par BRH » Mercredi 02 Juillet 2008 15:40:22
"C'est a vous ma sœur que j'ecris pour la derniere fois, je viens d'etre condamne non pas a une mort honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais a alle rejoindre, votre frere, comme lui innocente, j'espere montre la meme fermete que lui dans ces derniers moment. Je suis calme comme on l'est quant la conscience ne reproche rien, j'ai un profonde regret d'abandonner mes pauvres enfants vous savez que je n'existoit que pour eux et [vous, ma bonne et tendre sœur, vous qui avez par votre amitié tout] sacrifié pour être avec nous dans [trou du faussaire] quelle position je vous laisse !
J'ai appris par le plaidoyer meme du procés que ma fille etoit separe de vous. helas la pauvre enfant je n'ose [pas] lui ecrire elle ne recevroit pas ma lettre. je ne sais meme pas si celle-cy vous parviendra recevez pour eux deux icy ma benediction, J'espère qu'un jour lorsqu'ils seront [plus]grands, ils pourront se reunir avec vous et jouire, en entier de vos tendres soins. qu'ils pensent tous deux a ce que je n'ai cesse de leurs inspirer; que les principes et l'execution exacte de ses devoirs sont la premiere baze de la vie, que leur amitié et leur confiance mutuel en fera le bonheur: que ma fille sent qu' a l'age qu elle a elle doit toujours aider son frere, par les conseils que son [mot rayé dans l'original] l'experience qu'elle aura de plus que lui et son amitie pourront lui inspirer; que mon fils a son tour rendent a sa sœur; [tous les soins, les services, que l'amitié peut inspirer ; qu'ils entent enfin] tous deux que dans quelque position ou ils pourront se trouver; ils ne seront vraiment heureux que par leur union qu'ils prennent exemple de nous. combien dans nos malheurs notre amitie nous a donne de consolation, et dans le bonheur ont joui doublement quant on pe.t le partage avec un ami. et ou en trouver de plus tendre, de plus c.r que dans sa propre famille.
que mon fils n'oublie, jamais les derniers mots de son pere que je lui repette expressement, qu'il ne cherche jamais a venger notre mort. J'ai a vous parler d'une chose bien penible à mon [souci]: Je sais combien cet enfant, doit vous avoir fait de la peine pardonnée lui, ma chere sœur; pensée a l'age qu'il a et combien il est facile de faire dire a un enfant ce qu'on veut, et meme ce qu'il ne comprend pas, un jour viendra j'espère ou il ne sentira que mieux tout le prix de vos bontes, et de votre tendresse pour tous deux.
il me reste a vous confier encore, mes dernieres pensées. j'aurais voulu les ecrire des le commencement du procés, mais outre qu'on ne me laissoit pas ecrire la marche en a ete si rapide, que je n'en aurois reellement pas eu le temps. Je meure dans la religion catholique apostolique et romain, dans celle de mes peres dans [trou]celle[du faussaire] ou j'ai ete elevée et que j'ai toujours [professée] n'ayant aucune consolation spirituel a attendre, ne sachant pas si existe encore icy des pretres de cette religion, et meme le lieu ou je suis les exposeroit trop si ils y entroit une fois. Je demande sincerement pardon a dieu de toutes les fautes que j'ai pu commettre depuis que j'existe. J'espere que dans sa bonté, il voudra bien recevoir mes derniers vœux, ainsi que ceux que je fais depuis longtems, pour qu'il veuille bien recevoir mon ame dans sa misericorde et sa bonte. Je demande pardon à tous ceux que je connois et à vous ma sœur; en particulier; de toutes les peines que sans le vouloir j'aurois pû [leurs] causer[mot rayé: vous faire]. Je pardon a tous mes ennemis le mal qu'ils m'ont fait. Je dis icy adieu, à mes tantes et a tous mes freres et sœurs. J'avais des amis, l'idée dans etre sépare pour jamais, et leurs peines, sont un des plus grand regret que j'emporte en mourant, qu'ils sachent du moins que [mot rayé] jusqu'a mon dernier moment j'ai pensé à eux.
adieu, ma bonne et tendre sœur; puisse cette lettre vous arriver pensé toujours a moi je vous embrasse de tout mon cœur; ainsi que mes pauvres et chers enfants, mon dieu qu'il est dechirant de les quitter pour toujours adieu adieu je ne vais plus m'occuper que de mes devoirs spirituels comme je ne suis pas libre dans mes actions ont m'ammmenera peut-etre, un pretre mais je proteste icy que je ne lui dirai pas un mot, et que je le traiterai, comme un etre absolument etranger."
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !
Napoléon