Marchand, je vous répond très vite sur des points rapides et qui ne nécessitent pas que je ressorte mes livres !
Je vous sens bien énervée, Pénélope. Keep cool, on ne parle que d'une reine de France morte il y a 214 ans, après tout.
Mais c'est justement là le problème ! Il est extraordinaire qu'on soit encore obligée de lutter contre les images fabriquées de ce personnage quelques 200 ans après !
En Histoire, il n'y a que la vérité qui devrait intéresser. Mais force est de constater que l'Histoire que l'on enseigne aux peuples n'est fondée que sur
l'idéologie des gouvernements qui les dirigent. L'Histoire a toujours été instrumentalisée, de tous temps. C'est ça qui est dommage. Songer bien que si le cours des événements avaient été différents, on enseignerait l'Histoire autrement. D'ailleurs, un rapide aperçu de l'histoire de l'historiographie depuis le début du XIXe siècle suffit à le démontrer.
Polignac ressemble étrangement à votre description. Est-ce voulu ?
Du tout. Je ne faisait pas du tout référence à elle, vous voyez

Non, Yolande de Polignac aimait la Reine, elle était sa meilleure amie, et elle ne l'a jamais combattue (sauf pendant l'épisode Calonne, certes...). On fait beaucoup de cas d'elle mais en réalité, c'est sa famille qui était une vraie sangsue, et c'est sa belle-soeur, Diane de Polignac, qu'il faut surtout blâmer...
Non, ceux qui ont perdus la Reine sont ceux qui étaient ennemis de l'alliance autrichienne, ou qui ont rejoint ce camps parceque la Reine avait fait ou dit, ou pas fait ou pas dit, ou même parfois il ne s'agissait que de rumeurs, des choses qui ne leur avait pas plu.
Sans oublier le camps du duc d'Orléans, qui d'ailleurs se servait souvent des mêmes.
Ne sous-estimez pas ce camps qui fut très important et très puissant ! C'était de là que partait, autre autres, tous les libelles odieux qui l'ont perdus dans l'opinion.
Mais si on voulait développer tout ça, il faudrait revenir en arrière et rappeler l'éternelle guerre froide qu'il y a toujours eu entre le monarque et la noblesse, et toutes les luttes de pouvoir qui caractérisaient l'Ancien Régime. Je ne me sens pas le courage de traiter de ça ici
Affirmation gratuite à nouveau. Comment pouvez-vous vous permettre d'affirmer que MA fut celle qui aima le plus la France ? Jamais je n'aurais la prétention d'affirmer qu'untel ou untelle fut le/la plus.... de toute l'Histoire de France.
On peut pourtant

C'est un exercice périlleux, mais pour certaines choses c'est possible !
Non, cette affirmation n'est pas gratuite, rassurez-vous.

Pour défendre Marie-Antoinette, on n'a pas besoin de mentir ou d'en faire des tonnes. Dire la vérité nue suffit amplement.
Il suffit d'analyser tout simplement la façon dont elle parlait de la France, la vision qu'elle en avait, le fait qu'elle continua d'excuser les français auprès de son frère l'Empereur pendant les guerres de la Révolution, etc...
Son attitude lors de la guerre d'Amérique est à cet égard très révélateur. On n'a jamais vu les Reines Marie Leczinska, Marie-Thérèse, Anne d'Autriche, Marie de Médicis, etc, réagir avec autant de passion lors de batailles et de victoires de "son" pays, et ce fut d'ailleurs extrêmement remarqué, et apprécié, à l'époque.
Si vous tenez vraiment à ce que je fasse une petite comparaison ici entre elles et les autres, je dirais simplement et pour résumer que Marie-Antoinette avait un don pour conquérir tous les coeurs.
Elle avait un vrai coeur d'or, un coeur vraiment rare. Même les épouses de Louis XIV et de Louis XV, qui avaient une bonne réputation, ne la valait pas à ce niveau-là. Il s'agissait d'ailleurs beaucoup plus chez elles de piété chrétienne que d'une bonté naturelle qui partait du coeur, comme MA.
D'ailleurs, si on leur avait fait subir le 10e de tous ce qu'on a fait subir à MA en terme de calomnies et d'insultes, ça aurait déménagé sec, car, comme vous le savez sand doute, elles étaient bien plus sévères en terme de respect du à leur personne.
Quelle part faites vous aux écrits de circonstances, flatteurs, enjolivés, raccoleurs, voire mensongers. Qui a écrit qu'elle pleurait lorsqu'elle entendait dire du mal de la France ? Quand ? Est-ce un témoignage unique, recoupé, est-on sûr des circonstances ?
Oui parceque plusieurs témoignages en parle. Ca n'a d'ailleurs rien d'extraordinaire quand on connait MA qui avait un coeur très sensible et pleurait facilement (et dieu sait si elle pleura

