Le testament de la Reine Marie-Antoinette, un faux ?

Message par pimprenelle » Mardi 13 Février 2007 09:19:16

Mais c'est l'évidence, Chou... Toutes ces conjecturettes s'envoleront en fumée à la première analyse graphologique...

Un faussaire, le plus habile soit-il, peut éventuellement imiter correctement chaque caractère (encore que... :roll: ), il lui manquera toujours le rythme, la cadence de l'écriture, cette ligne invisible qui sous-tend les mots... et qui reste inimitable...

Dans le cas de Marie Antoinette, où ce mouvement des lignes et des lettres est si joliment illustré, il y a aussi toutes les particularités de langages, si nombreuses dans le "testament"...

Comme nous l'avons déjà dit, ce n'est plus un orfèvre, à ce stade-là ! C'est une photocopieuse, un scanner moderne ! C'est un Superfaussaire doté de super pouvoirs, au nombre desquels la mediumnité n'est qu'un détail... :lol:

Super Courtois descendu du ciel ex machina pour accréditer les thèses de nos amis ! :wink:
pimprenelle
 

Re: Louis XVII

Message par Administrateur » Mardi 13 Février 2007 12:10:49

pilayrou a écrit :Laurent Lecointre, dont le père fut parrain chez les Louvel (le régicide), était un personnage riche et perturbé mentalement. Il aimait se vautrer dans la merde, s'intéresser aux potins, connaissait beaucoup de monde (ainsi il abrita un temps Marat, "hors-la-loi").
Bref; toutes ces discussions ne nous éclairent pas sur la seule question qui me préoccupe : qu'est-il arrivé au second fils de Louis XVI. :roll:


Mais vous n'avez aucun doute, j'espère ? Le déchet humain mort au Temple le 8 juin 1795 n'était pas Louis XVII. J'espère que vous en êtes bien convaincu ?

La seule question, c'est de savoir s'il a pu s'échapper du Temple le 19 janvier 1794, ou s'il en avait été exfiltré bien avant...
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Message par pimprenelle » Mardi 13 Février 2007 14:48:13

La seule question, c'est de savoir s'il a pu s'échapper du Temple le 19 janvier 1794, ou s'il en avait été exfiltré bien avant...


D'accord... et, pour répondre à cette question, la seule qui importe véritablement, le "testament" de Marie Antoinette n'est pas utile. Il ne fait jamais, en effet, qu'attester la conviction de la reine, pas la réalité des faits.

Moi, ça ne me dérange pas, j'adore parler de Marie Antoinette... mais il me semble que toutes ces discussions autour de sa dernière lettre ne mènent pas les louidisetistes à grand chose... pour ne pas dire nulle part... :shock:
pimprenelle
 

Re: Louis XVII

Message par pilayrou » Mardi 13 Février 2007 19:13:11

Administrateur a écrit :Mais vous n'avez aucun doute, j'espère ? Le déchet humain mort au Temple le 8 juin 1795 n'était pas Louis XVII. J'espère que vous en êtes bien convaincu ?


L'enfant mort le 8 juin 1795 n'était pas Louis XVII. J'en suis sûr (Ecrits de Bonneval concernant Barras-Laurent-Fouché).

Maintenant, il se peut que Louis XVII soit mort avant.
pilayrou
 

Message par BRH » Mardi 13 Février 2007 19:30:53

Charles Barbanès a écrit :[b]Pour mémoire, par passion pour la vérité historique et pour l'amour du Roi Louis XVI, de la Reine Marie - Antoinette et de leur fils Louis XVII, voici les raisons graves qui nous autorisent à contester l'authenticité de la lettre que le CHAN, les biographes et spécialistes de Marie Antoinette nous présentent, sans contestation possible, comme ayant été écrite par la Reine le 16 octobre 1793 à 4 h 1/2 du matin, à la Conciergerie, au motif que son écriture est celle de la Reine !

