Les forts français en Amérique

Les forts français en Amérique

Message par vailcour » Vendredi 30 Mars 2007 22:23:06

Bonjour à tous,

Les forts français en Amérique française

Le dispositif de défense de la Louisiane et de la Nouvelle-France consistait en une série de 24 forts s'échelonnant de la Nouvelle-Orléans à Montréal pour parer toutes attaques en provenance des colonies anglo-américaines.

Ces forts protégeaient en plus les voies d'eau de l'Ohio et du Mississipi, assurant les communications entre Québec et la Nouvelle-Orléans. En outre, ils empêchaient toute expansion des colonies anglo-américaines vers les bassins tant convoités des Grands Lacs et du Mississipi.

Dès les débuts, entre autres vers les années 1710, déjà les assemblées des colonies anglo-américaines, surtout la Virginie, exprimaient leurs doléances en regard de cette situation. Étant mis en échec par une population 10 à 15 fois moins grande qu'était alors la population française , elles jugeaient cette situation particulièrement frustrante et humiliante. D’autant plus que ces forts étaient localisés de façon à ce qu’ils étaient très difficiles à atteindre.

Dans ces endroits isolés, le fort en plus de sa fonction de bastion, faisait office en même temps de centre communautaire pour les populations environnantes. En plus des services religieux, de dispensaire et d’hôpital, le commandant servait d’arbitre dans les conflits entre les différentes tribus.

Ainsi au fort Duquesne, à cheval sur la frontière, il dispensait ses services à la population environnante. On venait faire baptiser en «territoire ennemi», comme l'indiquent les registres. Également on venait recevoir les premiers soins, toujours en «territoire ennemi»

En 1756, les pages des registres indiquent 9 baptêmes d’enfants «Anglais de Nation » sur les 12 naissances enregistrées.

Un grand nombre de ces forts ont été restaurés au Canada et aux États-Unis et sont inclus dans les circuits touristiques

Voir la description et l’histoire des forts les plus importants.

http://www.geocities.com/vailcour/Carillon01.html
Cordailement
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Re: Les forts français en Amérique

Message par Jean Defranchi » Dimanche 08 Avril 2007 10:02:37

vailcour a écrit :Bonjour à tous,

Les forts français en Amérique française


Bonjour Vailcour,
Voici un texte, concernant la Louisiane, écrit par un historien américain. Ce texte, traduit en 1930 (Editions Payot-Paris) comporte un chapitre intitulé : LA LUTTE DES DEUX NATIONS POUR LE CONTINENT. Il s’agit bien entendu de la France et de l’Angleterre. Après avoir rappelé l’épopée de Champlain, de Marquette et de Cavelier de la Salle l’auteur écrit ceci :

«…… La France avait désormais deux têtes à ses grandes possessions de l'Amérique du Nord : l’une dans les neiges canadiennes, l'autre dans les régions tropicales du Sud. Mais 2000 milles de solitudes vierges séparaient les extrémités de cet immense domaine, et les Français savaient que pour le conserver, il fallait quelque chose de plus que de vaines revendications de propriété. C'est pourquoi ils commencèrent à bâtir une chaîne de forts, ou postes militaires. Ils construisirent des forts au Niagara, à Detroit, et en d’autres points pour garder les grands lacs. Ils empiétèrent même sur le territoire du New York, et édifièrent une citadelle à Crown Point. Dans l'Illinois ils fondèrent Vincennes et Kaskaskia. Vers le milieu du XVIIIème siècle, il y avait plus de soixante forts entre Montréal et la Nouvelle Orléans. La France, alors, revendiqua toute l'Amérique du Nord depuis le Mexique et la Floride, jusqu'à l'Océan Arctique, à part la baie d'Hudson et l'étroite bande anglaise à l'Est, entre les montagnes et la mer. On put croire que le continent allait être acquis à la civilisation latine, plutôt qu'à la civilisation anglo saxonne. Mais une grande lutte s'engagea qui devait donner l'avantage à cette dernière. ….. »

Cordialement.
Jean Defranchi
 

Les forts français en Amérique

Message par vailcour » Vendredi 27 Avril 2007 00:40:08

Bonjour,

Je vous remercie d’avoir porté à mon attention cet ouvrage sur la Louisiane, écrit par un historien américain. Ce texte, traduit en 1930 (Editions Payot-Paris) comporte un chapitre intitulé : LA LUTTE DES DEUX NATIONS POUR LE CONTINENT. Il s’agit bien entendu de la France et de l’Angleterre.

Ces fort servaient d’appuis aux troupes régulières et milices de la Nouvelle-France. Me basant sur les ouvrages fort incomplets de Mme Faribault Beauregard j’ai recensé quelque 24 forts entre Québec et la Nouvelle Orléans. Mme Faribault Beauregard a publié deux volumes sur les forts et établissements en Nouvelle France et Louisiane. Elle travaillait sur un troisième volume lorsqu’elle est décédée.

Les miliciens de la Nouvelle-France, ces commandos de leur époque, dont les tactiques de combat étaient 200 ans en avant de leur temps. ont contenu les Anglo-Américains 15 fois plus nombreux en deça des Appalaches pendant près de 75 ans. C’est probablement un des plus grands exploits de l’histoire

Voici la description qu’en donne M. J. E. Eccles de l’Université de Toronto, un spécialiste de l’histoire de la Nouvelle-France et qui résume bien la situation.

