seuls intérêts. Il était incapable de prendre le risque de faire évader l'enfant, tout en restant dans l’Enclos du Temple. “Impossible que ce soit Simon qui l’ait fait partir car il ne cherche pas à fuir, au lieu d'attendre à Paris un dénouement redoutable” (Louis Blanc) ;

Donc ! si cette affirmation confirme que l`hypothese du 19 janvier 1794 qui est impossible que Louis XVII soit sorti a cette date il est encore moins de celui du 15/16 septembre 1793 vu qu`à cette date Simon était au Temple et que Louis XVII était à sa charge.

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Re: Objections à l'hypothèse d'une évasion au 19/1/1794

Message par BRH » Mardi 29 Juillet 2008 08:42:57

Christian Crépin a écrit : Envoyé : 28/07/2008 20:59
Malgré l'emmurement les commissaires à partir du 19/1/1794 ( d'après la séance du Conseil général indiquée par le Mercure universel doivent rentrer dans la chambre de Louis 17 à chaque fois qu'ils viennent effectuer leur tour de garde.) Il ne faut pas oublier qu'au fond de la chambre de L17 à gauche il y avait une porte de communication avec le couloir qui donnait sur une tourelle et sur l'ex chambre de Cléry qu'on pouvait fermer à clé comme on pouvait l'ouvrir.
Supposons que les commissaires ne puissent pas voir l'enfant pendant tout le préceptorat de Simon, ils peuvent le voir à nouveau. Ainsi les anciens d'avant le 3 juillet 1793 auraient pu s'apercevoir de la substitution et l'hypothèse de Charles se fragilise.


Le fait qu'il y ait eu une communication "occulte" entre la chambre de Louis XVII et celle dite de Cléry, n'amoindrit pas le fait qu'un guichet obturé par une vitre a bien été disposé pour isoler le prétendu dauphin du reste des hommes...

Ceci a été mis en place précisément pour éviter que les commissaires ne contrôlent de trop près le supposé dauphin. Tous les historiens sont unanimes sur ce point. Mais il est évident que Robespierre (ou son fondé de pouvoir) pouvait avoir recours à ce moyen.

L'hypothèse de Charles ne me semble donc nullement fragilisée, savoir celle de l'exfiltration durant l'été 1793...
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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