PARCE QU'IL EST FAUX DE PRETENDRE QUE :

* 1 * son authenticité est attestée par des membres du Tribunal révolutionnaire qui ont assassiné la Reine, alors qu'au contraire :
1.1 il n'y a que la signature de Fouquier-Tinville ( différente en outre de la signature apposée sur l'acte d'accusation de la Reine ) accompagnée de celle de quatre conventionnels ( Lecointre, Legot (?) Guffroy, Massieu ) ;
1.2 ces 5 signatures sont absentes des 615 exemplaires environ distribués aux députés et sénateurs le 22 février 1816 ; or cette absence est d'autant plus remarquable qu'elle a interdit à tout esprit curieux de faire la critique immédiate de cette fausse information historique qui, avec la similitude de l'écriture avec celle de la Reine, constituait l'un des deux critères d'authentification du manuscrit, présenté solennellement par Decazes, dans son discours aux deux Chambres, si on en croit les Mémoires du Chancelier Pasquier !

* 2 * sa traçabilité historique est irréfutable, alors qu'au contraire :
2.1 les experts et spécialistes se perdent eux-même en conjectures diverses, pour comprendre pourquoi Robespierre aurait conservé un document dont rien ne permet d'affirmer qu'il l'aurait eu entre les mains et que Courtois aurait pu trouver sous son lit, après Thermidor ;
2.2 les témoignages en sa faveur sont très tardifs ( Mmes Bault et Lamorlière ) et indirects ;
2.3 sa découverte a été faite dans des conditions de légalité douteuses en janvier - février 1816 contrastant avec le "miracle " invoqué par certains esprits ;
2.4 les motifs avancés par son dépositaire Courtois, escroc et faussaire avéré, pour expliquer sa non révélation après Thermidor sont à l'évidence mensongers de la part d'un régicide !
2.5 cette lettre a été remise au préfet de la Meuse en février 1816 en même temps qu'une autre lettre de Marie Antoinette, destinée à servir de lettre - témoin, et dont il est sûr et certain qu'elle était apocryphe, car il est établi historiquement que son objet ( demande par la Reine d'un délai de 3 jours pour permettre à ses avocats d'étudier les pièces de son dossier ) N'A PAS EXISTE ! Or cette lettre qui a été remise à Decazes n'a pas été versée aux archives royales et ensuite aux AN puisqu'aucun historien n'a pu l'examiner à ce jour, tout comme un autre billet écrit par la Reine à sa fille Madame Royale pour demander des vêtements restés au Temple !

* 3 son écriture est tellement identique à celle de la Reine qu'il est impossible qu'elle soit une imitation.
Si cela était vraiment impossible, comment donc ont été établis les "faux-vrais" fac-similés distribués aux députés et sénateurs le 22 février 1816, et établis comme étant conformes à l'original par Decazes, alors que le texte du manuscrit a été expurgé des fautes d'orthographe qui s'y trouvent ?

Pour toutes ces raisons - aggravées par celles à venir dans un prochain message - nous considérons que l'authenticité de la lettre dite "lettre - testament" de la Reine Marie - Antoinette du 16 octobre 1793 est frappée d'une très grave suspicion légitime !

Notre expérience de la question Louis XVII nous permet en outre d'oser écrire que l'ensemble des indices, dont nous pouvons avoir connaissance aujourd'hui, convergent tous vers la même conclusion : ce document est APOCRYPHE !

En l'état actuel de nos connaissances nous pensons qu'il est même raisonnable de faire l'hypothèse suivante que nous corrigerons ou abandonnerons si nécessaire :
Cette lettre a été fabriquée par Courtois en 1814 - 1815, pour tenter d'obtenir du roi Louis XVIII le bénéfice de l'amnistie générale, dont les régicides ont été exclus par la loi du 12 janvier 1816.[/
b]
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Message par pimprenelle » Mardi 13 Février 2007 20:22:06

son authenticité est attestée par des membres du Tribunal révolutionnaire qui ont assassiné la Reine, alors qu'au contraire


Son authenticité est attestée par l'écriture et les particularismes propres à Marie Antoinette, si étonnants qu'aucun faussaire n'aurait pu les inventer. Ces fautes d'orthographes et tics de langage sont très nombreux dans le "testament".

J'ajoute que les destinataires des lettres de la reine les conservaient soigneusement, et que cet hypothétique orfèvre n'aurait pu avoir accès à suffisamment de modèles pour forger un faux si parfait.

il n'y a que la signature de Fouquier-Tinville ( différente en outre de la signature apposée sur l'acte d'accusation de la Reine ) accompagnée de celle de quatre conventionnels ( Lecointre, Legot (?) Guffroy, Massieu )


Et alors ? Où est l'élément choc qui va faire basculer les opinions ? Et qui a prouvé que la signature de Fouquier est fausse, d'abord ?

ces 5 signatures sont absentes des 615 exemplaires environ distribués aux députés et sénateurs le 22 février 1816 ; or cette absence est d'autant plus remarquable qu'elle a interdit à tout esprit curieux de faire la critique immédiate de cette fausse information historique qui, avec la similitude de l'écriture avec celle de la Reine, constituait l'un des deux critères d'authentification du manuscrit, présenté solennellement par Decazes, dans son discours aux deux Chambres, si on en croit les Mémoires du Chancelier Pasquier !