«Les Canadiens pouvaient franchir de grandes distances, hiver comme été, et au besoin, tirer leur subsistance de la nature. Ils savaient frapper rapidement à l’improviste et disparaître avant que l’ennemi n’ait eu la temps d’organiser la riposte. Les milices et unités provinciales américaines ne faisaient pas le poids contre eux; leur grande mobilité, un tir meurtrier, l’exploitation de l’effet de surprise, et l’habilité à se mettre à couvert en forêts, un moral à toute épreuve et, à l’instar de la marine anglaise, (C’est un Anglo-Saxon qui parle) une tradition de victoires, autant d’éléments qui faisaient la supériorité de ces troupes.»

Près de Pittsburg en 1755, ils ont mis en déroute le corps expéditionnaire britannique commandé par le général Edward Braddock, dont la mission était de s’emparer de la Vallée de l’Ohio, vaste territoire objet de convoitise de la part des Anglo-Américains.

Cependant pour Montcalm, ce n’était pas une façon de faire la guerre. Quant aux miliciens ils trouvaient stupide la façon de faire la guerre a l’européenne Les coloniaux anglo-américains partageaient le même point de vue. Il avaient même prévenu les troupes de Braddock, que s’ils utilisaient les méthodes de combat à l’européenne contre les Franco-Indiens, qu’ils allaient être pulvérisés. Ce fut en effet le cas.

Il faudrait revenir sur le sujet. Avec l’appui des 200 000 Amérindiens, vivant sur les territoires de la Louisiane et de la Nouvelle-France, ces milices constituèrent une force redoutable, ils demeurèrent ainsi invincibles pendant des décades.

Jacques Vaillancourt
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1754, début de la guerre de Sept ans en Amérique

Message par vailcour » Lundi 28 Janvier 2008 20:36:37

Bonjour à tous,
La Vallée de l’Ohio en 1754
Les débuts de la guerre de 7 ans en Amérique.

Dans la première partie du 18ième siècle, la région trans-appalachienne de l’Amérique du nord reste comme elle a toujours été dans les siècles passés. Des trappeurs et coureurs des bois, Français du Canada ou Anglais des colonies, voyageant à travers bois et rivières, alors que les principaux occupants de cette contrée furent les autochtones évoluant dans une vaste
nature sauvage.

Comme les colonies britanniques se développèrent à un rythme accru, leurs citoyens commencèrent à convoiter ces terres riches au-delà des Appalaches comme perspectives de développements et de croissance économique.

Les Français, réclamant tout le bassin du Mississipi et du St-Laurent, ce qui engloba les Grand Lacs et la vallée de l’Ohio, devinrent préoccupés par les visées anglaises dans cette région. Aussi ils entreprirent la construction d’une série de forts, dont Carillon sur le Lac Champlain, et sur les rivières Wabash, Ohio, Mississipi et Missouri.

Les Anglais de leur côté, construisirent leurs propres forts dont Oswego et le gouvernement anglais octroyait des territoires dans la vallée d’Ohio à la Ohio Company et des trafiquants aventuriers établirent des postes dans ces régions.

En 1750, les représentants anglais et français se rencontrèrent à Paris pour tenter de régler ces différents territoriaux, mais aucun progrès fut fait. En 1752, le Marquis Duquesne fut nommé gouverneur général de la Nouvelle France avec le mandat spécifique de prendre possession de la vallée de l’Ohio, écartant de ce fait toute présence anglaise dans cette région.

L’année suivante, il envoya des troupes en Pensylvanie de l’ouest où des forts furent érigés à Presqu’Ile, (lac Érié) et à Rivière au Boeuf (Waterford). En même temps, Robert Dinwiddie, lieutenant-gouverneur de la Virginie, octroyait des terres de la vallée de l’Ohio aux citoyens de cette colonie, posant ainsi des gestes qui inévitablement devaient conduire à un conflit.

Dinwiddie, apprenant que les Français érigeaient de nouveaux forts en haut de la rivière Alleghany, envoya un jeune officier virginien George Washington, livrer une lettre demandant aux Français de quitter la région. La mission fut, chose non surprenante un échec, mais sur le chemin du retour il observa que la jonction des rivières Alleyghany et Monongahéla, faisant corps avec l’Ohio, pourrait s’avérer un bon endroit pour ériger un fort.

De sorte qu’au début de 1754, donnant suite à la suggestion de Washington, les Anglais entreprirent la construction d’un fort, appelé Fort Prince George, mais bientôt les troupes françaises arrivent sur les lieux, s’emparent du fort en construction chassent militaires et civils et complètent les travaux.

Une fois le fort terminé, on le désigne sous le nom de Fort Duquesne.
.
À la fin du mois d’avril 1754, Washington, à la tête de 120 miliciens, reprend le chemin de la vallée de l’Ohio. Contrecoeur, mis au courant de cette marche, demande à Joseph Coulon de Villiers de Jumonville, de prendre la tête d’une trentaine d’hommes et d’aller vérifier si Washington avait réellement envahi le territoire que la France réclamait pour sien» L’officier est porteur d’une sommation rédigée par Contrecoeur. Elle passe la nuit du 27 au 28 dans un vallon. Vers les huit heures du matin, les Virginiens attaquent le camp français sans aucun avertissement.

«Wahington, écrit l’historien W.J. Eccles, donna l’ordre de tirer. Les Canadiens qui réussirent à .échapper à la rafale se jetèrent sur leurs armes mais ils furent rapidement réduits à l’impuissance. Les Français soutinrent par la suite que Jumonville fut abattu pendant qu’il signifiait sa mise en demeure officielle.»

Quelques jours après l’attaque, Washington et ses hommes commencent à construire un petit fort avec palissade auquel il donne le nom de Necessity.

