Découverte d'une nouvelle branche aînée des Bourbons
Publié : Dimanche 31 Décembre 2023 13:55:28
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HISTOIRE
4 FÉVRIER 2023
Le descendant des derniers rois de France révélé par un test ADN : découverte d’une nouvelle branche aînée des Bourbons
par NICOLAS FONTAINE
La génétique ne ment pas, la science n’a pas de sentiments et les résultats des études scientifiques n’ont aucun scrupule à remettre l’Histoire en question. En étudiant le profil génétique d’un patient inquiet pour sa santé, un médecin français et son équipe ont découvert une correspondance génétique qui pourrait offrir un nouveau regard sur l’Histoire. Le patient serait un descendant en ligne directe – soit masculine – des derniers de France. Mieux encore, il serait un descendant de Louis XV. Selon les livres d’histoire, il n’existe pourtant plus de descendant masculin aussi proche génétiquement des derniers rois de France, raison pour laquelle la branche aînée légitime se trouve aujourd’hui en Espagne. Histoires Royales a recueilli le témoignage exclusif de cet homme qui, avec son père et ses fils, forme la nouvelle branche aînée des Bourbons.
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Lire aussi : Quel est le profil génétique des familles royales ? Quel est l’haplogroupe Y-ADN des rois européens ?
Il découvre qu’un aïeul était le fils caché d’un descendant masculin des rois des France
La Revue de Gériatrie, publication scientifique de référence et de formation dans le domaine des pathologies du patient âgé, consacre un article à une recherche coordonnée par le docteur Jan-Cédric Hansen, mise en lumière par le professeur Alan James, chercheur-résident de l’Institut d’études avancées (IEA) à Paris et spécialiste de la France de l’Ancien Régime au département d’études sur la guerre (War Studies) au King’s College de Londres. Tous les articles de la Revue de Gériatrie sont examinés par un comité d’experts indépendants qui évalue la conformité et valide les assertions scientifiques des articles, tandis que la partie éditorialiste du professeur Alan James, a été « relue par un chercheur d’Harvard qui a confirmé le bien-fondé de la démonstration », nous précise le docteur à l’origine de la découverte.
Dans cet article, Alan James dévoile l’histoire d’une consultation, d’un patient âgé de 80 ans, inquiet pour sa santé, qui a fait appel au docteur Hansen pour en savoir plus sur certains risques de développer des maladies héréditaires comme la démence, par exemple, ayant souffert de différents troubles de mémoire suite à un antécédent médical. Son fils, qui avait réalisé un test ADN via une plateforme étrangère, a demandé au médecin de jeter un œil sur les résultats afin d’éventuellement trouver une réponse parmi ses ancêtres. L’étude, qui au départ sert à approfondir des connaissances concernant l’hérédité et l’Alzheimer, a révélé bien des choses dans un domaine autre que la médecine.
Le médecin a consulté la liste des concordances génétiques, listes qui sont générées par les sites spécialisés qui fournissent les tests, et a remarqué que le fils de son patient présentait les mêmes répétitions des STR que certains Bourbon. Il existe déjà de nombreux articles et plusieurs études scientifiques et médicales sur le séquençage ADN de la dynastie ayant régné sur la France (son haplogroupe étant R-Z381). Le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme a participé à deux études ADN. Un cousin, le prince Axel de Bourbon-Parme, a lui aussi donné son ADN, tout comme le prince João Henrique d’Orléans-Bragance. Ils avaient volontairement fourni leur ADN dans le cadre des recherches à propos de l’authenticité de la tête momifiée d’Henri IV.
Le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme a donné son ADN dans le cadre de l’enquête d’authentification du crâne d’Henri IV en 2013 (Photo : PDN/Sipa Press/ISOPIX)
Histoires Royales est entré en contact avec le fils du patient âgé du docteur Hansen, qui a lui-même fourni son ADN. Il préfère encore garder l’anonymat. Nous avons décidé de l’appeler Jean C. pour éviter les périphrases et faciliter la lecture de cet article. Jean C. est avocat et exerce, de surcroît, une fonction publique, d’où les précautions autour de son identité. Histoires Royales a méticuleusement vérifié tous les aspects de l’histoire avant la publication de cet article. Nous vous présentons ci-dessous les résultats médicaux et scientifiques du docteur Hansen et de ses équipes, les études de congruence génétique et généalogique du professeur Alan James et la réaction exclusive du futur aîné des Bourbons. Jean C., son père, ses fils, ses oncles et neveu sont les seuls hommes, à l’heure actuelle, à descendre de Louis XV (voire d’un autre roi plus récent) en ligne masculine directe (par un garçon possiblement inconnu) que la science ait pu prouver.
Avant toute chose, Jean C. tenait à saluer le travail de l’équipe internationale composée de scientifiques d’universités prestigieuses, réunis sous la bannière du Researchers Enhancing Alzheimer’s Diagnostic (READ), qui ont permis une avancée majeure, à lire ici, dans le diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées, grâce à cette recherche.
« Il va de soi que si le simple fait de communiquer mon ADN a fait progresser la connaissance et le diagnostic de la maladie d’Alzheimer, finalement, cela est l’essentiel, de sorte que je ne regrette pas d’avoir permis son analyse par des scientifiques », a déclaré Jean C.
Lire aussi : Quel est l’ADN de la famille royale issue des Saxe-Cobourg ? Haplogroupe de la famille belge et des Windsor
L’ADN du patient révèle qu’il est un Bourbon
Le résultat ADN de Jean C. présentait 10 microsatellites (ou STR en anglais) déjà identifiés par le passé comme étant spécifiques à la famille royale de France et au mois 16 allèles en commun avec Sixte-Henri de Bourbon-Parme. L’article de la Revue de Gériatrie explique que « la probabilité de trouver une correspondance par hasard tombe à 1 chance sur 50 milliards avec 6 allèles, puis à 1 chance sur 10 billions avec 10 allèles. Avec une vingtaine de marqueurs STR, la probabilité de correspondance fortuite tombe à une sur plusieurs milliards de milliards. » Après une analyse comparative plus approfondie avec l’étude déjà connue de Sixte-Henri de Bourbon-Parme, qui est la plus complète, le patient présentait, au moins 57 allèles en commun avec lui.
Le médecin a d’abord eu le privilège de révéler à son patient et à son fils, qu’ils étaient sans aucun doute des descendants des Bourbons en ligne masculine, étant donné que l’étude est réalisée sur le chromosome Y. Jusqu’ici, la découverte peut sembler anecdotique, au mieux intéressante, pour la plupart d’entre nous. Il existe des centaines de milliers de descendants de Capétiens* sur cette Terre et des milliers de descendants de rois de la branche des Bourbons. Le site généalogique Capedia, qui répertorie tous les descendants des Capétiens, a déjà enregistré plus d’un million d’individus à ce jour, soit autant de descendants d’Hugues Capet. Aujourd’hui, deux souverains européens sont des Capétiens en ligne agnatique et sont membres d’une des familles de Bourbon : le roi Felipe VI d’Espagne (de la branche espagnole) et le grand-duc Henri de Luxembourg (de la branche de Nassau par la famille de Bourbon-Parme, elle-même issue de la branche espagnole).
