Et alors ? Le roi n'était pas son seul client...
Ca c'est clair !

Et c'est bien où je voulais en venir. Mirabeau s'est vendu au plus offrant, mais dans le fond le régime à instaurer lui importait peu. C'est un personnage très intéressant. Mais d'une loyauté très discutable !!
Pas la peine de le prendre sur ce ton...
Dites-moi juste en quoi La Fayette n'a "jamais défendu le roi", puisque telle était votre affirmation ?
Le problème avec La Fayette c'est qu'il avait une ambition et un orgueil démesurés. Il se révait en nouveau héros de la France, ce qu'il fut un moment pour sa plus grande joie, et Washington était son modèle. Il a surement eu des tendances républicaines. Mais sans doute gardait-il un certain attachement au couple royal, qu'il avait bien connu autrefois à la Cour (encore que ce ne serait pas un argument, quand on voit tous les grands seigneurs qui bénéficièrent de leurs bontés et qui les trahirent...

). Aussi opta-t-il, comme vous l'avez dit, pour une monarchie constitutionnelle. Mais il fut avant tout un homme de la Révolution. C'était elle qu'il servait, et certainement pas le roi. Il participa au contraire, de manière très fine d'ailleurs, à l'abaissement du pouvoir royal. Il ne se décida à proposer réellement ses services aux souverains que quand il fut lui-même écarté du nouveau pouvoir (c'est-à-dire en 92). Là, et seulement là, il se rebella contre la Révolution. C'était bien tard.
Mais dans le fond, qu'était La Fayette ? Un ballon gonflé de vent. Il fut utile aux révolutionnaires qui s'en débarrassèrent quand ils n'eurent plus besoin de lui. Comme Necker, comme le duc d'Orléans, et comme tant d'autres...

Il n'avait pas la force de pouvoir arrêter quoi que soit, juste de suivre le mouvement.
Vous voyez que les représentants de cet ordre - privilégié - demandent la fin des privilèges, l'égalité devant la loi et une Constitution, avec un pouvoir législatif, appartenant aux représentants des citoyens et non plus au roi !
J'y vois surtout la volonté de réformes dans deux domaines, qui préoccupaient principalement les esprits à l'époque

: l'égalite dans la répartition des impôts (on y revient), ces derniers devant être contrôlés régulièrement par les Etats-Généraux, et une réforme de la Justice.
La demande d'égalité et l'émanation d'un pouvoir politique indépendant du roi, ressort aussi très clairement !
Que la noblesse voulait s'émanciper du pouvoir royal, ça a toujours été.
Je mettrais pourtant un bémol sur la demande d'"égalité" dont vous me parlez. On y voit au contraire le désir de la noblesse de conserver ses privilèges, et davantage de droits même. Il faut bien comprendre que, pour la noblesse, les Etats-Généraux, c'était avant tout elle. Le Tiers ne comptait pas, quant au clergé, si elle pouvait lui grapiller quelques privilèges, elle s'en serait trouvé ravie !
D'ailleurs, on voit comment se sont passé par la suite la réunion des trois Ordres. On vit clairement 2 camps se dessiner. La noblesse et le Haut clergé (c'est la même chose), ont eu à cet égard une attitude lamentable
Oui, j'ai relu et je maintiens ce que j'ai avancé. Le duc d'Orléans y tente de créer un courant favorable à ses vues et une grande partie des princes du sang et des courtisans n'a aucune envie de réformer le pays, mais de faire pression sur Louis XVI.
Oui c'est tout à fait ça ! J'avais du mal comprendre votre ancien message
Oui, il a été renvoyé par Louis XVI suite à l'hostilité de l'Assemblée des notables à son encontre, ainsi que de la reine...
Attention cela dit de ne pas faire d'amalgame entre les Notables et la Reine. Si elle avait jusqu'à présent toujours été hostile à Calonne, elle le soutint avec le roi durant l'Assemblée des Notables. Mais ayant échoué sa mission en laissant la France dans une m... noire, ceci ajouté aux intrigues de la Cour, la Reine demanda effectivement son renvoi. Mais pas pour les mêmes raisons que nos amis les Notables !
Mais, il n'a jamais eu le courage de le faire...
C'est surtout qu'il n'en eu pas la possibilité. Encore une fois, il faut sortir de cette image d'un Roi tout-puissant qui faisait ce qu'il voulait dans son pays. Le Roi ne pouvait pas faire une réforme aussi importante que celle des impôts, qui engageait tout le royaume, sans l'aide et même, l'accord, des principaux corps du royaume (ici les parlements, mais voyant qu'ils ne cédaient pas, les Notables, puis voyant que rien n'y faisait, on se décida aux Etats-Généraux). Je vous le redis cher duc : c'est justement parceque le Roi n'était pas, contrairement à une légende tenace, tout-puissant dans son royaume, qu'il dut en venir à convoquer les Etats-Généraux.
L'exil de certains parlementaires ne veut pas dire suppression.
Non, Louis XV et Maupeou ont réellement supprimé les anciens parlements. Les parlementaires qui le composaient ont été exilés sur leur terre, et on a créé un nouveau parlement, tout dévoué au pouvoir royal. Ce nouveau Parlement était dit "Parlement Maupeou" et était très impopulaire !
Les parlements n'étaient pas l'équivalent de notre Parlement actuel certes. Mais c'était un vrai repaire de frondeurs qui prenaient plaisir à contrecarrer l'autorité royal... et à défendre leurs privilèges...
L'amour est le thème universel qui revient sans cesse dans les oeuvres des poètes, et sur le chemin sans fin de la vie et de son renouvellement, c'est sans doute le seul sentiment digne de perdurer.