Et alors ? Va-t-on faire l'analyse du document apocryphe également ? On a jugé utile de recopier le "testament" de la reine, pour pouvoir le distribuer. Pour rappel, il n'existait pas de photocopies. :lol:

Dans la foulée, on en a corrigé les erreurs et la ponctuation, pour ajouter, sans doute, de la grandeur à l'image de la reine.

Et alors ? Ce document ne nous intéresse pas. Seule la lettre écrite le 16 octobre 1793 à 4h30 requiert notre attention. Et il faut vraiment être fâché avec la graphologie la plus élémentaire pour en trouver l'écriture similaire à celle de Marie Antoinette ! :roll:

Mais il est vrai que Charles connaît si peu Marie Antoinette qu'il fondait au départ ses réflexions sur le document recopié ! Et qu'il a fallu mon intervention pour qu'on poste enfin le "testament" authentique sur son forum ! :lol:

sa traçabilité historique est irréfutable, alors qu'au contraire :
es experts et spécialistes se perdent eux-même en conjectures diverses, pour comprendre pourquoi Robespierre aurait conservé un document dont rien ne permet d'affirmer qu'il l'aurait eu entre les mains et que Courtois aurait pu trouver sous son lit, après Thermidor


Et alors, une fois de plus ! Que la lettre de Marie Antoinette ait atterri sous le matelas de Robespierre ou du pape ne change rien à l'affaire ! C'est l'écriture qui en couvre le papier qui importe.

les témoignages en sa faveur sont très tardifs ( Mmes Bault et Lamorlière ) et indirects


Ca, c'est à mourir de rire ! Charles tient pour rien le témoignage de personnes présentes à la conciergerie, qui ont rencontré Marie Antoinette !

C'est ce qu'il appelle des "témoignages indirects" !

sa découverte a été faite dans des conditions de légalité douteuses en janvier - février 1816 contrastant avec le "miracle " invoqué par certains esprits


Je me répète, mais... et alors ? :shock: Ce document a été retrouvé, c'est tout ce qui compte. Il est là, à notre disposition, ouvert à toute analyse scientifique.

les motifs avancés par son dépositaire Courtois, escroc et faussaire avéré, pour expliquer sa non révélation après Thermidor sont à l'évidence mensongers de la part d'un régicide !


Mais il a bon dos, ce Courtois ! Tantôt scanner doué de mediumnité, tantôt imbécile à la lourdeur insondable... Nos amis le mettent à toutes les sauces, suivant leurs besoins.

Et pourquoi Charles présuppose-t-il qu'il aurait forcément menti ? Délit de sale gueule ? :shock:

cette lettre a été remise au préfet de la Meuse en février 1816 en même temps qu'une autre lettre de Marie Antoinette, destinée à servir de lettre - témoin, et dont il est sûr et certain qu'elle était apocryphe, car il est établi historiquement que son objet ( demande par la Reine d'un délai de 3 jours pour permettre à ses avocats d'étudier les pièces de son dossier ) N'A PAS EXISTE ! Or cette lettre qui a été remise à Decazes n'a pas été versée aux archives royales et ensuite aux AN puisqu'aucun historien n'a pu l'examiner à ce jour, tout comme un autre billet écrit par la Reine à sa fille Madame Royale pour demander des vêtements restés au Temple !


Attendez, là... :shock: ça va trop vite pour moi... Qui a prouvé que la demande de délai était apocryphe ? Charles semble vraiment confondre hypothèse et confirmation...

Quant au billet à Mme Royale, Charles a commencé par l'estimer authentique, en en modifiant toutefois le texte, pour s'en servir dans sa thèse. Maintenant qu'il s'avère que cette pièce ne lui est d'aucune utilité, en fin de comptes, il la réfute purement et simplement ?

J'ai pas tout suivi, là...