*Les Capétiens sont les descendants d’Hugues Capet. C’est aussi le nom de la dynastie des rois de France, à partir de l’accession au trône d’Hugues Capet en 987. En 1328, la dynastie des Valois a remplacé la première, bien qu’il s’agisse en réalité d’une branche cadette des Capétiens. À partir de 1589, ce sont les Bourbons qui ont régné sur la France jusqu’à la révolution (à l’exception de la période napoléonienne). Les Bourbons sont aussi une branche cadette des Capétiens, tout comme les Orléans, qui ont régné sur la France de 1830 à 1848, sous Louis-Philippe 1e.
Le grand-duc Henri de Luxembourg et le roi Felipe VI d’Espagne sont les deux seuls souverains Capétiens en exercice aujourd’hui. Le roi Felipe est un descendant en ligne agnatique de Louis XIV par son petit-fils, futur Philippe V d’Espagne. Le grand-duc Henri de Luxembourg descend de la même branche, qui s’est elle-même divisée lorsque le fils de Philippe V est devenu duc souverain de Parme. En plus d’être des membres de la famille Nassau-Weilburg, les membres de la famille grand-ducale luxembourgeoise portent toujours le titre de prince de Bourbon-Parme (Photo : Francis Gonzalez/Alterphotos/ABACAPRESS.COM)
Jean C. n’était absolument pas au courant qu’il descendait en ligne directe des Bourbons. Son arbre généalogique montre une certaine proximité entre ses ancêtres et la famille royale, et même, il est un descendant de Capétiens et d’anciens rois de France par des branches cognatiques (en passant indifféremment par des hommes et des femmes). Il existe pourtant bien une erreur quelque part, probablement au 18e siècle, où son aïeul en ligne paternel devrait être un membre de la famille royale, voire un roi de France.
Jean C., ayant une appétence pour l’Histoire et celle de la France en particulier, était déjà au courant qu’il descendait des Bourbons et des Valois, aussi bien par sa mère que par son père. Sa mère descend par exemple de Louis XI par sa fille, Jeanne de Valois, mais aussi de rois étrangers comme Henri III d’Angleterre. Son père et sa mère, ont par exemple comme ancêtres communs Pierre IV d’Aragon et Charles VI de France. Ces ancêtres se trouvent dans d’autres branches que celle des « C. », cette filiation étant erronée quelque part comme le prouve l’ADN.
Là où l’étude génétique est intéressante et unique, c’est qu’elle révèle une filiation aux rois de France qui est strictement agnatique (c’est-à-dire masculine). En principe pourtant, nous connaissons tous les descendants masculins légitimes des Bourbons. Sans prendre en compte les descendants de rois antérieurs à Louis XIII, peuvent prétendre être des Bourbons, les membres des familles suivantes : Bourbon, Bourbon-Parme (y compris la branche de Nassau), Bourbon-Siciles, Orléans et Orléans-Bragance.
Les seules branches reconnues en ligne agnatique des Bourbons depuis Louis XIII sont les familles de Bourbon, d’Orléans, d’Orléans-Bragance, de Bourbon-Siciles et de Bourbon-Parme (y compris de Nassau) (Image : Histoires Royales)
Jean C. fut le premier surpris par cette découverte. « La mise en évidence scientifique de ce lien généalogique avec la famille de France m’a, bien évidemment étonné », nous explique-t-il. « Il y avait, je le crois, comme dans chaque famille, quelques légendes familiales auxquelles je ne prêtais pas attention ». Plusieurs éléments, que l’on pourrait qualifier de « folklore familial », et quelques mystères non résolus, notamment l’enrichissement soudain de la famille à un moment précis, pouvaient mener vers cette piste. L’article d’Alan James parle « d’une augmentation énorme et soudaine de sa fortune financière », au 18e siècle.
Déjà au courant que de nombreux prestigieux aïeux figuraient dans son arbre généalogique, Jean C. a toujours « été sensible au rôle » de certains de ses ancêtres, qu’ils soient connus ou non. La mise en évidence d’une filiation masculine avec des rois de France plus proches chronologiquement que ses aïeux déjà connus, l’a donc simplement conduit à s’intéresser davantage aux nouveaux personnages historiques avec lesquels l’étude lui a certifié une filiation.
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Quel roi de France compte encore une descendance masculine révélée aujourd’hui ?
Pour rappel, les trois derniers « rois de France » (Louis XVI, Louis XVIII et Charles X) étaient frères. Le dernier monarque français, Louis-Philippe, titré « roi des Français », était un cousin de la branche d’Orléans, issu d’un descendant de Louis XIII, l’arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père des trois frères. Le dernier héritier légitime de ces trois frères, descendant de Charles X, était Henri d’Artois, comte de Chambord, décédé sans descendant en 1883. À sa mort, la prétention au trône de France est passée à des cousins, qui au fil du temps se sont peu à peu éloignés des derniers rois de France, puisqu’il fallait remonter chaque fois plus loin dans l’arbre généalogique. Si bien qu’aujourd’hui, l’aîné des Bourbon se trouve en Espagne. Le prince Louis-Alphonse de Bourbon, est aujourd’hui l’aîné des Bourbon et donc des Capétiens, en tant que descendant de Louis XIV, donc l’ancêtre en commun (en ligne masculine) avec les trois frères rois de France est leur arrière-arrière-arrière-grand-père.
Le prince Louis-Alphonse de Bourbon devant l’entrée de la Chapelle expiatoire dédiée à Louis XVI à Paris. Issu de la branche espagnole, Luis Alfonso est l’aîné légitime de tous les Bourbons (Photo : Jérôme Dominé/ABACAPRESS.COM)
Quant à la branche d’Orléans, qui a régné sur la France entre 1830 et 1848, son chef de famille est le comte de Paris, qui lui descend en ligne masculine de Louis XIII. Il descend par ailleurs de Louis XIV via des descendantes féminines du Roi Soleil (notamment l’épouse du roi Louis-Philippe 1e) ainsi que par des enfants illégitimes reconnus par Louis XIV. Le prince Jean d’Orléans, actuel comte de Paris, descend lui-même du dernier roi Bourbon, Charles X, là aussi en passant par des femmes (sa mère d’abord), puis Louise d’Artois (fille du duc de Berry, lui-même fils de Charles X).
