Ainsi que me l'avait écrit un jour, avec mépris, un historien célébre " Qui cherche trouve " !
Voici ce qu'on peut lire p 141 dans le "
Louis XVII " de Xavier de Roche, au sujet des déclarations des uns et des autres sur le lieu d'inhumation de "Louis XVII " par Bertrancourt :
" .../... en plus, un document peu connu, "
Mémoire historique sur les derniers jours de la vie de Louis XVII et sur la conservation de ses précieux restes", rédigé par le Docteur Philippe-Jean Pelletan au moment des enquêtes de 1815-1817,
déposé aux minutes de Me Paul Tollu notaire à Paris et publié dans la Revue Rétrospective, n° du ler mars 1894,
*** nous apprend que le Docteur alla rendre visite à l'abbé Dubois à Sainte-Marguerite et le bon curé lui montra le lieu où Bertrancourt avait réinhumé l'enfant du Temple :
" auprès de la petite porte par laquelle nous étions entrés (dans l'église).II avait dû être engagé sous une avancée que formait une des pierres de fondation du pilier le l'église voisine. Un tiers de ce cercueil était sous cette pierre et le reste couvert de terre à une assez grande profondeur ; on y avait placé une petite croix".On retrouve ici, sous la plume du Docteur et sous une forme sans doute plus exacte, avec une plus grande propriété des termes, ce que Decouflet et la veuve Bertrancourt ont, peut-être plus maladroitement, exprimé dans leurs témoignages devant Simon et Petit, car ce n'est pas sous les pierres du mur de fondation que Bertrancourt a engagé le cercueil, mais plus précisément sous une avancée que formait la pierre de fondation du pilastre de la porte, à gauche en entrant : cette précision topographique ressort bien des termes employés par Pelletan, qui a vu les lieux : l'abbé Dubois les lui a montrés, comme Bertrancourt et peut-être s autres témoins visés dans la déclaration du prêtre-sacristain les lui avaient montrés à lui-même.
Si donc un jour on veut vérifier matériellement l'exactitude de la version donnée par Bertrancourt, il faudra :
* creuser sous cette avancée de pierre du pilastre gauche de la porte de la chapelle;
* y trouver un autre cercueil que celui d'origine, puisque la bière de bois (d'origine), encore assez bien conservée, fut retrouvée vide, lors des fouilles Fouché-Savary et qu'il est avéré d'autre part que Bertrancourt utilisa un cercueil de plomb ;
* enfin, dans ce cercueil de plomb, trouver le squelette d'un enfant de sexe masculin, au crâne trépané.
C'est ce qui aura lieu en 1846.
Mais auparavant, il faut noter également que la découverte d'une telle sépulture en un tel lieu sera, par son caractère insolite, une confirmation supplémentaire de la version Bertrancourt, car il s'agit d'une encoignure, à l'angle intérieur de deux murs, encoignure où, hormis l'opération réalisée par Bertrancourt, on n'a jamais enterré personne. Si donc on y trouve la sépulture dont nous venons de préciser les caractéristiques, ce sera nécessairement celle de l'enfant du Temple, car il ne pourra s'agir d'aucun autre mort.
On a prétendu parfois que le cimetière Sainte-Marguerite avait servi à des inhumations anonymes de morts apportés des hôpitaux, voire des amphithéâtres de l'Ecole de Médecine. Mais le clergé paroissial a, depuis 1801, toujours tenu sous surveillance l'emplacement "Bertrancourt" : on n'y a enterré personne (de même que Bertrancourt en personne en avait pris soin de 1795 à sa mort). Il n'est d'ailleurs pas d'usage d'utiliser pour les morts des hôpitaux un cercueil de plomb Au surplus, le cimetière a été définitivement désaffecté peu après juin 1795. Rappelons d'autre part que Bertrancourt jusqu'à sa mort, a habité la "maison du fossoyeur", qui se trouvait dans l'enclos du cimetière.
La réunion de toutes les conditions ci-dessus énoncées sera donc bien, si elle se réalise lors des fouilles, quand elles auront lieu, le faisceau de "présomptions graves, précises et concordantes" que la Loi retient comme preuve dans le Droit de'tous les pays civilisés.
*** Mais pourquoi ce numéro de mars 1894 de la Revue Rétrospective qui est par ailleurs une source documentaire capitale dans le dossier du "coeur Pelletan " est-il absent de la collection numérisée par Gallica, aussi bien sous le titre " Revue rétrospective " que sous celui de " Nouvelle Revue Rétrospective " ?
http://www.louis-xvii.com/plaquette.html http://www.museelouisxvii.com/Les2coeurs.htmEn l'état actuel de nos informations, nous nous autoriserons donc à admettre que la transcription faite par Xavier de Roche du témoignage du Dr Pelletan, ignoré par tous les experts anti-survivantistes est conforme au texte original du manuscrit conservé par Me Tollu !
En effet la transcription de l'autre partie du manuscrit relative au coeur et à l'autopsie du crâne n'a été réfutée par personne !
En outre ce témoignage du Dr Pelletan sur sa visite au cimétière Sainte-Marguerite et qui a fait l'objet d'une correspondance privée avec Jean Eckard, explique pourquoi le 17 août 1817 Pelletan a jugé nécessaire de publier, plus de 20 ans après, son complément de compte rendu sur l'autopsie de "Louis XVII ", qui était tout à fait inexplicable jusque là !
Compte tenu de la suspension des recherches de Louis XVII ordonnée in extremis par Louis XVIII le 12 juin 1816, c'était bien pour faire valider son coeur prélevé sur "Louis XVII " le 9 juin 1795, que Pelletan a fait sa déclaration complémentaire de 1817, dans l'espoir que cette suspension des recherches ne serait que provisoire !
Mais alors, cela signifie que les restes de "Louis XVII" , qui auraient été exhumés si la démarche de Pelletan avait abouti en 1817, auraient pu être considérés comme étant ceux de Louis XVII, compte tenu des connaissances médicales de l'époque !
C'est donc un indice supplémentaire en faveur de l'âge apparent de 14 ans environ, donné ultérieurement par certains experts et en particulier celui qui a été admis par Paul Sainte- Claire Deville !...
Mais là n'est pas l'essentiel pour nous aujourd'hui ! La question qu'il nous importe de régler impérativement est celle du lieu précis de la réinhumation de "Louis XVII " par Bertrancourt, afin d'arbitrer la controverse en cours !