La Convention n'était pas une assemblée démocratique !

La Convention était-elle élue démocratiquement ?

OUI
1
11%
NON
8
89%
Ne sait pas
0
Aucun vote
 
Nombre total de votes : 9

La Convention n'était pas une assemblée démocratique !

Message par BRH » Dimanche 28 Janvier 2007 11:58:14


L'abstention aux élections de septembre 1792 ne vous trouble pas ? Pourtant le décret du 11-10 août a prévu que tout électeur obligé de se déplacer "recevra 20 sous par lieue, outre 3 livres par journée de séjour". Le climat de terreur qui se répand en France depuis Paris, les arrestations arbitraires, les pillages tolérés, sinon encouragés, les meutres impunis, dissuadent les candidats qui ne sont pas jacobins de se présenter!

Comme l'écrit Taine: "je ne parle pas ici des nobles ou des amis de l'ancien régime, qui sont en fuite ou en prison, mais des monarchistes constitutionnels et des Feuillants. De leur part, toute initiative électorale serait une folie, presque un suicide. Aussi bien, pas un d'eux ne se met en avant. Si quelque modéré honteux, comme Durand de Maillane, figure sur une liste, c'est que les révolutionnaires l'ont adopté sans le connaître et qu'il jure haine à la royauté."

"Les autres qui, plus francs, ne veulent pas endosser la livrée populaire et recourir au patronage des clubs, se gardent soigneusement de se présenter; ils savent trop bien que ce serait désigner leurs têtes aux piques et leurs maisons au pillage. Au moment même du vote, les propriétés de plusieurs députés sont saccagées, par cela seul, que "dans le tableau comparatif des sept appels nominaux" envoyé aux départements par les Jacobins de Paris, leurs noms se trouvent à droite."

"Par un surcroît de précautions, les constitutionnels de la Législative ont été retenus dans la capitale; on leur a refusé des passeports, pour les empêcher d'aller en province rallier les voix et dire au public la vérité sur la révolution récente [note BRH: les massacres de septembre]. Pareillement, tous les journaux conservateurs ont été supprimés, réduits au silence, ou contraints à la palinodie."

"Or, quand on n'a pas d'organe pour parler, ni de candidat pour être représenté, à quoi bon voter ? D'autant plus que les assemblées primaires sont des lieux de désordre et de violence, qu'en beaucoup d'endroits les patriotes y sont seuls admis, qu'un modéré y "est insulté et accablé par le nombre", que, s'il y parle, il est en danger, que, même se taisant, il a la chance d'y récolter des dénonciations, des menaces et des coups. Ne pas se montrer, rester à l'écart, éviter d'être vu, telle est la règle... C'est pourquoi la majorité s'abstient, et autour du scrutin, le vide est énorme."

Et à peine un électeur sur deux s'est déplacé... Donc, les conventionnels n'avaient ni droits, ni titres, ni qualité pour parler AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS !

Ils ont usurpé l'autorité au moyen d'un simulacre de démocratie!!!

Telle est la Vérité, si insupportable à entendre par les zélateurs de la répubique! Sans doute parce que l'on s'en prend au MYTHE FONDATEUR de cette même répubique...

Précisions, afin d'éviter de déformer la pensée de certains historiens.

François Furet : "Théoriquement les élections auraient dû se faire au suffrage universel à deux degrés. En fait, des aristocrates aux feuillants, les adversaires du 10 août furent écartés. A Paris, où le vote eut lieu en public et à haute voix, on interdit le suffrage aux signataires des anciennes pétitions royalistes. Quant au peuple des "passifs", il craignit ou ignora l'usage de ses droits civiques. Ce fut donc une minorité politiquement engagée qui désigna les membres du Parlement le plus audacieux de notre Histoire". (La Révolution française, François Furet et Denis Richet)