Le prince Jean d’Orléans, comte de Paris, à droite, avec son épouse, la princesse Philomena, et son frère cadet, le prince Eudes, lors d’une messe en mémoire à Louis XVI. Le comte de Paris est l’actuel chef de la branche d’Orléans, descendant du roi Louis-Philippe 1e. La branche d’Orléans est une branche cadette des Bourbons via le frère de Louis XIV (Photo : David Nivière/ABACAPRESS.COM)
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Le docteur Hansen et ses collègues sont capables d’identifier l’ancêtre commun le plus récent entre deux personnes dont on connaît le profil génétique, en utilisant notamment la méthode baysienne. Celle-ci a permis d’identifier cet ancêtre commun entre le 16e et 18e siècle, en fonction de l’âge de chaque génération. Les différences déjà connues entre Sixte de Bourbon-Parme et João Henrique d’Orléans-Bragance permettent de distinguer les caractéristiques propres aux Bourbons d’Espagne et aux Bourbons de la branche d’Orléans. Sixte de Bourbon-Parme descend des ducs de Parme, eux-mêmes descendants du roi Philippe V d’Espagne, petit-fils du roi Louis XIV de France. Alors que la branche d’Orléans descendant de Philippe d’Orléans (1640-1701), deuxième fils de Louis XIII, soit le frère de Louis XIV. Les caractéristiques qui diffèrent sur les chromosomes Y des Bourbon-Parme et des Orléans ne peuvent être apparues qu’après Philippe d’Orléans.
« En ce qui concerne [Jean C.], on constate 2 mutations de distance d’avec les Bourbon-Parme d’Espagne et 3 mutations de distance d’avec les Orléans. Il s’en déduit que [le patient] est génétiquement plus éloigné des Orléans que des Bourbon-Parme d’Espagne et que par conséquent, la séparation s’est faite postérieurement à Louis XIII », détaille l’article scientifique du docteur Hansen. Pour des raisons de distance génétique, il est impossible que le patient soit issu d’une branche descendante (connue ou inconnue) du futur Philippe V d’Espagne. Par congruence généalogique et génétique, les chercheurs ont déterminé qu’effectivement, la distance génétique entre Jean C. et Sixte-Henri de Bourbon-Parme d’un côté, et Jean C. et João Henrique d’Orléans-Bragance de l’autre, est symétrique à la distance génétique qui existe entre la branche aînée des Bourbons et celle des Orléans.
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Peut-être un descendant de Louis XVIII ou Charles X ?
L’étude génétique corroborée par l’étude généalogique menée par le professeur Alan James permet de faire quelques suppositions quant à l’identité de ce dernier roi de France dont descendrait le patient. En étudiant la congruence généalogique et génétique, ainsi que d’autres preuves, déductions, connaissances, on peut affiner la recherche. La génétique indique déjà que Jean C. ne peut être un descendant de la branche d’Espagne, qui s’est formée par Philippe V, l’un des trois fils du Grand Dauphin. Le Grand Dauphin était le fils de Louis XIV, décédé avant son père, et lui-même le père du Petit Dauphin (Louis de Bourbon), lui aussi décédé avant son grand-père, d’où le fait que le successeur de Louis XIV soit son arrière-petit-fils, Louis XV, fils du Petit Dauphin.
L’ensemble des descendants illégitimes, enfants cachés reconnus ou supposés de Louis XV selon différentes théories et leur subsistance aujourd’hui (Image : Histoires Royales)
Le Grand Dauphin a eu trois fils, Philippe V que la génétique rejette, Louis (Petit Dauphin) et Charles. Charles est décédé jeune et sans descendance. Le patient serait donc un descendant du Petit Dauphin. Il pourrait aussi descendre d’un fils illégitime du Grand Dauphin mais d’autres éléments rattachent Jean C. aux rois suivants. Pour être complet, certains historiens répertorient trois filles illégitimes supposées au Grand Dauphin, qui s’est retrouvé veuf à 28 ans, mais aucun mâle jusqu’ici.
L’étude génétique indique une interférence royale relativement précise, en termes de chronologie et de générations, ce qui réduit la possibilité d’un ancêtre royal à la génération des fils de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X ou à la même époque parmi des descendants illégitimes masculins de Louis XV. En effet, les historiens attribuent un nombre important d’enfants illégitimes à Louis XV. Certaines théories sont assez douteuses, d’autres plus probables. Parmi ces enfants illégitimes attribués à tort ou à raison, 9 prénoms féminins reviennent le plus souvent. On compte aussi 6 garçons présumés. Louis XV a lui-même reconnu un seul fils, Louis-Aimé de Bourbon, surnommé « abbé Bourbon », devenu prêtre et mort sans enfant en 1787.
L’histoire a prêté à Louis XV de nombreux enfants illégitimes, dont plusieurs garçons. Peu importe les bâtards présumés, il n’existe aujourd’hui plus aucun descendant en ligne masculine de ces enfants illégitimes (Ian Dagnall Computing / Alamy / Abacapress)
Parmi les fils présumés de Louis XV, le plus probable est Charles de Vintimille du Luc, dont la filiation est presque confirmée par le simple fait qu’il était officiellement répertorié parmi les enfants à charge de Louis Yon, qui s’occupait de l’éducation des enfants illégitimes du roi. Charles de Vintimille du Luc, surnommé Demi-Louis en raison de sa ressemblance physique avec Louis XV, a eu deux filles et un fils. Ce dernier n’a eu que trois filles. La branche masculine est donc éteinte. Autres fils illégitimes présumés, les frères Philippe et Louis-Marie de Narbonne-Lara, qui seront titrés par la suite. Philippe est décédé sans enfant, alors qu’on attribue éventuellement à Louis-Marie, deux fils illégitimes, notamment avec Germaine de Staël, en plus de ses filles légitimes. Quoi qu’il en soit, même les branches illégitimes supposées se sont rapidement éteintes par la naissance de filles uniquement. Benoît-Louis Le Duc, lui aussi mentionné comme fils de Louis XV, fut prêtre et est décédé sans enfant. Enfin, Charles-Louis Cadet de Gassicourt est mentionné comme un fils illégitime du roi Louis XV et de sa maîtresse Françoise Boisselet. Cette filiation a été révélée dans les mémoires du baron Thiébault et de nombreux historiens la valident également. Là aussi, après plusieurs générations, la branche masculine s’est officiellement éteinte à la mort d’André Cadet de Gassicourt en 1964, dernier descendant en ligne masculine de Charles-Louis Cadet de Gassicourt. Toutes les branches descendantes d’un fils illégitime supposé de Louis XV sont donc aujourd’hui éteintes, selon nos connaissances. Jean C. pourrait être l’un d’eux.
Cependant, comme les différentes études (médicales et historiques) l’ont montré, il est probable que l’ancêtre commun provienne d’une lignée royale plus proche dans le temps, et ce via l’un des fils légitimes de Louis XV. Or Louis XV n’a eu que deux fils légitimes avec la reine Marie Leszczyńska, Louis et Philippe-Louis. Le deuxième est mort à 3 ans. Louis, quant à lui a eu 5 fils légitimes et on lui prête un fils illégitime. Ce fils illégitime est connu comme Auguste Dadonville (ou d’Adonville). Là encore, il existe plusieurs polémiques à ce sujet, car Auguste Dadonville a été guillotiné lors de la Révolution, justement pour sa prétendue filiation avec Louis XV et donc demi-frère de Louis XVI. Une des preuves avancées était son « vice de conformité », autrement dit une caractéristique génétique liée à son phimosis, « vice » également bien connu de Louis XVI. Auguste Dadonville était prêtre. Certains pensent que la filiation était une manigance anticléricale. Quoi qu’il en soit, sa prêtrise l’empêche d’avoir des descendants.
