La parole est à la défense de... Marie-Antoinette !

Message par duc de Raguse » Mercredi 12 Septembre 2007 16:38:09

Evelyne Lever écrit : Sous un fallacieux prétexte, l'Assemblée demande à Louis XVI de déclarer la guerre à l'Autriche, le 20 avril 1792.

C'est exactement cela ! Cela ne choque personne visiblement... :roll:

Cher Duc vous êtes certains de vouloir relancer ce débat?

Il n'y a que vous qui y voyez un débat. Aucun historien, de Michelet à Furet, en passant par Jaurès ou Soboul, s'étant penché sur cette période ne vous dira que les députés de la Législative ont poussé Louis XVI à déclarer la guerre, mais elle si ! :lol:
D'ailleurs, à part la citation de Lever vous n'avez été capable de citer rien d'autre, alors que moi je vous ai tout de même cité 5 historiens faisant autorité et le roi lui-même. On ne sait ce qu'il vous faut.
Vous vous laisser emporter à nouveau par votre mauvaise foi.

il s'agit là de sources primaires

Je pense que vous ne savez pas ce que ce terme que vous venez d'inventer recouvre.
Il n'existe pas de source "primaire" en histoire, mais différents types de supports. Une source est forcément première puisqu'elle date du moment évoqué, ou des personnages y étant.

Vous voulez Duc que je vous rappelle que selon vous Louis XVI n'avait pas vu sa famille la vieille de son exécution?

Ah Bon ? Parce que Louis XVI le 20 janvier à vu sa famille avant de se rendre à la Concorde ? :shock: Première nouvelle... :roll:
D'ailleurs, ce n'est pas la question !
duc de Raguse
 

Message par pimprenelle » Mercredi 12 Septembre 2007 16:46:06

C'est exactement cela ! Cela ne choque personne visiblement...

Mais non... La même historienne parle d'ailleurs d'une guerre voulue par la majorité des députés.

Où est le problème ? :shock:
pimprenelle
 

Message par duc de Raguse » Mercredi 12 Septembre 2007 17:43:40

Où est le problème ?

Dans le fait qu'elle écrive que les députés demandent au roi de déclarer la guerre ce qui n'est pas le cas.
Ce n'est pas parce que la majorité des députés voulaient aussi la guerre, qu'ils ont poussé pour autant le roi, qui la souhaitait aussi. (cf la lettre à Breteuil)

J'ai déjà cité Fraser, Zweig et Chalon.

Zweig n'est ni historien, ni contemporain des événements et n'a pas travaillé sur des sources historiques.
Les citations des deux autres, n'ont jamais corroboré la phrase de Lever.
Donc, vous voilà défendant bec et ongles les errements rédactionnels d'une biographe, qui se retrouve très seule...

Alors encore une fois je crois qui? Vous ou votre collègue? Il faudrait voir à vous mettre d'accord entre vous mes chers...ou alors à faire le ménage dans les facs...

Nous vous attendons ! :lol:

ce qu'il n'a finalement pas fait

Voilà, c'est mieux.
Donc, évitez d'écrire que je m'étais trompé en déclarant que le roi n'avait pas vu sa famille la veille de son exécution, puisqu'il ne l'a effectivement pas fait. :D
Entre avoir l'autorisation de faire quelque chose et de faire ce quelque chose, il y a une nuance de taille.
duc de Raguse
 

Message par pimprenelle » Mercredi 12 Septembre 2007 17:51:49

Donc, évitez d'écrire que je m'étais trompé en déclarant que le roi n'avait pas vu sa famille la veille de son exécution, puisqu'il ne l'a effectivement pas fait.

Je ne vois pas trop de quoi vous parlez... Mais Louis XVI a vu sa famille la veille de son exécution, le soir. C'est attesté par un témoin oculaire, qui a même fait un croquis de cette visite, vu que la porte était vitrée.
pimprenelle
 

Message par duc de Raguse » Mercredi 12 Septembre 2007 19:23:42

Merci d'avoir utilisé les caractères gras, car on s'y perd.
Le fait d'intervenir systématiquement à deux sur des points qui n'ont souvent rien à voir ne gagne pas dans la clarté des propos.
Mon propos ne s'appliquait qu'au matin, bien entendu.

c'est votre problème pas le mien

C'est pourtant vous qui le qualifiez ainsi et déclarez qu'il y a un problème, pas moi. 8)

tout à l'heure vous aviez même oublié que j'avais cité d'autres sources

Non pas du tout ou si c'est le cas, je vous prie de me dire où.

Car désolé mais toutes ces sources correspondent : Louis XVI a déclaré cette guerre a contre coeur.