Patrice Gueniffey : "Dès la suspension du roi et la convocation d'une Convention nationale, le 10 août 1792, la préparation des élections commença. A Paris, sous la férule des Jacobins, des Cordeliers, de la Commune et de quelques sections, des mesures d'épuration et d'inégibilité furent prises pour écarter des assemblées électives les Feuillants et les modérés, et de cette façon empêcher le renouvellement de la situation délicate de l'année précédente. L'essentiel de cette opération de tri fut accomplie avant le 26 août, date de réunion des assemblées primaires. Un contrôle étroit de leurs opérations écarta tout danger : elles durent voter à haute voix, et l'assemblée du second degré se réserva, par le biais de la vérification des pouvoirs de ses membres, de pouvoir "réviser" leurs choix. Au second degré, les scrutins eurent également lieu à haute voix et, pour plus d'efficacité, les électeurs quittèrent la salle de l'Evêché pour celle des Jacobins, où les séances eurent lieu en présence du public.
Presque caricaturale, la session parisienne fut sans surprises : les principaux leaders du club, de la Commune, des Cordeliers furent élus à la Convention.
En province au contraire, les Girondins les plus en vue furent pour la plupart réélus. Les mesures d'épuration et d'encadrement adoptées dans de nombreuses assemblées d'après le modèle parisien n'empêchèrent pas l'élection d'adversaires résolus des nouveaux maîtres de la capitale. Comment expliquer ce contraste entre Paris et les départements ? D'un côté Paris connaissait une situation exceptionelle, dans laquelle les opposants ne pouvaient se manifester. Mais le facteur explicatif le plus sérieux est la stratégie à deux vitesses menée par les Jacobins : dans la capitale, il maîtrisèrent les élections pour évincer les brissotins que l'insurrection du 10 Août, en forgeant le mythe d'une "union sacrée" contre la trahison et le complot de l'intérieur, avait sauvé du désastre ; en même temps les Jacobins pouvaient ainsi constituer une députation parisienne qui serait le prolongement du club dans la Convention. En province, moins sûr des sociétés affiliées, dont les convictions étaient parfois très modérées, le cub avait préféré adopter un point de vue minimal, qui écarterait les Feuillants de la Convention et offrirait aux électeurs, non l'alternative Jacobins-Commune/Girondins-pouvoir légal, mais le choix entre les vaincus et l'ensemble des bénéficiaires du 10 Août (...)
Les élections pour la Convention furent bien des élections jacobines : par les députés parisiens et leurs alliés, le club put gouverner la Convention et bientôt, dès l'exécution du roi, entamer le procès et la liquidation des Girondins. L'inégalité de traitement entre Paris et la province illustre une caractéristique fondamentale des élections révolutionnaires : si les choix ont lieu avant les opérations électorales proprement dites, c'est après que commencent les luttes décisives pour la légitimité". (Article consacré aux Elections par Patrice Gueniffey dans le Dictionnaire critique de la Révolution française)

Par ailleurs, il peut être intéressant de consulter le Dictionnaire de la Révolution française de Jean Tulard : "Les modalités des vote sont très variables. Certains départements pratiquent le vote à bulletin secret, mais la Commune de Paris impose un vote public expimé nominalement et à haute voix, un moyen de faire peur aux modérés qui réussit, puisque tous les élus de Paris sont favorables au parti jacobin soutenu par les autorités municipales. Les abstentions sont extrêmement nombreuses et la Convention ne représente en rien le pays puisque 700000 électeurs seulement sur 7500000 ont voté".



Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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Message par La Chambre bleue » Dimanche 28 Janvier 2007 16:35:06

Selon tous mes professeurs d'histoire ( et j'en ai eu pas mal ), ce sont les éléctions d'avril 1848 qui furent les premières élections démocratiques. ils me l'ont assez répétés d'ailleurs : "les élections du 23 avril 1848 firent de la France le premier Etat à choisir le suffrage universel..."

Ce n'était donc pas le cas sous la révolution et la Première République. J'ai donc voté "NON" - Logique ???
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Pierre Dac
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Message par fleurdelys » Jeudi 08 Février 2007 15:51:10

Bonjour !
J`ai voté NON! parceque la politique durant la révolution française n`avais rien de démogratique selon moi! cétait une politique de corruption.
Fleurdelys
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fleurdelys
 
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