Au fort Duquesne , Contrecoeur avait mis sur pied un corps expéditionnaire de 600 hommes dont il avait confié le commandement à Louis Coulon de Villiers, le frère de Jumonville.

Les 600 Français et Canadiens, accompagnés d’une centaine d’Amérindiens, se mettent en marche, le 28 juin, vers les dix heures du matin.

Le 3 juillet, Coulon de Villiers arrive à l’endroit où son frère avait été tué et voit encore des cadavres. Les Virginiens aperçoivent les troupes françaises et se préparent à les attaquer.
La présence d’Amérindiens aux côtés des Français et les cris de guerre que les deux groupes lancent en même temps impressionnent les Anglais qui se replient «dans un retranchement qui tenait t à leur fort»

Après un échange de feu nourris qui se ralluma vers les six heures du soir avec plus de vigueur que jamais et dura jusqu‘à huit heures Cependant, les voyant encerclés sans espoir de s’évader, les assiégés anglais furent sommés de se rendre`

À huit heures du soir, le même jour George Washington, le futur président des États-Unis d’Amérique, signe la capitulation.

Le préambule , qui fait partie intégrante du texte, précise que le but poursuivie par Coulon de Villiers et ses hommes était «seulement de venger l’assassinat qui a été fait sur un de nos officiers porteur d’une sommation et sur son escorte, comme aussi d’empêcher aucun établissement sur les terres du domaine du roi, mon maître» .

Le 4 juillet 1754 un détachement de Français et de Canadiens prend possession du fort Necessity.

La défaite du fort Necessity a eu un grand retentissement dans la presse de la Nouvelle-Angleterre. «The NewYork Mercury«, dans son édition du 5 août, rapporte les propos du gouverneur du Maryland: «Les intentions des Français doivent maintenant être bien claires aux yeux de chacun de nous.»

Entretemps à Londres, le gouvernement anglais est résolu à réagir suite aux échecs répétés subis par les coloniaux aux mains des Français. C’est ainsi que le général Edward Braddock fut appelé à prendre la tête d’un corps expéditionnaire. dont la tâche initiale sera la prise du Fort Duquesne, près de Pittsburg en Pensylvanie, pour éventuellement s’emparer de la vallée de l’Ohio.

Le Général Edward Braddock est dans une certaine mesure l’émule de Montcalm ou si l'on préfère l'alter ego.
À suivre: les résultats de cette expédition.

LIEN: La vallée de l'Ohio devient l'objet de conflit
http://www.geocities.com/vailcour/OHIO.html

Cordialement:
Sources:
«L'Histoire populaire du Québec» (Jacques Lacoursière)
«The Life and Times of Washington» Curtis New-York 1967
..
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Re: Les forts français en Amérique

Message par Raymond » Vendredi 01 Février 2008 03:01:30

Bonjour à tous

Pour le 400e de Québec, j'ai réalisé un projet de recherche afin de me permettre d'interpréter Michel Chartier de Lotbinière l'ingénieur chef du Roy pour la défense de la frontière sud du Canada. Or je lis sur le site Vailcour concernant Carillon le texte suivant:

"Comme le vénérable fort St-Frédéric de la Pointe à la
Chevelure n'était plus en mesure de contrer la menace
grandissante venant des Anglo-Américains, le Marquis
Michel de Lotbinière entreprit dès l'année 1755, la construction d'une forteresse à la tête du Lac Champlain. Le Fort Carillon ainsi nommé commandait
la route fluviale qui conduisait à la vallée du St-Laurent."

D'une part, Michel Chartier de Lotbinière n'obtint le titre de Marquis de France qu'en 1784. Il est assez ironique de constater que ce titre sera légué à son fils Michel Eustache Gaspard Alain Chartier de Lotbinière qui deviendra Colonel dans l'armée britannique au Canada. Ce dernier verra une de ses fille épouser un fils de sénateur américain.

Le fort devait s'appeler fort Vaudreuil mais le lieu était déjà désigné sous le nom de Carillon en vertu du nom de l'officier français d'origine espagnol Philippe Carrion qui y avait un poste de traite et le nom resta en usage pour le fort. À noter que Carrion avait un second poste de traite sur la rivière outaouais qui donna son nom de Carillon au village voisin et qui est souvent confondu comme étant le site de la bataille.

Lotbinière est le premier ingénieur né au Canada. Il avait épousé à Québec en 1747 Louise-Madeleine Chaussegros de Léry qui était la fille de l'ingénieur chef du Roy pour la Nouvelle-France. Il étudia l'ingénierie en France en 1750 selon le nouveau programme des grandes écoles établit par le comte d'Argenson et il revient au Canada en 1753. Il avait probablement entendu parler par son beau-père des problèmes à Québec et Louisbourg où les murs ont tendance à tomber tout seul. Pour Carillon il utilisera des techniques de construction différentes. Il n'utilisera pas des murs de maçonnerie qui ne résistent pas au phénomène de gel et dégel pour lequel le mortier est inadapté. Il utilisera des murs en terre avec un parement de bois qui quoique ne résistant pas aussi bien au temps, est plus sécuritaire contre le canon car il ne crée pas d'éclat de pierre qui peuvent blesser les soldats. Pontleroy qui remplacera Chaussegros de Léry critiquera le travail de Lotbinière en l'accusant d'avoir fait un fort trop couteux et trop petit.