Evitez à nouveau de noyer le poisson, comme à votre habitude ! :?
Comme vous ne trouvez rien qui vienne illustrer l'affirmation que Les députés ont forcé Louis XVI à déclarer la guerre, comme Lever l'a écrit. Vous changez la donne en déclarant que Louis XVI a fait la guerre "à contre-coeur". Ce n'est pas cela dont il est question. Je pense que vous savez lire et que je n'ai pas besoin de vous expliquer la différence entre les deux phrases.
C'est agaçant chez vous de voir comme vous voulez toujours avoir raison et que vous êtes prêt à tout pour cela, même à dénaturer l'objet de la discussion... :roll:

De toute manière, j'arrête là, cela m'énerve. Si vous voulez croire que les députés ont forcé Louis XVI à déclarer la guerre, eh bien tant mieux !
Je vous laisse dans votre ignorance et vous laisse poursuivre les leçons que vous vous voulez faire aux enseignants, mais que vous êtes incapable de vous appliquer à vous même. :roll:
Si vous avez des comptes à leur rendre, faites-le ailleurs, je doute que ce forum soit indiqué pour cela.
duc de Raguse
 

Message par duc de Raguse » Mercredi 12 Septembre 2007 20:15:00

Mais faire quelque chose à contre coeur, c'est fatalement parce qu'on y est forcé Duc...

La question est de savoir quelles sont ces forces qui conduisent Louis XVI à déclarer cette guerre.
Certainement pas les députés, ils n'en n'ont ni le pouvoir, ni la force et au moment où Louis XVI écrit sa lettre à Breteuil - en décembre 1791 -, Barnave est "au pouvoir" à l'Assemblée. Celui-ci est d'ailleurs très hostile à la guerre, tout comme la majorité de ses collègues. Les Brissotins n'obtiennent la majorité à l'Assemblée en faveur de la guerre qu'au printemps 1792, bien après la lettre de Louis XVI.
Donc, on a beau tourner et retourner le problème, ce que Lever écrit demeure faux. L'Assemblée ne peut forcer quelqu'un qui est déjà convaincu !
Par contre, Marie-Antoinette...

« Il ne s’agit pour nous que de les endormir [les députés de la Constituante] et de leur donner confiance en nous pour mieux les déjouer après. Il est impossible, vu la position d’ici, que le Roi refuse son acceptation [de la Constitution], nous n’avons donc plus de ressources que dans les puissances étrangères. »

Lettre de la reine Marie-Antoinette au comte de Mercy, ambassadeur d’Autriche, le 26 août 1791.
duc de Raguse
 

Message par duc de Raguse » Mercredi 12 Septembre 2007 20:38:43

mais que Fraser, Zweig, Chalon, Esterhazy

Attention, je me répète : dire que Louis XVI a fait la guerre a contre-coeur, je ne le nie pas. Mais que ce sont les députés qui l'ont poussé, ça c'est autre chose. Et là, il n'y a que Lever pour l'écrire.
J'ai déjà tenté de vous l'expliquer ailleurs. Un chef d'Etat peut prendre certaines décisions au nom de la raison d'Etat, des intérêts de son peuple ou de sa famille, qui ne lui plaisent pas en tant qu'être humain. C'est davantage sa fonction et les impératifs qui lui sont liés qui l'obligent souvent à agir contre sa nature.
Si Louis XVI a cédé à des pressions belliqueuses, c'est à celles de sa femme et à personne d'autre, puisque l'Assemblée mène une politique pacifique et d'apaisement à l'automne 1791. A cette date, les partisans de la guerre se comptent sur les doigts de la main dans l'hémicycle.
Mais, Louis XVI a déjà pris sa décision de faire la guerre.
duc de Raguse
 

Message par duc de Raguse » Mercredi 12 Septembre 2007 21:16:25

mais ce que les sources dont je parle disent, c'est que l'Assemblée nationale l'y a forcé

L'Assemblée nationale ? Que faites-vous de ce que je vous explique plus haut ? Presque personne à l'été 1791 à l'Assemblée ne veut la guerre...

Je ne fais que vous dire ce que j'ai lu.

Je vous crois. :wink:
Pourquoi, au hasard d'un détour dans une librairie, n'achèteriez-vous pas un ouvrage qui fait autorité et le point (qui est fiable donc) sur cette période, comme le Dictionnaire critique de la Révolution française de François Furet et Mona Ozouf.
Peut-être que vous lirez d'autres choses...
Une dernière remarque concernant vos sources : les auteurs (le plus souvent la reine si j'ai compris) de lettres ne disent pas forcément la vérité et livrent souvent leur interprétation des événements qu'ils observent, de manière partiale.

Non ce n'est pas Marie-Antoinette...rien dans ses lettres ne le dit

Pourtant, elle veut la guerre et vous le reconnaissiez plus haut :
Oui Marie-Antoinette la voulait cette guerre, là je suis d'accord

Donc si l'Assemblée ne veut pas la guerre à l'automne 1791 (j'insiste sur la date car Louis XVI est prêt à faire la guerre à cette date) et ses ministres non plus, qui reste-t-il pour le persuader d'après-vous ???

là c'est interprétation de votre part.

Non, c'est la logique. Vivre au quotidien avec une personne qui veut une guerre vaille que vaille cela peut être convainquant à la longue... :wink:

Louis XVI en 1792 était en pleine dépression, il était "mou" et indécis...sa femme ne le gouvernait en rien...d'ailleurs des fois il restait sans rien dire pendant des heures...

