Cher D2R,
Je comprends mieux. A suivre la logique que vous posez, vous avez raison.
Duc de Reichstadt a écrit :sauf à vouloir raisonner en légitimiste, vous ne pouvez que reconnaitre que Louis XVI conspira contre la France et sa représentation nationale en voulant la guerre contre l'Autriche et en espérant la perdre!
Sans aller jusqu'au légitimisme, il convient de s'en tenir à la France. Je suis d'accord. Mais qui représente la France en 1791 ? L'Assemblée ou le Roi ?
L'Assemblée ? Mais de qui tiendrait-elle son mandat, alors qu'il s'agit des Etats Généraux qui se sont érigés en Assemblée dite Nationale ! Comme vous le savez, les électeurs des 3 ordres ont entendu déléguer leur mandant pour porter leurs doléances, accessoirement pour voter des impôts. Nullement pour discuter d'une nouvelle constitution.
Ladite représentation nationale me semble donc une imposture ou -si le mot paraît trop fort- un simulacre. Les députés aux Etats Généraux ont reçu un mandat impératif qui n'est nullement représentatif, nonobstant les belles théories et déclamations de Sieyès.
Reste le roi. Il a l'antériorité pour lui et la force de la coutume. Le seul représentant de la Nation, de 1789 à 1791, c'est le roi. Il demeure le souverain et le seul et si cela peut se contester, le seul représentant authentique du nouveau souverain : la Nation.
Il me semble donc impossible de soutenir que le roi trahit la Nation au cours de cette période. C'est bien plutôt l'Assemblée qui trahit en usurpant la souveraineté nationale.
Vous ne pouvez pas ignorer son refus de voir le retour des émigrés royalistes qu'il voulait épargner en cas de conflit alors qu'ils étaient les premiers comploteurs auprès des puissances étrangères décidées à les soutenir.
L'Absolutisme était bel et bien mort à ce moment là, donc la culpabilité de Louis XVI est fondée.
Je pourrais vous répondre de même. Cependant, ce serait ignorer la ratification de la nouvelle constitution par Louis XVI et l'élection de nouveaux députés à la législative. Le mandat -cette fois- est d'une tout autre nature. Cependant, le roi a-t-il librement accepté la constitution ? Peut-on sérieusement le soutenir ? N'y aurait-il pas un vice du consentement ?
L'argument ayant trait aux émigré ne tient pas. Le roi a fait usage de son veto : il en avait le droit absolu. On ne peut retenir la trahison.
Par contre, je retiens votre argument dans la mesure où le roi aurait déclaré la guerre tout en agissant pour qu'elle soit perdue.
Mais vous vous placez au niveau des intentions. Louis XVI aurait trahi parce qu'il souhaitait que la guerre soit perdue en vue de réduire le rôle de l'Assemblée Législative ou même de la dissoudre. Je ne soutiens pas qu'il n'aurait pas eu cette intention. C'est probable, mais la Haute-Trahison ne se résume pas à des intentions.
Il faut des actes dont l'objet soit d'amener la défaite de nos armées. Or -jusqu'à preuve du contraire- ces actes n'ont jamais été établis, ni prouvés.

Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !
Napoléon