La bataille est bien décrite mais n'explique pas pourquoi elle se déroule sur la hauteur. Le fort ne peut abriter qu'environ 400 soldats bien tassés. Du côté de la terre il y a comme à Québec et à Louisbourg une hauteur qui domine le fort. À Carillon, les français seront sur la butte ce qui va surprendre les anglais qui s'attendaient à ce que les français soient en bas de la butte de manière à pouvoir tirer à l'horizontale. En effet, avec les fusils de l'époque, les balles sont sphériques et le canon lisse ce qui fait que lorsque l'on pointe le fusil vers le bas, la balle roule en dehors du canon. Pour faire face à ce problème, les français choisiront les meilleurs tireurs de chaque compagnie pour les mettre dans les tranchées en avant et le reste de la troupe devra charger les fusils en bourrant la balle pour la coincer dans le canon. Pendant la bataille, les français vont venir bien près de manquer de balles et de poudre mais comme le trois quart des soldats ne sont pas engagés à tirer, 400 soldats seront envoyés au fort et reviendront avec des munitions additionnelles. Ils finiront par manquer d'anglais avant de manquer de balles.

Cet été, la bataille de Carillon sera recrée à l'aide de milliers d'interprètes en costumes d'époque pour marquer le 250e anniversaire de la bataille. J'y serai en costume d'ingénieur du Roy et je serai l'aide de camp du Baron de Marestan un descendant du Marquis de Montcalm qui sera présent dans son costume de major général. Je vous invite à venir nous voir.

Vive le Roy

Raymond, l'ingénieur du Roy
Raymond
 
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La bataille de Carillon du 8 juillet 1758

Message par vailcour » Dimanche 10 Février 2008 03:52:47

Bonjour à tous,
A Raymond, merci pour ces précisions.
La bataille de Carillon

Dans le cadre du 400ème de Québec, on a l’intention de reconstituer cette bataille de Carillon du 8 juillet 1758, alors que 15000 soldats anglais se sont précipités sur des positions françaises défendues par 3550 soldats retranchés derrière un abattis d’arbres et de pieux. Ce fort barrait la route aux envahisseurs se dirigeant vers Montréal et Québec. Pour un résumé voir le LIEN

Cet affrontement du 8 juillet 1758 se prête bien à une reconstitution.
Une autre bataille qui se prêterait bien à une reconstitution est celle de Sainte-Foy du 28 avril 1760. Les tentatives d’encerclement de l’armée anglaise à la moderne, par les Franco-Canadiens , et qui a failli réussir présenteraient un intérêt indéniable.

Quant aux autres affrontements telle que la « bataille mythique» du 13 septembre 1759 ( pour reprendre l’expression de l’historien Jacques Lacoursière) elle durerait le temps d'une marche de moins d’une demi-heure.

Pour ce qui est de la bataille de la Monongahéla. du 9 juillet 1755, (Fort Duquesne) comme reconstitution?
La description de cette tentative de Braddock de s’emparer du Fort Duquesne fera l’objet d’un prochain article. On pourra juger.

Relativement à ce dernier conflit, après avoir fouillé les archives des deux côtés de la frontière, les Américains ont statué que cela faisait parti d’un mystère de l’époque coloniale.

Voir le LIEN

-Description sommaire de la bataille de Carillon et illustrations
-Reconstitutions historiques:
Sur les trace de la présence française en Amérique
De Québec à la Nouvelle-Orléans.

http://www.geocities.com/vailcour/OHIO2.html

Cordialement
vailcour
 
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Re: Les forts français en Amérique

Message par Raymond » Lundi 11 Février 2008 02:41:20

Bonjour à tous

J'aimerais préciser que la reconstitution de la bataille de Carillon se fera les 28 et 29 juin 2008 à Fort Ticonderoga dans l'État de New-York qui est le site original de la bataille.

Je serai cependant du 5 au 10 août 2008 à Québec pour les fêtes de la Nouvelle-France.

Selon mes renseignements qui viennent du livre de M. Chartrand, les forces en présence à Carillon sont:

Régiment de La Reine 2e battalion 345 h
Régiment du Languedoc 2e battalion 426 h
Régiment de Guyenne 2e battalion 470 h
Régiment du Béarn 2e battalion 410 h
Régiment Royal-Roussillon 2e battalion 480 h
Régiment de La Sarre 2e battalion 460 h
Régiment du Berry 2e battalion 450 h
Régiment du Berry 3e battalion (compagnie de grenadier) 50 h
Canonniers-Bombardiers 60 h
Compagnies franche de la marine 150 h
Milice canadienne 250 h à 650 h
Indiens 15 h

Soit entre 3566 et 3966 h plus les hommes qui ne sont pas dans les unités pour un grand total d'environ 4200 h. De ce nombre, il faut soustraire la force du Captaine Trépezec qui fut presque complètement annéantie au ruisseau Bernetz non sans entraîner la mort de Lord Howe qui aura des conséquences tragiques pour les britanniques. Les français seront déployés sur la butte dans des tranchées alors que les abbatis d'arbres et de pieux seront au bas de la butte. L'ingénieur britannique Clarke dans sa reconnaissance du site repère des soldat français retranchés dans les abbattis et présume que c'est la position principale compte tenu du fait qu'il s'imagine que les français doivent tirer à l'horizontale. Or ces soldats ne sont que des guets pour donner l'alarme et ce sera une très mauvaise surprise pour les britanniques de constater que les français sont retranchés en haut de la butte et qu'ils peuvent tirer vers le bas.

Comme le site original de la bataille est maintenant boisé et que protection environnementale et patrimoniale oblige, la direction du fort fera construire des retranchements avec abbatis sur un terrain voisin qui est dégagé et qui sera amménagé pour permettre aux spectateurs d'observer la bataille.