Quelqu'un qui semble si faible (mais ce n'est pas en 1791, date qui nous intéresse...) et indécis et facile à persuader donc. Qui plus qu'un très proche peut donc le faire ?
duc de Raguse
 

Message par duc de Raguse » Mercredi 12 Septembre 2007 22:44:23

Je n'ai jamais lu que l'Assemblée ne voulait pas cette guerre...du moins en 1792

Relisez-moi, je vous parle de 1791, depuis un bout de temps, tout simplement parce que Louis XVI est décidé à mener la guerre à ce moment.

Lever est chercheur au CNRS et sa notoriété est connue...

Non. Un biographe "de chez Fayard", comme dirait l'autre, c'est pour le "grand public", c'est moche mais c'est comme cela.
Etre publié n'est pas un gage de garantie quant à la rigueur des recherches. On est publié lorsque le sujet peut faire vendre et les éditeurs se moquent de la manière dont cela est réalisé.
Le CNRS n'est pas une garantie,non plus. C'est plus devenu un repère de profs qui ne veulent plus avoir de classes devant eux qu'autre chose.
N'importe qui - ou presque - peut y être détaché. Même moi, si je le souhaite ! :lol: :wink:

elle a épluché les mêmes sources

Non, parce que son sujet d'étude était le couple et la famille royale. Si elle est une référence - sans doute, mais je ne m'y connais pas dans ce domaine - c'est sur les souverains, mais pas sur la période révolutionnaire dans son intégralité.

L'Histoire n'aurait-elle pas ce minimum d'objectivité décrété par bon nombre de vos collègues sur PH?

Si, mais je mise toujours sur une erreur de relecture de sa part. Car personne de sérieux ne peut écrire pareille chose. A part certains nobles pour excuser l'attitude du roi... :wink:

vous voyez où je veux en venir?

Oui, peut-être que le roi céda cette fois ! :wink:
duc de Raguse
 

Message par Pénélope » Jeudi 13 Septembre 2007 10:43:08

Le vrai problème en histoire ce sont moins les sources -qui sont ce qu'elles sont - que la vision des choses que l'on veut transmettre aux gens. L'Histoire finalement, c'est comme... une histoire : tout dépend de la façon de la raconter. Ce n'est pas pour rien qu'on utilise le même mot en français. Napoléon a fait cette remarque très juste : "Qu'est-ce que l'Histoire ? Sinon une fable sur laquelle tout le monde est d'accord." Le "tout le monde" s'entendant : le groupe dominant.
Il n'est pas vrai bien sûr que "tout le monde" est d'accord sur les "fables" qu'on nous balance en histoire, et vous seriez surpris du nombre d'ouvrages "dissidents" (c'est-à-dire qui ne respectent pas la version officielle des choses ; on dit aussi "hérétiques") qui paraissent régulièrement, sur toutes sortes de périodes, et toutes sortes de sujets.

Lire Furet, c'est bien, mais Furet c'est un classique, on ne tire pas grand-chose d'un classique. Parceque justement, ce n'est pas chez un "classique" qu'on découvrira de nouvelles choses peu connues. Bon, il y a des endroits où les historiens officiels de mettront jamais les pieds et je les comprends. Mais il est des choses qu'un historien ne peut pas dire. Et c'est précisément là où je voulais en venir. On ne dit jamais tout ce qu'on sait. Si on voulait tout dire, ca donnerait à chaque fois des bouquins de 3000 pages minimum ! C'est impossible, on est obligé de faire des raccourcis. Et c'est ici, dans les raccourcis, qu'on va orienter "l'Histoire" pour lui faire prendre la tournure que l'on veut. C'est très manichéen. Vous avez toujours d'un côté les gentils et d'un côté les méchants. Et bien ! Il est normal qu'en fonction des gens, les "gentils" et les "méchants" ne soient pas les mêmes personnes. Moi, quand j'entends toujours les mêmes critiques faciles, dirigées contre les mêmes personnes, j'essaye juste de dire : Regardons dans un autre sens, voulez-vous ? C'est trop facile de taper toujours sur les mêmes. Surtout quand on est incapable de se mettre à leur place. Moi, jamais je ne taperais sur Robespierre ou Danton de la façon dont certains tapent sur la roi et la reine. C'est navrant.

Donc non, Chou, l'Histoire ne peut pas être objective, car elle doit avant tout être au service d'une idéologie = l'idéologie dominante. C'est comme ça depuis toujours, depuis que l'Histoire existe dans tous les pays du monde.

Fin de la discussion.
L'amour est le thème universel qui revient sans cesse dans les oeuvres des poètes, et sur le chemin sans fin de la vie et de son renouvellement, c'est sans doute le seul sentiment digne de perdurer.
Pénélope
 
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Message par A.Lionel » Jeudi 13 Septembre 2007 10:53:45

"je pense moi aussi que l'histoire reste et restera sublective" + "Pénélope, merci de relever le niveau, par votre objectivité"

Impressionnante cohérence! :D
"Les vraies conquêtes, celles qui ne donnent aucun regret, sont faites sur l'ignorance."
A.Lionel
 
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Message par duc de Raguse » Jeudi 13 Septembre 2007 22:03:18

Et que Louis XVI la désirait en 1791 là...ce serait à vérifier...et au pire, s'il la désirait, il ne l'a pas déclarée...pourquoi? Parce qu'il hésitait et qu'il ne la désirait pas vraiment non?