Auguste Dadonville étant le seul enfant illégitime (à tort ou à raison) de Louis de Bourbon, nous pouvons suivre l’étude à travers les 5 autres fils légitimes. Les deux premiers nés sont décédés à 10 et 3 ans. Les trois fils suivants sont les fameux Louis XVI, Louis XVIII et Charles X. Louis XVI et Marie-Antoinette, en plus de leurs deux filles et deux fils qui n’auront pas descendance, ont adopté quatre enfants. Certains pensent que plusieurs d’entre eux pourraient être des enfants naturels du roi. L’un d’eux, Jean Amalcar, était noir. Ernestine, Zoé et Armand Gagné (le seul garçon) sont morts jeunes ou sans descendance.
Louis XVIII n’a pas eu d’enfant légitime et bien qu’il multipliât les aventures féminines et masculines, il est communément admis qu’il n’ait pas eu d’enfants illégitimes non plus. Du moins, jamais encore un enfant n’a été identifié comme tel, y compris par des théories douteuses. Jean C. serait-il le premier descendant connu de Louis XVIII ?
Le patient du duc de Berry pourrait être un descendant en ligne directe de Charles X (Photo : FALKENSTEINFOTO / Alamy / Abacapress)
Enfin, le cas le plus complexe est celui de Charles X et de ses descendants, même si – pour sauter directement à la conclusion – aujourd’hui, on ne compte plus aucun descendant des prétendus enfants illégitimes du duc de Berry, fils de Charles X, en ligne strictement masculine (à l’exception des Freeman-Bourbon, dont on parlera plus loin).
Plusieurs auteurs et historiens ont avancé des théories tantôt douteuses tantôt séduisantes pour prouver que certains enfants proches de la cour pourraient être des bâtards du duc de Berry. En tout, on prête au duc de Berry une dizaine d’enfants illégitimes, dont plusieurs sont des filles. Si toutes les pistes avancées étaient authentifiées, il aurait eu cinq fils illégitimes par trois mères différentes. Ces fils et leurs descendants sont les familles Freeman, Oreille de Carrière et de La Roche. Le dernier descendant mâle de La Roche, Ferdinand, est décédé en 1922, son frère, décédé un an plus tôt a une descendance par sa fille. Dans la famille Oreille de Carrière, Raoul est décédé en 1904, sans enfant.
Enfin, seule la branche Freeman subsiste encore aujourd’hui mais sa filiation avec la famille royale est plus que controversée. Sur son lit de mort, le duc de Berry a reconnu deux filles, Charlotte et Louise de Bourbon, nées en 1808 et 1809 lorsqu’il était en exil à Londres. Certains parlent même qu’un mariage a été scellé entre le duc de Berry et Amy Brown, la mère des deux filles. En 1820, à la Restauration, Charlotte reçoit le titre de comtesse d’Issoudun par son grand-oncle, Louis XVIII, alors que Louise reçoit le titre de comtesse Vierzon. Elles ont toujours entretenu de bonnes relations avec les enfants légitimes du duc de Berry et vivaient au château de Rosny-sur Seine. La prétention des Freeman découle de la naissance de John Freeman, né en 1804, d’une relation entre Amy Brown et un certain Freeman. Ce serait aussi en 1804 que le duc de Berry, en exil à Londres depuis 1789, aurait rencontré Amy Brown. Il serait difficile qu’ils aient eu un enfant la même année que leur rencontre. Selon certains historiens, John serait pourtant aussi le fils du duc de Berry mais il n’aurait reconnu que les deux filles.
La thèse des Freeman de Bourbon est soutenue par l’historien André Castelot, spécialiste de la question et également intéressé par le mystère autour de Karl-Wilhelm Naundorff. Les Freeman ont continué, au fil des générations, à épouser des aristocrates et même une descendante morganatique des Bourbon-Siciles. En 1945, John Freeman, petit-fils du fils présumé du duc de Berry a obtenu du tribunal de Thonon le droit de porter le nom de Bourbon. Ce droit lui a été retiré par la cour d’appel de Chambéry en 1952 et par la Cour de cassation en 1956. Son fils, Henry Freeman a lui-même été condamné par le tribunal de la Seine en 1964 pour usurpation du nom de Bourbon et l’interdiction de le porter a été confirmée par le Tribunal de grande instance de Paris en 1973. Il s’agit de la seule branche supposée descendante de la famille royale qui subsiste aujourd’hui en ligne masculine. À notre connaissance, aucun test génétique n’a été réalisé ou n’a permis de confirmer cette filiation. De plus, l’ancêtre royal supposé de Jean C. est né avant 1804 (date de naissance de John Freeman), ce qui le maintient de toute façon dans sa position d’aîné.
Une prétention légitime pour le nouveau descendant des Bourbons ?
Pour résumer, le patient serait un descendant certain et prouvé par la science d’une branche des Bourbons, plus proche que la branche aînée légitime actuelle, qui elle est issue de la branche espagnole. Le premier roi dans les ancêtres du patient serait, au plus éloigné, Louis XV, mais il est probable, au vu de tout ce qui a été démontré qu’il soit un descendant illégitime de Louis (fils de Louis XV) et encore plus probablement un descendant d’un des trois frères rois (Louis XVI, Louis XVIII et Charles X).
« Il ne fait aucun doute qu’une analyse plus poussée du moment et de la nature des présents, en fonction de la vie et des habitudes des candidats royaux, ainsi que d’autres preuves contextuelles et des recherches plus approfondies sur l’histoire de la famille, révélera le lien précis », confie le professeur Alan James à Histoires Royales.
Histoires Royales a, en outre, pris connaissance de certains éléments concernant l’histoire familiale de Jean C., notamment un héritage qu’a obtenu un ancêtre à la Restauration. Cet ancêtre, qui serait donc l’enfant caché potentiel d’un membre de la famille royale, a été baptisé le jour de sa naissance. L’acte de baptême que nous avons retrouvé précise l’absence du père. La présence du père au baptême n’est pas nécessaire selon le droit canonique et son absence était même fréquente à l’époque, toutefois le curé de la commune l’a précisé sur cet acte, ce qui ne semble pas être dans ses habitudes, en parcourant les actes précédents. Ce même ancêtre est aussi devenu maire de sa commune, en 1834, après la Restauration.
Acte de baptême du présumé enfant caché de la famille royale, qui mentionne l’absence du père le jour du baptême au 18e siècle (Image : Archives départementales)
Il est aussi question de certaines caractéristiques physiques connues au sein de la famille royale à partir de Louis XVI et que partagent les membres de la famille actuelle de Jean C. Selon l’intuition du professeur Alan James, les différents éléments factuels et les déductions, l’ancêtre royal serait soit Louis XVIII soit Charles X.
La question de la légitimité dynastique n’a pas lieu d’être. La filiation prouvée par la science fait toutefois du père de Jean C. le nouvel aîné des Bourbon, d’un point de vue strictement généalogique. La généalogie ne fait pas de distinction entre les enfants nés hors mariage et ceux légitimés par un mariage de leurs parents.