Les forces britanniques comprenaient les unités suivantes:

27th Foot, 650 h
42nd Foot (Black Watch), 1 100 h
44th Foot, 850 h
46th Foot, 650 h
55th Foot, 650 h
60th Foot 1st Battalion (Royal American) 550 h
60th Foot 4th Battalion 900 h
80th Foot Light Infantry 400 h
Royal Artillery (2 companies)
Soit environ 5 825 h pour les troupes britanniques régulières

Rodgers’ Rangers (4 American Coy + 2 Indians Coy) 400 h
Ruggle’s Massachusetts Regiment 375 h
Bagley’s Massachusetts Regiment 450 h
Preble’s Massachusetts Regiment 525 h
William’s Massachusetts Regiment 470 h
Partridge’s Massachusetts Regiment 980 h
Doty’s Massachusetts Regiment 770 h
Lyman’s 1st Connecticut Regiment 500 h
Whiting’s 2nd Connecticut Regiment 475 h
Fitch’s 3rd Connecticut Regiment 475 h
Wooster’s 4th Connecticut Regiment 425 h
Putnam’s Connecticut Rangers 75 h
Lancey’s New-York Regiment 1300 to 1700 h
Johnson’s New-Jersey Regiment 615 to 850 h
Babcock’s Rhode Island Regiment 680 h
Hart’s New Hampshire Regiment 610 h
Lovell’s New Hampshire Rangers 90 h
Corps of Armed Battoemen 1 600 h
Mohawks 400 h
Soit environ 11 775 h de troupes américaines.
Il y avait donc environ 17 600 h qui affrontaient les français.

Vive le Roy

Jean-Pierre Raymond, ing
l'ingénieur du Roy
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Re: Les forts français en Amérique

Message par Dron » Lundi 11 Février 2008 14:30:52

Bonjour,


Dans votre message du 1er février, vous parlez du 250ème anniversaire de la bataille de Carillon (victoire mythique qui est à l’origine du drapeau actuel du Québec) et sa reconstitution en costumes d’époque et la participation du Baron de Marestan, descendant de Montcalm. Pourriez vous me dire comment le Baron remonte à son ancêtre (quelle est la filiation) ?

J’ai l’impression que cette fête va être un énorme succès vu le nombre de participants.
Est ce que Monsieur le Baron de Marestan sera accompagné de descendants de soldats ayant participé à cette victoire ? Peut être, êtes vous un de ces glorieux descendants ?

Bravo ! La France va être pour une fois à l’honneur. Savez vous si cet anniversaire sera transmis à la TV française et fera la une de journaux français et lesquels ? J’espère qu’il sera fait de la publicité pour cet évènement

Encore bravo. Bien cordialement

Paul-Henri Dron
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Re: Les forts français en Amérique

Message par Raymond » Mardi 12 Février 2008 03:00:14

Bonjour M. Dron

Je n'ai pas d'information concernant le Baron si ce n'est qu'il est français.

Je ne sais pas s'il sera accompagné. Cependant, comme presque tous les québécois, j'ai des ancêtres qui ont participés à cette bataille (aucun de ceux qui m'ont donné mon nom mais dans les nombreuses branches qui partent des femmes). Ainsi j'ai au moins deux soldats d'origine allemande (régiment de La Sarre) et un soldat d'origine espagnole (régiment non encore identifié) qui sont mes ancêtres. La majorité des soldats français qui ont participés à cette bataille furent retournés en France en 1760.

À ma connaissance, l'évènement sera télévisé aux Etats-Unis sur la chaine PBS.

La meilleure source d'information sur cette activité est le site internet du Fort Ticonderoga.
Raymond
 
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Re: Les forts français en Amérique

Message par Dron » Mardi 12 Février 2008 14:01:04

Bonjour,

Merci pour vos indications.
Pourriez vous m’éclairer sur quelque chose que je ne comprends pas très bien. Comment pouvez vous être le maître de camp de Monsieur le Baron de Marestan si vous ne le connaissez pas ? Est-ce que le Baron sait que vous serez son aide de camp ?
Je croyais que son aide de camp, était De la Rochebeaucour ou De Bougainville (peut être avait il plusieurs aides de camp).
Je serai intéressé de connaître votre réponse.

Merci d’avance

Dron
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La Bataille pour l'Ohio. arrivée de Braddock

Message par vailcour » Mardi 12 Février 2008 22:37:24

Bonjour à tous,

Une Note pour Carillon
Dans la liste des régiments anglais, il y avait le Royal American, comprenant des mercenaires de toutes origines.
En particulier, on note la présence des Suisses Frederic Haldimand, qui sera gouverneur du Canada pendant la guerre d’Indépendance Américaine et dont on rapporte qu'il fut légèrement blessé lors de cet engagement.
Et de Conrad Gugy, dont le frère Barthélémy est commandant de gardes-suisse à la cour du Roi de France. Il en sera question lorsqu’on traitera la question de la présence des mercenaires prussiens dans la guerre d’Indépendance américaine.


Londres 1754-55
Entretemps à Londres, le gouvernement anglais est résolu à réagir suite aux échecs répétés subis par les coloniaux aux mains des Français.C’est ainsi que le général Edward Braddock fut appelé à prendre la tête d’un corps expéditionnaire, dont la tâche initiale sera la prise du Fort Duquesne.