Les conditions ne s'y prêtaient pas surtout : pas de majorité à l'Assemblée, car c'est elle qui vote la guerre sur proposition royale; pas d'incident diplomatique majeur ; le roi venait juste de prêter serment sur la Constitution, l'Empereur d'Autriche cherchait encore, plus ou moins, une solution pacifique, ce que ne fera pas son fils en 1792.

Elle est devenue grand public car elle a fait ses preuves en tant qu'historienne.

Quels sont donc ses travaux de thèse, vous qui la connaissez si bien ? J'avoue avoir la flemme de chercher ce soir...

elle ou Furet se plante

Il n'y a pas que Furet pour dire que Louis XVI n'a pas été forcé par l'Assemblée à déclarer la guerre. :wink:

car lui remettre l'étiquette "grand public" n'est pas un argument pour moi.

Non, pour moi non plus, mais dans la profession c'est comme cela qu'on remarque les mauvais chercheurs. C'est comme cela je vous l'ai dit plus haut, c'est un peu comme une rumeur. On dit aussi que lorsqu'une rumeur ne meurt pas... :wink:

Le seul moyen de savoir qui dit vrai, c'est de regarder les sources aux AN...

Il n'y a rien là-dessus. Puisque c'est l'avis Louis XVI qui nous intéresse, il nous faut nous contenter des témoignages dont nous disposons et des documents personnels du roi.

vous vous pourrissez entre vous c'est désolant...

Non, je regrette à avoir à dire cela, si vous me lisez bien.
Aurélianus le pense, lui...

car en ce qui concerne les sciences dures, le CNRS est difficilement critiquable et je respecte ses principes et ses méthodes.

Oui, mais dans les sciences "molles", ce n'est pas la même chose. D'ailleurs les crédits, moyens et matériels ne sont aucunement comparables. En Histoire la notion de CNRS n'est qu'un nom ronflant qui rappelle dans l'imaginaire collectif ceux de physique nucléaire ou de chimie, mais à par le nom, il n'y a aucune comparaison possible.

et Furet? Mis à part des livres ultra scolaires étudiés en cours, que fait-il?

Heu... il est mort depuis 10 ans ! :cry:
Ses livres sont trop pointus pour être étudiés en cours avant le niveau licence, mais à nouveau je vous conseille de lire son Dictionnaire de la Révolution, il fait le point sur toutes les écoles historiques s'étant intéressé à cette période et arrive à des conclusions très nuancées.

C'est pas ce qu'on peut lire sur PH...il paraît qu'il est quasi impossible d'être chercheur de nos jours en histoire...

Mais si ! Le problème c'est que cela ne paie pas du tout et qu'il faut bien vivre ! Voilà pourquoi tout le monde s'oriente vers les concours.
Seuls ceux qui sortent de grandes écoles ou qui usitent le piston peuvent avoir une chance. Sinon, c'est très difficile !

Elle est spécialiste de l'ancien régime, on est dedans...

La Révolution n'est plus l'Ancien Régime ! :wink:

J'ai l'impression que tous les étudiants boivent les écrits de Furet sous prétexte qu'il est étudié en cours et recommandé par les profs

Je vous ai cité d'autres historiens que Furet, auriez-vous oublié ?

Vous pensez donc que Lever, et Fraser, et Zweig, et Chalon, et Esterhazy (et certainement d'autres que j'ai oublié) ont tous fait une erreur de lecture, la même?

Mais à ce que je me souvienne de vos citations, ils n'ont pas parlé de l'Assemblée nationale qui aurait forcé Louis XVI.

il est difficile d'avoir un document donnant le nom de ceux qui ont forcé Louis XVI a déclaré la guerre

Selon une lettre de Louis XVI lui-même, il n'a pas été forcé du tout, lorsqu'il donne ses ordes à Breteuil.

Et bien ! Il est normal qu'en fonction des gens, les "gentils" et les "méchants" ne soient pas les mêmes personnes.

Nous ne sommes plus à l'époque de Michelet ou de Jaurès ! Aucun historien sérieux ne se livre à une telle interprétation de l'Histoire. Il n'y a pas de "gentil ou de méchant".

Donc non, Chou, l'Histoire ne peut pas être objective, car elle doit avant tout être au service d'une idéologie = l'idéologie dominante.

Ce n'est pas vrai non plus ! L'Histoire n'est pas orchestrée par une quelconque "idéologie"... :?
duc de Raguse
 

Message par duc de Raguse » Jeudi 13 Septembre 2007 22:45:47

Sa thèse? Aucune idée...mais ses références bibliographies ainsi que ses nombreuses conférences sont assez impressionnantes.
Mais on ne juge pas des compétences d'un chercheur sur sa thèse Duc, du moins je l'espère...moi je regarde son expérience professionnelle et sa carrière en générale.

