Bonjour Duc d'Istrie, vous dites "je ne vous proposerai qu'une chose.... celle de revoir certains de vos classiques pour certains!!! "
Lesquels? Il n'y a rien de bien intangible sur les finances publiques d'Ancien Régime...Ceci dit si vous avez un ouvrage sérieux à proposer je suis preneur!
"Pour info et pour vous faire reflechir les privilèges de la noblesse auxquels vous faites references n'existaient quasiment plus... entendez par là que la noblesse n'en fesait plus guère usage et pour une raison simple c'est que la noblesse contrainte à vendre ses terres et autres a legué tout un ensemble de "lettres" à une bourgeoisie avide de pouvoir et de reconnaissance qui s'est empressé de prendre avocats et autres pour faire revivre ces droits"
Je suis en désaccord avec vous, il faut distinguer aux XVII, XVIIIème la haute noblesse d'avec la noblesse des campagnes issue généralement de la noblesse d'épée et qui vit des revenus des fiefs sans apports supplémentaires du pouvoir royal, sans faveur, ces petits nobles étaient très très nombreux, beaucoup d'entre eux n'étaient pas hostiles à la limitation du pouvoir du Roi.
Ce qui changea tout à cette période c'est la multiplication des offices et surtout la vénalité des offices qui s'appuyait sur ce qui se pratiquait dans l'Eglise et ce de manière stricte : "la resignatio in faverem"
Le titulaire d'une charge publique avait le droit de choisir son successeur contre rétribution.
C'est le monarque qui mit en place ce système parce que le trésor y trouvait un moyen de gonfler ses caisses!
Mieux, le Roi multiplia les charges publiques en fractionnant certaines en demie journée!
On pouvait etre officier à mi-temps!
(Voir le système de la Paulette pour en savoir plus)
La rançon fut que le Roi perdit tout controle sur les officiers subalternes dans la mesure où les charges publiques devenaient monneyables et non au mérite ou encore transmises de père en fils...
A partir du moment où ces charges publiques devenaient négociables, les titres concernant la noblesse d'épée le devenaient également mais là encore il s'agissait de la petite noblesse.
Cela n'avait pas d'incidence sur l'armée, le recours à l'armée de métier était généralisé et les cadres militaires provenaient de la haute noblesse.
Comme vous le voyez c'est une décision du Roi et non l'avidité de la bourgeoisie qui fit que la transmission des titres fut possible d'un ordre à l'autre.
L'idée était excellente puisque cela a oxygéné la société, on assista à une sorte de reconnaissance du mérite des bourgeois qui avaient réussi et qui participaient à la grandeur du Royaume.
En revanche la haute noblesse, celle qui était enchainée, n'accepta jamais cette réforme car tot ou tard cela aurait pu nuire à leur désir de former une classe dirigeante car, mis à part les princes de sang, le système de la vénalité des offices aurait pu s'étendre à des titres de haut rang!
Se voir contraindre à vendre son titre sous peine d'etre ruiné ne devait pas réjouir son titulaire ; nous étions en pleine période où la bourgeoisie montait en puissance surtout celle qui commerçait avec les comptoirs français situés aux quatre coins du monde.
Bien à vous.
DDR.
"Les vraies conquêtes, celles qui ne donnent aucun regret, sont faites sur l'ignorance."