Et puis, quand bien même ces deux documents seraient apocryphes, ils n'entraîneraient absolument pas la fausseté du "testament" ! Par contamination, peut-être ? :lol:

son écriture est tellement identique à celle de la Reine qu'il est impossible qu'elle soit une imitation.


Ah que voilà enfin une affirmation qu'elle est vraie ! :D

Si cela était vraiment impossible, comment donc ont été établis les "faux-vrais" fac-similés distribués aux députés et sénateurs le 22 février 1816, et établis comme étant conformes à l'original par Decazes, alors que le texte du manuscrit a été expurgé des fautes d'orthographe qui s'y trouvent ?


:shock: Ah, parce que vous trouvez qu'il y a moyen de confondre cette écriture poussive et appliquée, mal calligraphiée en tirant la langue, avec celle de Marie Antoinette, vous ?

Pour toutes ces raisons - aggravées par celles à venir dans un prochain message - nous considérons que l'authenticité de la lettre dite "lettre - testament" de la Reine Marie - Antoinette du 16 octobre 1793 est frappée d'une très grave suspicion légitime !


Oui, nous attendons votre prochain message, mes amis. Et nous espérons qu'il nous offrira un peu plus d'éléments concrets !

Cette lettre a été fabriquée par Courtois en 1814 - 1815, pour tenter d'obtenir du roi Louis XVIII le bénéfice de l'amnistie générale, dont les régicides ont été exclus par la loi du 12 janvier 1816.


Avec des si, comme dirait l'autre ! :lol:
pimprenelle
 

Message par pimprenelle » Mardi 13 Février 2007 21:09:28

A toutes fins utiles :
La dernière lettre écrite par Marie Antoinette est conservée aux Archives nationales et exposée dans le musée de l'Histoire de France (AE I 8) - Evelyne LEVER, Marie Antoinette, correspondance, 1770-1793, Tallandier, 2005.

Image

Image

http://www.histoire-image.org/site/etud ... e=contexte

Cliquez sur le document et zoomez pour l'examiner.

Voici la lettre recopiée :

Image

http://pierre.lempereur.free.fr/Testame ... 0Marie.htm

Cliquez sur les pages pour agrandir.
pimprenelle
 

Message par Administrateur » Mercredi 14 Février 2007 17:03:34

C'est sur cette dernière communication de Charles Bories que nous clôturons provisoirement la discussion âprement débattue -Ô combien- de l'authenticité du testament de Marie-Antoinette, sans cacher que si cette conclusion était telle qu'il faille admettre le caractère apocryphe de cette lettre, ce serait une véritable Révolution dans l'historiographie de cette période...

Mais nous n'y sommes pas encore


Charles Barbanès :

En attendant la réponse du CHAN, poursuivons donc notre réflexion et allons jusqu'au terme de notre démarche, destinée faire la synthèse de tous les indices qui nous autorisent à contester l'authenticité de la lettre de la Reine Marie - Antoinette du 16 octobre 1793 et qui, grâce à notre experience acquise dans l'étude de la question Louis XVII, nous permettent même d'oser écrire que cette lettre est APOCRYPHE, au risque de scandaliser des esprits distingués qui sont persuadés, en toute bonne foi, que cela est IMPOSSSIBLE !

Ces indices peuvent être résumés comme suit :

1 / Graves contradictions des informations contenues dans le texte de la lettre avec la réalité historique que la Reine pouvait connaître le 16 octobre 1793 à 4 h 1/2 du matin, et historiquement établie à ce jour, dans l'attente de toute preuve contraire, au sujet de :
1.1 la séparation de Madame Elizabeth et de Madame Royale ;
1.2 la connaissance que Madame Elizabeth a eu de l'accusation d'inceste lancée contre la Reine par " Louis Charles Capet " ;

2 / Caractère absolument invraisemblable de toutes les conditions suivantes exigées pour que la Reine ait pu rédiger cette lettre à 4 h 1/2 du matin :
2.1 autorisation donnée par Fouquier-Tinville à Bault de remettre de l'encre, du papier et un flambeau à la Reine ; en l'absence de tout document attestant ce fait, l'imagination de nos esprits modernes, selon laquelle tout condamné à mort avait obligatoirement le droit de rédiger ses dernières volontés est un pur anachronisme, par rapport au contexte de la Terreur ;
2.2 capacité de la Reine à rédiger pendant 2 heures ( temps minimum estimé ) un tel document en raison de son état physique et psychique, après l'intensité de l'effort colossal exigé par deux jours de procès, 22 heures environ de veille ininterrompue et dans les conditions de détention qui étaient les siennes depuis des mois !...
2.3 capacité de la Reine à écrire de la même écriture et selon le même style que ceux qu'elle avait avant le 10 août 1792, après tous les évènements dramatiques vécus depuis cette date !