« Je n’ai, pour autant, en l’état actuel, ni prétention, ni revendication », nous assure Jean C. Il affirme être « respectueux des Lois et Institutions ». Il laisse ainsi la querelle dynastique là où elle existe aujourd’hui, entre la branche espagnole et la branche d’Orléans, ce qui n’était pas non plus l’objet de cet article. « La France n’est plus une monarchie, ce qui ne fait pas oublier l’Histoire », ajoute Jean C., qui conclut en assurant que tout ceci aura eu le mérite d’offrir « une nouvelle vision de la famille de France ».
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4 FÉVRIER 2023
Le descendant des derniers rois de France révélé par un test ADN : découverte d’une nouvelle branche aînée des Bourbons
par NICOLAS FONTAINE
La génétique ne ment pas, la science n’a pas de sentiments et les résultats des études scientifiques n’ont aucun scrupule à remettre l’Histoire en question. En étudiant le profil génétique d’un patient inquiet pour sa santé, un médecin français et son équipe ont découvert une correspondance génétique qui pourrait offrir un nouveau regard sur l’Histoire. Le patient serait un descendant en ligne directe – soit masculine – des derniers de France. Mieux encore, il serait un descendant de Louis XV. Selon les livres d’histoire, il n’existe pourtant plus de descendant masculin aussi proche génétiquement des derniers rois de France, raison pour laquelle la branche aînée légitime se trouve aujourd’hui en Espagne. Histoires Royales a recueilli le témoignage exclusif de cet homme qui, avec son père et ses fils, forme la nouvelle branche aînée des Bourbons.
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Dans cet article, Alan James dévoile l’histoire d’une consultation, d’un patient âgé de 80 ans, inquiet pour sa santé, qui a fait appel au docteur Hansen pour en savoir plus sur certains risques de développer des maladies héréditaires comme la démence, par exemple, ayant souffert de différents troubles de mémoire suite à un antécédent médical. Son fils, qui avait réalisé un test ADN via une plateforme étrangère, a demandé au médecin de jeter un œil sur les résultats afin d’éventuellement trouver une réponse parmi ses ancêtres. L’étude, qui au départ sert à approfondir des connaissances concernant l’hérédité et l’Alzheimer, a révélé bien des choses dans un domaine autre que la médecine.
Le médecin a consulté la liste des concordances génétiques, listes qui sont générées par les sites spécialisés qui fournissent les tests, et a remarqué que le fils de son patient présentait les mêmes répétitions des STR que certains Bourbon. Il existe déjà de nombreux articles et plusieurs études scientifiques et médicales sur le séquençage ADN de la dynastie ayant régné sur la France (son haplogroupe étant R-Z381). Le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme a participé à deux études ADN. Un cousin, le prince Axel de Bourbon-Parme, a lui aussi donné son ADN, tout comme le prince João Henrique d’Orléans-Bragance. Ils avaient volontairement fourni leur ADN dans le cadre des recherches à propos de l’authenticité de la tête momifiée d’Henri IV.
Le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme a donné son ADN dans le cadre de l’enquête d’authentification du crâne d’Henri IV en 2013 (Photo : PDN/Sipa Press/ISOPIX)
Histoires Royales est entré en contact avec le fils du patient âgé du docteur Hansen, qui a lui-même fourni son ADN. Il préfère encore garder l’anonymat. Nous avons décidé de l’appeler Jean C. pour éviter les périphrases et faciliter la lecture de cet article. Jean C. est avocat et exerce, de surcroît, une fonction publique, d’où les précautions autour de son identité. Histoires Royales a méticuleusement vérifié tous les aspects de l’histoire avant la publication de cet article. Nous vous présentons ci-dessous les résultats médicaux et scientifiques du docteur Hansen et de ses équipes, les études de congruence génétique et généalogique du professeur Alan James et la réaction exclusive du futur aîné des Bourbons. Jean C., son père, ses fils, ses oncles et neveu sont les seuls hommes, à l’heure actuelle, à descendre de Louis XV (voire d’un autre roi plus récent) en ligne masculine directe (par un garçon possiblement inconnu) que la science ait pu prouver.
Avant toute chose, Jean C. tenait à saluer le travail de l’équipe internationale composée de scientifiques d’universités prestigieuses, réunis sous la bannière du Researchers Enhancing Alzheimer’s Diagnostic (READ), qui ont permis une avancée majeure, à lire ici, dans le diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées, grâce à cette recherche.
« Il va de soi que si le simple fait de communiquer mon ADN a fait progresser la connaissance et le diagnostic de la maladie d’Alzheimer, finalement, cela est l’essentiel, de sorte que je ne regrette pas d’avoir permis son analyse par des scientifiques », a déclaré Jean C.
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L’ADN du patient révèle qu’il est un Bourbon
Le résultat ADN de Jean C. présentait 10 microsatellites (ou STR en anglais) déjà identifiés par le passé comme étant spécifiques à la famille royale de France et au mois 16 allèles en commun avec Sixte-Henri de Bourbon-Parme. L’article de la Revue de Gériatrie explique que « la probabilité de trouver une correspondance par hasard tombe à 1 chance sur 50 milliards avec 6 allèles, puis à 1 chance sur 10 billions avec 10 allèles. Avec une vingtaine de marqueurs STR, la probabilité de correspondance fortuite tombe à une sur plusieurs milliards de milliards. » Après une analyse comparative plus approfondie avec l’étude déjà connue de Sixte-Henri de Bourbon-Parme, qui est la plus complète, le patient présentait, au moins 57 allèles en commun avec lui.
Le médecin a d’abord eu le privilège de révéler à son patient et à son fils, qu’ils étaient sans aucun doute des descendants des Bourbons en ligne masculine, étant donné que l’étude est réalisée sur le chromosome Y. Jusqu’ici, la découverte peut sembler anecdotique, au mieux intéressante, pour la plupart d’entre nous. Il existe des centaines de milliers de descendants de Capétiens* sur cette Terre et des milliers de descendants de rois de la branche des Bourbons. Le site généalogique Capedia, qui répertorie tous les descendants des Capétiens, a déjà enregistré plus d’un million d’individus à ce jour, soit autant de descendants d’Hugues Capet. Aujourd’hui, deux souverains européens sont des Capétiens en ligne agnatique et sont membres d’une des familles de Bourbon : le roi Felipe VI d’Espagne (de la branche espagnole) et le grand-duc Henri de Luxembourg (de la branche de Nassau par la famille de Bourbon-Parme, elle-même issue de la branche espagnole).
*Les Capétiens sont les descendants d’Hugues Capet. C’est aussi le nom de la dynastie des rois de France, à partir de l’accession au trône d’Hugues Capet en 987. En 1328, la dynastie des Valois a remplacé la première, bien qu’il s’agisse en réalité d’une branche cadette des Capétiens. À partir de 1589, ce sont les Bourbons qui ont régné sur la France jusqu’à la révolution (à l’exception de la période napoléonienne). Les Bourbons sont aussi une branche cadette des Capétiens, tout comme les Orléans, qui ont régné sur la France de 1830 à 1848, sous Louis-Philippe 1e.