Son sujet de doctorat si vous préférez (ce qu'on appelle une thèse ! :wink: ) !
Bien entendu que l'on en tient compte dans sa carrière, c'est celle qui l'ouvre, la fonde.

Quant à Aurélianus je ne vous raconte pas la mauvaise pub qu'il fait de votre profession...une vraie honte...

La jeunesse sans doute ! :wink:
duc de Raguse
 

Re: La parole est à la défense de... Marie-Antoinette !

Message par BRH » Vendredi 08 Août 2008 19:03:36

J'ai profité de la période estivale pour nettoyer ce sujet des messages laconiques sans portée historique...

Peut-être serait-il possible de reprendre ce débat à partir de l'analyse de Jean-François Kahn déjà cité au départ:

http://www.marianne2.fr/REPONSE-A-CEUX- ... 67008.html

Les extraits des lettres données posent deux séries de questions:

1/ Sont-elles bien toutes de Marie-Antoinette ?

2/ Etablissent-elles la trahison de la Reine ?

Merci de reprendre ce débat avec toute l'objectivité et la prudence nécessaire.
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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Re: La parole est à la défense de... Marie-Antoinette !

Message par BRH » Vendredi 08 Août 2008 23:29:21

Extraits choisis:

<<En novembre 1790, le baron de Breteuil reçoit, en Suisse, où il s'est retiré, des pleins pouvoirs ainsi rédigés: «J'approuve tout ce que vous ferez pour arriver au fait que je me propose, qui est le rétablissement de mon autorité légitime et le bonheur de mes peuples. Signé: Louis.»

Le 19 décembre 1790, Marie-Antoinette écrit à l'empereur d'Autriche, Léopold, son frère: «Il est certain qu'il n'y a qu'ici et nous qui puissions juger du moment et des circonstances favorables qui pourraient enfin finir nos maux et ceux de la France», en clair l'intervention miliaire.

En janvier 1791, donc trois mois avant que Louis XVI ne soit empêché par des émeutiers de se rendre dans sa résidence de Saint-Cloud - après quoi il se considérera comme «prisonnier» -, Breteuil écrit à l'ami de la reine l'ambassadeur d'Autriche Mercy: «Le roi - dans une lettre qu'il m'a envoyée - est décidé à quitter Paris après en avoir concerté le moment avec l'empereur. Mais, pour y arriver, il faut de l'argent.»

Le 3 février 1791, Marie-Antoinette au même Mercy: «Monsieur le marquis de Bouille (commandant des garnisons de l'Est et partisan de la contre-révolution) croit comme nous qu'il serait impossible de rien faire sans le secours des puissances étrangères, lequel serait dangereux si nous n'étions hors de Paris...Vous savez quelles sont nos négociations avec l'Espagne et la Suisse.»

Le 27 février, elle récidive dans une lettre à l'ambassadeur d'Autriche Mercy: «L'Espagne nous a répondu qu'elle nous aiderait de ses forces si vous (l'Autriche), le roi de Sardaigne et les cantons suisses en fassiez (sic) autant et traitiez d'abord et directement avec nous sur ce sujet.»

Le 2 avril, le comte de Fersen - principal confident de la reine - au baron de Breteuil: «Le roi est décidé à tout sacrifier à l'exécution des projets qu'il a faits et, pour y parvenir plus sûrement, Sa Majesté est décidée à adopter un autre système de conduite: pour endormir les factieux sur ses véritables intentions, il aura l'air de reconnaître la nécessité de se mettre tout à fait dans la révolution, de se rapprocher d'eux. Il ne se dirigera que par leurs conseils et préviendra sans cesse le voeu de la canaille afin de leur inspirer la confiance si nécessaire pour la sortie de Paris.»

Le 13 avril, Breteuil, sur conseil de la reine, écrit au chancelier autrichien Kaunitz: «Le roi demande à l'empereur de ne l'aider militairement (pour l'instant) que d'une force de démonstration, c'est-à-dire que Sa Majesté impériale veuille bien, à l'époque dont le roi sera convenu avec elle, disposer un gros corps de troupes sur la frontière brabançonne du côté de la France, qui paraissent destinées à y entrer et à s'unir aux forces que le roi pourrait déployer. Le roi m'ordonne de vous ajouter qu'il se flatte, que si les circonstances lui faisaient éprouver un grand avantage pour ses affaires, de prier l'empereur de faire entrer sur son territoire quelques escadrons de dragons et de hussards.»

Le 16 mai, Fersen écrit à Breteuil que le roi (en fait, Marie-Antoinette) aimerait obtenir des cantons suisses «20 à 30 000 hommes disponibles à volonté». Le 27 mai, Breteuil demande à l'empereur d'Autriche, au nom du roi, «9 à l0.000 hommes, du côté du Luxembourg, qui pourraient se joindre aux troupes françaises aussitôt que roi le requiéra (sic)».