On notera que le caractère invraisemblable de la réalité de la rédaction de ce testament par la Reine est aggravé par les contradictions qui existent entre les diverses versions en faveur même de son authenticité :
selon certains "récits" la Reine a écrit son testament dès son arrivée dans sa cellule, tandis que pour d'autres elle a d'abord dormi un certain temps - avec des contradictions sur la durée même de ce sommeil - avant de le rédiger ...

3 / Enfin, il reste une question en suspens, dont la réponse négative permettrait à elle seule de rejeter définitivement la thèse de l'authenticité de la lettre de la Reine :
la Reine a-t-elle disposé dans sa dernière cellule d'une table pour écrire ?
En effet si la Reine n'a pas disposé de table pour écrire il est impossible qu'elle ait pu écrire, assise sur son grabat, comme si elle avait été dans son bureau aux Tuileries avant le 10 août 1792 ! ...

Nous croyons donc que tous ces arguments ajoutés aux précédents se suffisent à eux-mêmes, sans qu'il soit indispensable de reprendre dans le détail tous ceux que nous avons analysés précédemment ( Voir *** PS ) ; nous ne souhaitons pas réouvrir des controverses sans fin, tout au moins pour l'instant, en l'absence de tout élément nouveau significatif ! ...


--------------------------------------------------------------------------------

*** PS :
Il s'agit en effet d'interprétations :
* de l'écriture de la Reine ( comparaison avec celle des billets à Jarjayes )
* de sa psychologie ( évocation de l'accusation d'inceste avec demande de pardon de la Reine à Madame Elizabeth, profession de la foi catholique, recommandation de ses enfants à Madame Elizabeth, etc.... )
* de certaines informations contenues dans le texte même ( rapprochement avec le testament de Louis XVI, impossibilité pour la Reine d'écrire jusqu'au 16/10 avec remise de sa lettre à Madame Elizabeth confiée à Bault et non à Rosalie Lamorlière ou à ses avocats,... )
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Message par BRH » Vendredi 16 Février 2007 21:43:00

François a écrit :Je vais reprendre le résumé du cours des événements liés à la découverte du testament de la Reine à partir du Moniteur . On s'est précédemment arrêté au soir du 22 février 1816 après l'annonce aux chambres de la découverte , et leur décision d'envoyer chacune une députation auprès du Roi .
Le Moniteur du 24 février rapporte la réception successive des deux délégations dans la soirée du 23 février aux Tuileries , d'abord celle des pairs , puis celle des députés , en premier lieu par le Roi , et en second lieu , par la duchesse d'Angoulême .
Après le compliment du président des pairs , le chancelier de France , qui a évoqué " l'écrit miraculeusement conservé "et " l'audace impie des bourreaux de la Reine qui n'a pas osé détruire ce précieux monument de la plus haute vertu" , le Roi a répondu : " Je suis fort touché des sentimens que vous m'exprimez au nom de la chambre des pairs ; en lui donnant communication DE LA PIECE QUI M'A LE PLUS EMU DANS MA VIE , j'ai voulu lui faire partager la douleur et l'admiration qu'elle a excitées dans mon âme ."
On note la tonalité très forte de la réponse royale qu'on va comparer maintenant à celle de la duchesse d'Angoulême auprès de qui les pairs ont ensuite été introduits .
Le chancelier remercia la Providence qui a permis de "retrouver dans cette pièce mémorable la source féconde des hautes vertus dont nous possédons avec orgueil la vivante image " . Et la duchesse d'Angoulême répondit :
" Je reçois avec émotion l'assurance des sentimens de la chambre des pairs ; je remercie le Roi de lui avoir permis de me les exprimer , je le remercie aussi d'avoir ordonné la publication d'une pièce que tous les Français verront avec sensibilité ."
La différence avec la réponse du Roi surprend : la Princesse , qui a peut-être senti que les mots qu'elle avait dits aux pairs n'étaient pas assez forts , va se rattraper dans quelques minutes avec la délégation de la chambre des députés.