Le grand-duc Henri de Luxembourg et le roi Felipe VI d’Espagne sont les deux seuls souverains Capétiens en exercice aujourd’hui. Le roi Felipe est un descendant en ligne agnatique de Louis XIV par son petit-fils, futur Philippe V d’Espagne. Le grand-duc Henri de Luxembourg descend de la même branche, qui s’est elle-même divisée lorsque le fils de Philippe V est devenu duc souverain de Parme. En plus d’être des membres de la famille Nassau-Weilburg, les membres de la famille grand-ducale luxembourgeoise portent toujours le titre de prince de Bourbon-Parme (Photo : Francis Gonzalez/Alterphotos/ABACAPRESS.COM)
Jean C. n’était absolument pas au courant qu’il descendait en ligne directe des Bourbons. Son arbre généalogique montre une certaine proximité entre ses ancêtres et la famille royale, et même, il est un descendant de Capétiens et d’anciens rois de France par des branches cognatiques (en passant indifféremment par des hommes et des femmes). Il existe pourtant bien une erreur quelque part, probablement au 18e siècle, où son aïeul en ligne paternel devrait être un membre de la famille royale, voire un roi de France.
Jean C., ayant une appétence pour l’Histoire et celle de la France en particulier, était déjà au courant qu’il descendait des Bourbons et des Valois, aussi bien par sa mère que par son père. Sa mère descend par exemple de Louis XI par sa fille, Jeanne de Valois, mais aussi de rois étrangers comme Henri III d’Angleterre. Son père et sa mère, ont par exemple comme ancêtres communs Pierre IV d’Aragon et Charles VI de France. Ces ancêtres se trouvent dans d’autres branches que celle des « C. », cette filiation étant erronée quelque part comme le prouve l’ADN.
Là où l’étude génétique est intéressante et unique, c’est qu’elle révèle une filiation aux rois de France qui est strictement agnatique (c’est-à-dire masculine). En principe pourtant, nous connaissons tous les descendants masculins légitimes des Bourbons. Sans prendre en compte les descendants de rois antérieurs à Louis XIII, peuvent prétendre être des Bourbons, les membres des familles suivantes : Bourbon, Bourbon-Parme (y compris la branche de Nassau), Bourbon-Siciles, Orléans et Orléans-Bragance.
Les seules branches reconnues en ligne agnatique des Bourbons depuis Louis XIII sont les familles de Bourbon, d’Orléans, d’Orléans-Bragance, de Bourbon-Siciles et de Bourbon-Parme (y compris de Nassau) (Image : Histoires Royales)
Jean C. fut le premier surpris par cette découverte. « La mise en évidence scientifique de ce lien généalogique avec la famille de France m’a, bien évidemment étonné », nous explique-t-il. « Il y avait, je le crois, comme dans chaque famille, quelques légendes familiales auxquelles je ne prêtais pas attention ». Plusieurs éléments, que l’on pourrait qualifier de « folklore familial », et quelques mystères non résolus, notamment l’enrichissement soudain de la famille à un moment précis, pouvaient mener vers cette piste. L’article d’Alan James parle « d’une augmentation énorme et soudaine de sa fortune financière », au 18e siècle.
Déjà au courant que de nombreux prestigieux aïeux figuraient dans son arbre généalogique, Jean C. a toujours « été sensible au rôle » de certains de ses ancêtres, qu’ils soient connus ou non. La mise en évidence d’une filiation masculine avec des rois de France plus proches chronologiquement que ses aïeux déjà connus, l’a donc simplement conduit à s’intéresser davantage aux nouveaux personnages historiques avec lesquels l’étude lui a certifié une filiation.
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Quel roi de France compte encore une descendance masculine révélée aujourd’hui ?
Pour rappel, les trois derniers « rois de France » (Louis XVI, Louis XVIII et Charles X) étaient frères. Le dernier monarque français, Louis-Philippe, titré « roi des Français », était un cousin de la branche d’Orléans, issu d’un descendant de Louis XIII, l’arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père des trois frères. Le dernier héritier légitime de ces trois frères, descendant de Charles X, était Henri d’Artois, comte de Chambord, décédé sans descendant en 1883. À sa mort, la prétention au trône de France est passée à des cousins, qui au fil du temps se sont peu à peu éloignés des derniers rois de France, puisqu’il fallait remonter chaque fois plus loin dans l’arbre généalogique. Si bien qu’aujourd’hui, l’aîné des Bourbon se trouve en Espagne. Le prince Louis-Alphonse de Bourbon, est aujourd’hui l’aîné des Bourbon et donc des Capétiens, en tant que descendant de Louis XIV, donc l’ancêtre en commun (en ligne masculine) avec les trois frères rois de France est leur arrière-arrière-arrière-grand-père.
Le prince Louis-Alphonse de Bourbon devant l’entrée de la Chapelle expiatoire dédiée à Louis XVI à Paris. Issu de la branche espagnole, Luis Alfonso est l’aîné légitime de tous les Bourbons (Photo : Jérôme Dominé/ABACAPRESS.COM)
Quant à la branche d’Orléans, qui a régné sur la France entre 1830 et 1848, son chef de famille est le comte de Paris, qui lui descend en ligne masculine de Louis XIII. Il descend par ailleurs de Louis XIV via des descendantes féminines du Roi Soleil (notamment l’épouse du roi Louis-Philippe 1e) ainsi que par des enfants illégitimes reconnus par Louis XIV. Le prince Jean d’Orléans, actuel comte de Paris, descend lui-même du dernier roi Bourbon, Charles X, là aussi en passant par des femmes (sa mère d’abord), puis Louise d’Artois (fille du duc de Berry, lui-même fils de Charles X).
Le prince Jean d’Orléans, comte de Paris, à droite, avec son épouse, la princesse Philomena, et son frère cadet, le prince Eudes, lors d’une messe en mémoire à Louis XVI. Le comte de Paris est l’actuel chef de la branche d’Orléans, descendant du roi Louis-Philippe 1e. La branche d’Orléans est une branche cadette des Bourbons via le frère de Louis XIV (Photo : David Nivière/ABACAPRESS.COM)
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Le docteur Hansen et ses collègues sont capables d’identifier l’ancêtre commun le plus récent entre deux personnes dont on connaît le profil génétique, en utilisant notamment la méthode baysienne. Celle-ci a permis d’identifier cet ancêtre commun entre le 16e et 18e siècle, en fonction de l’âge de chaque génération. Les différences déjà connues entre Sixte de Bourbon-Parme et João Henrique d’Orléans-Bragance permettent de distinguer les caractéristiques propres aux Bourbons d’Espagne et aux Bourbons de la branche d’Orléans. Sixte de Bourbon-Parme descend des ducs de Parme, eux-mêmes descendants du roi Philippe V d’Espagne, petit-fils du roi Louis XIV de France. Alors que la branche d’Orléans descendant de Philippe d’Orléans (1640-1701), deuxième fils de Louis XIII, soit le frère de Louis XIV. Les caractéristiques qui diffèrent sur les chromosomes Y des Bourbon-Parme et des Orléans ne peuvent être apparues qu’après Philippe d’Orléans.
