Bonjour à tous,
LA BATAILLE DE STE-FOY, (28 avril 1760)
La bataille qui scella définitivement le sort de Québec.
L’histoire officielle a relégué au second plan la bataille de Sainte-Foy pour mettre en évidence l’escarmouche des Plaines d’Abraham alors que Québec fut livrée aux Anglais et pour citer le chevalier de Lévis:
«Il est inouï que l’on rende une place sans qu’elle soit attaquée ni investie»
Peu après la capture de Québec , une partie de l’armée française s’est retirée sur les bords de la rivière Jacques-Cartier où elle édifie un fort. La place forte, défendue par une clôture de pieux, est de forme irrégulière et possède un fossé profond du côté opposé au fleuve.
Il n’y a que Québec et la région avoisinante qui soient sous le contrôle de l’armée anglaise. Le reste de la colonie continue à vivre sous domination française. Le gouverneur Vaudreuil, l’intendant Bigot et l’évêque de Québec demeurent à Montréal.
Dès le début du mois de décembre, Lévis et Vaudreuil élaborent un plan de reconquête de Québec; on veut attaquer la ville en hiver avant l’arrivée de secours soit par mer soit par voie de terre. Mais les froids excessifs empêchent les travaux préparatoires à cette expédition.
Avril 1760, marque le moment choisi pour attaquer Québec. Au début du mois, Lévis «rappelle l’armée sous les drapeaux» 3000 miliciens viendront se joindre aux 4200 soldats réguliers.
Maintenant nous sommes à la mi-avril et le fleuve en aval de Montréal se prête à la navigation. Le 15 avril, deux navires chargées d’équipements et de munitions mirent les voiles. Ce joindront à ce début de convoi d’autres navires contenant les troupes
En route plusieurs navires ayant à bord les régiments de la Sarre, de Guyennes et de Berry rallieront le convoi À la Chenaie, un navire transportant le régiment de la Sarre se joint à la flotte, alors qu’à Verchères des barges transportant le régiment de Guyenne firent de même. Et plus en aval de Montréal deux régiments de Berry rejoignirent le convoi. Finalement ce convoi avait rendez-vous avec deux divisons de cavalerie qui avaient fait le trajet de Montréal par voie de terre et une flottille de plusieurs canots transportant les Indiens.
Ce qui portait cette force à un total de 6910 hommes.
En raison de forts vents accompagnées de pluies , la flotte dû s’arrêter à Pointe-aux Trembles (Neuville) Avec grandes difficultés on a tiré au rivage les bateaux et équipements sur la glace flottante.
Malgré les glaces, l’armée réussit à se regrouper à Pointe-aux Trembles les 24 et 25 avril.
Il est alors résolu note le chevalier de Lapause,
«Qu’on se rapprocherait jusqu’à Saint-Augustin par eau, où l’on débarquerait et, après avoir tiré les bateaux à terre, on se mettait en marche pour aller jeter des ponts ver le haut de la rivière de Cap-Rouge, d’ou l’on entrerait dans la paroisse de la vieille Lorette et, après, passant un marais appelé la Suette, on irait attaquer le poste que les Anglais avaient à l’église de Sainte-Foy qu’ils avaient retranché avec du canon et les troupes qui gardaient cette hauteur»
En effet, depuis le 11 novembre 1759, des soldats anglais campent dans les églises de Sainte-Foy et de Lorette pour mieux contrôler «les avenues vers Québec,» maintenir la population en paix et empêcher une attaque-surprise contre la ville.
Murray, s’attendant à une attaque imminente, le 21 avril fit afficher une proclamation avertissant les habitants« qu l’ennemi se prépare à nous attaquer» et en conséquence fit évacuer la ville.
À deux heures du matin, le dimanche 27 avril, les autorités anglaises apprennent de façon certaine que Lévis est en route vers Sainte-Foy. La pluie tombe sans arrêts, retardant la marche des Français et des Canadiens. Vers dix heures, ces derniers traversent le marais de la Suette. À cinq heurs du soir, on apprend que les Anglais se retirent de l’église de Sainte-Foy, après y avoir mis le feu.
L’armée marcha sur le champs pour pouvoir les rejoindre et s’empressait d’occuper les postes abandonnés par l’ennemi.
Au petit matin, le 28 avril, alors que la journée s’annonce splendide, Lévis et Murray, chacun de leur côté, font une tournée de reconnaissance. Vers les sept heures, l’armée anglaise, forte de 3900 hommes, commence à marcher vers les Plaines d’Abraham «avec une artillerie respectable» d’une vingtaine de pièces Lévis peut compter, quant à lui, sur 7000 soldats et miliciens
Le feu fait rage depuis plus d’une heure. Les Anglais, craignant «d’être enfoncés.» prennent la fuite. «Il furent poursuivis avec beaucoup plus d’ardeur que les fatigues que l’on venait d’essuyer ne devaient le faire espérer, poursuit Vézon. La brigade de la marine et les milices qui y étaient attachées dépassèrent de beaucoup le centre des ennemis. M. De Charly, aide-major d’un bataillon de cette brigade, fut sur le point de se saisir d’un drapeau mais nos ennemis, moins fatigués que nous, nous gagnèrent en vitesse et entrèrent dans la ville, sans avoir pu cependant sauver une seule pièce d’artillerie.»
Dans l’engagement, l’armée anglaise avait perdu 239 hommes et 839 étaient blessés. Quant aux troupes de Lévis, leurs pertes sont légèrement moins élevées: 193 tués ou morts de leurs blessures et 640 blessés. Immédiatement après la bataille, le général français ordonne à une garde d’aller prendre possession de l’Hôpital Général. Les blessés des deux camps y sont transportés
Les troupes anglaises refoulées à l’intérieur des murs, l’armée de Lévis commence, dès le 29, à creuser des tranchées en vue du siège de la ville.
Lévis et Murray n’attendent qu’une chose: l’arrivée du premier navire. Sil bat pavillon français, Québec devra se rendre. S’il est de nationalité anglaise, le général français saura que tout est fini!
Le 9 mai, vers les onze heures du matin, une frégate paraît au-delà de la Pointe Lévis.»Le Lowestoff, commandé par la capitaine Joseph Deane, annonce l’arrivée prochaine d’un flotte anglaise.»
Les dés sont jetés, le 15 mai avec l’arrivée du Vanguard, du port de 74 canons et de la frégate Deane, Lévis donna les ordres de lever le siège et de se replier à Montréal où se préparait la bataille finale en affrontant trois armées venant de la Nouvelle Angleterre.
Sources:
«L’histoire populaire du Québec» de Jacques Lacoursière
«The Battle of St. Foy» par le Chevalier Johnstone
LIEN:
http://www.geocities.com/vailcour/Foybataille.htmlBonne année à tous,
Cordialement,
Vailcour