Les députés conduits par Lainé ont remercié le Roi du " don de la lettre dont l'art reproduit les traits originaux " , et le Roi a répondu :
" Je suis sensible aux sentimens que m'exprime la chambre des députés à l'occasion de la communication que je lui ai faite .AUCUN EVENEMENT NE M'A PLUS PROFONDEMENT TOUCHE QUE CETTE DECOUVERTE . J'en rends grâces à la Providence qui a voulu révéler les vertus de celle dont je fus le sujet , le frère , ET J'OSE DIRE L'AMI . ....."
L'émotion du Roi est si forte que Lainé note dans le compte-rendu qu'il fait à la chambre que " en prononçant les derniers mots de sa réponse , la voix de Sa Majesté était sensiblement altérée" .
Nous avons donc ici l'image authentique de l'extrême sensibilité du coeur de Louis XVIII , bien éloignée des clichés haineux que véhicule la légende des adversaires du Trône depuis deux siècles !
Ensuite , la délégation fait sa harangue à la duchesse d'Angoulême en qui elle voit revivre " les sentimens religieux de deux princesses" , et Madame répond :
"Je suis vivement touchée de votre démarche . Les souvenirs que me rappelle la lettre miraculeusement conservée et écrite par une main si chère , me causent une émotion trop grande pour répondre comme je le voudrais à votre empressement . "
Les députés se retirent alors et la duchesse , qui éprouve sans doute encore l'insuffisance des mots qu'elle a prononcés , ajoute brusquement : " Je n'ai pas voulu faire attendre votre députation . Je serai toujours la même pour la chambre des députés ."
On est un peu désappointé par ce qui semble être un trouble de la duchesse d'Angoulême à l'occasion d'un événement qui est l'oeuvre visiblement du Roi pour l'essentiel .
On pourrait penser qu'on va s'arrêter là ...Et bien non ! Et c'est le scoop que je voulais vous réserver , Charles , en hommage à votre patience angélique et à votre courtoisie jamais démentie : le Moniteur du 28 février 1816 nous apprend que la question de l'authenticité du testament de la Reine a été posée à la chambre des députés !
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Message par BRH » Vendredi 16 Février 2007 22:13:27

François a écrit :Cher Charles , le scoop dont je vous parle met en scène le comte de BOTDERU , député du Morbihan , d'une antique famille qui a soulevé la Bretagne des Cent Jours et de la Monarchie de juillet ! Du légitimisme authentique ! Du pur sang !
Un rapide survol internet m'a permis de relier M de Botderu à la cabale anti-Decazes de 1820...Pour l'heure , le noble député breton semble avoir voulu mener au sein de la chambre des députés une fronde immédiate contre l'intervention du ministre de la police générale à sa séance du 22 février .
La parole au Moniteur du 28 février !

" M. le comte de Botderu , député du Morbihan , a obtenu la parole et a dit :
" Messieurs , le Roi , dans son ineffable bonté , a daigné nous faire don d'un fac-similé du testament de notre auguste et malheureuse reine , Marie-Antoinette d'Autriche !
Il est sans doute inutile que je m'appesantisse sur la profonde et respectueuse gratitude que nous éprouvons tous de ce bienfait de Sa Majesté ; cependant , Messieurs , d'après l'impression que j'en éprouve personnellement , je ne peux me dispenser de témoigner à cette tribune , le regret que je partage sans doute avec tous mes honorables collègues qui composent la chambre des députés des départemens.
C'est qu'en recevant du Roi ce don si précieux que nous devons envisager comme une récomprense présente et future de notre fidélité et de notre dévouement à l'auguste et légitime dynastie des Bourbons , RIEN NE PROUVE POUR L'AVENIR ET LA POSTERITE , QU'IL EST LE TITRE LE PLUS FLATTEUR , LE PLUS HONORABLE QUE NOUS PUISSIONS AVOIR A TRANSMETTRE A NOS ENFANS, A NOS HERITIERS , CAR IL N'EST REVETU , NI D'AUCUNE SIGNATURE QUI EN CONSTATE L'AUTHENTICITE, NI D'AUCUNE ADRESSE OU SOUSCRIPTION PORTANT LE NOM DE CHACUN DE NOUS ET PROUVANT AINSI QUE NOUS AVONS ETE DIGNES , DANS CETTE SESSION , D'UNE MARQUE AUSSI PARTICULIERE DE LA BONTE DU MEILLEUR DES ROIS .
J'ai cru , Messieurs , devoir vous communiquer ma pensée sur un sujet aussi digne d'occuper la chambre , et je la prie de vouloir bien se prononcer , si elle le juge convenable , sur l'observation que je viens d'avoir l'honneur de lui soumettre , ,avant de s'occuper de toute autre discussion ."
Le Moniteur ajoute : " MM. Pasquier , Lainé , Duplessis-de-Grenedan , Hyde de Neuville et quelques autres membres ont appuyé cette proposition , qui a été prise en considération par la chambre . Elle a décidé que son président S'ADRESSERAIT AUX MINISTRES DU ROI POUR PRENDRE LES ORDRES DE SA MAJESTE RELATIVEMENT A L'OBJET DE LA DELIBERATION ."