« En ce qui concerne [Jean C.], on constate 2 mutations de distance d’avec les Bourbon-Parme d’Espagne et 3 mutations de distance d’avec les Orléans. Il s’en déduit que [le patient] est génétiquement plus éloigné des Orléans que des Bourbon-Parme d’Espagne et que par conséquent, la séparation s’est faite postérieurement à Louis XIII », détaille l’article scientifique du docteur Hansen. Pour des raisons de distance génétique, il est impossible que le patient soit issu d’une branche descendante (connue ou inconnue) du futur Philippe V d’Espagne. Par congruence généalogique et génétique, les chercheurs ont déterminé qu’effectivement, la distance génétique entre Jean C. et Sixte-Henri de Bourbon-Parme d’un côté, et Jean C. et João Henrique d’Orléans-Bragance de l’autre, est symétrique à la distance génétique qui existe entre la branche aînée des Bourbons et celle des Orléans.
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Peut-être un descendant de Louis XVIII ou Charles X ?
L’étude génétique corroborée par l’étude généalogique menée par le professeur Alan James permet de faire quelques suppositions quant à l’identité de ce dernier roi de France dont descendrait le patient. En étudiant la congruence généalogique et génétique, ainsi que d’autres preuves, déductions, connaissances, on peut affiner la recherche. La génétique indique déjà que Jean C. ne peut être un descendant de la branche d’Espagne, qui s’est formée par Philippe V, l’un des trois fils du Grand Dauphin. Le Grand Dauphin était le fils de Louis XIV, décédé avant son père, et lui-même le père du Petit Dauphin (Louis de Bourbon), lui aussi décédé avant son grand-père, d’où le fait que le successeur de Louis XIV soit son arrière-petit-fils, Louis XV, fils du Petit Dauphin.
L’ensemble des descendants illégitimes, enfants cachés reconnus ou supposés de Louis XV selon différentes théories et leur subsistance aujourd’hui (Image : Histoires Royales)
Le Grand Dauphin a eu trois fils, Philippe V que la génétique rejette, Louis (Petit Dauphin) et Charles. Charles est décédé jeune et sans descendance. Le patient serait donc un descendant du Petit Dauphin. Il pourrait aussi descendre d’un fils illégitime du Grand Dauphin mais d’autres éléments rattachent Jean C. aux rois suivants. Pour être complet, certains historiens répertorient trois filles illégitimes supposées au Grand Dauphin, qui s’est retrouvé veuf à 28 ans, mais aucun mâle jusqu’ici.
L’étude génétique indique une interférence royale relativement précise, en termes de chronologie et de générations, ce qui réduit la possibilité d’un ancêtre royal à la génération des fils de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X ou à la même époque parmi des descendants illégitimes masculins de Louis XV. En effet, les historiens attribuent un nombre important d’enfants illégitimes à Louis XV. Certaines théories sont assez douteuses, d’autres plus probables. Parmi ces enfants illégitimes attribués à tort ou à raison, 9 prénoms féminins reviennent le plus souvent. On compte aussi 6 garçons présumés. Louis XV a lui-même reconnu un seul fils, Louis-Aimé de Bourbon, surnommé « abbé Bourbon », devenu prêtre et mort sans enfant en 1787.
L’histoire a prêté à Louis XV de nombreux enfants illégitimes, dont plusieurs garçons. Peu importe les bâtards présumés, il n’existe aujourd’hui plus aucun descendant en ligne masculine de ces enfants illégitimes (Ian Dagnall Computing / Alamy / Abacapress)
Parmi les fils présumés de Louis XV, le plus probable est Charles de Vintimille du Luc, dont la filiation est presque confirmée par le simple fait qu’il était officiellement répertorié parmi les enfants à charge de Louis Yon, qui s’occupait de l’éducation des enfants illégitimes du roi. Charles de Vintimille du Luc, surnommé Demi-Louis en raison de sa ressemblance physique avec Louis XV, a eu deux filles et un fils. Ce dernier n’a eu que trois filles. La branche masculine est donc éteinte. Autres fils illégitimes présumés, les frères Philippe et Louis-Marie de Narbonne-Lara, qui seront titrés par la suite. Philippe est décédé sans enfant, alors qu’on attribue éventuellement à Louis-Marie, deux fils illégitimes, notamment avec Germaine de Staël, en plus de ses filles légitimes. Quoi qu’il en soit, même les branches illégitimes supposées se sont rapidement éteintes par la naissance de filles uniquement. Benoît-Louis Le Duc, lui aussi mentionné comme fils de Louis XV, fut prêtre et est décédé sans enfant. Enfin, Charles-Louis Cadet de Gassicourt est mentionné comme un fils illégitime du roi Louis XV et de sa maîtresse Françoise Boisselet. Cette filiation a été révélée dans les mémoires du baron Thiébault et de nombreux historiens la valident également. Là aussi, après plusieurs générations, la branche masculine s’est officiellement éteinte à la mort d’André Cadet de Gassicourt en 1964, dernier descendant en ligne masculine de Charles-Louis Cadet de Gassicourt. Toutes les branches descendantes d’un fils illégitime supposé de Louis XV sont donc aujourd’hui éteintes, selon nos connaissances. Jean C. pourrait être l’un d’eux.
Cependant, comme les différentes études (médicales et historiques) l’ont montré, il est probable que l’ancêtre commun provienne d’une lignée royale plus proche dans le temps, et ce via l’un des fils légitimes de Louis XV. Or Louis XV n’a eu que deux fils légitimes avec la reine Marie Leszczyńska, Louis et Philippe-Louis. Le deuxième est mort à 3 ans. Louis, quant à lui a eu 5 fils légitimes et on lui prête un fils illégitime. Ce fils illégitime est connu comme Auguste Dadonville (ou d’Adonville). Là encore, il existe plusieurs polémiques à ce sujet, car Auguste Dadonville a été guillotiné lors de la Révolution, justement pour sa prétendue filiation avec Louis XV et donc demi-frère de Louis XVI. Une des preuves avancées était son « vice de conformité », autrement dit une caractéristique génétique liée à son phimosis, « vice » également bien connu de Louis XVI. Auguste Dadonville était prêtre. Certains pensent que la filiation était une manigance anticléricale. Quoi qu’il en soit, sa prêtrise l’empêche d’avoir des descendants.
Auguste Dadonville étant le seul enfant illégitime (à tort ou à raison) de Louis de Bourbon, nous pouvons suivre l’étude à travers les 5 autres fils légitimes. Les deux premiers nés sont décédés à 10 et 3 ans. Les trois fils suivants sont les fameux Louis XVI, Louis XVIII et Charles X. Louis XVI et Marie-Antoinette, en plus de leurs deux filles et deux fils qui n’auront pas descendance, ont adopté quatre enfants. Certains pensent que plusieurs d’entre eux pourraient être des enfants naturels du roi. L’un d’eux, Jean Amalcar, était noir. Ernestine, Zoé et Armand Gagné (le seul garçon) sont morts jeunes ou sans descendance.