Quitter le royaume
On pourrait multiplier les citations accablantes - mais, encore une fois, tous ces textes étaient ignorés des juges qui condamnèrent le roi puis la reine.

Plus grave, dès mars 1791, l'Autriche fait savoir qu'elle veut bien accorder de l'aide au roi à condition de se payer de l'Alsace, des Alpes et de la Navarre. «Car il ne faut pas se dissimuler, le principe connu généralement, écrit l'ami de la reine, Mercy, est que les grandes puissances ne font rien pour rien». Fersen précise même à ce sujet à Breteuil, le 22 avril, que le roi attend de mieux connaître «les avantages ou sacrifices qu'on lui aurait rendus. Sa Majesté y a toujours répugné et son projet n'a jamais été de les offrir mais de les accorder si cela devenait absolument nécessaire».

Le 6 mai, Marie-Antoinette ajoute qu'il serait possible, contre la neutralité de l'Angleterre - en cas d'intervention de l'Autriche -, «de lui sacrifier des possessions en Inde et aux Antilles».

Enfin, le 20 juin 1791, Louis XVI, toujours sur les conseils de la reine, écrit lui-même à l'empereur d'Autriche. «(...) Le roi a (sic) donc convenu défaire connaître à l'Europe l'état où il se trouve, et, en confiant ses peines à l'empereur son beau-frère, il ne doute pas qu'il ne prenne toutes les mesures que son coeur généreux lui dicterait pour venir au secours du roi et du royaume de France.»

Le même jour, après que Louis XVI eut juré à La Fayette qu'il ne partirait pas - du coup le général en a répondu sur sa tête -, c'est la fuite à Varennes. Repris, le roi affirme qu'il n'avait aucunement l'intention de quitter le royaume, qu'il voulait simplement se donner un peu d'air, qu'il a compris que le peuple était acquis à la révolution et qu'il ne ressent en réalité que d'excellents sentiments à l'égard de la Constitution.

Le 13 septembre, le roi accepte, en effet, la Constitution - monarchie constitutionnelle à l'anglaise mais qui, formellement, accorde à Louis XVI plus de pouvoirs qu'au roi d'Angleterre. Le 14 septembre, il fait serment de lui être fidèle. Il est aussitôt restauré dans ses pouvoirs.

Or, en réalité, le double jeu se poursuit. Un exemple ahurissant: le roi accepte qu'un certain abbé Louis soit officiellement envoyé à Vienne afin d'obtenir de l'empereur d'Autriche qu'il ne favorise plus les émigrés en armes. Cet abbé Louis est porteur de plusieurs mémoires qui expliquent la nécessité d'accepter et de soutenir le nouvel ordre des choses: «Il ne peut être question de rétablir le despotisme, y lit-on, les destructions opérées par la révolution sont justes même si elles sont excessives.» La reine recommande personnellement le négociateur et les mémoires. Mais, parallèlement, et clandestinement, elle demande à l'ambassadeur Mercy, puis à l'empereur d'Autriche, de ne prendre au sérieux ni les mémoires confiés à l'abbé Louis - on l'a «obligée à les écrire, dit-elle, et (elle) serait humiliée si on les lui attribuait» - ni l'acceptation de la Constitution par le roi. «Il faut, explique-t-elle, m'envoyer une réponse circonstanciée que je puisse montrer, mais ne tenir aucun compte de toutes ces idées. L'acceptation (de la Constitution) n'a été donnée que pour les endormir et les mieux déjouer après.»

Barnave, un monarchiste constitutionnel de grand talent, propose à la cour ses services, comme l'avait fait Mirabeau: il veut, en coopération avec le couple royal, éviter un emballement du processus révolutionnaire. Sauver la monarchie, en somme! Marie-Antoinette affiche le mépris que lui inspirent ces royalistes libéraux. Elle écrit à Mercy, le 1er août 1791: «Ces «messieurs» m'ont été utiles et me le sont encore dans ce moment, mais quelques bonnes intentions qu'ils montrent, leurs idées sont exagérées et ne peuvent jamais nous convenir. Cependant il est extrêmement important pour moi qu'au moins pendant un temps encore (ces «messieurs») croient que je suis tous leurs avis.» Et encore à Léopold d'Autriche: «Vous recevrez un mémoire que je suis obligée de vous envoyer. Il est à désirer que vous distinguiez toujours notre intérêt véritable d'avec tout ce que nous sommes obligés défaire pour notre sûreté personnelle.» Le 26 août 1791, dans une lettre à Mercy, elle enfonce le clou: «Il ne s'agit pour nous que de les endormir (les députés de la Constitution) et de leur donner confiance en nous pour les mieux déjouer après. Il est impossible, vu la position d'ici, que le roi refuse son acceptation (de la Constitution), nous n'avons donc plus de ressources que dans les puissances étrangères.»