Deux semaines après son arrivée il invita George Washington à joindre son état-major. Celui-ci accepta le poste à titre d’aide de camp avec le titre de Colonel (de courtoisie).
Braddock avait beaucoup d’estime pour Washington et également pour Benjamin Franklin, desquels il écrivait que c’étaient les seules personnes capables et honnêtes qu’il avait pu trouver dans ces provinces .depuis son arrivée en terre d’Amérique, il y a quelque quinze jours

Exception faite de ces deux là , il considérait les coloniaux comme une bande irrécupérable. Leurs attitudes indolente et indifférente les rendent inaptes pour le service militaire Obstinément, il essayait de former ces milices sur le terrain, pour des batailles rangées à l’européenne. Ce fut peine perdue.

Benjamin Franklin mettait en garde Braddock contre les tactiques utilisées dans les guerres en Amérique. Ce dernier écartait toutes mises en gardes ou suggestions.
Finalement, Braddock, à la tête de 3000 soldats anglais et américains , marche vers le fort Duquesne qu’il doit détruire. Ne voulant courir aucun risque l’officier anglais apporte avec lui une dizaine de canons de 18 livres. Il faut traîner ces lourdes pièces dans un pays sauvage. Les soldats doivent abattre des arbres, aplanir un chemin, construire des radeaux. L’armée avance à pas de tortue.

Claude-Pierre Pécaudy de Contrecoeur, commandant du fort Duquesne, veut absolument arrêter la marche de l’ennemi avant que ce dernier n’atteigne le fort. Aussi, il n’était pas évident qu’il était en mesure d’arrêter l’ennemi avec quelques centaines de soldats. Cependant, en raison de la lenteur dans la progression des troupes anglaises, il fut en mesure de recevoir du renfort.

Il put disposer pour affronter les troupes anglaises de 108 officiers et soldats des troupes réglées de la Marine, de 146 miliciens canadiens et des 637 amérindiens de Langlade. La troupe est sous le commandement de Daniel-Hyacinthe-Marie Liénard de Beaujeu.

Quant à l’armée de Braddock, elle était consituée de 1459 officiers et soldats du corps expéditionnaire, de 500 miliciens de Washington, constituant l’avant-garde, et du bataillon de 800 soldats coloniaux du colonel Dunbar comme arrière-garde.Cette armée s’avance sur un chemin allant du fort Necessity, à trois lieues du fort Duquesne, formée en une colonne. Quelques régiments de grenadiers ouvrent la marche, avec quinze hommes de front; l’artillerie occupe le centre et deux petits corps de cavalerie légère forment l’arrière.

Beaujeu divise les Amérindiens en deux groupes qu’il installe de chaque côté du chemin, non loin de la rivière Monongahéla.

C’est ainsi que l’on s’apprêtait à accueillir ces troupes élites dont l’allure impressionnait fortement les amérindiens.

Voir le LIEN
Au fort Duquesne ce 9 juillet 1755

http://www.geocities.com/vailcour/Milices-nf.html

À suivre
L'assaut contre le Fort Duquesne.

Cordialement

Sources:
«L'Histoire populaire du Québec» (Jacques Lacoursière)
«Louisiana and Illinois under the French Regime» (J. Wallace)
« The Life and Time of Washington»
vailcour
 
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La bataille de la Monongahéla

Message par vailcour » Samedi 16 Février 2008 04:30:02

Bonjour à tous,
La bataille de la Monongahéla ou à l'Asssaut du Fort Duquesne
(suite de l'article précédent)

En avril 1755, se tient sous la direction du général Braddock, la conférence d’Alexandria, qui rassemblent les gouverneurs coloniaux du Massachusetts, du New York, du Maryland, de Pennsylvanie, et de Virginie. Une armée doit attaquer les Français à Fort Niagara dans le but d’isoler les forts français trop avancés vers l’ouest des provinces du Saint-Laurent (le Canada), une autre est destinée à prendre les forts du lac Champlain (fort Carillon ou fort Saint-Frédéric), une troisième se dirige vers l’Acadie et principalement Beauséjour (les Acadiens qui veulent retrouver leur indépendance se sont révoltés), tandis que la dernière, dirigée par Braddock, lui-même se charge de déloger les Français de Fort Duchesne

-La bataille de la Monongahéla: le 9 juillet 1755

« Publication de la « State Historical Society of Wisconsin »

« 600 guerriers sur un pied de guerre avec toute la panoplie de peinture et plumes, brandissant le tomahaw, le couteau à scalper, et bien pourvus de fusils français, sont prêts à monter à l’assaut. 70 réguliers et 150 miliciens canadiens accompagnant les Indiens, allèrent à la rencontre de l’avant-garde de l’armée anglaise. Les habits rouges de Braddock venaient d’enjamber le dernier cours d’eau et arrivèrent à moins de 7 milles (12 km) du fort qui était leur objectif. Le général ordonnait d’avancer au rythme du tambour avec fifres et cornemuses animant la marche. Les premiers efforts pour contrer cette marche furent vains, les miliciens s’empressèrent de se mettre à l’abri. De Beaujeu ralliant ses troupes est mortellement blessé.

Langlade alors demanda à Dumas la permission de conduire ses Sauvages à un petit ravin que les troupes anglaises étaient sur le point d’enfiler, et de les surprendre en les attaquant de toutes parts. Ce fut un expédient désespéré mais le mouvement fut bien exécuté. Les Indiens se déployèrent silencieusement dans la forêt et prirent position derrière des troncs d’arbre, chacun ayant dans sa mire un habit rouge.

Au signal donné, sur l’heure tranquille du midi, retentissent les cris de guerre, et dès les premières salves, des centaines de soldats anglais s’écroulent. La forêt devient à toute fin pratique un enclos où on se livre à un abattage; chaque coup venant d’assaillants invisibles portait. Pour contrer ces volées toute bravoure est inutile. Les coloniaux, habitués aux tactiques indiennes cherchent à s’abriter derrière les arbres, mais Braddock agitant son épée, dans un geste de colère, il fait signe à ses hommes d’aller de l’avant.

