Bonjour à tous,
LES PRUSSIENS EN AMÉRIQUE 1776-1783
Quinze ans après avoir chassé la France de l’Amérique du Nord, les Britanniques doivent faire face à la révolte de leurs Treize Colonies. Bien des Anglais acceptent mal de se battre contre leurs frères, les Américains. De toute façon, l’Angleterre manque de soldats.
Le roi d’Angleterre se tourne alors vers l’Empire germanique: environ 30 000 soldats seront recrutés et amenés en Amérique dont 12000 au Québec et 18000 dans les colonies nord-américaines
Que sait-on de ces mercenaires, les grands oubliés de l’histoire de la révolution américaine?
MERCENAIRES DEMANDÉS
«L’Angleterre ne renoncera jamais à ses colonies» avait lancé George III, poussé par l’enjeu d’instaurer une monarchie totale dans son royaume; puis, il avait ajouté qu’il se ferait respecter par les armes. Néanmoins, cette force annoncée par le roi, l’Angleterre ne la possède tout simplement pas. En effet, un peu plus de 45000 hommes répartis à travers le globe composent l’armée britannique de 1775.
En Amérique, les rapports en provenance du major général, Guy Carleton, (Québec) démontrent qu’il ne dispose plus que de 850 hommes Ceux du général Thomas Gage, à Boston, indiquent qu’il ne peut compter que sur 8000 soldats dans des circonstances qui en nécessiteraient à elles seules 25000.
Le roi George III d’Angleterre qui est d’ascendance allemande par George Ier, son arrière-grand-père, est également électeur du Hanovre, un des nombreux états allemands de l’Empire germanique.
Il fait appel 4000 soldats hanovriennes par voie de recrutement; cette approche n’obtient guère le succès escompté puisque seulement 250 nouvelles recrues répondent à son appel.
L’Angleterre se doit donc de faire appel à une aide qui lui viendrait de l’extérieur.
Invité par le premier ministre russe, M. Panin, qui désire s’informer sur l’évolution de rébellion des colonies du Sud, l’ambassadeur britannique à Moscou, un nommé Gunning, profite de l’occasion qui est offerte pour s’enquérir des intentions russes dans l’éventualité d’un recours anglais à des forces étrangères. Dans sa réponse, Panin fait état de l’affection de la grande Catherine de Russie pour les Anglais. L’ambassadeur Gunning se méprit sur le sens de cette réponse, qu’il assimilait à un engagement moral des Russes.
L’impératrice fait parvenir quelque temps plus tard une missive au roi anglais faisant une mise aux points.
«Je commence à peine à jouir de la paix et Votre Majesté n’ignore pas que mon empire à besoins de repos. Il y a une inconvenance à employer une armée aussi considérable, dans un autre hémisphère, sous une puissance dont elle ne sait presque rien. En outre, je ne peux m’empêcher de réfléchir aux conséquences qui résulteraient pour notre dignité pour celle des deux monarchies et des deux nations de la conjonction de nos forces uniquement pour apaiser une rébellion qui n’est soutenue par aucune puissance étrangère.»
George III fit appel à la Hollande:
L’ambassadeur anglais à La Haye Joseph Yorke, fit remarquer que la Hollande que ce pays à une dette morale envers les Anglais. Toutefois, les Hollandais ne sont guère plus sympathiques à la cause du roi George, le baron von der Capellan, soutient «qu’une république ne devrait jamais apporter son concours dans un conflit qui a pour but la répression de la liberté.»
Néanmoins, dans la crainte d’offenser le roi anglais on lui offre très adroitement une brigade mais à l’unique condition que cell-ci ne combatte pas hors des frontières européennes. Le roi George III refuse.
«Il ne reste donc à l’Angleterre, même si les négociations s’annoncent plus longues et difficiles en raisin du nombre des traités à conclure, qu’à prêter encore une fois une oreille attentive aux princes allemands. D’autant plus qu’aux lendemains des affrontements de Bredd’s Hill et de Bunker Hill, quatre princes allemands flairant la bonne affaire, ont déjà offert l‘ardeur et le sang de leurs sujets»
Il s’agit du comte Wilhelm de Hesse-Hanau, cousin de George III, du margrave d’Ansbach -Bayreuth, Karl Alexandre, neveu de Frédéric « le Grand» de Prusse, du prince Friedrich de Woldeck, ainsi que du prince Frédéric Auguste de Anhalt-Zerbst, frère de la grande Catherine de Russie dont l’offre généreuse allait dorénavant être scrupuleusement étudiée.
Des novembre 1775, le cabinet anglais décide de mettre en branle le processus de négociation devant l’urgence de la situation. La rébellion américaine doit être étouffée dans les plus brefs délais. Le secrétaire d’État, Lord Suffolk, donne alors ses instructions au colonel William Faucitt, qu’il se doit d’en arriver à un accord avec les princes allemands tout en minimisant les coûts encourus. Quelques jours plus tard, Faucitt prend alors le chemin du Saint Empire romain germanique.
Dans un article prochain, nous suivrons la trace de ce négociateur et prendrons connaissance des protocoles d’entente avec les princes allemands, de cet incroyable maguignonnage
LIEN`
En mai 1775, les Américains envahissent la «Province de Québec»
http://www.geocities.com/vailcour/Livingston3.html
Cordialement
Sources
:«Les mercenaires allemands au Québec 1776-1783»(1)
Auteur: Jean-Pierre Wilhelmy.
La collection Haldimand, (Archives de l’Université Laval)
L’histoire populaire du Québec (Jacques Lacoursière.)
Les Archives Natinales du Québec.
(1)Les éditions du Septentrion
1300, ave Maguire
Québec, Qc
G1T 1Z3
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