Pavé dans la mare ! La noblesse la plus fidèle de l'indéfectible Bretagne doute aussitôt de ce que M. Decazes vient de lui présenter ! Et le grand Hyde de Neuville , pilier des piliers du trône, suit Botderu , Hyde qui , dans quelques semaines , embarquera à Brest pour Washington , où l'on semble avoir voulu l'éloigner avec le titre d'ambassadeur ...

Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Message par SIRACOURT » Vendredi 16 Février 2007 23:11:36

Nostalgie:
Je me rappelle de mon passage, il y a 20 ans, chez Mme Duvielbourg, défenseur féroce du Prince Charles-Louis Edmond de Bourbon, qui me recut fort civilement malgré ma foi richemontiste.
Son berger allemand qui était à table avec nous, ne nous a pas dévoré moi et ma femme, pour autant. Elle était une femme de foi et trés dévouée à la cause du Prince.
Ou retrouver une pareille hospîtalité, en France, pas facile ?...À l'étranger, c'est beaucoup plus facile...
Je crois que la derniere lettre de la reine était dans les papiers de Fouquier-Tinville plutot que sous le lit de Robespierre, qui garda là cependant certaines reliques de la reine.
Auteur de LOUIS XVII OU LE SECRET DU ROI, Louise Courteau, Éditrice, Québec, Canada, 2007 et de L'AFFAIRE ROMANOV OU LE MYSTÈRE DE LA MAISON IPATIEV,Louise Courteau Éditrice,Québec,Canada, 2008.

http://romanovfile.multiply.com
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Message par BRH » Samedi 17 Février 2007 09:44:55

François a écrit :Inutile de vous préciser , cher Charles , que j'ai entrepris en "lecture TGV" un dépouillement des numéros suivants du Moniteur afin de connaitre la réponse du ministère à l'interpellation de la chambre ! Faute de disponibilité , je me suis arrêté au début du mois de mai 1816 mais j'ai trouvé au Moniteur du 17 avril cette annonce qui m'a paru sonner comme une fin de non-recevoir:
" On a distribué à chacun de MM. les députés quatre exemplaires du fac-similé du Testament de Louis XVI , dont un exemplaire personnel pour chaque membre . La copie figurée de ce Testament vient d'être mise en vente AVEC L'AUTORISATION DU MINISTRE DE LA POLICE . Elle a été gravée avec le plus grand soin par Pierre Picquet . On y a joint une notice historique et le fac-similé d'un fragment d'écrit de Mme Elisabeth et des signatures de la Reine et du jeune Roi Louis XVII . Elle se trouve chez Gueffier jeune , libraire , Marché-Neuf ;
Audot , rue des Mathurins-Saint-Jacques , n° 18 ; et chez Plancher , rue Serpente , n° 14 . Prix : 2 fr. , et 2 fr. 25 cent . par la poste . LE FAC-SIMILE DU TESTAMENT DE LA REINE SE VEND AUX MEMES ADRESSES ."

Fermez le ban !


En somme, l'interpellation de Botderu est resté lettre morte. Toutefois, si le testament de Louis XVI a été dûment authentifié et mis en circulation comme tel, avec l'autorisation du ministre Decazes, il n'en a pas été de même du testament supposé de Marie-Antoinette: on a procédé par analogie, mais sans répondre formellement à la demande des députés...
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Message par François » Samedi 17 Février 2007 12:20:06

VRAI ou FAUX ?



L'autographe quasi «mythique» de Marie-Antoinette



Nous avons le privilège de pouvoir offrir dans ce modeste catalogue deux lettres de cette malheureuse souveraine qui fut mariée à 15 ans, devint reine à 19 et mourut sur l'echafaud à l'âge de 38 ans seulement !