Le 20 août déjà, elle écrivait au même: «Il s'agira à présent de suivre une marche qui éloigne de nous la défiance et qui en même temps puisse servir à déjouer et culbuter au plus tôt l'ouvrage monstrueux (la Constitution) qu'il faut adopter.» Et, le 28 septembre, elle précise encore à Fersen: «En tout état de cause, il fallait avoir l'air de se réunir de bonne foi au peuple, en ayant l'air d'adopter franchement les idées nouvelles. C'était le moyen le plus sûr de les déjouer promptement.» Le 25 novembre 1791, toujours à l'ambassadeur d'Autriche à Bruxelles, elle confie: «Que mon frère se persuade qu'il faut, à quelque prix que ce soit, gagner ici la confiance de la majorité, mais que nous ne voulons ni ne pouvons (elle et le roi) tenir à une Constitution qui fait le malheur et la perte du royaume (...). Il faut donc que les puissances viennent à notre secours.» A Fersen enfin, le 7 décembre 1791, elle écrit: «Quel bonheur si je puis un jour redevenir assez libre pour prouver à tous ces gueux que je n'étais pas dupe.» Rappelons que la Constitution abhorrée, totalement monarchiste mais également parlementaire, annonce celle qui sera adoptée en 1830 sous Louis Philippe (la Charte).

Pendant ce temps, l'immigration se déchaîne, s'arme, menace. Elle se sent encouragée par la déclaration - secrète - signée à Pillnitz par l'empereur d'Autriche et le roi de Prusse, qui invite tous les souverains d'Europe à «agir d'urgence au cas où ils seraient prêts... afin de mettre le roi de France en état d'affermir les bases d'une monarchie convenable aux droits des souverains».

Cette coalition hostile, qui deviendra une coalition armée, a-t-elle été voulue et demandée par Louis XVI lui-même sur pression de Marie-Antoinette? On est en droit de le penser. Le 8 juillet 1791, en effet, la reine a affirmé par lettre à Fersen que le roi désirait que la bonne volonté des puissances amies «se manifes(tât) par une manière de congrès où l'on (eût employé) la voie des négociations, bien entendu qu'il y (eût) une force imposante pour les soutenir».

Dans une autre lettre inspirée par son épouse qu'il envoie à Breteuil, Louis XVI met les points sur les i. Après avoir répété que la Constitution à ses yeux est «absurde et détestable», il ajoute: «Dans une dernière instruction, je vous ai expliqué bien des raisons pour lesquelles les puissances pourraient se mêler de nos affaires; en voilà une bien forte et bien palpable à ajouter. Au lieu de guerre civile, cela deviendrait une guerre politique et les chances seraient bien meilleures.» Et il ajoute, ce qui est terrible: «L'état physique et moral de la France fait qu'il soit (sic) impossible de soutenir la guerre une demi-campagne; mais il faut que j'aie l'air de m'y livrer franchement (à la guerre). C'est ma conduite qui doit écarter tous les soupçons et surtout de rien laisser pénétrer de mes relations avec les étrangers.»

Marie-Antoinette pousse dans ce sens: «La guerre une fois allumée, écrit-elle en jubilant, le roi se flatte qu'un grand parti se ralliera autour de lui. Il croit pouvoir compter solidement sur sa garde actuelle, sur deux tiers de la garde nationale de Paris, sur toute sa cavalerie et sur les Suisses. Dans Paris, Sa Majesté espère que les sept huitièmes de la bourgeoisie se déclarera (sic) pour elle et qu'il n'y aura essentiellement que la canaille des faubourgs (...) habités presque entièrement par des fabricants et des ouvriers qui suivra l'impulsion des Jacobins.»

Il est donc peu contestable que le couple royal pousse à un conflit et espère une défaite dont il attend le salut. Fersen n'écrit-il pas, le 21 mars 1792, à l'un de ses correspondants: «Jusqu'à présent les coquins ne se doutent pas des projets du roi, ni de ses liaisons extérieures. Ils croient qu'il n'a d'autres ressources qu'eux, que la nécessité fait qu'il est de bonne foi.»

La guerre est donc déclarée. Le roi en annonce lui-même d'une voix froide la nouvelle à l'Assemblée. «Les imbéciles! s'est exclamée la reine dans une lettre du 9 décembre 1791 à Fersen. Ils ne voient qu'ils nous servent, car enfin il faudra bien, si nous commençons, que toutes les puissances s'en mêlent. Mais il faut que ces puissances soient bien convaincues que nous ne faisons ici qu'exécuter la volonté des autres et que, dans ce cas, la meilleure manière de nous servir est de bien nous tomber sur le corps.» Et, lorsqu'il est question d'une négociation possible, Marie-Antoinette s'écrie - lettre à Fersen du 19 avril 1792: «Dieu veuille que cela ne soit point et qu'enfin on se venge de tous les outrages qu'on reçoit dans ce pays-ci.»