Les soldats anglais se bousculant les uns sur les autres, font feu dans toutes les directions, atteignant leurs propres compagnons, tandis qu’incessamment les mystérieuses volées venant de la forêt fauchent hommes et chevaux.

L’artillerie s’avère inutile, alors que les branches s’abattirent autant sur leurs propres troupes que sur l'ennemi. Les chevaux désarçonnés parcourent en tous sens le champ de bataille, ajoutant à la confusion.

Braddock eut quatre chevaux tués sous lui, alors que Washington son aide, en était à sa troisième monture. Braddock à la fin donna le signal de la retraite, mais au même moment, il fut atteint. La déroute fut complète.Les Anglais fuyaient terrorisés devant les Sauvages et les cris hideux de ceux-ci les glacèrent d’effroi. (blood-curdling yells)

Les fugitifs n’avaient plus rien d’une armée, mais plutôt une bande épars, fuyant vers les établissements les plus rapprochés, sans se soucier de leurs camarades blessés.

Les Français eux-mêmes furent surpris du résultat de leur sortie. Ils ne firent aucune tentative pour se lancer à la poursuite des fuyards.Quant aux Indiens, ils ne purent être détournés du riche butin laissé en place par l’armée en fuite.

Langlade a gagné ses épaulettes, même si comme subordonné son nom n’apparaît pas dans les compte-rendus contemporains, il fut reconnu plus tard, autant du côté des officiers britanniques que français, comme le grand vainqueur de la Monongahéla.
La nouvelle de cette grande victoire se répandit dans les plaines de l’ouest, et fut confirmée par la grande quantité d’articles qui furent apportés comme trophées à la maison.

Pour la période d’hiver, suite à la défaite de Braddock et une frontière laissée sans défense, les Indiens sous le contrôle de partisans français pouruivirent les incursions aux frontières de la Pennsylvanie et de la Virginie. »

De « History of Illinois and Louisiana under the French Regime » :
« La panique de la défaite se répandit rapidement à l’arrière garde (800 hommes) commandée par le pusillanime colonel Dunbar, qui abandonnant son artillerie lourde et équipement, s’enfuit par delà les montagnes à Philadelphie, laissant les établissements frontaliers sans défense. »

Dans le « Life & Times of George Washington « on dresse le bilan suivant :
Les survivants ont déclaré qu’ils n’avaient pas vu un seul Indien: ils n’avaient entendu que leurs cris hideux, qui vous glaçaient le sang. (blood-curdling yells)

Braddock: blessé mortellement, décédait quelques jours après. Des 86 officiers, 63 furent tués ou blessés. Des 1373 hommes de l'armée de Braddock, seulement 450 s’en sont tirés indemnes. On évalue que la moitié des miliciens de Washington furent tués ou blessés. Quant à Washington lui-même, il fut à peu près le seul officier à cheval qui s'en soit tiré indemne. Quant à l’arrière- garde:(colonel Dunbar) aucune victime, pour cause.

Du côté franco-indien: 23 tués et 17 blessés. Les registres du fort Duquesne
mentionnent que 9 soldats et miliciens ont eu leur sépulture.
Le combat a duré moins de 6 heures. Le butin qui tombe aux mains des Français est considérable. Entre autres: 21 pièces d’artillerie, 19400 cartouches à mousquets, 1700 livres de poudres, 500 chevaux et 100 boeufs ou vaches.

Les autres expéditions projetées contre les Forts Niagara et St-Frédéric furent abandonnées.

Cette défaite a jeté une grande inquiétude dans les colonies anglo-américaines. C’est à cette occasion, que l’on a évoqué le projet de frapper la Bête à la tête. Et la tête de la Bête, était Québec.

L’État-major britannique à Londres a réagit fortement. Entre autres, il reproche aux troupes de Washington de les avoir laissé tomber.

Trois ans plus tard, le général James Wolfe, (celui de Québec) dans une lettre datée du 7 août 1758:

"Les Américains sont en général les plus sales et les plus méprisables chiens peureux qu'on puisse imaginer (...) Ils tombent raides morts dans leur propre frange et désertent par bataillons entiers officiers et tous les autres."
(Traduction du Dictionnaire biographique du Canada.)

Voir le LIEN
http://www.geocities.com/vailcour/Braddock.html

cordialement
vailcour
 
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Re: Les forts français en Amérique

Message par BRH » Samedi 16 Février 2008 12:21:44

Belle victoire, trop souvent méconnue. Ce qui est quand même extraordinaire, c'est que ces évènements se déroulent sans que la guerre soit déclarée entre la France et l'Angleterre... Il faudra attendre l'année suivante ! :shock:
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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L'anéantissement de l'armée de Braddock

Message par vailcour » Mercredi 27 Février 2008 17:27:02

Bonjour à tous,

L’anéantissement de l’armée de Braddock

Pour faire suite à la description selon de la Société historique du Wisconsin, de l’anéantissement de l’armée de Braddock, voici celle du chevalier Guillaume de la Pause, un témoin oculaire des évènements. En fait, les résultats sont les mêmes, il n’y a que la nuance.

Précisons que nous sommes en présence d’une confrontation directe entre deux armées qui employaient des tactiques de combats très différentes. Dans le cas de l’armée anglaise on favorisait les formations en rangées à la manière européenne, faisant feu à un signal donné alors que l’armée franco-indienne utilisait les accidents de terrains à l’indienne et que le tir était laissé à l’initiative de chacun.