Marie-Antoinette, qui eut plus de détracteurs que d'admirateurs - du moins dans le passé -, a toutefois toujours suscité un fort intérêt chez les collectionneurs d'autographes. Nul ne s'étonnera donc si, vu la rareté de ses écrits et de ses signatures (nous ne parlerons pas ici de ses secrétaires de la main !), les faussaires eurent beau jeu de fabriquer des autographes de cette reine dont l'écriture subit d'importantes transformations, ce qui ne manqua pas de désorienter quelque peu les spécialistes, collectionneurs et marchands.



C'est ainsi que, dans de nombreuses collections d'autographes formées à partir du début du XIXe siècle, les faux de Marie-Antoinette firent une entrée que l'on pourrait qualifier de «royale», car ces lettres, aux textes généralement extraordinaires, y tinrent une place d'honneur.

Le faussaire - au demeurant collectionneur et haut fonctionnaire impérial ! - qui se donna le plus habilement à ce genre d'exercice est sans doute le baron Félix FEUILLET de CONCHES (1798-1887), auteur, entre autres, d'une édition de lettres «inédites» de Marie-Antoinette, Louis XVI et Madame Elisabeth qui se révélèrent par la suite être non-authentique, du moins en grande partie. Ce baron, très estimé de ses cont emporains, avait pour principe d'échanger les faux qu'il fabriquait contre d'authentiques autographes que lui proposaient ses correspondants et ami collectionneurs...



La fausse lettre, décrite dans ce catalogue sous le numéro 123, provient d'une collection constituée à la fin du siècle dernier restée jusqu'à ce jour chez les héritiers de l'amateur éclairé (sauf pour Marie-Antoinette !) qui décéda avant la parution d'un article fort bien documenté, publié par l'expert Jacques ARNNA. Les recherches approfondies de ce dernier ont permis, depuis un demi-si&egr ave;cle, de distinguer les faux - nombreux, dont quelques uns sont encore en circulation - des vrais, fort rares, et même rarissimes sous la forme de lettre autographe signée comme notre pièce offerte sous le numéro 122.



La bibliothèque d'un amateur de documents historiques et royaux ne peut manquer de disposer de ce petit fascicule très illustré de J. Arnna sur l'écriture de Marie-Antoinette ; désormais introuvable, il serait bon d'en faire une réédition après l'avoir enrichi des reproductions d'originaux et faux découverts en ces dernières décennies, et ajouté un chapitre dédié aux «secrétaires de la main» qui signaient, pour la souveraine, lettres et ordres de paiement.

En attendant ce jour, nous invitons nos lecteurs à se reporter aux exemples reproduits ci-dessous (fausse lettre) et en 4e de couverture (rarissime lettre autographe signée authentique).

Renato SAGGIORI



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Message par François » Samedi 17 Février 2007 12:21:45

124. MARIE-ANTOINETTE et LOUIS XVI de France - Copies originales de leurs TESTAMENTS autographes de 1793, lithographiées en 1816 sur ordre de Louis XVIII. Documents très rares ! [1880.-] 2000.-

Ces deux documents de 3 et 4 pp. in-4 sont authentifiés et signés par le ministre Elie DECAZES (1780-1860), et portent le grand cachet, imprimé à sec, aux armes de Louis XVIII ; ils furent offerts «... par le Roi à Monsieur le Marquis d'Avaray - Pair de France...», le 10 avril 1816. Le tirage de ces copies - les premières faites d'après les originaux de 1793 - fut limité à une centaine d'exemplaires, tous destinés &agra ve; de hautes personnalités de l'Etat. Les éditions postérieures, non signées et assez communes, ne sont que des reproductions de ces copies.
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Message par François » Samedi 17 Février 2007 12:22:39

Très réussi ce petit essai de copier-coller ici , Bruno !

Je ne sais si l'on a déjà mentionné à la Revue des Questions Historiques de janvier 1890 ( p.162) ,disponible sur le site de la BNF ( Gallica) ,un article de Victor PIERRE (" Marie Antoinette à la Conciergerie" ) qui apporte des éléments essentiels en faveur du témoignage de l'abbé MAGNIN sur la communion authentiquement catholique de la Reine à la Conciergerie . http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k169661/

Note Administrateur: Monsieur est servi !
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