Louis XVIII n’a pas eu d’enfant légitime et bien qu’il multipliât les aventures féminines et masculines, il est communément admis qu’il n’ait pas eu d’enfants illégitimes non plus. Du moins, jamais encore un enfant n’a été identifié comme tel, y compris par des théories douteuses. Jean C. serait-il le premier descendant connu de Louis XVIII ?
Le patient du duc de Berry pourrait être un descendant en ligne directe de Charles X (Photo : FALKENSTEINFOTO / Alamy / Abacapress)
Enfin, le cas le plus complexe est celui de Charles X et de ses descendants, même si – pour sauter directement à la conclusion – aujourd’hui, on ne compte plus aucun descendant des prétendus enfants illégitimes du duc de Berry, fils de Charles X, en ligne strictement masculine (à l’exception des Freeman-Bourbon, dont on parlera plus loin).
Plusieurs auteurs et historiens ont avancé des théories tantôt douteuses tantôt séduisantes pour prouver que certains enfants proches de la cour pourraient être des bâtards du duc de Berry. En tout, on prête au duc de Berry une dizaine d’enfants illégitimes, dont plusieurs sont des filles. Si toutes les pistes avancées étaient authentifiées, il aurait eu cinq fils illégitimes par trois mères différentes. Ces fils et leurs descendants sont les familles Freeman, Oreille de Carrière et de La Roche. Le dernier descendant mâle de La Roche, Ferdinand, est décédé en 1922, son frère, décédé un an plus tôt a une descendance par sa fille. Dans la famille Oreille de Carrière, Raoul est décédé en 1904, sans enfant.
Enfin, seule la branche Freeman subsiste encore aujourd’hui mais sa filiation avec la famille royale est plus que controversée. Sur son lit de mort, le duc de Berry a reconnu deux filles, Charlotte et Louise de Bourbon, nées en 1808 et 1809 lorsqu’il était en exil à Londres. Certains parlent même qu’un mariage a été scellé entre le duc de Berry et Amy Brown, la mère des deux filles. En 1820, à la Restauration, Charlotte reçoit le titre de comtesse d’Issoudun par son grand-oncle, Louis XVIII, alors que Louise reçoit le titre de comtesse Vierzon. Elles ont toujours entretenu de bonnes relations avec les enfants légitimes du duc de Berry et vivaient au château de Rosny-sur Seine. La prétention des Freeman découle de la naissance de John Freeman, né en 1804, d’une relation entre Amy Brown et un certain Freeman. Ce serait aussi en 1804 que le duc de Berry, en exil à Londres depuis 1789, aurait rencontré Amy Brown. Il serait difficile qu’ils aient eu un enfant la même année que leur rencontre. Selon certains historiens, John serait pourtant aussi le fils du duc de Berry mais il n’aurait reconnu que les deux filles.
La thèse des Freeman de Bourbon est soutenue par l’historien André Castelot, spécialiste de la question et également intéressé par le mystère autour de Karl-Wilhelm Naundorff. Les Freeman ont continué, au fil des générations, à épouser des aristocrates et même une descendante morganatique des Bourbon-Siciles. En 1945, John Freeman, petit-fils du fils présumé du duc de Berry a obtenu du tribunal de Thonon le droit de porter le nom de Bourbon. Ce droit lui a été retiré par la cour d’appel de Chambéry en 1952 et par la Cour de cassation en 1956. Son fils, Henry Freeman a lui-même été condamné par le tribunal de la Seine en 1964 pour usurpation du nom de Bourbon et l’interdiction de le porter a été confirmée par le Tribunal de grande instance de Paris en 1973. Il s’agit de la seule branche supposée descendante de la famille royale qui subsiste aujourd’hui en ligne masculine. À notre connaissance, aucun test génétique n’a été réalisé ou n’a permis de confirmer cette filiation. De plus, l’ancêtre royal supposé de Jean C. est né avant 1804 (date de naissance de John Freeman), ce qui le maintient de toute façon dans sa position d’aîné.
Une prétention légitime pour le nouveau descendant des Bourbons ?
Pour résumer, le patient serait un descendant certain et prouvé par la science d’une branche des Bourbons, plus proche que la branche aînée légitime actuelle, qui elle est issue de la branche espagnole. Le premier roi dans les ancêtres du patient serait, au plus éloigné, Louis XV, mais il est probable, au vu de tout ce qui a été démontré qu’il soit un descendant illégitime de Louis (fils de Louis XV) et encore plus probablement un descendant d’un des trois frères rois (Louis XVI, Louis XVIII et Charles X).
« Il ne fait aucun doute qu’une analyse plus poussée du moment et de la nature des présents, en fonction de la vie et des habitudes des candidats royaux, ainsi que d’autres preuves contextuelles et des recherches plus approfondies sur l’histoire de la famille, révélera le lien précis », confie le professeur Alan James à Histoires Royales.
Histoires Royales a, en outre, pris connaissance de certains éléments concernant l’histoire familiale de Jean C., notamment un héritage qu’a obtenu un ancêtre à la Restauration. Cet ancêtre, qui serait donc l’enfant caché potentiel d’un membre de la famille royale, a été baptisé le jour de sa naissance. L’acte de baptême que nous avons retrouvé précise l’absence du père. La présence du père au baptême n’est pas nécessaire selon le droit canonique et son absence était même fréquente à l’époque, toutefois le curé de la commune l’a précisé sur cet acte, ce qui ne semble pas être dans ses habitudes, en parcourant les actes précédents. Ce même ancêtre est aussi devenu maire de sa commune, en 1834, après la Restauration.
Acte de baptême du présumé enfant caché de la famille royale, qui mentionne l’absence du père le jour du baptême au 18e siècle (Image : Archives départementales)
Il est aussi question de certaines caractéristiques physiques connues au sein de la famille royale à partir de Louis XVI et que partagent les membres de la famille actuelle de Jean C. Selon l’intuition du professeur Alan James, les différents éléments factuels et les déductions, l’ancêtre royal serait soit Louis XVIII soit Charles X.
La question de la légitimité dynastique n’a pas lieu d’être. La filiation prouvée par la science fait toutefois du père de Jean C. le nouvel aîné des Bourbon, d’un point de vue strictement généalogique. La généalogie ne fait pas de distinction entre les enfants nés hors mariage et ceux légitimés par un mariage de leurs parents.
« Je n’ai, pour autant, en l’état actuel, ni prétention, ni revendication », nous assure Jean C. Il affirme être « respectueux des Lois et Institutions ». Il laisse ainsi la querelle dynastique là où elle existe aujourd’hui, entre la branche espagnole et la branche d’Orléans, ce qui n’était pas non plus l’objet de cet article. « La France n’est plus une monarchie, ce qui ne fait pas oublier l’Histoire », ajoute Jean C., qui conclut en assurant que tout ceci aura eu le mérite d’offrir « une nouvelle vision de la famille de France ».