). On se demande pourquoi, dès que des témoignages sur elle seraient à son "avantage", on devrait comme par hasard s'en méfier et déclarer qu'ils sont "enjolivés".
Ca n'a aucun sens et ce n'est pas scientifique comme méthode. Les témoignages sont une source extrêmement importante en histoire et on ne doit les écarter que si on possède la preuve du contraire, et non pas faire l'inverse.
Par exemple, certains courtisans avaient répandu le bruit qu'elle avait rebaptiser le petit Trianon "petit Vienne". C'était le genre de choses qu'elle prenait très mal et elle interdit toute entrée à ceux qui croyaient lui plaire en surnommant ainsi son domaine privé.
MA avait très à coeur de se faire aimer. C'est son désir le plus cher dès son arrivée en France. Aussi souffrait-elle beaucoup des mensonges qu'on rapportait sur son compte.
Parce que c'était son pays d'origine, celui de sa mére, de son frére. Tout simplement.
Vous ne comprenez rien au métier de reine mon ami ! Une reine préfèrera toujours le pays où elle est reine que le pays de son enfance, pour lequel elle ne gardera que de la nostalgie, c'est tout ! Vous n'avez pas lu ce que j'ai dis, grr... ^^
Demandez-vous donc pourquoi on ne dit ça que pour Marie-Antoinette ? Et les autres alors ?
Dois-je vous rappeler que Marie Leczinska, par exemple, avaient parmis ses proches une amie polonaise avec laquelle elle parlait fréquemment de la Pologne ? MA n'avait pas d'amie autrichienne ! Si elle en avait eu, qu'est-ce qu'elle aurait pris !
Un gros malentendu qui doit être levé et sur lequel les historiens n'insistent pas assez : MA soutenait l'ALLIANCE franco-autrichienne, dont elle était le gage. Pas l'Autriche.
Ha, enfin. Pourquoi garde-t-on tant cette image de "petite reine de la mode". Ne serait-ce pas tout simplement parce que c'est uniquement celà qui mérite de rester ?
Vous êtes injuste. Ignorez-vous que l'image de MA a évolué avec le temps ? MA a été incontestablement une petite reine de la mode. La mode étant d'ailleurs le seul empire sur lequel son mari l'aurait laisser régner ! Mais la cantonner à ça, c'est caricatural.
Va-t-on lui reprocher, d'ailleurs, d'avoir voulu régner sur la mode plutôt que sur les affaires du gouvernement ?
Souhaiter la victoire d'un pays étranger contre la France, ce n'est pas de la trahison ??
Pas dans ce cas-là non.
Les Allemands qui souhaitaient la victoire des Alliés pendant la seconde guerre était-ils des traitres à leur pays ? Justement non, ils aimaient réellement leur pays, et sa défaite se serait transformée en victoire car la
dictature aurait été abolie. C'est exactement la même chose avec MA (et Louis XVI, qui avait la même opinion que sa femme), vis-à-vis de la Révolution.
Qui nommait les ministres principaux ? Qui seul avait pouvoir de les renvoyer ? Répondez et vous verrez qui était vraiment 'responsable' !
Oui, alors là pour la coup, vous seriez gonflé d'accuser encore MA...
Car c'est le Roi qui s'occupait de tout cela.
Mais il choisissait en fonction du choix qu'on lui proposait. Et là, bienvenue dans les magouilles des coteries de la cour !
Calonne fut nommé grâce à la côterie Polignac (auquel la reine ne participa pas. Le seul ministre qu'elle ait jamais soutenu avec vigueur était Necker).
Loménie fut pris en désespoir de cause grâce aux magouilles de l'abbé de Vermont, qui su s'y bien le vanter qu'il réussi à convaincre la reine, qui réussi à convaincre le roi, mais ils le prirent car ils n'avaient pas grand-chose d'autres sous la main, le roi ne voulant pas entendre parler de Necker, au grand désespoir de la reine.
Le choix de Maurepas fut assez rocambolesque et c'est là qu'on se rend compte que le destin d'un royaume tient à pas grand-chose ! C'est le choix de sa tante Victoire que Louis XVI avait fait au début mais au dernier moment, Madame Adélaide l'emportant avec son prétendant (Maurepas) grâce à une lettre de son frère le Dauphin (et donc père de Louis XVI) qui conseillait ce ministre, et c'est finalement lui qui fut choisit !
A la dernière minute !
Allons Pénélope, vous savez très bien que c'est faux, que les actions des uns et des autres sont bien connues aujourd'hui.
Je sais justement très bien que non
Dédouaner MA de sa traitrise, c'est être monarchiste. Il n'y a pas à en sortir.
Vous avez bien résumer quel était le problème. Vouloir rétablir la vérité, c'est être accuser de traitrise envers la République. Voilà pourquoi on piétine autant depuis si longtemps sur le dossier Marie-Antoinette
En effet, ce qui gène le plus chez elle n'est pas ce qu'elle était, mais ce qu'elle
représente.
On n'en sortira jamais tant que la République continuera d'avoir peur de son aïeulle, la Monarchie.
Le mieux est encore de ne se situer dans aucun camp et d'analyser les faist comme si on était un étranger. Ca marche !
En quoi la petite Histoire dédouane-t-elle MA de ses erreurs ?
La petite histoire permet de comprendre comment s'est montée la Révolution, qui était derrière, quels étaient les vrais but de chacun, comment s'y est-on pris pour arriver à ses fins, et enfin on comprend alors que Marie-Antoinette est bien éloignée des vraies causes de la Révolution !
Le comble de l'ironie est bien de l'accuser d'en avoir été la principale cause, elle qui en fut la victime du début à la fin !
Eh eh, j'ai eu un peu plus de temps cette après-midi