Dans cet engagement au Fort Duquesne (Pittsburg, Penn) les Indiens en particuliers,

«voyant que la mousqueterie ne tirait que par signaux, ils avancèrent fort près en se cachant derrière les arbres, surtout lorsqu’on faisait les signaux pour tirer, comme ils tirent bien et vite, dans peu ils eurent mis hors de combat les officiers et tambours.»

«La confusion se mit parmi les ennemis, les chefs manquant, la terreur panique les prit, ils prirent la fuite, étonnés par les cris des sauvages, ils furent poursuivis la hache à la main par ces derniers qui en firent un grand carnage.»
(Extrait du compte-rendu du Chevalier Guillaume de la Pause, témoin oculaire des évènements)

Suite à l’issue de cet engagement, le terrain est jonché des cadavres de l’armée de Braddock. En effet, il restait sur le terrain 600 à 700 morts scalpés et dépouillés des principales pièces de vêtement suite au pillage des Indiens.

Un fois le combat terminé les Indiens avaient informé les Français que les Anglais étaient de retour et préparaient une nouvelle attaque. Ce qui était faux, ces derniers ne voulaient pas être dérangés dans leur pillage.

Toujours selon la Pause qui ajoute, les Amérindiens emportèrent avec eux une grande quantité de chevelures et une quantité de matériel impressionnant.

Le bilan de cette rencontre est que des 1459 hommes de Braddock 986 furent tués ou blessés, auxquels s’ajoutent les pertes des miliciens de George Washington.
Du côté français on compte 23 morts et 16 blessés.

Il faut dire qu’à cette époque seules les pertes des soldats et officiers réguliers étaient comptabilisées en raison des soldes à verser. Chez puissances coloniales on ne tenait pas compte des pertes chez les miliciens et irréguliers. Cependant chez les Français les directives étaient à l'effet que l'on devait ménager les hommes. La ressource était limitée.

Cependant, Montcalm arrivé au pays l’année suivante, il estimait que ce n’était pas une façon de faire la guerre, il mit de l’avant son plan dans lequel il se proposait de démanteler les milices jusque là invincibles, mettant fin ainsi à l’alliance franco-indienne.


Les principaux artisans de cette victoire de la Monongahéla.

-Jean Pierre Dumas. (Remplaçant le commandant de Beaujeu tué au début de l’engagement.)

Jean Pierre Dumas (1721-1794), fils de Samuel Dumas et d’Anne Martin. Né le 24 février 1721 à Montauban, département de Tarn et Garonne. Fait chevalier de St-Louis, le 17 mars 1756 à 35 ans et décédé le 2 avril 1794, à Albias, département de Tarn et Garonne.

-Charles Michel de Langlade.
Langlade: Charles Michel de Langlade, né à Fort Michilimakinac, le 9 mai 1729. Fils de Augustin Mouet sieur de Langlade. Décédé en 1800. À Green Bay, Wisconsin. (Louisiane espagnole) Considéré comme le père et fondateur du Wisconsin. « Auteur de l’embuscade historique de la rivière Monongahéla» (Home University Encyclopedia)

Sources:
-Les Archives nationales du Québec
-L’histoire populaire du Québec,
-The Life and Times of Washington (Curtis Int. 1967)

Cordialement
vailcour
 
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Jean Daniel Dumas, un héros oublié

Message par vailcour » Dimanche 02 Mars 2008 17:34:30

Bonjour à tous

Jean Daniel Dumas, un héros malheureusement oublié.


Corrections: Jean-Daniel-Dumas (résultat d’une erreur de frappe)

Jean-Daniel Dumas
Jean-Daniel Dumas (1721-1794), fils de Samuel Dumas et d’Anne Martin. Né le 24 février 1721 à Montauban, département de Tarn et Garonne. Fait chevalier de St-Louis, le 17 mars 1756 à 35 ans et décédé le 2 avril 1794, à Albias, département de Tarn et Garonne.

Un héros oublié
Un livre consacré à l’un des trop nombreux héros oubliés de notre histoire, Jean-Daniel Dumas, un capitaine français qui défendit Québec et la Nouvelle-France de 1750 à 1760 avec acharnement jusqu’à la capitulation.

Le lancement sous la haute direction de l’éditeur Michel Brûlé est prévu pour le 14 avril au salon du livre de Québec, évidemment. 400e oblige.

«J’avais entre les mains un manuscrit formidable de Jean-Daniel Dumas que j’avais découvert lors de mes recherches à Québec en 1977. Je savais qu’il fallait faire reconnaître ce personnage que je trouvais exceptionnel, un héros oublié comme tant d’autres. Je me suis mis à écrire l’ouvrage quand j’ai senti l’énergie nécessaire pour le faire.»

L’auteur Russel Bouchard.
Espérons que l’auteur dans ses recherches, ne se fera pas piéger par des documents falsifiés et dont certains furent rédigés à Londres. J.V


Un autre point à souligner; l’ouvrage et la télé série produite par Patrimoine Canada
(gouvernement fédéral) traitent abondamment des conflits reliés à l’Ohio, sans toutefois mentionné la bataille de la Monongahéla, du 9 juillet 1755.
(Le Canada, une histoire populaire)

Par contre du côté américain il en est fait beaucoup mention.
Lors d’une émission au réseau américain PBS, un militaire américain, un descendant d’une des tribus ayant participées à la bataille de la Monongahéla mentionnait qu’ils avaient utilisé les mêmes tactiques contre les Japonais lors de la guerre du Pacifique. (1941-1945)

cordialement
vailcour
 
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