Encore faut-il vraiment la perdre, cette guerre. Pour favoriser cet heureux dénouement, la reine fait parvenir systématiquement à l'empereur d'Autriche les plans de campagne et les mouvements de l'armée française. Après avoir détaillé les dispositifs d'attaque de Dumouriez et de La Fayette, elle précise - dans une lettre à Mercy du 26 mars 1792: «Voilà le résultat du Conseil d'hier. Il est bon de connaître le projet pour se tenir sur ses gardes et prendre toutes les mesures convenables.» A Fersen, le 30 mars: «Le plan est d'attaquer la Savoie et le pays de Liège. Turin (où se trouve le comte d'Artois) est averti par moi depuis trois semaines. Il est essentiel de prendre des précautions du côté de Liège.» Il y eut des dizaines de missives du même genre, la plupart chiffrées et écrites à l'encre sympathique. Ainsi, tout en affichant un respect scrupuleux de la Constitution, on attendait l'arrivée «libératrice» des troupes austro-prussiennes. Tant pis si la Prusse et l'Autriche en espéraient toujours des dédommagements territoriaux. «L'empereur, écrit Fersen à la reine le 21 juin 1791, a le projet d'un démembrement (de la France).» Il est question, prévient-il, de remettre l'Alsace à l'Empire, la Lorraine au duché du Luxembourg, la Flandre française aux Pays-Bas autrichiens, etc.

Mais, de nouveau, les monarchistes constitutionnels et les modérés - en l'occurrence La Fayette - proposent à la famille royale leur aide. La reine explique, alors, à Fersen qu'elle envisage le «parti constitutionnel» (les monarchistes réformateurs) comme « aussi mauvais que les Jacobins»; mais sa position l'«oblige à les ménager et avoir l'air de marcher avec eux, pour maintenir entre les deux partis une désunion qui peut être d'un très grand avantage au moment de l'entrée des puissances en France».

De fait, tout va le mieux du monde puisque les défaites succèdent aux défaites, que les troupes se débandent, que les généraux trahissent. La reine, qui a entre les mains l'itinéraire des troupes alliées, déclare un soir de clair de lune à sa femme de chambre, Mme Campan, que, dans un mois, «elle ne verra pas cette lune sans être dégagée de ses chaînes». On n'a donc plus besoin de conseils «intéressés», de soutiens suspects, puisque la délivrance n'est plus qu'une question de semaines. La Fayette est-il prêt à faire un coup d'Etat pour consolider la monarchie constitutionnelle? On prévient l'extrême gauche de son projet. Ce qu'on veut ? L'arrivée des armées étrangères et, comme l'explique Mallet du Pan, à qui on a confié cette tâche, la publication d'un manifeste «qui décourage les factieux en les menaçant de représailles, mais assorti de paroles de confiance pour le reste de la nation et de l'assurance qu'on ne s'armait que pour le seul rétablissement de la monarchie».

Or, la reine fait rédiger à la demande de Fersen, par un émigré français, le marquis de Limon, un autre manifeste qui sera rendu public par le général Brunswick, commandant en chef des troupes austro-prussiennes. Le manifeste en question, publié le 28 juillet, est épouvantable. Il promet Paris «à une exécution militaire et à une subversion totale et les révoltés au supplice si les Parisiens ne se soumettent pas immédiatement et sans condition à leur roi». Dès lors, le sort en est jeté. Loin de terroriser le peuple, ces menaces ahurissantes le soulèvent. Et le 10 août 1792, douze jours plus tard, les Tuileries sont envahies et la monarchie est renversée.

Les Girault de Coursac, consacrent une énergie inouïe, appuyée sur une érudition impressionnante, à prouver l'innocence de Louis XVI. Leur thèse: se serait constitué autour de Marie-Antoinette, avec le marquis de Bouille, Fersen, Breteuil, Mercy et la complicité de certains émigrés, un groupe d'extrême droite authentiquement contre-révolutionnaire et diabolique qui visait rien de moins qu'à éliminer Louis XVI, trop modéré et trop probe, afin de provoquer une régence. Ce groupe souhaitait une invasion étrangère susceptible de rétablir la monarchie absolue et de favoriser ses propres projets, qui s'exprima faussement au nom du roi, et rédigea même, en son nom, de fausses lettres et blancs-seings.

Elle écrit à Mercy: «Il est plus que temps que les puissances parlent fortement. Tout est perdu si on n'arrête pas les factieux par la crainte d'une punition prochaine. Il serait nécessaire qu'un manifeste rendît l'Assemblée nationale responsable du sort du roi.» C'est encore Marie-Antoinette qui refuse l'aide de La Fayette parce qu'il est «constitutionnel». «Mieux vaut périr que d'être sauvé par ces gens-là», s'exclame-t-elle.

la reine - grande lectrice du quotidien d'extrême droite les Actes des Apôtres qui en appelait à une«Saint-Barthélémy des patriotes» - ainsi que son entourage qui poussèrent à un affrontement dont ils étaient convaincus qu'il permettrait d'écraser la canaille, alors même que les troupes de Brunswick marchaient sur Paris.

Selon Lameth, il était question, à la veille de la journée du 10 août, d'arrêter Robespierre et Marat, mais la reine les fit prévenir. Conclusion de Marie-Antoinette quand tout sera consommé: «Bah, ce sont six mauvaises semaines à passer. Le duc de Brunswick n'en sera pas moins en France le 23.» Le duc, en l'occurrence, fut battu à Valmy.>>
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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